Revue de presse Revue de pr Hépatite C et détresse émotionnelle

Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (16), n° 6, juin 2002 106
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Hépatite C et détresse
émotionnelle
a diminution de la qualité de vie chez
les patients atteints d’hépatite C est
maintenant bien documentée. Fontana
et al. (Ann Arbor, États-Unis) ont éva-
lué la prévalence et la nature de la
détresse émotionnelle associée à cette
affection chez 220 patients n’ayant
jamais reçu de traitement antiviral. Une
détresse émotionnelle cliniquement
significative était rapportée par 35%
des patients, à comparer à une préva-
lence de 10% dans la population géné-
rale. Pour ses différentes composantes
(dépression, anxiété, somatisation...),
des scores élevés étaient observés chez
28 à 40 % des patients. L’existence
d’une détresse émotionnelle était asso-
ciée à une diminution de la qualité de
vie.
Si cette étude n’apporte pas d’informa-
tion sur l’origine des troubles psychia-
triques associés à l’hépatite C (rôles res-
pectifs de l’infection virale et du vécu
de la maladie ?), elle en confirme la fré-
quence et incite à y être particulière-
ment attentif et à les prendre en consi-
dération dans l’indication d’un
traitement antiviral. Par ailleurs, la
place du traitement par les IRS avant et
pendant le traitement reste plus que
jamais à définir. A.P.
Foie - Psychisme - Hépatite C.
J Hepatol 2002 ; 36 : 401-7.
L’hepcidine, hormone
du métabolisme du fer ?
ans un précédent travail, Nicolas et
al. (INSERM, Cochin-Port Royal)
avaient observé chez des souris knock
out dépourvues du facteur de transcrip-
tion Usf2 l’existence de lésions paren-
chymateuses, principalement hépa-
tiques et pancréatiques, secondaires à
une surcharge en fer. Ils avaient suggéré
que ces lésions, comparables à celles
observées chez les patients atteints
d’hémochromatose, pouvaient être la
conséquence de l’absence de sécrétion
par le foie d’un petit peptide de 25
acides aminés nommé hepcidine.
Dans une nouvelle étude, ils ont réalisé
la manipulation génétique inverse de
façon à obtenir des souris transgéniques
surexprimant le gène de l’hepcidine. La
majorité des nouveau-nés avaient une
peau très pâle et mouraient en quelques
heures. Ils présentaient une anémie
microcytaire sévère en rapport avec un
stock martial très bas.
Prises conjointement, ces observations
suggèrent que l’hepcidine pourrait
jouer un rôle central dans le métabo-
lisme du fer. Ce peptide pourrait être le
chaînon manquant permettant de com-
prendre la physiologie de la régulation
de l’absorption du fer. A.P.
Métabolisme - Physiologie - Foie.
Proc Natl Acad Sci USA 2002 ; 99 :
4596-601.
L’avoine définitivement
autorisée dans la maladie
cœliaque ?
e régime de la maladie cœliaque
nécessite l’exclusion de l’alimenta-
tion des fractions toxiques du gluten
contenues dans le blé, le seigle, l’orge
et, à un moindre degré, de l’avoine.
L’équipe de Januitenen avait déjà rap-
porté, en 1995 (N Engl J Med 1995 ;
33 : 1033-7), une première étude com-
parant un régime sans gluten strict ver-
sus un régime sans gluten associé à de
petites doses d’avoine. Aucun effet
délétère de l’avoine sur l’évolution de
la maladie cœliaque n’y avait été
observé sur une période de 6-12 mois.
Dans ce présent travail, ces mêmes
malades pouvaient consommer de
l’avoine à volonté. Après un suivi de 5
ans, aucune différence n’était observée,
tant sur le plan histologique (atrophie
villositaire, infiltrat lymphocytaire)
qu’immunologique (taux des anticorps)
par rapport au groupe de malades sui-
vant un régime sans gluten strict. Cette
étude confirme, cette fois-ci sur une
longue période, l’apparente innocuité
de l’avoine chez les malades atteints de
maladie cœliaque. Cela inaugure pour
nos malades un régime moins strict et
donc mieux toléré. S.N.
