REVUE DE PRESSE Piribédil sublingual orodispersible : nouveau traitement des périodes off de la maladie de Parkinson ? Dans la maladie de Parkinson (MP) évoluée, et malgré l’adaptation des traitements, certains patients conservent des fluctuations avec des périodes off parfois imprévisibles. Le piribédil, agoniste dopaminergique non ergoté, est l’un des traitements utilisé en France dans la MP. Une formulation orodispersible, le S90049, a été développée et son profil pharmacocinétique semble prometteur pour une levée rapide des périodes off. L’objectif de cette étude randomisée en double aveugle, contre placebo, en crossover 3 x 3, était d’évaluer l’effet d’une prise unique (de 10 à 60 mg) de S90049 chez 30 patients parkinsoniens fluctuants, répondant aux injections en sous-cutané (s.c.) d’apomorphine. Les doses optimales, permettant de faire passer les patients du off au on, sont déterminées au cours d’une phase de titration en ouvert précédant la phase en double aveugle. Les patients non répondeurs à 60 mg de S90049 restent éligibles et sont inclus dans l’étude. Tous sont testés le matin, à jeun de traitement antiparkinsonien depuis au moins 12 heures. Le S90049 est significativement supérieur au placebo quant à l’amélioration du score UPDRS moteur, sur le nombre de patients passant du off au on, le délai et la durée du on obtenu. Seuls 17 patients passent en on après administration du S90049. L’amélioration du score UPDRS moteur est similaire sous S90049 (– 21,2 ± 10,1) et sous apomorphine (– 23,6 ± 14,1). Cependant, le temps pour obtenir le on est significativement plus court avec l’apomorphine qu’avec le S90049 (16 mn versus 30 mn). Aucun effet indésirable grave n’est rapporté. I. Benatru, CHU de Dijon Commentaire L’administration sublinguale de S90049 est efficace dans le traitement des périodes off de la MP évoluée, mais seuls 51 % des patients parkinsoniens sont répondeurs (biais de recrutement ? effet plafond de la dose testée ?). Cette nouvelle formulation apparaît intéressante, en particulier dans sa simplicité d’administration. Cependant, d’autres études sont nécessaires pour déterminer si le piribédil sublingual peut être proposé comme alternative thérapeutique à l’apomorphine dans le traitement des périodes off de la MP. Référence bibliographique Rascol O, Azulay JP, Blin O et al. Orodispersible sublingual piribedil to abort off episodes: a single dose placebocontrolled, randomized, double-blind, cross-over study. Mov Disord 2010;25(3):368-76. Comment améliorer la précision du diagnostic clinique de la PSP-P ? La paralysie supranucléaire progressive-parkinsonisme (PSP-P) est une tauopathie caractérisée par des lésions histologiques proches de celles de la maladie de Steele-Richardson (SR), mais dont les signes cliniques initiaux sont semblables à ceux de la maladie de Parkinson idiopathique (MPI). L’objectif de cette étude était de rechercher quel signe clinique pourrait permettre de différencier précocement la PSP-P des autres syndromes parkinsoniens, en particulier la MPI, l’atrophie multisystématisée (MSA), la démence à corps de Lewy (DCL) et le Parkinson vasculaire (PV). Les auteurs ont repris de façon rétrospective les signes cliniques décrits, au cours des 2 premières années d’évolution, chez 726 patients (444 MPI, 46 DCL, 127 PSP, 90 MSA et 19 PV) issus de la banque de cerveau de Queen Square. Les cas de PSP ont été divisés en 2 groupes : les maladies de SR (n = 86) et les PSP-P (n = 37). Les hallucinations visuelles précoces et un déclin cognitif sont des facteurs discriminants entre la PSP-P et la DCL. Une dysautonomie précoce ou tardive et un syndrome cérébelleux tardif surviennent chez plus de 50 % des patients MSA versus moins de 10 % des PSP-P, sans différence dans la réponse à la L-dopa entre les 2 groupes. En revanche, aucun des critères cliniques étudiés n’a une sensibilité assez forte pour différencier précocement la PSP-P de la MPI. Cependant, des signes tardifs comme les dyskinésies induites par la L-dopa, l’apparition tardive d’une dysautonomie et les hallucinations visuelles ont une spécificité de 92 % à 94 %, et une valeur prédictive positive de 99 % en faveur d’une MPI. Enfin, aucun signe clinique ne permet de distinguer avec certitude la PSP-P du PV. Néanmoins, l’imagerie cérébrale n’est pas prise en considération alors que cet examen est une aide importante pour le diagnostic du PV. I.B. Commentaire Ainsi, si le diagnostic différentiel entre la MSA, la DCL et la PSP-P apparaît assez “simple”, aucun signe clinique précoce ne permet de distinguer la PSP-P d’une MPI. Cependant, les critères cliniques utilisés dans cette étude sont les critères décrits il y a plus de 10 ans. La prise en compte d’autres symptômes, en particulier non moteurs, et des études clinico-pathologiques prospectives seraient intéressantes afin d’identifier des caractéristiques cliniques plus spécifiques à chaque pathologie. Références bibliographiques • Williams DR, Lees AJ. What features improve the accuracy of the clinical diagnosis of progressive supranuclear palsyparkinsonism (PSP-P) ? Mov Disord 2010;25(3):357-62. • Williams DR, de Silva R, Paviour DC et al. Characteristics of two distinct clinical phenotypes in pathologically proven progressive supranuclear palsy: Richardson’s syndrome and PSP-parkinsonism. Brain 2005;128(Pt 6):1247-58. La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 5 - mai 2010 | 167 REVUE DE PRESSE dirigé par le Pr T. Moreau Symptômes anxieux et dépressifs dans la maladie de Parkinson Les études évaluant l’anxiété dans la maladie de Parkinson (MP) sont peu nombreuses et effectuées parmi des patients recrutés dans des services hospitaliers spécialisés. Cette étude, réalisée à partir de la cohorte DoPaMid (Douleur Parkinson en Midi-Pyrénées), avait pour objectif d’évaluer, chez des patients parkinsoniens non hospitalisés et chez des patients contrôles présentant une maladie chronique, la prévalence de l’anxiété et de la dépression, et de déterminer les facteurs cliniques associés à ces symptômes. Quatre cent vingt-deux patients parkinsoniens et 98 patients contrôles ont été inclus. L’anxiété et la