devant un problème ou un doute diagnostique, mais il doit avoir
prévu son attitude thérapeutique selon que la TEP au FDG ne
montre pas de foyer pathologique, ou bien qu’elle témoigne
d’un seul foyer pathologique ou de foyers étendus et dispersés.
Il convient donc que l’indication soit bien pesée, a fortiori en
cas de diabète, qui rend l’examen moins sensible.
La prise de rendez-vous est comparable à celle de toute scin-
tigraphie. Il convient de s’assurer de l’absence de grossesse
en cours. En cas d’allaitement, on conseille généralement de
le suspendre pendant 12 heures au maximum, bien que des
données récentes indiquent que la dose de rayonnement déli-
vrée au nourrisson est si faible que l’allaitement pourrait être
poursuivi sans modification (2). La patiente doit être à jeun
depuis au moins 6 heures, tout en conservant un bon apport
hydrique (pas de boissons sucrées) ; bien entendu, elle ne
doit pas être perfusée avec une solution contenant du glu-
cose, celui-ci entrant en compétition avec son analogue
radioactif. Il ne faut pas qu’elle effectue d’effort musculaire
intense (sport) dans la journée qui précède l’examen, car les
muscles activés fixent le FDG. Lors de son arrivée dans le
service, elle est allongée et mise au repos musculaire ; 15 à
20 minutes plus tard, on met en place une perfusion intravei-
neuse de 0,5 litre de sérum physiologique par laquelle on
injecte du Spasfon®, en l’absence de réaction secondaire
connue de la patiente à ce produit, afin de diminuer le tonus
de la fibre musculaire lisse intestinale. On injecte ensuite le
[18F]-FDG. La patiente reste allongée sans lire ni parler, tou-
jours afin d’éviter l’incorporation du FDG dans les muscles.
Une heure après, la fixation du [18F]-FDG a atteint son pla-
teau, et on réalise l’examen : la patiente est invitée à vider sa
vessie et elle est positionnée pour son examen dans la
machine TEP ou TEDC. Elle peut ensuite repartir par ses
propres moyens, et même conduire : le [18F]-FDG ne donne
ni malaise, nausée ou somnolence, ni aucun autre effet
secondaire (3).
Les images sont reconstruites grâce à une station de travail
informatique, imprimées, interprétées par le médecin
nucléaire, et l’examen est adressé au prescripteur. Les images
issues de la caméra TEP dédiée sont reconstruites et analysées
avec et sans la correction de l’atténuation, qui est inhomogène
au sein des tissus traversés par les photons.
PERFORMANCES CLINIQUES DE L’EXAMEN AU FDG
Caractérisation d’une masse tumorale annexielle et
bilan d’extension
La caractérisation d’une masse tumorale annexielle comme
étant maligne et son bilan d’extension sont possibles lors du
même examen TEP au FDG, comme l’a montré Hubner (4)
dès 1993. Son étude démontre également les meilleures sensi-
bilité et spécificité de l’examen par rapport à la TDM et aussi
sa capacité à déceler d’autres tumeurs malignes à localisation
gynécologique : métastases d’un cancer de l’œsophage, can-
cer de la vulve, du vagin et, plus souvent, de l’utérus. Des
études sont venues confirmer celle de Hubner (5-8). Parmi les
causes de faux positifs, on retrouve la salpingite, comme toute
infection aiguë, certains cystadénomes et kystes du corps
jaune et certaines lésions d’endométriose ; parmi celles de
faux négatifs, les cancers de faible malignité et l’adénocarci-
nome mucineux (6). La sensibilité de la TEP apparaît comme
particulièrement faible dans l’étude de Grab (7/12 = 58 %)
(7), ce qui s’explique par l’inclusion de carcinomes de stade I,
dont deux sur trois ont été décelés, et surtout de tumeurs
limites (borderline), que l’auteur considère comme malignes,
et dont une sur cinq a été décelée. La modalité concurrente
paraît être l’IRM, qui obtient une exactitude légèrement supé-
rieure dans l’étude de Grab (77 % en TEP contre 84 % en
TDM) (7) comme dans les résultats préliminaires de Kubik-
Huch sur sept patientes (8).
En regroupant les résultats de ces quatre études, on constate
une intéressante valeur prédictive négative de 96 sur 106
(91 %), qui peut permettre, dans certains cas particuliers, une
simple surveillance en cas d’examen négatif. Même si la
valeur prédictive positive au niveau de la tumeur elle-même
est moins bonne (42/70 = 60 %), il ressort de notre expérience
qu’un examen positif, surtout s’il montre une dissémination
des foyers de fixation du FDG, est un élément important pour
le choix de la stratégie chirurgicale.
Recherche et localisation des récidives, évaluation de
leur traitement
La TEP au FDG est utile dans le bilan tumoral résiduel post-
thérapeutique, étant donné la faible sensibilité de l’imagerie
traditionnelle (TDM, IRM et échographie), du fait, en particu-
lier, des remaniements postchirurgicaux au niveau du pelvis et
de l’abdomen. L’examen clinique est souvent peu contributif
et l’élévation de la concentration sanguine de CA 125 incons-
tante. La TEP au FDG, par sa valeur prédictive positive éle-
vée, devrait s’avérer utile avant la laparotomie exploratrice
post-thérapeutique, soit en évitant les gestes opératoires
inutiles chez les patientes se présentant à un stade avancé
(figure 3), soit en guidant le chirurgien dans les autres cas. La
figure 4 illustre l’intérêt de l’examen pour contrôler de façon
non invasive l’efficacité de la chimiothérapie d’une récidive
multifocale.
Elle est également utile dans le suivi, lors de toute suspicion
de récidive. Le rôle favorable sur la survie de la chirurgie de
cytoréduction est désormais mis en avant, ce qui implique
une méthode sensible et fiable d’imagerie pour en diminuer
les risques (9). La TEP au FDG permet de détecter une réci-
dive alors que l’imagerie conventionnelle reste négative
(maladie occulte [figures 1-4]) et même avant l’élévation de
la concentration circulante des marqueurs tumoraux (15).
Notre équipe et celle de Lieberman ont rapporté, chez
37 patientes au total, une sensibilité de 100 % pour la détec-
tion de la récidive pelvienne grâce à une caméra hybride
TEDC (18, 19) (figure 2). La détection des récidives méta-
statiques à distance est également très efficace : 30 patientes
sur les 57 de Smith (14) et, dans la courte série de
10 patientes en suspicion de récidive de Kubik-Huch (8), une
métastase isolée du côlon transverse visible uniquement en
TEP. Un cas similaire de détection d’une métastase thora-
cique est illustré par la figure 5.
DOSSIER
22
La Lettre du Gynécologue - n° 266 - novembre 2001