Dossier D ossier Reste-t-il des indications de curage lomboaortique dans les cancers gynécologiques en 2008 ? Oui et plus que jamais... Place of para-aortic lymphadenectomy in gynecological cancers in 2008 S. Gouy, C. Uzan, Y. Zafrani, C. Lhommé, P. Pautier, C. Haie-Meder, P. Morice* L e curage pelvien et lomboaortique dans les cancers gynécologiques est une procédure chirurgicale dont l’intérêt est débattu dans la littérature médicale. En effet, ses valeurs diagnostique et pronostique ne sont pas discutées, mais son bénéfice thérapeutique est l’objet de nombreux débats. Cancer de l’ovaire Curages dans les cancers de l’ovaire de stade avancé (stades III–IV) En 2005, le premier essai prospectif randomisé concernant l’impact thérapeutique de cette chirurgie dans les cancers de l’ovaire de stade avancé alimenta le débat (1). Il existait un bénéfice à la réalisation de la chirurgie ganglionnaire complète en termes de survie sans récidive. Cependant, l’absence d’impact sur la survie globale des patientes de cette chirurgie systématique a amené le Dr Chambers dans l’éditorial qui accompagnait cet essai, à conclure que la lymphadénectomie complète dans les cancers de l’ovaire de stade avancé devait être abandonnée (alors que l’analyse des résultats de celui-ci par ses propres auteurs était tout autre) (2). Néanmoins, cet essai confirme qu’il existe une extension ganglionnaire très fréquente dans les cancers de stade avancé (70 %). Ainsi, l’absence de lymphadénectomie complète laisse en place environ la moitié des métastases ganglionnaires (plus du tiers des patientes de l’effectif global). Ce taux correspond à celui qui était déjà connu de la littérature aux 50 % des patientes N+ qui ont des métastases ganglionnaires de moins de 1 cm. Les données de la littérature récente sont-elles aussi toutes concordantes pour suggérer que la chirurgie idéale dans les cancers de l’ovaire n’est plus celle qualifiée historiquement d’optimale, car elle laisse un reliquat tumoral intrapéritonéal inférieur ou égal à 1 cm. La chirurgie de référence est celle qui permet d’obtenir un résidu tumoral nul sur le plan macroscopique. Dans ces études récentes, le gain sur la survie entre les patientes ayant un reliquat millimétrique (inférieur à 5 mm) en fin d’exérèse et celles qui ont une chirurgie macroscopiquement complète (absence de reliquat visible) est suffisamment évocateur pour définir cette dernière chirurgie comme un standard. Si l’on doit se battre pour obtenir un macroscopiquement nul au niveau intrapéritonéal, il est logique de le faire au niveau rétropéritonéal où l’atteinte métastatique est très fréquente. * Institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif Cedex. 32 Au total, cet essai permet d’apporter des éléments nouveaux pour étudier le bénéfice ou l’absence de bénéfice de la lymphadénectomie pelvienne et lomboaortique dans les cancers de l’ovaire de stade avancé. Certes, celle-ci a un impact sur la survie sans récidive, mais pas sur la survie globale. Mais, des données sont encore manquantes, en particulier afin d’étudier l’impact de cette chirurgie dans le sous-groupe de patientes ayant eu la chirurgie intrapéritonéale la plus satisfaisante (absence de reliquat résiduel en fin d’intervention). Lorsqu’il persiste un reliquat résiduel péritonéal, la réalisation d’une chirurgie ganglionnaire n’apporte probablement pas de bénéfice, car le risque de récidive est alors essentiellement au niveau péritonéal. On remarquera néanmoins que, de toute façon, cette lymphadénectomie a un impact pronostique puisque la survie des patientes N+ est moins bonne que celle des patientes N-. La lymphadénectomie chirurgicale permet d’isoler un sous-groupe de patientes ayant un pronostic plus défavorable et donc peut-être de proposer des modalités thérapeutiques plus spécifiques pour celles-ci. De plus, cette chirurgie ganglionnaire s’inscrit parfaitement, compte tenu de la fréquence de l’atteinte ganglionnaire dans cette situation, dans la logique d’une chirurgie à résidu zéro sur le plan macroscopique. Notre “dogme” thérapeutique (comme celle de beaucoup d’équipes) est donc de réaliser, dans