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Résultats à long terme de la turbinectomie inférieure endoscopique
par microdébrideur
Endoscopic inferior turbinate reduction : an outcomes analysis.
Gupta A, Mercurio E, Bielamowicz S • Laryngoscope 2001 ; 111 : 1957-9.
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Le but de cette étude est de décrire les résultats à long terme
sur l’obstruction nasale de la turbinectomie endoscopique
par microdébrideur. Les auteurs ont envoyé un questionnaire à
60 patients opérés par la technique de Mabry (turbinectomie inférieure partielle latérale) modifiée par voie endoscopique. Les
patients ont décrit leur obstruction nasale résiduelle diurne et nocturne par un score de 1 à 6, le degré d’amélioration ressenti après
l’intervention par un score de 1 à 4, et les complications du traitement (sécheresse nasale, croûtes, rhinorrhée). L’utilisation de
corticoïdes ou de décongestionnants nasaux a été recherchée,
ainsi que le recours à une consultation ORL ou à un geste chirurgical pour ces symptômes.
Vingt-huit patients (47 %) ont répondu au questionnaire, six à
quarante mois après leur intervention chirurgicale. L’obstruction
nasale résiduelle diurne était cotée en moyenne à 2,3 et l’obstruction nocturne à 2,7. Vingt-sept patients (96 %) ont ressenti
une amélioration avec un score de 2 à 4. Un quart d’entre eux utilisaient encore des corticoïdes nasaux, 11 % des décongestionnants locaux, et 21 % des décongestionnants par voie orale. Un
seul patient (4 %) a rapporté une sécheresse nasale. Trois patients
(11 %) ont consulté pour ces symptômes. Aucun patient n’a eu
recours à un autre acte chirurgical nasal. Ces résultats montrent
que cette technique est aussi efficace à long terme et elle donne
moins de complications que les techniques classiques : le taux
d’amélioration après l’emploi de ces dernières est de 41 % à 90 %
selon les études, et les complications sont variées : synéchies
muqueuses, croûtes, hémorragie (10 %).
C. Médard
Infections à mycobactéries de la tête et du cou : présentation, diagnostic
Mycobacterial infection of the head and neck : presentation and diagnosis.
Al Serhani AM • Laryngoscope 2001 ; 111 : 2012-5.
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La tuberculose reste l’une des premières causes de décès
dans le monde. Depuis 1985, son incidence a fortement
augmenté dans les pays développés, atteignant par exemple 30 %
aux États-Unis. Dans 22 % des cas, il s’agit d’une tuberculose
extrapulmonaire. Le but des auteurs est de présenter les signes
d’appel des tuberculoses de la sphère ORL, et les moyens de leur
diagnostic. Soixante-quinze patients apparemment immunocompétents ont été inclus dans cette série, sur des critères bactériologiques ou histologiques d’infection tuberculeuse. Les formes
de présentation étaient variées. Il s’agissait d’une masse cervicale en relation avec des adénopathies dans 86,7 % des cas, d’une
obstruction nasale dans 5,3 % des cas, liée à une nécrose septale,
un polype du cornet inférieur, ou encore un lupus du nez. Dans
5,3 % des cas enfin, il existait une douleur pharyngée, liée à une
atteinte nasopharyngée (3 cas) ou amygdalienne (2 cas). Ces
auteurs n’ont pas observé de tuberculose laryngée ou auriculaire.
Dix patients (13,7 %) avaient un contage tuberculeux connu. Le
diagnostic a été porté avec l’aide de l’intradermoréaction à la
tuberculine (IDR), positive dans 90,2 % des cas. Des lésions pulmonaires, actives ou anciennes, ont été notées sur la radiographie de thorax dans 16,4 % des cas. Le diagnostic de certitude
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était porté sur la présence du bacille de Koch à l’examen direct
(positif dans 26,5 % des cas) ou à la culture (positive dans 33,3 %
des cas) dans les biopsies, ou sur celle d’un granulome à nécrose
caséeuse. L’examen clé est la culture, car elle donne le diagnostic et oriente le traitement selon le type de mycobactérie. Les
patients ont été traités par trithérapie antituberculeuse pendant
trois mois, relayée par une bithérapie pendant 6 à 15 mois. Il y
avait dans cette série une prédominance de tuberculoses pharyngées chez les femmes (88 %), et de formes nasosinusiennes chez
les hommes (80 %), ce qui est différent des données habituelles
de la littérature. Il n’y avait pas de forme laryngée, ce qui peut
être dû au faible taux d’atteinte pulmonaire associée dans cette
série (7,3 %). Au total, les modes de présentation de la tuberculose de la sphère ORL sont variés. Ils sont dominés par les adénopathies (82,7 % des cas), suivies par les atteintes pharyngées
(5,3 %) et nasosinusiennes (5,3 %). Il faut rechercher un contage,
présent dans 13,7 % des cas, et pratiquer une IDR, positive dans
90 % des cas.
