Fiche technique
II
La Lettre du Neurologue - vol. XII - n° 1-2 - janvier-février 2008
Sous la responsabilité de ses auteurs
Fiche technique
Fiche à détacher et à archiver
n° 74
Prise en charge cognitive
dans la sclérose en plaques
Quels sont les objectifs du bilan ?
faire état :
des processus préservés ;
des processus cognitifs altérés ;
d’éventuels facteurs pouvant inuer sur la cognition du patient
(anxiété, dépression…) ;
du handicap fonctionnel engendré ou non dans la vie quoti-
dienne ;
permettre au rééducateur :
de comprendre les processus cognitifs propres au patient ;
de déterminer l’intérêt d’une prise en charge ;
d’élaborer le plan, voire les moyens de rééducation.
Quelle prise en charge proposée ?
Une prise en charge cognitive :
permettant l’amélioration du confort du patient dans sa vie familiale,
sociale ou professionnelle, et/ou le maintien des fonctions de commu-
nication, et/ou la prévention d’une altération plus importante ;
fondée sur des réentraînements spéciques des composantes
attentionnelles : s’il n’existe pas encore de programmes de rééduca-
tion cognitive validés, ces réentraînements se sont révélés promet-
teurs dans les récentes études (bien que peu nombreuses) sur la
rééducation cognitive dans la SEP ;
pertinente dès les premiers signes d’atteinte pour assurer le maintien
de la qualité de vie des personnes (d’autant que les troubles cognitifs sont
fréquents, présents dès les stades précoces de la maladie, et qu’il s’agit
d’une maladie chronique évolutive touchant souvent l’adulte jeune) ;
réalisée si besoin dans le cadre d’une prise en charge globale
pluridisciplinaire : les rééducations cognitives se sont en particulier
développées avec les réseaux SEP.
Peut-on guérir les troubles cognitifs ?
Jusqu’alors, les rééducateurs ont préféré parler de mise en place de
processus compensatoires devant les progrès des patients. Toutefois,
l’hypothèse d’un rétablissement de fonctions attentionnelles à la
suite des entraînements informatisés intensifs a été émise dans
d’autres pathologies.
Quels sont les objectifs de la prise en charge ?
améliorer les performances dans les situations travaillées ;
permettre un transfert des acquis (avec une généralisation du
fonctionnement et des connaissances mis en place en rééducation
des situations de vie quotidienne) ;
obtenir une réorganisation du fonctionnement cognitif et/ou
cérébral (par rétablissement, ou par prise en charge de l’activité
cérébrale par des réseaux neuronaux non atteints, ou encore par
recrutement supplémentaire de régions cérébrales).
Les stratégies de rééducation diffèrent selon la sévérité
de l’atteinte
Il s’agit :
au moins de stimuler les capacités cognitives ;
d’optimiser les capacités résiduelles ;
de rétablir, améliorer ou préserver une ou plusieurs fonctions.
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Principales caractéristiques de la rééducation
éviter les mises en échec directes ;
utiliser des exercices systématisés et non systématisés ;
développer des exercices diversiés mais spéciques (tâches
papier-crayon, jeux de plateau, logiciels, exercices écologiques) ;
complexier progressivement les tâches proposées ;
consacrer un temps non négligeable au travail métacognitif
(réexion du patient quant à ses propres connaissances concernant
ses processus cognitifs, de tout ce qui s’y rapporte, des stratégies
à adopter, etc.) ;
adapter si besoin l’environnement et mettre en place des aides
externes (agenda…) ;
prendre en compte les aspects motivationnels, la fatigue, la
fatigabilité et le contexte de vie du patient ;
encourager les stimulations liées à des activités quotidiennes ou
encore à des loisirs (jeux de société, mots croisés, prises d’initiatives,
organisation d’activités…) ;
accompagner le patient si nécessaire vers un nouveau projet
(aménagement de la vie professionnelle et/ou quotidienne, reprise d’ac-
tivités…) en travaillant en partenariat avec d’autres intervenants.
En pratique ?
La rééducation, le plus précoce et le plus régulier possible,
comprend au moins 50 séances individuelles, de 45 minutes
à 1 heure, prises en charge dans le cadre de l’exercice orthopho-
nique libéral conventionné. L’intitulé de la prescription peut être le
suivant : “Bilan orthophonique et rééducation si nécessaire” (en cas
d’impossibilité de déplacement : “Bilan orthophonique et rééduca-
tion si nécessaire à domicile”).
Perspectives…
L’imagerie cérébrale participe amplement à améliorer la compré-
hension physiopathologique. Les études en imagerie par résonance
magnétique fonctionnelle permettent de contribuer aux connais-
sances quant au fonctionnement cérébral cognitif et aux processus
de compensation dans la SEP, ce qui devrait contribuer à guider les
stratégies de rééducation dans les années à venir… n
P O U R EN S AV O IR P LU S …
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