dépression étaient mesurées par l’échelle HADS (Hospital Anxiety and Depression Scale). Les résultats montrent que les sous-scores d’anxiété et de dépression sont plus élevés chez les patients parkinsoniens que chez les sujets contrôles. Les patients présentant des symptômes anxieux possibles ou probables sont plus nombreux chez les parkinsoniens (51 % versus 29 % [p < 0,001]), tout comme les symptômes dépressifs (40 % versus 10 % [p < 0,001]). En revanche, la consommation de traitements psychotropes n’est pas différente entre les 2 groupes de patients. Les analyses multivariées montrent que l’âge jeune, le sexe féminin et la présence de symptômes dépressifs sont des facteurs associés de façon significative à l’anxiété. Un score UPDRS plus élevé, une plus longue durée d’évolution de la maladie, un score MMS plus faible, les symptômes anxieux et la présence de comorbidités sont des facteurs associés de façon significative aux symptômes dépressifs. Enfin, les patients dépressifs reçoivent plus fréquemment de la L-dopa et moins souvent des agonistes dopaminergiques. Cette étude montre que l’anxiété et la dépression sont des symptômes fréquents dans la MP, pas toujours associés chez un même patient et corrélés à des variables cliniques différentes. Cela suggère que les mécanismes physiopathologiques sous-tendant ces symptômes pourraient être distincts. I.B. Commentaire La force de cette étude est le recrutement de patients ambulatoires. Elle confirme que l’anxiété et la dépression dans la MP ne sont pas liées uniquement à la présence d’une maladie chronique. L’absence de différence dans la consommation de traitements psychotropes pourrait s’expliquer par la sous-reconnaissance de ces symptômes, mais l’échelle HADS n’explore pas la sévérité des troubles. Enfin, on rappelle qu’aucune échelle évaluant l’anxiété n’est validée dans la MP, l’HADS étant une des échelles conseillées par la Movement Disorders Society. Référence bibliographique Nègre-Pagès L, Grandjean H, Lapeyre-Mestre M et al. ; on behalf of the DoPaMiP Study Group. Anxious and depressive symptoms in Parkinson’s disease: the French crosssectionnal DoPaMiP study. Mov Disord 2010;25(2):157-66. Une meilleure tolérance des thérapies moléculaires ciblées dans le traitement des gliomes Les traitements antitumoraux conventionnels (c’est-à-dire la chirurgie, la chimiothérapie cytotoxique et la radiothérapie), bien qu’ayant permis des progrès considérables ces dernières années, ne permettent pas encore de transformer radicalement le pronostic des patients atteints de gliome malin. Les thérapies moléculaires ciblées, visant des altérations moléculaires spécifiques observées dans les cellules gliomateuses, suscitent beaucoup d’espoirs. Cela d’autant plus que les études précliniques et les essais cliniques précoces sont très prometteurs. W. Wick et al. ont conduit un essai clinique de phase III évaluant la tolérance et l’efficacité de l’enzastaurine versus la lomustine (chimiothérapie alkylante cytotoxique) dans le traitement des glioblastomes en récidive. L’enzastaurine est un inhibiteur des voies de signalisation intracellulaire protéine kinase C et phosphoinositide 3-kinase, fréquemment activées dans les gliomes malins. Les auteurs ont inclus 266 patients, randomisés : 174 dans le bras enzastaurine et 92 dans le bras lomustine. La survie sans progression médiane (~ 7 semaines), la survie globale médiane (~ 7 mois) et le taux de réponse radiologique objective (~ 3 %) des patients traités par enzastaurine étaient statistiquement similaires à ceux observés chez les patients traités par lomustine. Les effets indésirables hématologiques sérieux (de grades 3 et 4) étaient, en revanche, significativement moins fréquents dans le bras enzastaurine (p < 0,001). Les auteurs concluent donc à une meilleure tolérance de l’enzastaurine comparativement à la lomustine. Cependant, ces deux molécules ont une efficacité comparable dans le traitement des glioblastomes en récidive. A. Idbaïh, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris 168 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 5 - mai 2010 Commentaire Les thérapies moléculaires donnent des résultats globalement satisfaisants en termes de tolérance. En revanche, concernant l’efficacité, elles ne sont pas encore à la hauteur des espérances suscitées, pour le moment. Une meilleure sélection des patients selon les altérations moléculaires présentes dans leur tumeur et/ou une combinaison des thérapies moléculaires ciblées entre elles ou avec d’autres stratégies thérapeutiques pourraient permettre d’accroître leur efficacité. Référence bibliographique Wick W, Puduvalli VK, Chamberlain MC et al. Phase III study of enzastaurin compared with lomustine in the treatment of recurrent intracranial glioblastoma. J Clin Oncol 2010;28(7):1168-74. REVUE DE PRESSE dirigé par le Pr T. Moreau Validation chez l’homme et la souris d’une composante génétique des troubles anxieux Les modèles animaux génétiquement modifiés constituent un outil très largement utilisé en recherche pour l’identification de gènes candidats à une pathologie. Cependant, le phénotype obtenu chez les animaux génétiquement modifiés ne correspond pas toujours exactement à celui observé chez les patients porteurs de la mutation étudiée. F. Soliman et al. ont étudié en parallèle le phénotype de souris et celui de patients porteurs d’une modification génétique (substitution de la valine par la méthionine) au niveau du gène codant pour un facteur de croissance, le BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor), connu pour être impliqué dans les comportements anxieux. Dans une épreuve de conditionnement de peur, ils ont observé que les animaux comme les patients porteurs de la mutation apprennent parfaitement à identifier qu’un stimulus prédit la survenue d’un événement aversif. En revanche, les auteurs constatent que souris et patients porteurs de la mutation ont des difficultés à apprendre qu’un stimulus ne prédit pas ou plus la survenue de l’événement aversif. Autrement dit, les patients et les animaux porteurs de la mutation ont un déficit d’extinction, relativement caractéristique