Le traitement repose sur la trithérapie adaptée à la mycobactérie
mise en évidence à la culture.
C. Médard
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 272 - avril 2002
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Association entre anémie ferriprive et otites moyennes aiguës récidivantes
The association between iron-deficiency anemia and recurrent acute otitis media.
Golz A et al. • Am J Otolaryngol 2001 ; 22 : 391-4.
!
Cette étude rétrospective, menée sur 680 enfants âgés de
18 mois à 4 ans, avait pour but de rechercher une éventuelle corrélation entre otites moyennes aiguës (OMA) récidivantes et anémie ferriprive et de rechercher l’effet de la correction de la carence en fer. Celle-ci a été faite lorsque le taux
d’hémoglobine était inférieur à 9,5 g/dl et jusqu’à obtenir un
taux de 11 g/dl. Les résultats sont statistiquement significatifs :
83,8 % des enfants ayant fait plus de 12 OMA dans l’année
(136 enfants) avaient une hémoglobinémie inférieure à 9,5 g/dl
et tous les enfants qui avaient une hémoglobinémie inférieure
à 9,5 g/dl avaient fait au moins 8 épisodes d’OMA. Sur
170 enfants ayant une hémoglobinémie supérieure à 12 g/dl,
8 seulement ont fait plus de 12 épisodes infectieux dans l’année.
Dans le groupe témoin, constitué de 200 enfants indemnes de
passé ORL, aucun n’avait une hémoglobinémie inférieure à
12 g/dl. Après supplémentation martiale, sur un suivi de 16 à
30 mois, le nombre d’OMA a diminué de moitié chez
76 enfants ; chez 6 enfants, la fréquence n’a pas changé.
L’association entre infection et déficit en fer a déjà été étudiée,
mais sans conclusion précise. L’intérêt méthodologique de ce
travail repose sur le choix des sujets vivant tous dans le même
kibboutz, appartenant à un milieu socio-économique équivalent, d’un âge correspondant au pic de fréquence des OMA.
L’auteur explique la très grande fréquence des OMA chez certains enfants par le fait que la majorité des parents ont refusé la
pose d’aérateurs transtympaniques du fait de la fréquentation
régulière de la piscine.
L’auteur conclut que les enfants anémiés présentent plus
d’OMA que les témoins et que la fréquence des OMA est liée
au degré d’anémie. En corrigeant la carence martiale, le nombre
d’OMA diminue significativement.
W. El Bakkouri
Peut-on prévenir la survenue des complications intracrâniennes des rhinosinusites ?
The intracranial complications of rhinosinusitis : can they be prevented ?
Jones NS et al. • Laryngoscope 2002 ; 112 : 59-63.
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Malgré un traitement antibiotique adapté et efficace, 0,5 à
24 % des patients souffrant de rhinosinusite développent
des complications intracrâniennes diverses, non prévisibles initialement.
L’auteur rapporte son expérience concernant 47 patients âgés de
10 à 29 ans qui ont eu une complication intracrânienne, identifiée par imagerie cérébrale, d’une infection rhinosinusienne.
Dans cette étude rétrospective menée de 1992 à 1999, 38 % des
patients avaient un empyème sous-dural, 30 % un abcès frontal,
23 % un abcès extradural. L’intervalle de temps entre les premiers symptômes de l’infection rhinosinusienne et la complication intracrânienne était de 15 jours environ, tous les patients présentant à ce moment-là des anomalies de l’examen neurologique
ou un œdème périorbitaire. Vingt-deux patients avaient reçu des
antibiotiques pour leur rhinosinusite.
Une antibiothérapie parentérale par céfotaxime et métronidazole,
orientée par la présence de Streptococcus milleri chez 79 % des
patients, et un drainage chirurgical de l’abcès ont permis une
régression de la complication intracrânienne. Un décès a été
signalé et 7 patients ont développé une maladie épileptique.
La survenue de complications intracrâniennes après rhinosinusite est imprévisible et n’est pas liée à un traitement inadéquat de
l’infection ORL. Le germe le plus fréquent est Streptococcus milleri, germe commensal de la cavité buccale, répondant habituellement à l’association céfotaxime-métronidazole. Sachant l’incidence improbable des complications émaillant l’évolution des
rhinosinusites, il faut rester vigilant sur des troubles neurologiques divers associés. Toute anomalie de l’examen neurologique
justifie une imagerie en urgence, que ce soit par TDM ou IRM.
L’analyse bactériologique de l’abcès, obtenue par craniotomie,
est essentielle et permet d’adapter l’antibiothérapie.
W. El Bakkouri
Les articles publiés dans “La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale” le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
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© janvier 1985 - EDIMARK S.A. - Imprimé en France - DIFFERDANGE - 95100 Sannois - Dépôt légal : à parution.
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 272 - avril 2002
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