les cancers de l’ovaire de stades III et IV, cette chirurgie ganglionnaire systématique et complète lorsque l’état général de la patiente le permet (absence d’instabilité hémodynamique en fin d’exérèse des lésions péritonéales) et que l’ensemble des lésions péritonéales a pu être réséqué lors du debulking. Curages dans les cancers de l’ovaire de stade précoce (stades I–II) L’essai de Magionni et al. a comparé dans les cancers de l’ovaire de stade précoce (stades I-II) un groupe avec lymphadénectomie et un groupe sans lymphadénectomie (3). Cette chirurgie ganglionnaire ne semble pas avoir d’impact statistiquement significatif sur la survie globale des patientes dans cet essai, même si l’on observe une tendance à une amélioration de la survie chez celles ayant eu une chirurgie ganglionnaire complète. L’une des explications données dans la conclusion de l’étude par les auteurs eux-mêmes est le manque de puissance (du fait des effectifs probablement insuffisants pour dégager une différence significative). Cet essai souligne que la lymphadénectomie complète est plus rentable que le simple picking ganglionnaire en termes de rentabilité de la détection des N+. Ainsi, le taux de N+ est globalement La Lettre du Gynécologue - n ° 328-329 - janvier-février 2008 doublé entre ces deux procédures : 9 % versus 22 % pour toutes les patientes ; 4 % versus 18 % pour le stade I et 20 % versus 31 % pour le stade II. L’absence de lymphadénectomie complète laisse en place environ la moitié des métastases ganglionnaires. En ce qui concerne la valeur thérapeutique, point crucial de cette essai, cette chirurgie ganglionnaire semble rentable, car elle va permettre dans un certain nombre de cas de surstader les patientes et d’adapter un éventuel traitement adjuvant postopératoire qui n’aurait pas été réalisé sans la lymphadénectomie. Ainsi, dans notre expérience, 22 % des patientes ayant une tumeur de stade IA grade 2 étaient N+ et ont bénéficié d’un traitement adjuvant, qu’elles n’auraient pas reçu si la chirurgie ganglionnaire n’avait pas été réalisée (4). La résection de ganglions métastatiques a probablement aussi un effet thérapeutique direct, car plusieurs études semblent suggérer que ces sites de métastases sont moins chimiosensibles que les lésions péritonéales. Deux études rétrospectives confirment d’ailleurs que la survie des patientes ayant un stade IIIc uniquement sur le statut ganglionnaire (patientes ayant initialement une tumeur de stade I ou II mais surstadée après la lymphadénectomie) est excellente, voire très proche des patientes de même stade, mais N- dans une de ces deux études (5, 6). Même si la valeur thérapeutique de cette chirurgie ganglionnaire ne peut être confirmée de manière statistiquement significative dans cet essai, du fait d’effectifs insuffisants, différents éléments présents démontrent que cette chirurgie est rentable (en termes d’augmentation du taux de détection de N+) et ce avec une morbidité très peu augmentée (en dehors d’un saignement un peu plus abondant, mais sans impact significatif sur le taux de patientes transfusées). La lymphadénectomie n’est sans doute pas utile dans toutes les tumeurs de stade précoce (tumeur mucineuse et stade Ia grade 1 où le taux d’envahissement ganglionnaire est quasiment nul). Ainsi, selon nous, elle doit continuer à être réalisée de manière systématique dans les tumeurs les plus lymphophiles (tumeurs séreuses ou à cellules claires ou indifférenciées), car elle permet d’optimiser la prise en charge thérapeutique en détectant des patientes dont le pronostic est plus sombre et dont la prise en charge thérapeutique doit donc être différente des patientes N. Cancer du col Grâce au dépistage par frottis, de nombreuses lésions cervicales sont découvertes à un stade précoce. Néanmoins, l’incidence du cancer du col reste de 3 600 cas par an en France (7). Le standard pour les lésions à ce stade (supérieur à IB2 selon la classification de la FIGO) est un traitement par radiochimiothérapie concomitante suivie d’une curiethérapie utérovaginale, de nombreuses études ayant démontré la supériorité de cette prise en charge par