des désordres anxieux. Enfin, par imagerie cérébrale (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle [IRMf]) chez les patients et par imagerie cellulaire chez les rongeurs (immunohistochimie de la protéine c-Fos), les auteurs constatent que les déficits d’extinction observés sont associés à un hypofonctionnement du cortex préfrontal ventro-médian. L. Calandreau, UMR 85 PRC, INRA, Nouzilly Commentaire Les études associant patients et animaux porteurs d’une même mutation sont relativement rares. Elles sont pourtant très importantes pour la validation du modèle animal. En démontrant que les souris et les patients porteurs d’une mutation spécifique sur le gène codant pour le BDNF expriment des modifications comportementales et des anomalies neurobiologiques similaires, les auteurs confortent non seulement la validité de leur modèle, mais également l’implication potentielle de ce gène dans l’apparition des désordres anxieux. Ils se dotent par ailleurs d’un outil précieux pour des études futures, éventuellement invasives. Référence bibliographique Soliman F, Glatt CE, Bath KG et al. A genetic variant BDNF polymorphism alters extinction learning in both mouse and human. Science 2010;327:863-6. Dépression : l’importance des autorécepteurs 5-HT1A Dans cette étude, J.W. Richardson-Jones et al. tentent de comprendre la variabilité qui peut exister dans l’efficacité des traitements antidépresseurs. L’une des hypothèses à l’absence d’effet d’un traitement aux inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (SSRI) serait qu’en plus d’une action au niveau des cibles du noyau du raphé, ces substances agiraient également sur les autorécepteurs même de ce noyau. Soumis à une augmentation de sérotonine, ces autorécepteurs induiraient alors un rétrocontrôle inhibiteur du noyau du raphé, réduisant la décharge des neurones sérotoninergiques et, par là, l’effet recherché. Afin de tester cette hypothèse, les auteurs ont produit une lignée de souris pour laquelle la quantité de ces autorécepteurs est diminuée de 30 %. Il est important de noter que cette diminution est à la fois contrôlée dans le temps (exclusion d’effets développementaux) et restreinte au noyau du raphé. Les auteurs observent que les cellules de ces animaux KO présentent une réponse facilitée à l’injection d’agoniste 5-HT, de même qu’une activité neuronale spontanée supérieure à celle des sujets témoins. Les auteurs constatent également que cette diminution des autorécepteurs ne modifie pas le niveau d’anxiété basale des animaux (tests classiques), mais induit de meilleures performances dans les tâches classiques modélisant la dépression. Par ailleurs, comme le prédit l’hypothèse, l’injection aiguë de fluoxétine induit une augmentation de libération de sérotonine significativement supérieure chez les animaux KO (hippocampe et cortex préfrontal). Toutefois, il faut noter que, si cette injection devient chronique (26 jours), cette différence disparaît alors même que le bénéfice comportemental se maintient. S. Valerio, Dartmouth college, États-Unis 170 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 5 - mai 2010 Commentaire Même si, comme mentionné ci-dessus, l’injection chronique d’antidépresseurs n’offre pas le parallélisme attendu entre libération de sérotonine et effet comportemental, cette étude produit de nombreux éléments prouvant l’importance des autorécepteurs 5-HT1A dans la régulation sérotoninergique. On peut évidemment s’interroger sur la pertinence de certains modèles comportementaux de l’état dépressif, mais cela n’enlève rien à la mécanique mise en évidence, qu’il sera évidemment intéressant d’étudier chez l’homme. Référence bibliographique Richardson-Jones JW, Craige CP, Guiard BP et al. 5-HT1A autoreceptor levels determine vulnerability to stress and response to antidepressant. Neuron 2010;65:40-52. REVUE DE PRESSE Des processus conscients chez des patients végétatifs Le conditionnement de Trace est une forme particulière de conditionnement pavlovien durant lequel un sujet va apprendre qu’un stimulus prédit la survenue d’un événement alors même que les deux informations sont séparées dans le temps. Du fait de l’éloignement temporel entre les deux informations, ce type de conditionnement ne peut être réalisé que lorsque le sujet a “pris conscience” du lien entre les deux stimuli. T.A. Bekinschtein et al. suggèrent que cette spécificité pourrait faire du conditionnement de Trace un test objectif du niveau d’éveil de patients souffrant de troubles de la conscience. Afin de valider cette hypothèse, les auteurs soumettent des patients en état végétatif ou en état de conscience minimal (La Lettre du Neurologue 2008;12(4):104) à un conditionnement de Trace durant lequel un son est suivi, après 500 ms, de la présentation d’un stimulus aversif (un souffle d’air au niveau de la cornée). Le niveau de réponse conditionnée de ces patients (évalué par la mesure de la contraction des muscles oculaires) est comparé à celui de 2 autres groupes : un groupe de sujets éveillés et un groupe de sujets préalablement anesthésiés au propofol. Les auteurs constatent que certains des sujets en état végétatif se révèlent capables d’établir un conditionnement de Trace alors même que les sujets sains sous anesthésie en sont incapables. De plus, le niveau de conditionnement des patients végétatifs est corrélé à l’amélioration ultérieure de leur état. Les résultats de cette étude suggèrent donc que le conditionnement de Trace permettrait de mettre en évidence la préservation de certains processus conscients chez des sujets en état végétatif. Il permettrait également de mieux prédire les possibilités de récupération des patients présentant ce type de troubles. F. Esclassan, laboratoire de neurosciences sensorielles comportement et cognition, Lyon Commentaire Les auteurs de cette étude proposent l’utilisation d’un protocole simple et non invasif pour diagnostiquer les possibilités de récupération de patients ayant des troubles de la conscience. Il semblerait cependant que le conditionnement mis en place chez les patients en état végétatif soit moins spécifique que celui observé chez des sujets