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ABSTRACTS
La Lettre du Cardiologue - n° 326 - mars 2000
Le Northern New England Cardiovascular Disease Study
Group, consortium de recherche dont le but est l’améliora-
tion de la prise en charge des patients cardiovasculaires, présente
ici une étude prospective, multicentrique, visant à évaluer l’évo-
lution des résultats de l’angioplastie coronaire percutanée au cours
des dernières années (1990 à 1997). La population comporte
34 752 patients consécutifs traités dans des hôpitaux du Maine,
du New Hampshire, du Vermont et du Massachusetts. Le succès
de l’angioplastie est défini par au minimum une lésion coronaire
traitée < 50 % de sténose résiduelle. Les événements analysés pen-
dant la période hospitalière sont les pontages aortocoronaires, les
infarctus du myocarde et les décès.
Trois périodes sont individualisées : janvier 1990 à décembre
1993, 13 014 patients ; janvier 1994 à juin 1995, 7 248 patients ;
juillet 1995 à décembre 1997, 14 490 patients. Au fil du temps, la
dilatation coronaire concerne des patients de plus en plus âgés
(âge 80 ans : 4 % pour la première période, 5,6 % pour la
deuxième et 6,3 % pour la dernière, p < 0,001) avec une comor-
bidité, en particulier l’insuffisance rénale, de plus en plus notable.
La pose de stents est devenue de plus en plus habituelle (3,9 %
pour la période janvier 1994 à juin 1995 vs 48,5 % pour la période
juillet 1995 à décembre 1997, p < 0,001). Parallèlement, on assiste
à une amélioration du taux de succès primaire et à une dimi-
nution significative des complications analysées (tableau). Le
recours à une intervention de revascularisation en urgence par pon-
tage aortocoronaire est devenu de plus en plus exceptionnel.
Conclusion. Ces données, obtenues à partir d’un important contin-
gent de patients consécutifs, constatent l’amélioration des résul-
tats de l’angioplastie coronaire percutanée de 1990 à 1997, en
dépit d’une population de plus en plus âgée et présentant une
comorbidité plus importante. L’augmentation des succès pri-
maires et la régression des revascularisations coronaires en urgence
sont attribuées à la mise en place de plus en plus fréquente de
stents, puisqu’elle concerne presque la moitié des patients pour
la dernière période analysée, et même 62,4 % des cas pour la seule
année 1997. Les auteurs prennent aussi en compte la diffusion de
la technique et l’expérience des opérateurs.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Évolution des résultats de l’angioplastie coronaire de 1990 à 1997
Changing outcomes in percutaneous coronary interventions.
A study of 34 752 procedures in Northern New England, 1990
to 1997.
Mc Grath P.D., Menka D.J., Wennberg D.E. et coll., for the
Norhern New England Cardiovascular Disease Study Group
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J Am Coll Cardiol 1999 ; 34 : 674-80.
1990-1993 janvier 1994- juillet 1995- p
juin 1995 décembre 1997
Succès AC 88,2 % 89,1 % 91,9 % < 0,001
IDM 2,4 % 2,1 % 1,9 % 0,001
PAC 3,1 % 3,3 % 1,8 % < 0,001
Urgence 2,1 % 2,3 % 1,3 % < 0,001
Différé 1,1 % 1 % 0,5 % < 0,001
Décès 1,2 % 1,1 % 1,1 % 0,007
IDM = infarctus du myocarde ; PAC = pontage aortocoronaire.
Tableau. Taux ajustés du devenir hospitalier après angioplastie coro-
naire (AC) en fonction des périodes analysées.
Fixation pulmonaire du thallium et dysfonction ventriculaire gauche
Exposition du sujet. Après injection de thallium chez un
sujet normal et au décours d’une épreuve d’effort signifi-
cative, seule une quantité infime se fixe sur les poumons. Dès
1980, Boucher et coll. signalaient cependant la possibilité d’ob-
server une hyperfixation pulmonaire de ce traceur chez des patients
présentant une coronaropathie sévère. Par la suite, il a montré que
cette anomalie revêtait une valeur pronostique péjorative certaine.
Des arguments expérimentaux comme certaines observations lais-
sent à penser que ce phénomène est principalement lié à la dys-
fonction ventriculaire gauche (VG) d’effort fréquemment présente
chez les coronariens, mais peu d’études l’ont formellement
confirmé jusqu’à présent.
But de l’étude. Déterminer les parts respectives de l’étendue de
l’ischémie et de l’altération de la fonction VG dans la genèse d’une
hyperfixation pulmonaire du thallium appréciée, comme classi-
quement, par la comparaison des fixations pulmonaire et myo-
cardique du traceur (rapport poumon/cœur).
Méthode. Après avoir défini la fourchette des valeurs normales
de ce rapport pour leur laboratoire sur échantillon de 59 patients
indemnes de cardiopathie (rapport entre la fixation observée sur
l’ensemble du poumon droit et celle mesurée sur les segments
myocardiques fixant normalement le thallium ; valeurs normales :
0,35 ± 0,05), les auteurs étudient la fixation pulmonaire du thal-
lium chez 44 coronariens explorés :
1. par scintigraphie myocardique au décours d’une épreuve d’ef-
fort ayant atteint une FC supérieure à 80 % de la FMT ;
2. par ventriculographie isotopique de repos et d’effort ;
3. par coronarographie.
Ces trois examens étant réalisés dans un intervalle de temps n’ex-
cédant pas six mois chez des patients stables.
Résultats
Chez les sujets normaux, le rapport poumon/cœur n’est pas
influencé par l’âge. Il est comparable chez l’homme et la femme
et semble indépendant d’un éventuel tabagisme ou d’antécédents