La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 4 - avril 2011 | 261
OBJECTIFS D’ENSEIGNEMENT
PROFESSIONNEL CONTINU
Cancer du col de l’utérus
Y. Ansquer, L. Bengrine-Lefevre,
C. Tournigand, B. Carbonne
État des lieux
Le cancer du col utérin est la deuxième cause de cancer féminin
dans le monde. En 2002, on estimait à 493 000 le nombre de
cancers invasifs, 83 % de ces cancers étant observés dans les
pays en voie de développement. Grâce au dépistage mis en
place dans les pays occidentaux, l’incidence des cancers du
col utérin a diminué de 75 %. En France, en 2000, 3 400 cas
de cancers invasifs du col utérin ont été diagnostiqués. Il est
au huitième rang des cancers féminins et est au cinquième
rang par sa mortalité. C’est dans les années 1980 qu’un lien
a été établi entre cancers du col et les papillomavirus (human
papillomavirus [HPV]). Il existe plus de 100 génotypes de HPV,
parmi lesquels les HPV 6, 11, 16 et 18 sont impliqués dans
la survenue de dysplasies de haut grade et de cancers du col
utérin. Les HPV 16 et 18 sont responsables de 70 % des cancers
du col utérin dans le monde (1). Le type 16 représente 26,3 %
des lésions intra-épithéliales de bas grade et 45 % des lésions
intra-épithéliales de haut grade. Il a été montré que le risque
de développer une néoplasie intra-épithéliale (cervical intra-
epithelial neoplasia [CIN]) de grade 3, ou un cancer à 10 ans est
de 17,2 % pour l’infection à HPV 16 et de 13,6 % pour le HPV 18.
Transmis par voie sexuelle, le virus pénètre les cellules basales
de la jonction pavimento-cylindrique.
Les lésions intra-épithéliales de haut grade, précurseurs des cancers
du col, sont associées aux HPV à risque. Quatre-vingt-quatre pour
cent des CIN 2 ou 3 sont associés aux HPV à risque. HPV 16 n’est
présent que dans 26,6 % des lésions de bas grade. Les HPV à risque
sont également responsables de cancer de l’anus et de certains
cancers du vagin et de la vulve.
L’infection à HPV disparaîtra dans plus de 90 % des cas sans
entraîner de symptômes. C’est le cas dans la majorité des infections
à HPV de la jeune femme âgée de moins de 30 ans. Après 30 ans,
l’infection évolue plus volontiers vers le maintien du virus, pouvant
aboutir à des lésions de type CIN de haut grade puis au cancer.
La persistance de l’ADN viral au-delà de 12 à 18 mois d’intervalle
est un bon indicateur de la transformation vers des lésions de
haut grade. Cela est particulièrement vrai pour les génotypes
HPV 16 et 18.
Le dépistage par frottis cervico-vaginal a permis une réduction
significative du nombre de cancers du col. Cependant, ces
dernières années, l’incidence a tendance à stagner. L’une des
raisons est la carence en couverture du dépistage. Le dépistage
individuel touche 55 % à 60 % des femmes et, selon une enquête
nationale, 67 % des femmes n’avaient jamais eu de dépistage, ou
le rythme de leur dépistage n’avait pas été adéquat. La deuxième
raison est l’imperfection du frottis cervico-vaginal : la sensi-
bilité du test est estimée à 58 %. Compte tenu de la fréquence
de l’infection à HPV dans la survenue de lésions du col utérin,
la recherche de l’ADN viral au niveau des voies génitales a été
proposée : se faisant par PCR, elle ne se prête pas au dépistage, eu
égard au risque de faux positifs, de la lourdeur technique et de la
nécessité d’avoir recours à un laboratoire habitué à la technique.
Des tests plus simples et plus rapides sont actuellement commer-
cialisés, et sont indiqués dans le cadre des atypical squamous
cells of undetermined significance (ASCUS). Ils sont cependant
moins spécifiques que la cytologie et ne sont pas recommandés
en dépistage primaire.
Actuellement, au-delà de la prévention secondaire par le
dépistage, une prévention primaire fondée sur la vaccination
anti-HPV doit faire partie intégrante de la prévention du cancer
du col utérin.
La diffi culté à établir un vaccin contre l’HPV réside dans le fait que
ce virus ne se reproduit pas en culture cellulaire (1). L’originalité du
vaccin anti-HPV est que la protéine du vaccin ne contient aucun
matériel génétique du virus, mais est en fait un leurre pour le
système immunitaire. En effet, le vaccin est élaboré à partir de
virus like particules (VLP) qui ne sont pas infectantes mais qui
ressemblent à l’enveloppe du virus (capside). Ces VLP induisent
une forte réaction de l’immunité humorale. Lorsque le vaccin
est administré à une jeune fi lle avant les premiers rapports, les
anticorps neutralisants produits se concentrent à la surface du col
utérin, empêchant tout HPV de franchir et d’infecter les cellules
basales du col. Il est donc important que la vaccination soit réalisée
avant les premiers rapports, avant toute exposition au virus. Chez
les femmes exposées au virus, mais sans lésions, le vaccin est peu,
voire n’est pas effi cace. Enfi n, il est prophylactique et non thérapeu-
tique, puisqu’il n’a aucune effi cacité chez les femmes présentant
des lésions issues d’une infection à HPV.
La vaccination contre les virus oncogènes HPV représente une
avancée majeure dans le domaine de la prévention du cancer
du col de l’utérus. C’est l’aboutissement de plusieurs années
de recherche marquées par des étapes importantes : la décou-
verte de l’HPV et de son implication dans la survenue de lésions
pré cancéreuses, l’identification des génotypes HPV les plus
onco géniques, la mise au point d’une technique vaccinale efficace
et non dangereuse.
Toutefois, la nouveauté que constitue la vaccination ne devra pas
faire oublier l’intérêt primordial du dépistage par frottis cervico-
vaginal, y compris pour les femmes vaccinées. Il demande à être
mieux organisé mais demeure nécessaire pour dépister les lésions
du col non liées aux types d’HPV couverts par les vaccins.
Cancers gynécologiques - Coordonnateur : C. Tournigand
Cet ouvrage a pour objectif d’aider les médecins et plus géné-
ralement tous les soignants à décrypter ce qui est en jeu
dans la relation soignant-soigné et de proposer, à partir de
situations cliniques pratiques, des outils qui facilitent
la communication avec les patients. Il ne s'agit pas pour autant
d'imposer des modèles de communication, mais de favoriser
la réflexion de chaque praticien sur sa relation avec les patients
et leurs proches pour lui permettre de mieux exercer sa méde-
cine, en fonction de sa personnalité et de sa représentation
de la fonction médicale, et de développer, au-delà de son
savoir-faire, son véritable savoir-être de thérapeute.
Une première partie est dédiée aux principes fondamen-
taux de la relation médecin-malade, explique les différents
mécanismes qui régissent celle-ci. La seconde partie détaille
les éléments clés de la communication avec le patient. Elle est
complétée par des situations cliniques précises et des ques-
tions-réponses qui peuvent intervenir lors de la consultation.
Le Dr Isabelle Moley-Massol pratique la psychologie médicale
et la psycho-oncologie.
Elle a une activité libérale et hospitalière.
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Ouvrage de formation
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Format : 17 x 24 cm
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Relation médecin-Malade :
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