sains laissant tout de même supposer une différence de processus de traitement. Malgré ces quelques réserves, cette étude reste tout à fait pertinente et conduit à s’interroger sur la notion d’état végétatif. Référence bibliographique Bekinschtein TA, Shalom DE, Forcato C et al. Classical conditioning in the vegetative and minimally conscious state. Nat Neurosci 2009;12(10):1343-9. Cladribine dans la sclérose en plaques CLARITY est une étude randomisée en double aveugle contre placebo (PCB) testant 2 doses d’un immunosuppresseur per os, la cladribine, administré pendant 8 à 20 jours par an pendant 2 ans. Mille trois cent vingt-six patients atteints d’une forme rémittente de sclérose en plaques remplissant les critères de Mc Donald avec un EDSS inférieur à 5,5 et ayant présenté une poussée dans les 12 derniers mois ont été randomisés dans un des 3 bras : cladribine 3,5 ou 5,25 mg/kg ou PCB. L’objectif principal était de mesurer le taux annualisé de poussées. Ce taux était réduit de 57,6 % dans le bras cladribine 3,5 mg/kg et de 54,5 % dans le bras à 5,25 mg/kg par rapport au taux rencontré dans le groupe PCB (p < 0,001). Le pourcentage de patients libres de poussées était de 79,7 % dans le bras cladribine 3,5 et de 78,9 % dans le bras 5,25 par rapport à celui du groupe PCB. La réduction du risque de progression du handicap par comparaison avec celle du groupe PCB était de 33 % et 31 % respectivement pour les bras cladribine 3,5 et 5,25 mg/kg. En termes d’imagerie, une réduction significative du nombre de lésions rehaussées par le gadolinium a été mise en évidence (0,12 dans le bras 3,5 mg/kg ; 0,11 dans le bras 5,25 mg/kg ; 0,91 dans le bras PCB) ainsi que du nombre de lésions T2 (0,38 ; 0,33 et 1,43 respectivement). Concernant les effets indésirables, une lymphopénie était le plus souvent rapportée (21,6 % dans le bras 3,5 mg/kg ; 31,5 % dans le bras 5,25 mg/kg et 1,8 % dans le bras PCB). Des infections, dont la survenue était inversement corrélée à l’importance de la lymphopénie, ont été rapportées chez 47,7 % des patients du bras 3,5 mg/kg, 48,9 % du bras 5,25 mg/kg et 42,5 % du bras PCB. Il s’agissait d’herpès cutané pour 8 patients du bras 3,5 mg/kg et 3 du bras 5,25 mg/ kg. Des cancers ont été rapportés uniquement sous cladribine durant l’étude (1,4 % dans le bras 3,5 mg ; 0,9 % dans le bras 5,25). Il s’agissait de 5 léiomyomes utérins bénins, d’un mélanome, d’un carcinome du pancréas et d’un carcinome de l’ovaire. Des effets indésirables graves ayant entraîné le décès ont été rapportés : un infarctus du myocarde et un carcinome métastatique du pancréas dans le bras 3,5 mg/kg, une noyade et un arrêt cardio-respiratoire dans le bras 5,25 mg, un suicide et un accident vasculaire hémorragique dans le bras PCB. A. Fromont, hôpital Général, Dijon Commentaire Si l’efficacité de la cladribine, quelle que soit la dose, est incontestable en termes de réduction du taux annualisé de poussées, de progression du handicap et du nombre de lésions T2 ou se rehaussant après gadolinium, l’induction d’une lymphopénie prolongée paraît potentiellement dangereuse chez des femmes jeunes en âge de procréer. Compte tenu des effets indésirables sévères (infections, cancers), la place de la cladribine reste à déterminer au sein de l’arsenal thérapeutique actuellement à notre disposition. Référence bibliographique Giovannoni G, Comi G, Cook S et al. A placebo-controlled trial of oral cladribine for relapsing multiple sclerosis. N Engl J Med 2010;362:416-26. La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 5 - mai 2010 | 171 REVUE DE PRESSE dirigé par le Pr T. Moreau Des céphalées par abus médicamenteux La céphalée par abus médicamenteux (CAM) est une céphalée secondaire affectant des sujets préalablement céphalalgiques, le plus souvent migraineux, chez lesquels l’abus d’anti­ migraineux ou d’antalgiques est à l’origine d’une céphalée chronique quotidienne (plus de 15 jours par mois selon les critères de l’International Headache Society [IHS]). Elle concerne 1 % de la population. L’abus est défini par une prise médicamenteuse plus de 10 ou 15 jours par mois en fonction des classes médicamenteuses, depuis plus de 3 mois. La prise en charge consiste en un arrêt des traitements de crise. Le sevrage ambulatoire ou au cours de l’hospitalisation sont également efficaces ; l’hospitalisation sera préférée en cas de comorbidités, d’échec d’un sevrage antérieur, d’abus de barbituriques, d’opiacés, de benzodiazépines, ou si les symptômes du sevrage sont importants. Ces symptômes durent en moyenne 2 à 10 jours et pourraient être atténués par les corticoïdes. Des essais cliniques sont attendus afin de déterminer les modalités optimales du sevrage ; notamment, il n’existe pas de recommandation quant au traitement de fond à mettre en place. Le choix de ce traitement doit tenir compte du type de céphalée primaire, du terrain et des effets indésirables du médicament. Après sevrage, le taux de rechutes à un an est de 30 %, ce qui est nettement inférieur à ceux des autres troubles addictifs. Enfin, le traitement des CAM doit surtout être préventif : information des patients souffrant d’une céphalée primaire et instauration d’un traitement de fond lorsque les crises sont fréquentes. Clarisse Dallière-Carra, hôpital Gui-de-Chauliac, Montpellier Commentaire Cette revue de la littérature exhaustive sur les CAM aborde notamment des notions récentes de physiopathologie. Mais celle-ci reste mystérieuse. Par exemple, on n’explique pas que les patients non céphalalgiques qui abusent d’antalgiques pour des douleurs d’origine rhumatologique ne développent jamais de CAM. L’entité “CAM” doit être reconnue et prise en charge, car elle concerne un nombre important et croissant de patients. Elle a des conséquences économiques et médicales ; outre les complications somatiques liées aux effets indésirables des médicaments, les auteurs soulignent que la qualité de vie moyenne de ces patients est inférieure à celle de patients souffrant de céphalées chroniques quotidiennes d’une autre nature. Référence bibliographique Evers S, Marziniak M. Clinical features, pathophysiology, and treatment