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I. INTRODUCTION
Le nombre de patients en attente de greffe ne fait qu’augmenter sur ces dernières années : en
10 ans (2005 à 2015) le nombre d’inscrits au 1er janvier a doublé (6787 à 13749). Sur cette
période le nombre de greffes est passé de 4238 à 5357 et le nombre de décès en liste d’attente
de 328 à 579. L‘écart entre patients inscrits et patients greffés ne fait qu’augmenter.
Cette augmentation du nombre de patients en attente de greffes a des causes multiples :
augmentation de l’espérance de vie, vieillissement de la population mais les causes
principales sont
La technicité et les progrès de la chirurgie et de la réanimation qui repoussent les
contre-indications de la greffe,
Le prélèvement de greffons de plus en plus âgés et l’appariement âge donneur de
greffons et âge receveur qui fait que l’on greffe des patients également de plus en plus
âgés.
Ces chiffres bruts justifient la volonté gouvernementale d’augmenter le nombre de greffes en
développant de nouvelles stratégies de prélèvements devant cette inadéquation entre nombre
de greffons et patients en attente de greffes. Il est fréquent d’entendre parler de pénurie de
greffons comme s’il s’agissait d’un bien de consommation avec des « stocks » insuffisants.
Les stratégies d’augmentation des prélèvements passent par
Une meilleure exhaustivité du recensement des patients passant en mort encéphalique
avec la mise en place d’un registre national en cours d’implantation : Cristal Action. Ce
recueil de données en cours d’établissement sur l’ensemble de la France permet de
détecter les non signalements de donneurs potentiels et de rediscuter des dossiers avec
les équipes concernées.
Un élargissement des critères de sélections des organes prélevés avec des prélèvements
chez des personnes de plus en plus âgées. Une nouvelle filière de soins translatifs d’une
durée limitée a même été créée pour « accompagner » vers la mort cérébrale des
patients âgés cérébraux lésés au-delà de toute ressource thérapeutique et qui auraient
souhaité donner leurs organes, il s’agit de l’abord anticipé. Cette approche nouvelle
délivre des soins dits translatifs non pour le patient mais pour pouvoir prélever ses
organes selon sa volonté (1). Ce sont des soins administrés à un patient non pour lui car
il n’en retire aucun bénéfice du fait d’un pronostic vital à court terme mais uniquement
pour ses organes afin de réaliser une greffe et d’optimiser la fonctionnalité des greffons