Grêle - Traitement - Maladie
cœliaque.
Gut 2002 ; 50 : 332-5.
Faut-il surveiller les malades
ayant des lésions gastriques
précancéreuses ?
es étapes de la carcinogenèse condui-
sant au cancer de l’estomac sont
actuellement bien connues et seraient les
suivantes : gastrite atrophique, métapla-
sie intestinale, dysplasie, puis adénocar-
cinome. Dans ce travail, 1753 malades
ont eu une première endoscopie. Parmi
eux, 166 ayant une dysplasie, une méta-
plasie intestinale, une gastrite atrophique,
une hyperplasie fovéolaire, des polypes
ou un ulcère, ont eu une surveillance
endoscopique annuelle pendant 10 ans.
Lors de l’endoscopie initiale, 20 des
1753 patients avaient un cancer. Parmi
les 166 patients étudiés, 14 (8,7%) ont
développé un cancer de l’estomac à un
stade significativement moins avancé que
dans le groupe des 1753 patients (stades
I et II, 67% versus 23% ; p <0,05). De
plus, la survie à 5 ans du groupe étudié
était très significativement augmentée
(50% versus 10% ; p= 0,006). Parmi les
166 malades ayant une gastrite atro-
phique et une métaplasie intestinale, le
risque de développer un cancer était de
Mots
clés.
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Mots
clés.
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Mots
clés.
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11%. Les résultats de cette étude
devraient conduire à une surveillance
régulière des patients ayant une lésion
gastrique précancéreuse, afin de dia-
gnostiquer un cancer à un stade plus pré-
coce et donc potentiellement curable, tout
comme dans l’endobrachyœsophage. Tou-
tefois, avant d’entreprendre une campagne
de surveillance de masse, cette étude néces-
site d’être confirmée par une étude multi-
centrique à grande échelle qui s’intéresse-
rait notamment à l’atrophie gastrique et à
la métaplasie intestinale. S.N.
Estomac - Exploration - Lésions
précancéreuses.
Gut 2002 ; 50 : 378-81.
Le plasma humain
est bactéricide sur H. pylori
est probablement ce qui explique
la sensibilité moindre dans la
détection de H. pylori sur les biopsies
antrales en cas d’ulcère gastroduodé-
nal hémorragique. Ainsi, des auteurs
américains ont mis en culture 10 frag-
ments biopsiques de muqueuse antrale
H. pylori+ (confirmé par histologie et
clo-test positif) : 5 fragments témoins
et 5 fragments en présence de sang auto-
logue. Après 24, 48 et 96 heures, la cul-
ture était positive dans le groupe témoin
mais négative en cas de culture sur sang
autologue. Afin de déterminer quel
était le composant sanguin bactéricide
sur H. pylori, les auteurs ont mis en cul-
ture 20 fragments biopsiques des
mêmes 5 malades H. pylori+, en pré-
sence de plasma autologue, de glo-
bules rouges purifiés, de polynu-
cléaires neutrophiles et de cellules
mononucléées : la culture était néga-
tive uniquement dans le groupe
plasma. G.B.
Estomac - Ulcère gastroduodénal -
Hémorragie digestive.
Gastrointest Endosc 2002 ; 55 : 11-
6.
Gastrectomie et
endobrachyoesophage : pas
de relation morbide évidente
association morbide gastrectomie
partielle et adénocarcinome œso-
phagien reste controversée. Avidan et
al. ont recherché la prévalence de
l’EBO après gastrectomie partielle en
effectuant une étude cas-contrôles sur
une population de 886 patients avec
EBO (650 EBO et 366 EBO courts) et
une population témoin de 3047 patients
sans EBO. L’analyse multivariée mon-
trait une fréquence égale d’EBO et
d’adénocarcinome œsophagien dans les
deux groupes. En revanche, comme
attendu, il y avait plus d’EBO en cas de
hernie hiatale, de consommation exces-
sive d’alcool et chez les patients âgés.
Cette étude tend donc à montrer que le
reflux duodéno-pancréatique seul ne
peut pas être responsable, sans reflux
acide associé, d’EBO et d’adénocarci-
nome œsophagien. G.B.