of medication-overuse headache. Lancet Neurol 2010;9:391-401. Commentaire Donépézil et démence vasculaire Dans cette étude prospective et multicentrique, l’apport du donépézil a été évalué sur une cohorte de 974 patients chez qui le diagnostic de démence vasculaire a été porté d’après les critères du NINDS-AIREN. Les patients étaient randomisés dans 2 groupes : traités par 5 mg de donépézil et ceux sous placebo. La dose de 5 mg a été préférée à celle de 10 mg afin de minimiser la survenue des effets indésirables et de maximiser ainsi l’observance. Le traitement a été administré durant 24 semaines et 5 évaluations cliniques ont été réalisées durant la durée de l’étude. Les critères principaux étaient les scores à l’échelle “V-ADASCog“, évaluant la cognition au cours des affections neuro-vasculaires, et le score au CIBICPlus, un questionnaire pour le clinicien et l’entourage destiné à apprécier subjectivement une “impression de changement” concernant l’état général du patient dans sa globalité. Les effets indésirables ont également été documentés dans les 2 groupes. Les résultats de l’étude montrent un (très) faible effet cognitif des 5 mg de donépézil comparativement au placebo à 24 semaines de traitement (+ 1 point sur 80 à la V-ADAS-Cog) sans modification de l’impression clinique au CIBIC-Plus. Une surmortalité a également été observée dans le groupe traité (11 décès versus 0 dans le groupe placebo). Les auteurs émettent l’hypothèse qu’il s’agit d’une mortalité normale dans le groupe traité et d’une sous-mortalité dans le groupe placebo. S. Epelbaum, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris 174 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 5 - mai 2010 Cette étude remet en cause l’utilisation des anticholinestérasiques dans la démence vasculaire. Effectivement, même si un impact sur les mesures neuro-psychologiques a pu être mis en évidence, grâce notamment à la largeur de l’échantillon étudié, sa pertinence clinique reste très dis­cutable (absence d’effet global constaté par le neurologue ou l’entourage). De plus, même si les auteurs n’imputent pas la différence de mortalité au traitement mais à une “sous-mortalité” dans le groupe contrôle, on doit s’interroger sur l’innocuité réelle des anticholinestérasiques, connus pour engendrer des bradycardies et des troubles conductifs cardiaques dans une population à haut risque cardiovasculaire ! De ce fait (faible efficacité et risque potentiel), les anticholinestérasiques ne devraient être proposés que dans les démences de type Alzheimer et, éventuellement, dans les démences mixtes, vasculaires et dégénératives, où ils ont fait la preuve d’une plus grande efficacité. Référence bibliographique Román GC, Salloway S, Black SE et al. Randomized, placebo-controlled, clinical trial of donepezil in vascular dementia. Differential effects by hippocampal size. Stroke 2010 (sous presse). REVUE DE PRESSE Commentaire Atorvastatine et maladie d’Alzheimer Il s’agit d’une étude multicentrique, randomisée, versus placebo qui a analysé l’effet de l’atorvastatine à forte dose (80 mg) dans la maladie d’Alzheimer (MA). Six cent quarante patients atteints de MA probable à un stade léger à modéré ont été inclus et suivis durant 72 semaines (1). Les critères de jugement principaux étaient les scores à l’ADAS-Cog pour l’évaluation des performances cognitives des patients, et l’impression subjective de changement appréciée par l’ADCS-CGIC. Les taux sanguins en lipides et les événements indésirables ont également été répertoriés. Aucune différence n’a pu être mise en évidence entre les 2 groupes, que ce soit en termes de cognition ou d’effet global. Les effets indésirables de l’atorvastatine ont été ceux déjà décrits dans la littérature (atteinte musculaire et hépatique) et l’effet du traitement sur la baisse du taux sanguin de cholestérol a permis de contrôler l’observance. S.E. Cette étude, méthodologiquement correcte, ne parvient pas à montrer une quelconque efficacité de l’atorvastatine à forte dose dans la MA. L’hypo­thèse d’une implication du cholestérol dans la physiopathologie de la MA a souvent été émise dans la littérature (principalement du fait de l’augmentation du risque de MA chez les porteurs du génotype ApoE4/ApoE4). Toutefois, il est important de noter que le métabolisme du cholestérol cérébral est distinct et séparé de celui du reste de l’organisme. Cela explique sans doute l’inefficacité des statines au cours de la MA, mais ne remet pas pour autant en cause l’implication de ce lipide au cours de cette affection. Des molécules plus spécifiques, ciblant par exemple la cholestérol 24-hydroxylase, enzyme capable d’hydroxyler le cholestérol intracérébral pour lui permettre ensuite de passer la barrière hémato-encéphalique, pourraient être des agents thérapeutiques plus prometteurs (2). Références bibliographiques 1. Feldman HH, Doody RS, Kivipelto M et al. Randomized controlled trial of atorvastatin in mild to moderate Alzheimer’s disease: LEADe. Neurology 2010;74(12):956-64. 2. Heverin M, Meaney S, Lutjohann D et al. Crossing the barrier: net flux of 27-hydroxycholesterol into the human brain. J Lipid Res 2005;46(5):1047-52. L’étude RESCUE dans les gliomes de haut grade en progression, une nouvelle indication pour le témozolomide ? Commentaire Le traitement standard des glioblastomes des sujets âgés de moins de 70 ans repose sur la radio-chimiothérapie concomitante suivie de 6 cycles mensuels de chimiothérapie (adjuvante) (1, 2). L’agent de chimiothérapie cytotoxique utilisé dans les 2 phases du protocole thérapeutique est le témozolomide, un agent alkylant (75 mg/m2 en phase concomitante et 150 à 200 mg/m2 en phase adjuvante). En pratique, le témozolomide est poursuivi, en fonction de la réponse clinico-radiologique au-delà des 6 mois recommandés par l’essai clinique de référence. Inévitablement, la tumeur récidive ou progresse, à plus ou moins long terme, selon les cas. À la récidive, le témozolomide n’a plus sa place en pratique, la tumeur, exposée à la molécule pendant plusieurs mois a acquis des mécanismes moléculaires de résistance. Dans cet essai clinique de phase II, non