éléments qui peuvent se cumuler.
C’est le “1+2+3”enseigné par J.P.
Bouchon.
Le vieillissement intrinsèque provoque,
pour chaque organe, une diminution de
sa réserve fonctionnelle sans jamais
aboutir, seul, à une défaillance.
Quelques données de santé
du sujet âgé
Les principales causes de décès
Les principales causes de décès sont les
tumeurs et les affections de l’appareil
circulatoire.
Soixante-cinq pour cent des plus de
65 ans décèdent par cancer. Les cancers
sont sept fois plus fréquents chez les
hommes de plus de 65 ans que chez les
30-64 ans. Chez les femmes, ils sont
seulement quatre fois plus fréquents
après 65 ans que chez les 30-64 ans. La
mortalité par cancer diminue de façon
notable chez la femme de plus de
75 ans alors que chez l’homme, elle ne
fait qu’augmenter. Pour les femmes, les
cancers pulmonaires et hématopoïé-
tiques sont les seuls à augmenter avec
l’âge. Pour les hommes, si les cancers
digestifs ont diminué, les atteintes pul-
monaires, urologiques et hématopoïé-
tiques ont fortement augmenté. Dans
les vingt prochaines années, les cancers
du sein, de la prostate, du côlon et les
lymphomes devraient être les plus fré-
quents.
Après 80 ans, les maladies cardiovascu-
laires sont la première cause de mortalité.
Plus de 70 % des sujets de plus de 65 ans
souffrent au moins d’une affection car-
diovasculaire (HTA : 45 % ; pathologies
veineuses : 30 % ; accidents vasculaires
cérébraux : 22 % ; insuffisance corona-
rienne : 18 %). Même si la mortalité
cardiovasculaire reste élevée chez les
plus de 75 ans, elle est en décroissance
régulière mais à un rythme plus lent que
celle des plus jeunes depuis les années
1980. Cela expliquerait en partie l’aug-
mentation de l’espérance de vie. Cette
mortalité est dominée par les cardiopa-
thies ischémiques et les accidents vas-
culaires cérébraux.
Une autre grande caractéristique avec
l’avancée en âge est l’augmentation des
comorbidités qui fragilisent le sujet très
âgé. Même si la majorité des patholo-
gies augmente avec l’âge, chez les plus
de 80 ans, la fréquence des maladies
ostéo-articulaires n’augmente plus et
celle des maladies endocriniennes
diminue.
Les démences
Avec le vieillissement de la population,
les démences, notamment la maladie
d’Alzheimer qui représente les principales
démences, sont un problème majeur de
santé publique. Nécessitant une prise
en charge médico-sociale très spéci-
fique, la démence devrait être encore
mieux reconnue de tous les profes-
sionnels de santé.
Grâce à l’étude PAQUID (1988), on estime
actuellement en France, la prévalence
de la démence chez les plus de 75 ans
à 17,8 %, soit presque 800 000 per-
sonnes dont plus de deux tiers de
femmes.
Cette prévalence augmente
avec l’âge et
double tous les cinq ans
(6,5 % de 75 à 80 ans, 47 % après
90 ans). Soixante-dix pour cent des
plus de 75 ans vivant en institution ont
une démence.
La dépendance
Les sujets âgés renvoient souvent une
image négative de la vieillesse. Les
maladies et les altérations physiques ou
mentales entraînent progressivement
une dépendance, une incapacité pour
effectuer des activités de la vie cou-
rante. Cette définition limite la dépen-
dance à des besoins physiques et ne
tient pas compte des répercussions psy-
chologiques et sociales pouvant entraî-
ner une “surdépendance”. Il ne faut pas
oublier que la population âgée est un
groupe très hétérogène et que la per-
ception de se sentir en bonne ou mau-
vaise santé reste très variable d’un sujet
à l’autre.
Devant l’accroissement de la population
âgée et l’augmentation de l’espérance
de vie, la population à risque de dépen-
dance ne peut que s’accroître dans les pro-
chaines années. En 1995, sur 8,5 mil-
lions de sujets âgés de plus de 65 ans,
700 000 sont estimés comme lourdement
dépendants. Plus de la moitié d’entre eux
vivent à domicile (SESI, 1998). Selon
l’enquête HID, on estime à 4,2 % les
sujets de plus de 60 ans vivant en insti-
tution. La prévalence de l’institution-
nalisation passe de 0,68 % à 60 ans, à
7,36 % à 80 ans et à 45,5 % à 95 ans.
À partir de 75 ans, les femmes sont plus
nombreuses que les hommes en institu-
tion. Le degré de dépendance est impor-
tant et varie selon le type d’institution :
c’est en unité de soins de longue durée que
le taux de dépendance est le plus élevé.
Plus de la moitié des patients vivant en
institution ont une dépendance d’origine
psychique et un quart d’entre eux sont
grabataires. Concernant les prestations
d’aide versées aux personnes âgées
dépendantes, la PSD (prestation spéci-
fique dépendance) a été remplacée par
l’APA (aide personnalisée à l’autonomie)
depuis 2002. Le montant de cette allo-
cation dépend du niveau de ressources
et du niveau de dépendance.
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Le sujet âgé
Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (17), n
os
8-9, nov.-déc. 2003
Le sujet âgé