Ruptures partielles de la coiffe des rotateurs
La Lettre du Rhumatologue - Supplément au n° 329 - février 2007
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TRAITEMENT ARTHROSCOPIQUE
Principes du diagnostic arthroscopique
L’exploration doit être complète, rigoureuse, et menée en appré-
ciant chacun des éléments articulaires et sous-acromiaux. Dans
les ruptures partielles, l’exploration se fait en intra-articulaire, par
la voie postérieure, puis en sous-acromial, par la même incision
cutanée. La visualisation aidée d’un nettoyage articulaire permet
l’évaluation statique et dynamique du biceps.
Lésions anatomiques
Les lésions de la coiffe postérosupérieure
Elles sont le plus souvent limitées au supra-épineux et réparties en :
– lésions de la face superficielle, pour lesquelles l’aspect intra-
articulaire est normal ; seule la bursoscopie permet d’individua-
liser la lésion. Habituellement, le feuillet superficiel est épais et
rétracté en se retroussant sur lui-même, constituant un aspect
de “houpette” ;
– variables selon l’atteinte ou non du pied antérieur du supra-
épineux et de ses conséquences sur la stabilité et l’état du biceps.
Dans les formes où la gouttière postérieure du biceps est ouverte
du fait de la désinsertion du supra-épineux, le biceps est instable
en arrière, en rotation interne.
Les lésions partielles du subscapulaire : elles sont limitées
au tiers supérieur mais s’accompagnent parfois d’une lésion de
la sangle antérieure du biceps, dont l’instabilité peut aller de la
subluxation à la luxation complète (5).
Les lésions du biceps : il est important de déterminer l’état
du biceps : a. Normal ; b. Subluxé ; c. Luxé ; d. Rompu.
Acromioplastie et résection acromioclaviculaire
L’acromioplastie est systématique, avant la réparation tendineuse,
car elle est nécessaire à une bonne exposition de la coiffe. Si
l’articulation acromioclaviculaire doit être réséquée, ce geste
doit être complet.
Réparation tendineuse
Position opératoire et voies d’abord : le patient est installé
après anesthésie locorégionale ou générale en position assise.
Les voies d’abord sont, d’arrière en avant : A. Postérieure ; B.
Postéro-latérale près de l’angle postérieur de l’acromion ; C.
Latérale ; D. Antéro-latérale près de l’angle antérieur de l’acro-
mion ; E. Juste en dehors de la coracoïde.
Déchirures de la face superficielle : technique du haubanage
Après l’abord intra-articulaire en A, qui permet de vérifier l’état
de la face profonde de la coiffe, l’optique est placée en sous-
acromial, puis, après bursectomie et acromioplastie, on vérifie
la réductibilité tendineuse par la voie latérale C, qui se fait de
dedans en dehors dans cette forme.
Après avivement de la corticale du trochiter, une ancre munie
d’un double fil solide est introduite par voie d’abord latérale C,
puis la voie d’abord instrumentale antérieure E est repérée à
l’aiguille et permet le passage d’un crochet courbe à 45° dit
“crochet malin”, qui perfore la coiffe depuis sa face superficielle
vers sa face profonde, puis récupère successivement un des
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deux brins de chacun des fils de l’ancre. Après avoir récupéré
par la voie C les deux brins du même fil, on pratique un nœud
coulissant sur le brin antérieur du fil allant vers le tendon, qui
coulisse habituellement sans difficulté. Lorsque le nœud arrive
sur le tendon, un mouvement de traction externe du pousse-
nœud complète la traction et assure un plaquage de la coiffe sur
le trochiter grâce aux deux fils répartis d’avant en arrière.
Désinsertion de la face profonde : réinsertion en parachute
Dans cette forme, le plaquage est latéro-cartilagineux. Une
aiguille en D servant de guide passe au niveau de la gouttière du
biceps, permettant de sectionner le ligament coraco-huméral
dans le sens longitudinal de ses fibres, juste au-dessus du tendon
du biceps. L’ancrage est enfoui au ras du cartilage, juste en dehors
du biceps, qui ne doit pas être strangulé quand il est conservé.
Les quatre brins tressés sont récupérés successivement à travers
la coiffe par le “crochet malin”. Une fois que les quatre brins ont
été successivement passés, l’optique est placée de nouveau dans
l’étage sous-acromial et les fils sont récupérés puis noués deux
à deux par des demi-clés à travers la voie latérale C.
Lésions du subscapulaire : elles sont surtout symptomati-
ques du fait de l’instabilité antérieure du biceps associée, mais
elles peuvent être le point de départ de ruptures plus étendues.
La réinsertion est assurée par un ancrage introduit par la voie D
à la partie antérieure de la gouttière du biceps alors que le pas-
sage des fils à travers le tendon est effectué par la voie E.
Lésions du biceps : lorsque le biceps est érodé et/ou instable
et que sa symptomatologie est vraisemblable, il est “ténodésé”
dans sa gouttière après avoir été sectionné à son insertion en
utilisant un des fils de l’ancre servant à refixer le supra-épi-
neux ou le subscapulaire en fonction des cas.
Ruptures intratendineuses : dans ces formes, une simple
acromioplastie est souvent suffisante.
Compression du nerf suprascapulaire : son traitement est
arthroscopique, avec une neurolyse en début d’intervention.
CONCLUSION
Dans les ruptures superficielles du sus-épineux, la réinsertion
est systématique si plus de 20 % du tendon sont atteints. Pour
les lésions de la face profonde du supra-épineux ou du subsca-
pulaire, seules les lésions qui mettent en cause la stabilité du
biceps sont systématiquement réinsérées, avec ou sans ténodèse
du biceps en fonction de l’état de celui-ci. ■
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