III - ANOMALIES CHROMOSOMIQUES
3.1- Généralités - Définitions
Une anomalie chromosomique peut être :
- Constitutionnelle, toutes les cellules de l'individu ont le même caryotype, (même anomalie). Dans ce
type d’anomalies, l'accident chromosomique existait déjà chez l'embryon, survient dès la conception, il
s'est produit avant la fécondation dans l'un des gamètes, ou peu après, dans l’une des cellules du zygote.
exp : trisomie 21
- Acquise, seuls certains tissus sont touchés, limitée à l’organe concerné (anomalie clonale). Elle
survient plus tard au cours de la vie, liée à un processus de transformation maligne. Ex. : t (9;22) de la
leucémie myéloïde chronique.
Bien que les maladies néoplasiques soient considérées comme acquises, certaines ont une composante
héréditaire; voir Cancers héréditaires
Les anomalies chromosomiques concernent soit le nombre soit la structure. Elles peuvent toucher les
autosomes ou les gonosomes.
Ces aberrations aboutissant ainsi à des avortements, à des malformations congénitales et même à des
maladies très graves. La plupart des aberrations sont procréées de novo dans les cellules germinales des
parents mais il existe également des aberrations héréditaires.
3.2 – Types et mécanismes des anomalies chromosomiques
3.2.1- Anomalies chromosomiques de nombre (numériques)
C’est une variation du nombre de chromosomes (différents de 46 dans l’espèce humaine). Les
changements du nombre de chromosomes sont répertoriés en deux groupes:
o Les changements de parties de jeux de chromosomes (aneuploïdie).
o Les changements de jeux complets de chromosomes (polyploïdies - euploïdie aberrante)
A. Les aneuploïdies
Les aneuploïdies se traduisent par une modification du nombre total de chromosomes. Généralement, le
jeu de chromosomes aneuploïde diffère du type sauvage (normal) seulement par un chromosome ou
par un petit nombre de chromosome , qui aboutissent à la perte d’un chromosome entier (monosomie)
ou à la présence d’un ou de plusieurs chromosomes surnuméraires (Trisomies, tétrasomie, pentasomie..).
Les plus fréquentes sont les trisomies (2n+1) et les monosomies (2n-1) dont l’origine est souvent, une
non disjonction méiotique qui conduit à la formation de gamètes à (n+1) ou à (n-1).
L’inactivation de X et le faible contenu génétique de Y jouent un rôle dans la survie des aneuploïdies des
gonosomes.
Les trisomies
Ces anomalies peuvent concerner les autosomes, dans ce cas on parle de trisomie autosomique, dont la
majorité avorte. Il y a néanmoins une trisomie autosomique fréquente et viable, c’est la trisomie 21 ou
syndrome de Down (47, XY, +21). Les autres trisomies comme la trisomie 13 ou syndrome de Pateau (47,
XY, +13) et trisomie 18 ou syndrome d’Edwards (47, XY, +18) sont létales.
La trisomie peut concerner les gonosomes, dans ce cas on parle de trisomies gonosomiques, qui sont
viables, par exemple : 47, XXY ; 47, XXX ; 47, XYY. Pour les trisomies, la survie dépend de la taille et du
contenu génétique des chromosomes impliqués.
Les monosomies
Le nombre total de chromosomes est de 45, car il existe un chromosome en 1 exemplaire au lieu de deux.
Les monosomies autosomiques ne sont jamais viables et provoquent un nombre important