randomisé, J.R. Perry et al. (3) ont évalué l’efficacité et la toxicité du témozolomide quotidien à la dose de 50 mg/m2 chez les patients présentant un glioblastome en progression : – avant la fin des 6 cycles adjuvants de témozolomide (groupe B1) ; – sous traitement, après plus de 6 cycles adjuvants de témozolomide (groupe B2) ; – après une interruption de traitement depuis au moins 2 mois, à la suite de plus de 6 cycles de témozolomide (groupe B3). Les auteurs ont inclus 91 patients présentant un glioblastome répondant aux critères d’inclusion (B1, n = 34 ; B2, n = 29 ; B3, n = 29). Ils ont observé que ce schéma thérapeutique bénéficiait principalement aux patients des groupes B1 et B3 avec un taux de survie sans progression à 6 mois de l’ordre de 30 %, soit 4 à 5 fois supérieur à celui observé dans le groupe B2. La tolérance de ce schéma d’administration était acceptable avec des nausées, des vomissements et une fatigue chez 5 à 10 % des patients. A.I. Le témozolomide ne semble pas avoir épuisé toutes ses indications dans les gliomes. En effet, la résistance au témozolomide selon un schéma d’administration mensuel ne correspond pas à une résistance définitive. Cette étude propose donc une nouvelle stratégie thérapeutique dans les gliomes de haut grade en récidive, pour lesquels les ressources thérapeutiques sont peu nombreuses. Dans cette indication, un antiangiogénique, le bévacizumab (Avastin®), prend une place grandissante (4). Références bibliographiques 1. Stupp R, Mason WP, Van den Bent MJ et al. Radiotherapy plus concomittant and adjuvant temozolomide for gliobastoma. N Engl J Med. 2005;352:987-96. 2. Keime-Guibert F, Chinot O, Taillandier L et al. Radiotherapy for glioblastoma in the elderly. N Engl J Med 2007;356(15):1527-35. 3. Perry JR, Bélanger K, Mason WP et al. Phase II trial of continuous dose-intense temozolomide in recurrent malignant glioma: RESCUE study. J Clin Oncol 2010;28(12):2051-7. 4. Friedman HS, Prados MD, Wen PY et al. Bevacizumab alone and in combination with irinotecan in recurrent glioblastoma. J Clin Oncol 2009;27:4733-40. La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 5 - mai 2010 | 175 REVUE DE PRESSE dirigé par le Pr T. Moreau [11C]PIB et déclin cognitif, une étude “longitudinale” Dans cette étude, 57 sujets suivis de façon prospective depuis au moins 8 ans dans le cadre de la Baltimore Longitudinal Study of Aging ont été imagés en PET-scan en utilisant le [11C] PIB. Ces sujets sont des volontaires sains dont la cognition est régulièrement étudiée et était normale au moment de l’instauration du suivi. Lors de cette étude, 6 des 57 sujets avaient une CDR à 0,5, témoignant d’un Mild Cognitive Impairment (MCI) dont la nature (amnésique, dysexécutive, multidomaine) n’est pas précisée. Les auteurs ont analysé les rapports entre les résultats de l’imagerie PIB de ces sujets et leur cognition. Aucun rapport entre marquage PIB et cognition lors du bilan initial n’a été retrouvé. En revanche, un marquage PIB élevé était corrélé à un déclin cognitif au MMSE et au CVLT (un test de mémoire verbale), mais non au BVRT, explorant la mémoire visuelle. Les régions cérébrales frontales étaient tout particulièrement corrélées à la perturbation des tests cognitifs. S.E. Commentaire Bien que significatives, les variations des scores neuro-psychologiques sur 8 ans sont très modestes (- 0,13 point de MMSE en moyenne, par exemple) excepté en ce qui concerne 1 ou 2 patients (outlier ?), ce qui affaiblit le message général de l’article qui stipule que la charge amyloïde explique l’amoindrissement des facultés cognitives. L’autre point intéressant est la proportion importante de sujets ayant une charge amyloïde conséquente en PIB sans trouble cognitif, ce qui rappelle que les symptômes de la maladie d’Alzheimer sont liés avant tout à la charge en dégénérescences neurofibrillaires et non en peptide Aβ agrégé. Enfin, le PET-scan n’est réalisé qu’une fois et en fin d’étude. Il n’y a donc pas de données quant à l’évolution de la charge amyloïde au cours du temps. Référence bibliographique Resnick SM, Sojkova J, Zhou Y et al. Longitudinal cognitive decline is associated with fibrillar amyloid-beta measured by [11C]PIB. Neurology 2010;74(10):807-15. FIT AVONEX®, J.O. du 5 avril 2003 : médicament d’exception et prescription en conformité avec la FIT. AVONEX® est remboursé pour les patients ayant présenté un 1er événement démyélinisant accompagné d’un processus inflammatoire actif, si les diagnostics différentiels ont été exclus et si les critères IRM de dissémination temporo-spatiale définis dans l’avis de la Commission de la Transparence du 18/12/2002 et dans la Fiche d’Information Thérapeutique sont réunis. DÉNOMINATION DU MEDICAMENT : AVONEX® 30 microgrammes/0,5 ml (Interféron bêta-1a) solution injectable. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE ET FORME PHARMACEUTIQUE *: Solution injectable - Interféron bêta-1a 30 microgrammes (6 millions d’UI) dans 0,5 ml contenus dans une seringue préremplie. Solution limpide et incolore. DONNÉES CLINIQUES : • Indications thérapeutiques : AVONEX est indiqué dans le traitement : - Des patients atteints de sclérose en plaques (SEP) de forme rémittente. Dans les essais cliniques, celle-ci était caractérisée par deux poussées ou plus survenues au cours des trois années précédentes sans évidence de progression régulière entre les poussées ; AVONEX ralentit la progression du handicap et diminue la fréquence des poussées. - Des patients ayant présenté un seul évènement démyélinisant, accompagné d’un processus inflammatoire actif, s’il est suffisamment sévère pour nécessiter un traitement par corticostéroïdes par voie intraveineuse, si les diagnostics différentiels possibles ont été exclus et si ces patients sont considérés à haut risque de développer une sclérose en plaques cliniquement définie. Le traitement par AVONEX doit être interrompu chez les patients développant une forme progressive de SEP. • Posologie et mode d’administration : Le traitement devra être initié par un praticien expérimenté dans le traitement de cette maladie. Adulte : La posologie recommandée dans le traitement