La Lettre du Rhumatologue - n° 241 - avril 1998
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réalisée, mais également d’apports en protéines pauvres en acides
aminés soufrés (l’une des caractéristiques des protéines lactées).
L’ALCOOL
L’abus d’alcool est un facteur de risque important d’ostéoporose,
en particulier chez les hommes. L’alcoolisation mondaine ne
paraît pas un facteur de risque (10) du fait, notamment chez les
femmes, d’une augmentation de la masse grasse. Les apports éle-
vés en alcool associent une diminution de la formation osseuse à
des perturbations alimentaires dont une dénutrition protéique, une
atteinte hépatique, une baisse de la testostérone...
LE CAFÉ
Certaines études ont relié la consommation de café à un risque
ostéoporotique. Comme pour les protéines, il s’agit d’une aug-
mentation de l’élimination urinaire du calcium : pour compenser
l’effet d’une consommation journalière de 177,5 ml de café, il
faut augmenter les apports de calcium de 40 mg/j (11). Ainsi a-
t-on pu montrer l’existence d’une élevation du risque fracturaire
au col fémoral chez les femmes consommant plus de deux tasses
de café par jour. Cet effet négatif ne se manifesterait, en fait, qu’en
cas de faibles apports calciques. Il n’est pas retrouvé dans une
étude récente (12). Curieusement, le thé, qui contient de la théine,
substance proche de la caféine, a, lui, un effet protecteur, peut-
être du fait de son contenu en flavonoïdes.
LES FIBRES
Les fibres diminuent l’absorption intestinale du calcium, ce qui
pourrait avoir une importance clinique en cas d’apports calciques
insuffisants. En fait, plusieurs études ont retrouvé une corrélation
positive entre la densité minérale et l’importance d’une supplé-
mentation en fibres (13) suggérant un effet propre : la régulari-
sation du transit pourrait s’accompagner d’une amélioration de
l’absorption intestinale du calcium. La supplémentation consti-
tue la source essentielle de fibres de notre alimentation. En effet,
10 g de fibres alimentaires sont apportés par 23 g de son de blé
ou 58 g de son d’avoine ou 435 g d’orange ou 735 g de laitue.
LA VITAMINE K
La vitamine K est un cofacteur de la gamma-carboxylation de
l’ostéocalcine qui est nécessaire à sa liaison avec l’hydroxyapa-
tite. La gamma-carboxylation de l’ostéocalcine sérique diminue
avec l’âge, et l’importance de cette baisse est un facteur de pré-
diction des fractures du col fémoral. La supplémentation en ali-
ments riches en phylloquinones (petits pois, haricots, sauce
tomate, jus de légumes…) augmente le taux sérique d’ostéocal-
cine carboxylée (14). Les effets osseux ne sont pas connus.
LES RÉGIMES PAUVRES EN GRAISSE
Un régime pauvre en matières grasses n’entraîne pas systémati-
quement une diminution des apports calciques : ainsi une réduc-
tion de la proportion des graisses alimentaires de 40 % à 25 %
peut s’obtenir sans modification des apports calciques à condi-
tion d’utiliser des produits laitiers allégés (15). Rappelons que
les produits écrémés conservent leur teneur en calcium. Dans
notre expérience, beaucoup de femmes suivant un régime contre
le cholestérol ont une densité minérale et des apports calciques
bas du fait, en particulier, de l’abandon des produits laitiers, à la
suite d’une prescription de régime mal adaptée. ■
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