Figure 1. Tiroir antéropostérieur en adduction.
Figure 2. Tiroir inférieur.
28 | La Lettre du Rhumatologue • No 376 - novembre 2011
DOSSIER GREP
L’épaule hyperlaxe
Hyperlaxe shoulder
G. Walch*
* Hôpital privé Jean-Mermoz, centre
orthopédique Santy, Lyon.
La laxité
La laxité est une translation de 2 surfaces arti-
culaires l’une par rapport à l’autre. Elle peut être
physiologique et constitutionnelle ou pathologique
et résulter d’une rupture ligamentaire.
Au niveau de l’épaule, il existe une laxité physio-
logique antérieure, postérieure et inférieure
(tiroir antéropostérieur [fi gure 1] et un signe du
sillon [fi gure 2] [1]). Cette laxité est bilatérale et
symétrique. C’est grâce à elle que l’articulation
glénohumérale est la plus mobile de l’organisme.
La laxité constitutionnelle doit être distinguée
de la laxité pathologique, qui s’exprime lors de la
manœuvre d’hyperabduction en rotation interne
(signe de Gagey [2]). Cette manœuvre est dite
positive lorsque l’abduction est supérieure à 105°
pour Gagey ou lorsqu’il existe une asymétrie de plus
de 20° par rapport au côté opposé (fi gure 3) [3].
Elle traduit alors une distension ou une rupture du
ligament glénohuméral inférieur. La laxité physio-
logique, constitutionnelle, est variable d’un individu
à l’autre.
L’hyperlaxité
L’hyperlaxité est défi nie par une rotation externe
du coude au corps, supérieure à 85°, bilatérale
et symétrique [4]. Lorsqu’une telle rotation
externe est retrouvée, elle s’accompagne toujours
de tiroirs antérieur, postérieur et inférieur impor-
tants. Malheureusement, ces manœuvres de tiroir
sont subjectives et qualitatives, et n’offrent pas
de possibilité de quantifi cation objective. C’est la
raison pour laquelle la rotation externe coude au
corps, supérieure à 85°, est une défi nition simple
et facile qui permet de parler un langage universel
(figure 4).
Cette hyperlaxité constitutionnelle est donc tou-
jours multidirectionnelle (antérieure, postérieure
et inférieure) et symétrique. Elle ne doit pas être
considérée comme une pathologie. Elle joue un rôle
favorisant des phénomènes d’instabilité mais doit
en être totalement séparée.