l’instant, peu de données publiées laissent supposer que
le traitement par voie parentérale comporterait un quel-
conque avantage par rapport au traitement oral conven-
tionnel de dix jours. En outre, l’utilisation de ces agents à
large spectre peut hâter l’émergence d’organismes anti-
biorésistants. Sauf dans des situations exceptionnelles, il
faut donc éviter le traitement par voie parentérale en cas
d’OMA de l’enfance sans complication. Si l’enfant semble
trop malade pour respecter le traitement oral normal, il
faut envisager la possibilité d’un autre diagnostic et son-
ger à une hospitalisation.
QUELLE EST LE MEILLEUR ANTIMICROBIEN
EN CAS D’ÉCHEC DU TRAITEMENT?
Comme on l’a déjà précisé, les symptômes d’OMA (fiè-
vre, irritabilité et otalgie) devraient disparaître dans les
72 h suivant le début du traitement antimicrobien. L’ab-
sence de réaction symptomatique à un traitement conve-
nable (avec preuve de compliance) représente un échec
du traitement. La prise en charge optimale de ces patients
est controversée, et on a préconisé plusieurs métho-
des (12). On doit envisager une paracentèse, à la fois pour
des considérations thérapeutiques (soulagement de la
pression et de la douleur) et diagnostiques (récupération
de l’agent étiologique). S’il est impossible de procéder à
une paracentèse, on doit envisager l’administration
d’amoxicilline-clavulanate ou d’un des agents énumérés
au tableau 1. Si l’on procède à une paracentèse, le choix
de l’antibiotique dépend alors de l’agent étiologique et de
la susceptibilité antimicrobienne.
QUEL EST LE MEILLEUR TRAITEMENT CONTRE
L’OMA POUR LES ENFANTS ALLERGIQUES À
LA PÉNICILLINE?
Chez les enfants dont l’allergie à la pénicilline est dé-
montrée, il faut prescrire autre chose que de l’amoxicil-
line. Il existe un risque de réaction croisée à d’autres
bétalactamines, mais cette réaction se produit rarement,
et le traitement à la céphalosporine constitue générale-
ment une solution sécuritaire. Les agents, ainsi que leur
prix, sont énumérés au tableau 1. Le choix doit dépendre
de divers facteurs, dont le prix, la fréquence des effets se-
condaires et la tolérance du patient. La triméthoprime-
sulfaméthoxazole ou l’érythromicyne-sulfisoxazole repré-
sentent de bons choix.
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managed care. Adv Pediatr Infect Dis 1996;12:351-86.
COMITÉ DES MALADIES INFECTIEUSES ET D’IMMUNISATION
Membres : Docteurs Gilles Delage, directeur scientifique, Laboratoire de santé publique du Québec, Sainte-Anne-de-Bellevue (Québec) (président);
François Boucher, département de pédiatrie, Centre hospitalier universitaire de Québec, Pavillon CHUL, Québec (Québec); Joanne Embree, Winnipeg
(Manitoba); Elizabeth Ford-Jones, unité des maladies infectieuses, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario); David Speert, chef, unité des
maladies infectieuses et immunologiques, université de la Colombie-Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique) (auteur principal); Ben Tan, unité
des maladies infectieuses, Royal University Hospital, université de la Saskatchewan, Saskatoon (Saskatchewan)
Conseillers : Docteurs Noni MacDonald, unité des maladies infectieuses, Hôpital pour enfants de l’est de l’Ontario, Ottawa (Ontario); Victor
Marchessault, Cumberland (Ontario)
Représentants : Docteurs Neal Halsey, université Johns Hopkins, Baltimore (Maryland) (American Academy of Pediatrics); Susan King, unité des
maladies infectieuses, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario) (Canadian Paediatric AIDS Research Group); David Scheifele, unité des maladies
infectieuses, BC’s Children Hospital, Vancouver (Colombie-Britannique) (Centre d’évaluation des vaccins); Susan Tamblyn, conseil régional de santé de
Perth, Stratford (Ontario) (Santé publique); John Waters, agent de santé provincial, Santé Alberta, Edmonton (Alberta) (Épidémiologie)
270 Paediatr Child Health Vol 3 No 4 July/August 1998
Guide de pratique clinique de la SCP: ID 97-03
Les recommandations du présent guide de pratique clinique ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement ex-
clusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes.
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G:\PAEDS\1998\Vol3No4\otitisfr.vp
Fri Aug 14 11:17:54 1998
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