© 2007 - AFM – Association Française contre les Myopathies
source : www.afm-france.org
Auteur : F. Dupuy-Maury
plus courte. En pratique, les 9 patients seront séparés en 3 groupes ; chaque groupe
recevant une dose croissante de morpholinos. De fait, le 3
e
groupe ne sera traité que si les
deux doses plus faibles se révèlent inefficaces pour la production de la dystrophine.
L’évaluation de celle-ci se fera grâce à l’analyse de la biopsie musculaire de la zone traitée.
A l’heure où nous écrivons, l’essai est prêt à débuter.Il n’attend plus que le feu vert de la
Medicines and healthcare products regulatory agency, l’équivalent britannique de l’Afssaps
(Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), ce qui est, aux dernières
nouvelles, en bonne voie.
Des recherches prometteuses
En janvier 2006, des chercheurs britanniques, américains et australiens ont montré
l’efficacité de l’injection en intraveineuse de morpholino chez des souris mdx, c’est-à-dire
modèles de la myopathie de Duchenne (Systemic delivery of morpholino oligonucleotide
restores dystrophin expression bodywide and improves dystrophic pathology, Nature
Medicine, publication en ligne du 29 janvier 2006). Cependant, ces équipes ont noté que les
morpholinos n’atteignent pas le cœur ce qui est une limite conséquente du traitement dans la
mesure ou le cœur n’est pas épargné par la maladie.
Plus récemment, lors du colloque sur les goulets d’étranglement organisé par l’AFM au
Génocentre d’Evry en janvier dernier, Shin’ichi Takeda du Centre national de neurologie et
de psychiatrie de Tokyo (Japon) — qui travaille en collaboration avec Terry Partridge et Eric
Hoffman du Children’s National Medical Center de Washington (Etats-Unis) — a présenté
des résultats d’un traitement à base de morpholinos chez un chien modèle de la myopathie
de Duchenne. Le chien, jeune adulte, a reçu 5 injections de morpholinos une fois par
semaine administrées par voie sanguine dans une patte arrière. Deux mois après les
injections, les chercheurs ont observé une dystrophine plus courte mais fonctionnelle dans
tous les muscles, à l’exception du cœur, et une meilleure performance du chien à la course
par rapport à ses homologues non-traités. Actuellement, deux autres chiens sont en cours
de traitement.