revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Oto-rhino-laryngologie ÉPISTAXIS : LES POINTS FORTS DE LA PRISE EN CHARGE Au cours de la prise en charge d’un patient présentant un épistaxis, il ne faut pas omettre notamment : – de rechercher une hypertension artérielle (même s’il est difficile de savoir précisément si celle-ci est la cause du saignement ou seulement de sa pérennisation) ; – de rechercher systématiquement par un interrogatoire serré la prise de médicaments susceptibles de favoriser le saignement (en sachant que les AINS, les bêtalactamines, les antidépresseurs et les corticoïdes au long cours ne sont pas dépourvus d’effet sur la coagulation, et que certains produits à base de plantes, très largement utilisés et délivrés sans ordonnance, sont parfois pourvus de propriétés anticoagulantes) ; 16 – de demander une NFS (afin d’apprécier la perte sanguine) ; – de pratiquer un bilan minimal de l’hémostase (a fortiori bien évidemment si le patient est sous anticoagulant) ; – de recourir préférentiellement, si un tamponnement s’avère nécessaire, à un produit non agressif pour la muqueuse (avec les mèches “classiques”, beaucoup de malades saignent au déméchage et la succession des méchages/ déméchages est un facteur de gravité et source d’escalade thérapeutique) ; – et, bien évidemment, d’examiner les fosses nasales à la recherche d’une éventuelle lésion. François M. 109e Congrès de la Société française d’otorhino-laryngologie et de chirurgie de la face et du cou : Symposium satellite Brothier. La lettre d’oto-rhinolaryngologie et de chirurgie cervico-faciale 277 : 9-11. Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003 SERETIDE p. 17 revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Quelques brèves... ❏ Haleine et langue ❏ Sinusite ou céphalée ? Dans près de 90 % des cas, la mauvaise haleine est due à un métabolisme microbien localisé dans la bouche produisant des sulfures d’hydrogène (odeur d’œuf pourri), de la cadavérine (produit retrouvé dans les organismes en décomposition), du méthylmercaptan et du scatole (éléments présents dans les selles) ! À noter que, plus que les dents ou les gencives, c’est généralement la base de la langue qui dégage une odeur désagréable. Ce n’est d’ailleurs pas le fait du hasard si le nettoyage de la langue est de pratique commune en Extrême-Orient... et si l’écorce de goyave, les graines d’anis, le persil et les clous de girofle, produits dotés de puissantes propriétés bactéricides, sont parfois utilisés en ce domaine. Bon nombre de douleurs médiofaciales... d’allure sinusienne, et par suite fréquemment étiquetées “sinusite”, correspondent en fait à une nouvelle entité dénommée : “céphalée médiofaciale de tension”. Le traitement de celleci ne repose bien évidemment pas sur la prescription d’un antibiotique, d’un corticoïde ou a fortiori la chirurgie, mais sur l’administration d’amitriptyline au dixième de sa dose thérapeutique antidépressive. El Bakkouri W. La mauvaise haleine. La lettre d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervicofaciale, 276 : 24. 18 Coste A. XIXe Congrès de la European Rhinologic Society (ERS). La lettre d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale, n° hors série (octobre 2002). Que prévient Prevenar® ? Ce vaccin pneumococcique conjugué, efficace dès les premiers mois de la vie et bien adapté (en termes de sérotype) à la situation épidémiologique française pour les méningites, les bactériémies et les otites, est depuis peu disponible dans les officines. Ce dernier se révèle très efficace dans la prévention des infections systémiques à pneumocoque et paraît également doté – mais dans une moindre mesure – d’une activité préventive sur les otites moyennes aiguës (OMA). En ce domaine, ce vaccin serait à même de réduire d’environ un tiers la place occupée par le pneumocoque, mais également : – d’un peu plus de 5 % le nombre total d’OMA ; – d’environ 10 % le nombre d’otites récidivantes ; – d’un peu plus de 15 % le nombre d’otites survenant chez les enfants gardés en crèche ; – et d’environ 20 % la pose d’aérateurs transtympaniques. À noter que l’on peut escompter une diminution significative (de l’ordre de 50 %) de la résistance aux bêtalactamines et une réduction du nombre d’échecs de traitement. Cohen R. Qu’attendre de Prevenar® pour les otites ? La lettre d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale 276 : 5-6. Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003