Estomac - Gastrectomie - Endobra-
chyœsophage - Adénocarcinome.
Gastroenterology 2001 ; 121 : 1281-5.
Existe-t-il des maladies
cœliaques latentes en cas
de TFI avec diarrhée chronique ?
est la question posée par des
auteurs allemands qui ont étudié
une population de 120 patients souffrant
de TFI avec diarrhée chronique en la
comparant à un groupe de malades
ayant une maladie cœliaque active
(n=10), traitée (n=26) et latente (n= 5)
et à un groupe témoin de 30 patients.
La maladie cœliaque latente est une
entité clinico-immunologique contro-
versée, caractérisée par une diarrhée
chronique avec biopsies de muqueuse
duodénale et jéjunale sans atrophie
mais avec des anomalies immunolo-
giques similaires (anticorps antigliadine
de type IgM, augmentation des lym-
phocytes intra-épithéliaux de type CD3,
HLA de type DQ2) à la maladie
cœliaque patente et s’améliorant après
régime sans gluten. À la différence de
la maladie cœliaque patente et de façon
identique au groupe témoin, le taux des
anticorps sériques antigliadine de type
IgA, antiendomysium et antitransgluta-
minase était normal en cas de maladie
cœliaque latente et dans le groupe TFI.
En revanche, il existait une augmenta-
tion du taux d’anticorps de type IgA et
IgM antigliadine et antitransglutami-
nase dans le liquide d’aspiration duo-
dénal : 100% dans le groupe maladie
cœliaque active, 46 % dans le groupe
maladie cœliaque traitée, 60% dans le
groupe maladie cœliaque latente et
30% dans le groupe TFI. Comparative-
ment au groupe contrôle, la sensibilité
et la spécificité de ce dosage pour le dia-
gnostic de maladie cœliaque latente
étaient de 60 et 93% respectivement. Il
existait par ailleurs une augmentation
du nombre de lymphocytes intra-épi-
théliaux chez 20% des patients ayant
une maladie coeliaque latente et 23%
des patients avec TFI. De plus, la pré-
sence de l’HLA de susceptibilité de
type DQ2 était trouvée chez 95 % 92 %
des patients ayant une maladie cœliaque
patente, 100% des patients ayant une
maladie cœliaque latente et 35 % des
patients avec TFI. Pendant 6 mois, un
régime sans gluten était proposé à deux
groupes de 26 malades avec TFI, un
groupe avec les caractéristiques de la
maladie cœliaque latente (HLA DQ2 et
augmentation du taux d’anticorps de
type IgA et IgM antigliadine et anti-
transglutaminase dans le liquide d’as-
piration duodénal) et un groupe sans ces
caractéristiques immunologiques. Le
régime sans gluten permettait de façon
significative une réduction du nombre
de selles et une réduction du taux d’an-
ticorps dans le liquide duodénal, sans
modification du nombre de lympho-
cytes intraépithéliaux. La maladie
cœliaque latente semble être une nou-
velle entité immunologique différente
de la maladie cœliaque patente (forme
Mots
clés.
C
Mots
clés.
Mots
clés.
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Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (16), n° 6, juin 2002 108
Revue de presse
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de début de la maladie ?, maladie fron-
tière ?) qui serait responsable de près d’un
tiers des TFI avec diarrhée chronique
considérée comme idiopathique. G.B.
Intestin - Troubles fonctionnels
intestinaux - Maladie cœliaque.
Gastroenterology 2001 ; 121 : 1329-38.
La radiofréquence pour
traiter le RGO :
enfin des résultats
prometteurs à un an !
