14 | La Lettre du Gynécologue • n° 364 - septembre 2011
DOSSIER Innovations en onco-gynécologie
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Tableau. Résultats après examen radiologique et curage.
NO
(%)
N1 pelvien
(%)
N1 lomboaortique
(%)
Imagerie 39 36 25
Anatomo-
pathologie 21 44 35
Pour 31 patientes (49 %), le plan de traitement n’est
pas modifié par la réalisation d’un curage chirurgical,
qui permet une extension des champs d’irradiation
par rapport au PPSR pour 21 patientes :
– extension des champs d’irradiation à l’aire lombo-
aortique chez les patientes N0 ou N+ à l’étage
pelvien, mais N0 lomboaortique au bilan radiolo-
gique et N1 lomboaortique à la lypmphadénectomie
(12 patientes) ;
– extension des champs d’irradiation aux aires
ganglionnaires pelviennes ou surimpression chez
des patientes initialement N0 à l’imagerie et N1
aux curages pelviens pour 9 patientes.
Les curages permettent une réduction des champs
d’irradiation pour 11 patientes :
– 6 patientes N+ à l’étage pelvien radiologique et
finalement N0 après curage ;
– 2 patientes N+ à l’étage pelvien et lomboaortique
radiologique et N0 après curage ;
– 1 patiente N+ lomboaortique radiologique et N0
lomboaortique après curage.
Au final, l’apport des lymphadénectomies pour la
prise en charge de ces patientes modifie le schéma
thérapeutique dans 51 % des cas (32 patientes).
Discussion
Les limites de ce travail sont avant tout méthodolo-
giques. Il s’agit d’une étude rétrospective avec un parti
pris : toutes les patientes ont eu un curage pelvien
et lomboaortique complet par voie cœlioscopique
transpéritonéale, mais celles ayant des facteurs de
morbidité importants ont été exclues. Par rapport à
l’imagerie, la réalisation d’une stadification ganglion-
naire laparoscopique permet une plus grande adap-
tation des champs d’irradiation et modifie le plan de
traitement pour un peu plus de 1 patiente sur 2. Notre
série confirme l’intérêt des curages lomboaortiques
puisque sa réalisation permet une adaptation des
champs d’irradiation pour 15 patientes corroborant
les conclusions d’autres séries (3).
L’apport des curages pelviens ne fait pas l’objet de
consensus. La majorité des auteurs concluent en son
absence d’impact sur le schéma thérapeutique (3,
6). Dans notre série, 9 patientes sont N0 radiolo-
giques et N0 au curage lomboaortique mais N1 aux
curages pelviens. Inversement, 6 patientes sont N+
radiologiques à l’étage pelvien, N0 radiologiques à
l’étage lomboaortique et N0 aux curages pelviens
et lomboaortiques.
Au final, les curages pelviens apportent une informa-
tion spécifique pour 15 patientes (24 %). Il semble
donc exister une discordance entre les plans de trai-
tement issus de l’évaluation radiologique associée
à une lymphadénectomie lomboaortique et après
curages pelviens et lomboaortiques avec un risque
de sous-traitement des aires pelviennes atteintes
ou de surimpression non justifiée. La réalisation de
curages pelviens semble permettre un ajustement
plus performant des champs d’irradiation pelviens.
Cependant, l’impact thérapeutique de cette stra-
tégie n’a pas été démontré. Le taux de rechutes
ganglionnaires pelviennes isolées ne semble pas
être augmenté dans les séries publiées où seuls les
curages lomboaortiques sont réalisés (6). L’impact
de notre stratégie en termes de survie sans récidive
est en cours d’évaluation.
Par ailleurs, par rapport aux équipes qui ne réalisent
que le curage lomboaortique, nous nous interro-
geons sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’une adéno-
pathie pelvienne très suspecte à l’imagerie de plus
de 2 cm (8, 9). Dans le même ordre d’idée, se pose
la question de la difficulté et de la morbidité des
curages pelviens réalisés après radiochimiothérapie
concomitante (10). Ce geste réalisé par certaines
équipes semble associé à une morbidité importante à
mettre en balance par rapport aux effets indésirables
des curages pelviens suivis d’une radiochimiothérapie
concomitante. Nous n’avons pas de données dans
cette étude sur le taux de complications inhérentes
au geste chirurgical premier suivi d’une radiochimio-
thérapie concomitante à court et à moyen terme,
mais ce travail est en cours de réalisation.
Conclusion
Les lymphadénectomies semblent optimiser la prise
en charge thérapeutique des patientes suivies pour
un cancer du col utérin évolué. Ils permettent en
effet de rationnaliser le PPS et de réaliser un plan
de traitement “sur mesure” pour chaque patiente.
Si la réalisation des lymphadénectomies lomboaor-
tiques est recommandée, celle des curages pelviens
associés est discutée par la majorité des auteurs et
ne fait pas l’objet d’un consensus. ■
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