
Résumé
L’augmentation du surpoids et de l’obésité en France depuis une quinzaine d’années, le culte de la
minceur et la promotion de produits, appareils ou méthodes revendiquant un effet sur le poids, sont
autant de facteurs à l’origine d’une quête croissante d’amaigrissement.
L’analyse des pratiques faisant appel à des produits de santé pour perdre du poids amène aux constats
suivants :
Perdre du poids n’est ni anodin ni sans conséquence pour la santé. Chez certaines personnes en
excès de poids, une telle démarche peut apporter des bénéfices si elle repose sur une prise en
charge globale, individualisée, à long terme et sous le contrôle d’un médecin expérimenté. Pour
d’autres, elle peut avoir des conséquences plus ou moins graves pour la santé principalement
lorsqu’elle ne répond pas à un objectif médical et repose sur des méthodes sans fondement scientifique.
La prise en charge du surpoids ou de l’obésité doit s’articuler autour des habitudes alimentaires,
comportementales et d’activité physique. L’ajout d’un traitement médicamenteux ne peut être envisagé
qu’en dernier recours, en cas de réponse insatisfaisante à ces mesures.
Le rapport bénéfice/risque des rares médicaments encore autorisés dans le traitement de l’obésité
ou du surpoids est modeste.
Le détournement de médicaments non indiqu és dans le traitement du surpoids ou de l’obésité est
à proscrire : il expose à des risques pour la santé sans bénéfice démontré.
La prescription de préparations magistrales dans la recherche de perte de poids n’est pas justifiée.
Plusieurs substances actives détournées de leur autorisation de mise sur le marché (AMM) ou plantes
faisant l’objet d’une surveillance particulière en pharmacovigilance ont été interdites dans les
préparations.
La vente de médicaments en dehors des pharmacies, notamment sur Internet, n’est pas autorisée
en France. Selon l’OMS, 50 % des médicaments vendus par le biais de sites Internet seraient des
contrefaçons. Par ailleurs, on y trouve des médicaments présentés comme des compléments
alimentaires en infraction avec la legislation en vigueur (ils contiennent une ou plusieurs substances
actives, parfois interdites, non mentionnées sur l’étiquetage), et parfois des médicaments dont l’AMM
a été retirée en raison d'un rapport bénéfice/risque qui s’est révélé défavorable.
Le recours aux plantes pour la perte de poids est fréquent. Perçues comme naturelles, sans risque,
et facilement accessibles puisque ne nécessitant pas de prescription médicale, elles ne sont cependant
pas sans danger. Le respect de la qualité des médicaments à base de plantes permet d’éviter ou de
limiter les risques pour la santé.
En fonction de leur statut réglementaire, le contrôle de la promotion autour des produits revendiquant
un effet sur le poids ne peut être exhaustif. Aussi, chacun doit rester vigilant face aux promesses
d’efficacité, méthodes miracles et autres charlatanismes.