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O I N T D E V U E
le statut C a g A et Va c A ainsi que la résistance à la cl a r i t h ro-
mycine de la souch e . Ces méthodes ont des sensibilités de
l ’ o rd r e de 90 % et des spécificités de l’ord re de 95 % par rap-
p o r t aux références habituelles (culture positive ou deux
méthodes indirectes négat ives). Elles ont l’ava n t age de don-
ner un résultat dans des délais très inféri e u rs à ceux de la cul-
t u re.
Méthodes non invasives
●
Sérodiagnostic (4-6)
Cette méthode est simple,à la portée de tous les laboratoires et
prise en charge par l’assurance maladie. Le sérum décanté, “ali-
quoté” et congelé à – 20 °C peut être conservé plusieurs mois.
Un assez grand nombre de kits diagnostiques fondés sur des
ELISA ou des Western-Blots sont à la disposition des biologistes
pour la réalisation de ces méthodes sérologiques. Les antigènes
utilisés sont en général des composants pariétaux issus d’une ou
de plusieurs souches, éventuellement enrichis en certains com-
posants bactériens immu n ogènes ( C ag A ) et ap p a u v r is en cert a i n s
composants re s p o n s a bles d’antigénicités croisées. Après l’in-
fection, les IgG sériques sont détectables en 10 à 20 jours selon
les sujets. Leur taux reste élevé tant que l’infection persiste. Le
diagnostic de colonisation par H. pyloripeut être porté par une
seule sérologie si elle est franchement positive. En cas de résul-
tat douteux ou de discordance avec une autre méthode de dia-
g n o s t i c , il est sage de pratiquer une seconde séro l o gi e, 15 à
30 jours plus tard, pour étudier l’évolution du taux des anticorps.
Après l’éradication de la bactérie par un traitement antibiotique,
le taux d’IgG diminue pour devenir,en 4 à 6 mois, comparable
à celui des sujets non infectés. En cas d’échec thérapeutique, il
peut rester élevé ou diminuer, puis réaugmenter. Cependant, ces
variations sont trop lentes ou trop variables d’un sujet à l’autre
pour que la sérologie puisse être utilisée pour contrôler l’éradi-
cation.
●
Test respiratoire à l’urée marquée (Breath test) (7)
Cette méthode consiste à mettre en évidence l’activité uréasique
de la bactérie en faisant ingérer au patient de l’urée marquée au
1 3
C , puis à détecter le CO
2
m a r qué dans l’air expiré. Le
1 3
C est
un isotope stable non radioactif du carbone. Il est donc inof-
fensif et peut être utilisé sans autori s a tion spéciale. Cette
méthode est simple, mais nécessite une connexion avec un lab o-
rat o i re cap able de doser le
1 3
C O
2
par spectro m é t rie de masse ou
de disposer d’un ap p a re i l l a ge permettant le dosage du CO
2
p a r
s p e c t ro p h o t o m é t r ie infra - ro u ge. Le test re s p i rat o i r e est re m-
b o u r sé par l’assurance maladie quand il est utilisé pour le
contrôle de l’éra d i c a tion. Il pourrait cependant être éga l e m e n t
utile comme méthode de dépistage ou de diagnostic initial.
La séro l ogie et le test re s p i rat o i r e ont l’ava n t a ge d’être des
méthodes dites “globales” qui ne sont pas dépendantes des aléas
d’échantillonnage comme les méthodes fondées sur une biopsie.
Ils sont sensibles et spécifiques. Ils ont l’inconvénient de ne pas
permettre l’isolement des souches.
Méthodes récemment développées
●
Immuno-diagnostics
La méthode immu n o - m agnétique ( 8 ) consiste à enri chir un éch a n-
tillon de selles en ADN de H. pyloripuis à effectuer une PCR,
avec comme cible le gène ureA. La sensibilité de cette méthode
est de 81 % et sa spécificité de 100 %.
Des méthodes immu n o l ogiques permettent de re c h e rcher des
antigènes de Helicobacter dans les selles (9). Chez les malades
non traités, ces méthodes ont une sensibilité et une spécificité de
l’ordre de 95 % alors que, chez les patients traités, la sensibilité
tombe à 88 %. Ces méthodes ne sont donc pas recommandées
pour les contrôles d’éra d i c ation. Elles sont, en reva n c h e,très indi-
quées pour le diagnostic chez les enfants. Plusieurs kits com-
merciaux sont proposés.
●
Méthodes rapides
La re ch e r che d’anticorps dans les urines à l’aide de kits com-
m e r ciaux utilisant un ELISA (Uri n e l i s a
®
) ou une immu n o -
ch r o m a t o graphie (Rap i d u r i n e
®
) a récemment été pro p o s é e .
Ces tests ont une sensibilité de 85 à 95 % et une spécificité de
88 à 95 % .
●
Méthodes prédictives
R é c e m m e n t , il a été montré que le pro fil de réponse anticorps déter-
miné par Western-Blot pouvait être corrélé au type de la patholo-
gie associée à l’infection (10). Les patients atteints d’ulcères à
Helicobacter, par exemple, présentent plus fréquemment que les
patients ayant une gastrite chronique un profil anticorps caracté-
risé par la présence associée d’anticorps dirigés contre C ag A , Va c A ,
une pep t i dy l - p ro lyl isomérase (ppiase) de 34 kDa ainsi que la bêta-
céto acyl-ACP synthétase de 43 kDa. Ces méthodes constitueront
probablement, dans l’avenir, une nouvelle génération de tests qui,
associés à des marqueurs de l’hôte,permettront une prédiction du
type de pathologie associée à l’infection.
ANTIBIOGRAMME
Les antibiotiques à tester sont ceux qui sont utilisables en cl i-
nique et pour lesquels existent des risques de résistance acquise
(11) : clarithromycine et métronidazole. Les macrolides peuvent
ê t re testés par une méthode de diffusion normalisée par le Gro u p e
d’études français des Helicobacters (GEFH) (12). La résistance
aux macrolides peut aussi être recherchée par PCR-RFLP ou par
des méthodes moléculaires qui mettent en évidence les mu t at i o n s
ponctuelles responsables de la résistance.
CONCLUSION
Il n’existe pas de véri t able méthode de référence pour le diag n o s t i c
de l’infection gastrique par H. pylori. La culture est la méthode
la plus spécifique, mais elle manque de sensibilité. Le test respi-
La lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 2 - vol. VII - mars-avril 2004
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