rapport à une radiothérapie seule (8, 9). Le taux d’atteinte ganglionnaire est lié au volume tumoral et au stade FIGO (10). L’atteinte ganglionnaire pelvienne varie de 15 % pour les IB à 60 % pour les stades IV, celle au niveau lomboaortique varie de 5 % pour les IB1 à 66 % pour les stades IV. Pour les lésions IB1, le curage lomboaortique n’est indiqué qu’en cas d’atteinte ganglionnaire pelvienne. En effet, s’il n’y a pas d’atteinte pelvienne, La Lettre du Gynécologue - n ° 328-329 - janvier-février 2008 le risque d’atteinte lomboaortique est très faible. En revanche, en cas de métastase pelvienne, le risque d’atteinte lomboaortique est de 25 %. Le traitement de ces lésions débute par une curiethérapie pour certaines équipes puis la chirurgie peut le plus souvent être réalisée par voie cœlioscopique. Elle débute par un curage pelvien analysé en examen extemporanée, si celui-ci est négatif, le geste est complété par une colpo-hystérectomie élargie. En cas d’atteinte pelvienne, un curage lomboaortique doit être réalisé. Le lieu de prédilection des atteintes ganglionnaires en lomboaortique est au niveau latéroaortique (72 % des atteintes), en particulier supra-mésentérique, alors que les atteintes au niveau latérocave sont rares (5 %). En cas de métastases au niveau lomboaortique, le pronostic est très péjoratif : la survie globale est de 28 % à 3 ans et la survie sans récidive, de 15 % dans les stades IB2-II. Pour les mêmes stades sans atteinte lomboaortique, ces survies s’élèvent à 88 et 74 % respectivement (11). Lorsqu’il existe une atteinte en lomboaortique, le champ d’irradiation est étendu en lomboaortique, ce qui améliore la survie (12). Toutefois, cette irradiation en lomboaortique ne peut être systématique pour tous les cancers du col localement avancés, car elle n’est pas exempte de morbidité, notamment en cas d’antécédent de laparotomie. Le taux de toxicité radique est multiplié par deux en cas d’irradiation lomboaortique (8 % versus 4 % en cas d’irradiation pelvienne isolée), ce taux s’élevant à 11 % en cas de chirurgie abdominale antérieure (12). Ces complications sont difficiles à prendre en charge, avec une mortalité non négligeable. Comme une large partie des patientes n’a pas de métastases en dehors du champ d’irradiation pelvien, le risque de surtraiter des patientes N- en lomboaortique prime sur les avantages d’étendre systématiquement l’irradiation pour une minorité de patientes N+ en lomboaortique. L’idéal serait de disposer d’un moyen moins invasif pour déterminer le statut ganglionnaire en lomboaortique pour les lésions de plus de 4 cm. Une seule étude a comparé l’impact sur la survie d’un stade par imagerie (scanner ou IRM) ou par curage lomboaortique (laparotomie ou cœlioscopie) [13]. Cet essai a été interrompu du fait d’une survie significativement plus basse dans le groupe chirurgie. Toutefois, en analysant les caractéristiques des patientes dans les deux groupes, celles du bras chirurgie présentaient des facteurs de plus mauvais pronostiques. Le scanner et l’IRM ont une sensibilité insuffisante pour dépister les atteintes ganglionnaires, surtout si elles sont infra-centimétriques. De nombreuses métastases ganglionnaires sont inférieures à 1 cm et sont donc méconnues par le bilan d’imagerie classique préthérapeutique des cancers du col. Le PET scan est plus performant que l’IRM pour dépister ces lésions (14). Cependant, après de premières études très positives, les derniers résultats sont plus mitigés. Havrilesky et al. rapportent une sensibilité de 84 % (15) du PET scan pour le dépistage des métastases ganglionnaires. Dans une étude rétrospective réalisée à l’IGR, le taux de faux négatifs du PET scan au niveau lomboaortique sur des lésions IB2-II était de 8 % (métastases histologiquement prouvées). D’autres modes d’imagerie comme l’IRM avec particules ferriques sont à l’étude. Dossier D ossier 33 Dossier D ossier Comme on ne dispose pas d’un mode d’imagerie très performant pour prédire l’atteinte ganglionnaire lomboaortique infra-centimétrique, de nombreuses équipes proposent un stade préthérapeutique lomboaortique pour les lésions de plus de 