des formes de SEP évoluant par poussées est de 30 microgrammes (0,5 ml de solution) administrés par voie intramusculaire (IM) une fois par semaine (voir « Précautions particulières d’élimination et manipulation »). Aucun bénéfice supplémentaire n’a été observé en administrant une dose supérieure (60 microgrammes) une fois par semaine. A l’instauration du traitement, les patients peuvent commencer avec une dose totale de 30 microgrammes (0,5 ml de solution) ou bien avec approximativement la moitié de la dose une fois par semaine afin de les aider à s’adapter au traitement ; ensuite, la dose sera augmentée jusqu’à obtention de la dose totale de 30 microgrammes (0,5 ml de solution). Afin d’obtenir une efficacité satisfaisante, une dose de 30 microgrammes (0,5 ml de solution) une fois par semaine devra être atteinte et maintenue après la période d’augmentation initiale. Il existe un dispositif manuel permettant d’administrer environ la moitié de la dose pour les patients débutant le traitement par AVONEX. Aucun bénéfice supplémentaire n’a été observé en administrant une dose supérieure (60 microgrammes) une fois par semaine. Enfant et adolescent : Aucune étude formelle clinique ou de pharmacocinétique n’a été conduite chez l’enfant ou l’adolescent. Cependant, des données publiées limitées suggèrent que le profil de sécurité d’AVONEX chez les adolescents âgés de 12 à 16 ans recevant une injection par voie intramusculaire de 30 microgrammes une fois par semaine, est similaire à celui observé chez les adultes. Il n’existe pas d’information sur l’utilisation d’AVONEX chez l’enfant de moins de 12 ans. Par conséquent, AVONEX ne doit pas être utilisé dans cette population. Sujet âgé : Les études cliniques n’ont pas inclus suffisamment de patients âgés de 65 ans et plus pour permettre de déterminer si cette population répond différemment au traitement que celle des patients plus jeunes. Toutefois, sur la base du schéma d’élimination du principe actif, il n’existe aucune raison théorique de modifier la posologie chez le sujet âgé. Il convient de changer le site d’injection intramusculaire chaque semaine. Le médecin peut prescrire l’utilisation d’une aiguille de 25 mm de taille 25G pour les patients chez qui cette aiguille est plus appropriée pour l’injection intramusculaire. Afin de réduire les symptômes pseudo-grippaux associés au traitement par AVONEX, l’administration d’un antalgique antipyrétique avant l’injection et pendant les 24 heures suivant chaque injection est conseillée. Ces symptômes sont habituellement présents pendant les premiers mois de traitement. A ce jour, la durée totale du traitement n’est pas connue. Les patients devront être examinés au plan clinique après deux ans de traitement et la prolongation du traitement devra être décidée au cas par cas par le médecin traitant. Le traitement devra être interrompu chez les patients développant une forme chronique progressive de SEP. • Coût du traitement journalier : 33,60 Euros. • Contre-indications : - Initiation du traitement pendant la grossesse (voir « Grossesse et Allaitement ») - Patients ayant des antécédents d’hypersensibilité aux interférons ß naturels ou recombinants ou à l’un des excipients - Patients présentant une dépression sévère et/ou des idées suicidaires (voir « Mises en garde spéciales et précautions d’emploi » et « Effets Indésirables »). • Mises en garde spéciales et précautions d’emploi* : AVONEX doit être utilisé avec prudence chez les patients déprimés. Dépression et idées suicidaires sont connues pour survenir plus fréquemment chez les patients atteints de sclérose en plaques et être associées à l’utilisation des interférons. Il est recommandé aux patients de signaler immédiatement tout symptôme de dépression et/ou d’idées suicidaires à leur médecin traitant. Prudence en cas d’administration d’AVONEX chez les patients ayant des antécédents d’épilepsie et /ou sous traitement antiépileptique, en particulier si les crises ne sont pas contrôlées de façon satisfaisante par le traitement antiépileptique. Administration avec prudence et surveillance étroite en cas d’insuffisance hépatique ou rénale sévères et de myélosuppression sévère. Les patients doivent faire l’objet d’une surveillance particulière afin de déceler tout signe d’atteinte hépatique et la prudence est de rigueur lorsque des interférons sont administrés en même temps que d’autres médicaments connus pour provoquer une atteinte hépatique. Surveillance particulière en cas de maladie cardiaque (angor, insuffisance cardiaque congestive ou arythmie), afin de déceler une aggravation éventuelle de leur état clinique durant le traitement par AVONEX. L’utilisation des interférons peut entraîner des perturbations des examens biologiques. Des patients sont susceptibles de développer des anticorps contre AVONEX. • Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions* : Aucune étude spécifique d’interaction n’a été réalisée chez l’homme. L’expérience clinique a montré que les patients atteints de SEP peuvent recevoir AVONEX et des corticostéroïdes ou de l’ACTH au cours des poussées. Il convient d’être prudent en cas d’administration simultanée d’AVONEX avec d’autres médicaments à marge thérapeutique étroite et dont l’élimination dépend largement du cytochrome P-450 (antiépileptiques et certaines classes d’antidépresseurs…). • Grossesse et allaitement* : Les informations sur l’utilisation d’AVONEX pendant la grossesse sont limitées. Les données disponibles traduisent l’éventualité d’un risque accru d’avortement spontané. L’initiation du traitement est contre-indiquée en cours de grossesse. Les femmes en âge de procréer devront utiliser les moyens contraceptifs appropriés. En l’absence de données concernant le passage d’AVONEX dans le lait maternel et en raison de la possibilité d’effets indésirables graves chez les nourrissons, interrompre l’allaitement ou le traitement par AVONEX. • Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines* • Effets indésirables* : le plus fréquemment : symptômes pseudo-grippaux tels que myalgies, fièvre, frissons, hypersudation, asthénie, céphalées, nausées ; plus marqués en