près une étude de faisabilité et
des résultats intermédiaires à 6
mois, Triadafilopoulos et al. ont
publié dans la même revue leurs
résultats à 12 mois du traitement du
RGO symptomatique par radiofré-
quence (Stretta procédure). Cent
dix-huit patients (72 hommes, 46
femmes, âge moyen 47 ans, poids
moyen 95 kg) traités par IPP (40 mg
d’oméprazole par jour en moyenne)
pour un RGO symptomatique,
confirmé par pH-métrie et associé à
une hernie hiatale de moins de 2 cm
pour 30 d’entre eux, ont été inclus
prospectivement. Les résultats à 12
mois portent sur 94 patients seule-
ment : le geste était faisable sous séda-
tion anesthésique chez tous les patients
avec une bonne tolérance chez la majo-
rité d’entre eux. On notait une com-
plication mineure chez 10 patients :
fièvre, ulcérations muqueuses super-
ficielles, douleur thoracique, dyspha-
gie transitoire. Aucun cas de perfora-
tion ou de décès n’était noté. Le
traitement était efficace à 12 mois :
diminution significative du score cli-
nique de reflux, du score pH-métrique
de DeMeester, du recours à un traite-
ment par IPP (61% des patients ne pre-
naient aucun traitement à 12 mois),
augmentation significative du score de
qualité de vie. Cette nouvelle tech-
nique semble de plus en plus promet-
teuse et pourrait, dans les années à
venir, remplacer la chirurgie du RGO
dans ses mêmes indications. G.B.
Œsophage – RGO – Radiofré-
quence.
Gastrointest Endosc 2002 ; 55 :149-56.
Quels sont les facteurs
de risque de récidive
d’une hémorragie ulcéreuse
après traitement
endoscopique d’hémostase ?
est le sujet de l’étude de Wong et
al. portant sur 3 386 patients hos-
pitalisés pour ulcère gastroduodénal
hémorragique, dont 1 144 (796
hommes, 348 femmes, 63 ans en
moyenne, 666 ulcères duodénaux, 425
ulcères gastriques et 53 ulcères anasto-
motiques) ont bénéficié d’un traitement
endoscopique d’hémostase par sclérose
au sérum salé adrénaliné à 1/10 000 et
boule chaude. Le traitement était effi-
cace chez 1128 patients (98,6 %), 16
patients étant opérés en urgence après
échec du traitement endoscopique. La
mortalité globale était de 5 %
(57/1144) : 39 patients après hémostase
permanente d’une pathologie associée
et 18 patients du fait d’une hémostase
incomplète. Après un délai moyen de
60 heures, 94 patients (8,2 %) ressai-
gnaient. En analyse multivariée, les
facteurs de risque de récidive de l’hé-
morragie digestive étaient : un état de
choc initial, un taux d’hémoglobine
initial inférieur à 10 g/dl, du sang
frais dans l’estomac, un stade Ia dans
la classification de Forrest, la taille
de l’ulcère de plus de 2 cm. En pré-
sence d’un ou plusieurs de ces cri-
tères, une chirurgie élective pourrait
être discutée. G.B.
Estomac – lctère – Hémorragie
digestive.
Gut 2002 ; 50 : 322-5.
La coloscopie, une méthode
sûre pour le dépistage
du cancer : encore une étude
qui en fait la preuve…
ans deux études de cohortes de
1047 et 496 patients, des auteurs
australiens montrent que la coloscopie
est une méthode sûre pour la détection
du cancer : en effet, une deuxième colo-
scopie après 3 à 5 ans ne montrait que
0,5 à 0,6% de cancer “oublié” par une
coloscopie initiale. Cependant, on peut
regretter le faible pourcentage de
malades à haut risque de cancer (anté-
cédents personnels ou familiaux de can-
cer ou de polype) dans ces deux études
de cohortes, ce qui sous-estime proba-
blement le risque de cancer ou d’adé-
nome “oublié”. G.B.
Côlon – Cancer – Coloscopie.
Gastrointest Endosc 2002 ; 55 : 167-71.
Le coloscope pédiatrique
et à rigidité variable :
un progrès ?
humaker et al. ont réalisé une
étude randomisée comparant les
performances de trois coloscopes un
coloscope adulte standard, un colo-
scope pédiatrique et un coloscope à
rigidité variable – dans une cohorte de
363 malades. Le taux de succès d’in-
tubation du cæcum était de 91%, iden-
tique dans les trois groupes, avec un
temps d’examen également identique
(8 à 9,30 min). Ainsi, une coloscopie
reste difficile, quel que soit le type
d’appareil utilisé. G.B.
Côlon - Coloscopie.
Gastrointest Endosc 2002 ; 55 :
172-9.
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