4 cm par cœlioscopie pour adapter le champ d’irradiation. Cette attitude permet d’éviter de surtraiter les patientes indemnes de lésions en dehors du pelvis et de ne pas sous-traiter les patientes avec métastases, surtout si elles sont de petite taille, en lomboaortique. Selon les équipes, cette cœlioscopie est réalisée par voie transpéritonéale ou par voie rétropéritonéale. Au vu des résultats très péjoratifs en matière de survie en cas d’atteinte lomboaortique dépistée en “clôture” (11), la lymphadénectomie ne paraît pas justifiée en fin de traitement après la radiochimiothérapie. Cancer de l’endomètre Le carcinome de l’endomètre est le cancer gynécologique le plus fréquent dans les pays industrialisés. Il survient dans la moitié des cas chez des femmes de plus de 65 ans. En France, 1 444 décès ont été attribués au cancer de l’endomètre en 2003 (7). Le type histologique le plus fréquent est l’adénocarcinome endométriode avec 80 % des cas. Les trois facteurs pronostiques majeurs du carcinome de l’endomètre sont : le grade histologique, la profondeur d’invasion dans le myomètre et le statut ganglionnaire (16). Dans les formes opérables d’emblée (87 % des cas), la chirurgie initiale inclut une cytologie péritonéale, une hystérectomie avec annexectomie bilatérale et une lymphadénectomie pelvienne bilatérale dont l’extension à la région lomboaortique (CLA) reste aujourd’hui controversée. La stadification ganglionnaire constitue un facteur pronostique important et surtout un critère décisionnel essentiel de traitement adjuvant. Ainsi, plusieurs études ont montré une modification significative du traitement adjuvant liée au statut ganglionnaire dans 20 à 60 % des cas (17, 18). Concernant le statut ganglionnaire lomboaortique, cette modification a concerné 64 % des patientes dans la série de Lo et al. (18). L’importance diagnostique du CLA n’est pas remise en cause puisque l’exploration ganglionnaire chirurgicale reste actuellement la technique de référence, malgré le développement des techniques d’imagerie. En revanche, son impact thérapeutique et la balance risque/bénéfice sont discutés. Les patientes présentant un envahissement ganglionnaire lomboaortique correspondent dans 98 % des cas à celles qui ont un statut N+ pelvien ou une atteinte annexielle ou intra-abdominale ou encore une pénétration myométriale supérieure au tiers. Cela concerne 25 % des patientes (19). De plus, le taux d’atteinte ganglionnaire lomboaortique serait de 11 % pour les tumeurs de grade 3, 17 % en cas d’invasion myométriale profonde, 14 % en cas d’envahissement du col, 19 % en cas d’emboles vasculaires, 23 % en cas de métastases extra-utérines, 19 % en cas de cytologie positive (20). La valeur thérapeutique d’une lymphadénectomie pelvienne 34 complète, bilatérale et étendue à la région lomboaortique a été suggérée chez les patientes N+ en termes de survie globale et de survie sans récidive. De larges études concluent à une corrélation positive entre le nombre de ganglions retirés et la survie globale (21, 22). Toutefois, dans ces séries concernant à la fois curages pelvien et lomboaortique, l’enjeu thérapeutique du CLA reste à démontrer. La valeur thérapeutique du CLA a été également étudiée par Fujimoto et al. (23) dans leur série de 63 patientes (stades IIIC) réparties en deux groupes selon la réalisation ou non d’un CLA. Aucune différence significative sur la survie n’a été retrouvée entre les deux groupes. En revanche, il ressort un bénéfice en termes de survie chez les patientes bénéficiant d’un CLA si le nombre de ganglions pelviens envahis était supérieur ou égal à 2. La série de Mariani et al. (24), portant sur 51 patientes stades IIIC selon le même schéma, retrouve un bénéfice en faveur du groupe CLA. Ils ont confirmé ces résultats dans une étude rétrospective sur 122 patientes prises en charge pour cancer de l’endomètre N+ (stades III et IV) dont le but était de démontrer l’intérêt d’une chirurgie ganglionnaire complète associée à la radiothérapie adjuvante (RTE). En effet, dans cette série, la récidive lomboaortique touchait 69 % des patientes traitées uniquement par radiothérapie (sans CLA), 34 % des patientes traitées par CLA mais sans RTE et 0 % des patientes traitées par CLA et RTE. Au total, Mariani et al. notent l’absence de récidive chez 85 % des patientes traitées par lymphadectomie pelvienne et lomboaortique puis radiothérapie adjuvante. L’impact thérapeutique du CLA dans cette étude rejoint la notion de cytoréduction maximale, dont fait partie le CLA, prônée par Bristow (25) dans certains stades IV bien ciblés. Ainsi, il semble licite de proposer un CLA pour les patientes N+ en pelvien et/ou métastase(s) annexielle(s). Cependant, le bénéfice des lymphadénectomies ne peut être discuté sans la prise en compte de la balance bénéfice/morbidité. Or, la surmorbidité associée à l’extension de la lymphadénectomie à la région lomboaortique ne semble pas être un obstacle puisque, dans les séries de Mariani et de Fujimoto, seule une augmentation significative des pertes sanguines a été répertoriée. Dans son étude rétrospective, Cragun et al. (26) confirmaient cet élément avec 23 % de transfusions dans le groupe CLA contre 5 % dans le groupe sans CLA. Pour les stades I et II, la problématique est différente. D’après l’étude du GOG#33 portant sur 621 patientes ayant un cancer de l’endomètre de stades I et II, 17 % des métastases ganglionnaires sont isolées en lomboaortique (27). La rentabilité du CLA est nette en cas de N+ pelvien avec un taux d’envahissement de 38 %. En revanche, en cas de N- pelvien, ce taux est estimé à 2 %. De plus, toutes ces patientes N+ en lomboaortique appartiennent au groupe déjà considéré comme à haut risque : grade 3 et/ou IC. Toute la problématique est donc de connaître le statut ganglionnaire pelvien dans ce groupe à haut risque afin de décider ou non d’étendre la lymphadénectomie à l’étage lomboaortique. L’examen extemporané sur les ganglions pelviens a ses limites, notamment en cas de micrométastases. La méthode du ganglion sentinelle, actuellement en cours d’évaluation, semble prometteuse dans cette situaLa Lettre du Gynécologue - n ° 328-329 - janvier-février 2008 tion. En effet, elle permettrait non seulement d’augmenter la sensibilité de l’examen extemporané en concentrant l’analyse sur le(s) ganglions sentinelle(s), mais aussi d’identifier les 2 % de patientes isolément N+ en lomboaortique (ganglion sentinelle au niveau lomboaortique). Conjointement à l’amélioration des indications de la chirurgie ganglionnaire étendue à la région lomboaortique, l’avènement de la laparoscopie permet dans cette situation de diminuer la surmorbidité liée au CLA comme l’ont démontré les résultats préliminaires de l’étude rétrospective GOG-LAP2 (28). Enfin, concernant les types histologiques à haut risque métastatique tels que l’adénocarcinome à cellules claires et l’adénocarcinome séropapillaire, le CLA doit systématiquement être discuté en fonction de l’état général de la patiente (29, 30). La stadification chirurgicale doit faire partie intégrante du traitement du cancer de l’endomètre avec réalisation d’un CLA en cas de ganglions pelviens positifs, d’atteintes annexielle ou intra-abdominale, surtout lorsque les conditions techniques sont favorables c’est- à-dire sans risque opératoire ajouté. Pour les stades précoces à haut risque (IC, grade 3), le but est d’identifier les 25 % de N+ pelviens en améliorant la sensibilité de l’examen extemporané, notamment par l’évaluation de la technique du ganglion sentinelle. n Cancer de l’ovaire – Stades précoces (sauf si IA grade I ou stade I mucineux) pour détecter les patientes N+ et adapter le traitement – Stades avancés si résection complète des lésions péritonéales et état général correct Cancer du col – N+ pelvien quelle que soit la taille de la lésion – Tumeur de plus de 4 cm (IB2-II, bénéfice plus discutable pour les stades III-IV) en préthérapeutique Cancer de l’endomètre (selon état général de la patiente) – N+ pelvien – Atteinte ovarienne – Types histologiques rares : cellules claires et papillaires séreux – À discuter pour les grades 3 et/ou IC Références bibliographiques 1. Benedetti-Panici P, Maggioni A, Hacker N et al. 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