début de traitement et dont la fréquence diminue avec la poursuite du traitement. Effets indésirables déclarés lors des essais cliniques et/ou rapportés en post-AMM : Investigations : fréquent : lymphopénie, leucopénie, neutropénie, baisse de l’hématocrite, hyperkaliémie, augmentation de l’urée sanguine ; peu fréquent : thrombopénie ; fréquence indéterminée : perte de poids, prise de poids, anomalies des tests hépatiques. Affections cardiaques : fréquence indéterminée : Cardiomyopathie, insuffisance cardiaque congestive (voir « Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »), palpitations, arythmie, tachycardie. Affections hématologiques et du système lymphatique : fréquence indéterminée : pancytopénie, thrombopénie. Affections du système nerveux : très fréquent : céphalée ; fréquent : spasticité musculaire, hypoesthésie ; fréquence indéterminée : symptômes neurologiques, syncope, hypertonie, vertiges, paresthésie, crises d’épilepsie, migraine. Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales : fréquent : rhinorrhée ; rare : dyspnée. Affections gastro-intestinales : fréquent : vomissements, diarrhée, nausées. Affections de la peau et du tissu sous-cutané : fréquent : éruptions cutanées, hypersudation, contusion ; peu fréquent : alopécie ; fréquence indéterminée : oedème de Quincke, prurit, érythème vésiculaire, urticaire, aggravation de psoriasis. Affections musculo-squelettiques et systémiques : fréquent : crampes musculaires, cervicalgie, myalgie, arthralgie, douleurs dans les extrémités, lombalgie, raideur musculaire, raideur musculo-squelettique ; fréquence indéterminée : lupus érythémateux disséminé, faiblesse musculaire, arthrite. Affections endocriniennes : fréquence indéterminée : hypothyroïdie, hyperthyroïdie. Troubles du métabolisme et de la nutrition : fréquent : anorexie. Infections et infestations : fréquence indéterminée : abcès au site d’injection. Affections vasculaires : fréquent : rougeur du visage ; fréquence indéterminée : vasodilatation. Troubles généraux et anomalies au site d’administration : très fréquent : syndrome pseudo-grippal, fièvre, frissons, hypersudation ; fréquent : douleur au site d’injection, érythème au site d’injection, ecchymose au site d’injection, asthénie, douleur, fatigue, malaise, sueurs nocturnes ; peu fréquent : sensation de brûlure au site d’injection ; fréquence indéterminée : réaction au site d’injection, inflammation au site d’injection, cellulite au site d’injection, nécrose au site d’injection, saignement au site d’injection, douleur thoracique. Affections du système immunitaire : fréquence indéterminée : réaction anaphylactique, choc anaphylactique, réactions d’hypersensibilité (oedème de Quincke, dyspnée, urticaire, éruption, éruption prurigineuse). Affections hépatobiliaires : fréquence indéterminée : insuffisance hépatique (voir « Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »), hépatite, hépatite auto-immune. Affections des organes de reproduction et du sein : peu fréquent : métrorragie, ménorragie. Affections psychiatriques : fréquence indéterminée : dépression (voir « Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »), insomnie, suicide, psychose, anxiété, confusion, labilité émotionnelle. • Surdosage* PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES* : • Propriétés pharmacodynamiques* : interférons, code ATC : L03 AB07. • Propriétés pharmacocinétiques* • Données de sécurité préclinique* • DONNÉES PHARMACEUTIQUES* : • Liste des excipients* • Incompatibilités* • Durée de conservation : 2 ans. • Précautions particulières de conservation : A conserver au réfrigérateur (2°C - 8°C). NE PAS CONGELER. AVONEX peut être conservé à température ambiante (entre 15°C et 30°C) pendant une durée n’excédant pas une semaine. A conserver dans l’emballage extérieur d’origine à l’abri de la lumière. • Nature et contenu de l’emballage extérieur* : Seringue de 1 ml munie d’un opercule avec sécurité et d’un piston contenant 0,5 ml de solution. • Précautions particulières d’élimination et manipulation* : AVONEX est fourni sous forme d’une solution injectable prête à l’emploi, en seringue préremplie. Une fois sorti du réfrigérateur, AVONEX doit être amené à température ambiante (15°C-30°C) environ 30 minutes avant l’injection. Ne pas utiliser de source externe de chaleur comme, par exemple, de l’eau chaude pour réchauffer AVONEX. Si la solution contient des particules en suspension ou si elle n’est pas limpide et incolore, la seringue préremplie ne doit pas être utilisée. L’aiguille pour l’injection intramusculaire est fournie. La solution ne contient pas de conservateur. Chaque seringue préremplie contient une seule dose d’AVONEX. Eliminer toute fraction inutilisée. Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.• LISTE I • Médicament soumis à une surveillance particulière pendant le traitement. Médicament soumis à prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en neurologie. TITULAIRE DE L’AMM : Biogen Idec Limited, Innovation House, 70 Norden Road, Maidenhead, Berkshire, SL6 4AY, Royaume-Uni. Information médicale et Pharmacovigilance : N° Vert 0 800 84 16 64. NUMÉRO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE : EU/1/97/033/003. • CODE CIP : 343 232-6 : solution injectable ; boîte de 4 seringues préremplies + 4 aiguilles. • Prix : 940,87 Euros. Remb. Séc. Soc. à 65%. Agréé aux Collectivités. Médicament d’exception et prescription en conformité avec la FIT. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION : Date de première autorisation : 13/03/1997 – Date de dernier renouvellement de l’autorisation : 13/03/2007 DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE : 12/2008 * Pour des informations plus complètes, veuillez consulter la monographie sur le site http://www.emea.europa.eu/. MLR 03/09. Biogen Idec France - S.A.S. au capital de 40 000 Euros – N° 398410126 RCS Nanterre « Le Capitole » 55 avenue des Champs Pierreux 92012 Nanterre Cedex - France 204998-LETTRE NEURO PRESSE AVONEX ml 180x130 FU.indd 1 176 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 5 - mai 2010 28/04/10 12:04:43 2010/04-AV03-FRA-25887 Gagner sur la maladie