20 03 -2 0 13 2003-2013 une décennie de régulation financière AI Sommaire 02 Éditorial Le mot du président 03 2003-2007 De la naissance de la nouvelle autorité de régulation à l’Europe des marchés financiers 08 2008-2013 Cinq années de crise internationale : une protection à renforcer, une confiance à restaurer 12 Frise panoramique Dix ans de régulation financière 14 Perspectives 2013-2016 L’engagement de l’ AMF dans un secteur financier à la croisée des chemins Préambule Cette année 2013 marque les 10 ans d’existence de l’ Autorité des marchés financiers. À l’occasion de cet anniversaire, l’ AMF entend marquer son implication et sa vision d’une décennie de profonde mutation économique et financière à travers ce dossier. À la fois acteur et témoin d’évolutions majeures, régulateur d’une place financière régie par une nouvelle donne et repère indépendant, l’ Autorité des marchés financiers retrace 10 années passionnantes de régulation financière et pose les jalons de sa vision stratégique : redonner du sens à la finance. Le 1er août 2003, la loi de sécurité financière instaure l’ AMF, issue du rapprochement de la COB (Commission des opérations de bourse), du CDGF (Conseil de discipline de la gestion financière) et du CMF (Conseil des marchés financiers). L’ AMF est l’autorité publique indépendante chargée de réguler la Place financière française, ses acteurs et les produits d’épargne qui y sont commercialisés. Elle veille ainsi au bon fonctionnement des marchés financiers, à la protection de l’épargne et à l’information des investisseurs et des particuliers. L’ AMF est également un contributeur majeur en matière de régulation européenne et internationale et coopère à ce titre avec ses homologues étrangers. Points de repères 447 collaborateurs 39 ans de moyenne d’âge Au quotidien, l’ AMF exerce sa surveillance sur : 1 000 titres de capital 2 300 titres obligataires 887 millions de transactions 600 sociétés de gestion de portefeuille 460 prestataires de services d’investissement Au cours de la décennie : Plus de 40 000 dossiers reçus par AMF Épargne Info Service 800 enquêtes et 1 000 contrôles lancés 500 décisions de sanction pour un total de 131 millions d’euros 2003-2013 : une décennie de régulation financière I 01 2003 2007 Éditorial 2003 – 2013 : “ 10 ans d’engagement pour une finance mieux régulée Dix ans après la création de l’ Autorité des marchés financiers, je suis fier du parcours que nous avons accompli collectivement. L’ AMF est aujourd’hui bien plus que le fruit d’une fusion réussie entre la COB, le CMF et le CDGF. Très rapidement, nous avons dépassé le débat sur l’articulation de la protection de l’épargne et de la promotion d’une Place de Paris compétitive et dynamique. Pour garantir les droits des épargnants, nous nous sommes concentrés sur le suivi et le contrôle de la commercialisation des produits financiers. Aujourd’hui encore, c’est cet esprit que nous perpétuons avec nos visites mystère des principaux établissements financiers et notre suivi des pratiques publicitaires ou encore nos partenariats avec l’Institut national de la consommation et l’agence de régulation des professionnels de la publicité. Cette approche préventive, ne saurait être efficace sans dissuasion crédible : nous sommes, je crois, parvenus à construire peu à peu une filière répressive qui est à la fois efficace et respectueuse des droits de la défense. Tout au long de la décennie, nous n’avons eu de cesse de faire avancer les mentalités et les pratiques : gouvernance et transparence des rémunérations, protection des actionnaires minoritaires et lutte contre le contrôle rampant, information des investisseurs, encadrement du trading à haute fréquence, opacité des marchés financiers, etc. Autant de sujets que nous avons portés, avec conviction, dans les enceintes internationales et nationales. Enfin, après le lancement du marché unique des services financiers, la crise de 2007 n’a fait qu’accélérer la nécessité d’une régulation européenne renforcée et harmonisée face à une finance mondialisée. C’est un enjeu prioritaire pour lequel l’ AMF continuera à se mobiliser, particulièrement au sein de l’ESMA. Après deux crises financières et des scandales financiers à répétition, remettre la finance au service de l’économie, lui redonner tout son sens, est un programme certes ambitieux mais collectivement à notre portée. À sa place, l’ AMF est prête à participer à cette démarche que je crois économiquement nécessaire pour l’emploi et la croissance. Gérard Rameix, “ Président de l’ Autorité des marchés financiers 02 I De la naissance de la nouvelle autorité de régulation à l’Europe des marchés financiers La loi de sécurité financière du 1er août 2003 simplifie et unifie l’architecture du dispositif français de régulation des marchés financiers. Le 24 novembre de cette même année, M. Francis Mer, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, instaure l’ Autorité des marchés financiers. Créée dans une volonté d’efficacité accrue, dotée de pouvoirs et de moyens renforcés, l’ AMF assoit son rôle dans un contexte de réglementation en profonde mutation : l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000 a ébranlé la confiance des investisseurs et des épargnants, phénomène encore aggravé par la révélation de scandales concernant l’information financière aux États-Unis et en Europe. Le nouveau régulateur boursier, plus fort et plus cohérent, s’engage activement au service d’une nécessaire transparence, maître-mot de ces premières années. Un contexte de marché très chahuté Le début du millénaire est marqué par le retournement brutal des marchés lié à la net economy et de retentissants scandales financiers : la faillite de la multinationale Enron, celle de l’opérateur WorldCom ou encore la perte de plusieurs milliards d’euros de Parmalat, industriel laitier italien. En France, on citera les affaires Vivendi1 ou Rhodia. Les points communs de ces affaires sans précédent : manipulations comptables, fraudes, emprunts financiers camouflés ou revenus fictifs, déroute boursière et surendettement. Il en résulte une perte de confiance dans les marchés et dans l’information financière et comptable diffusée par les sociétés cotées. Mobilisation internationale pour une réforme de l’information financière et création de l’AMF Face au séisme provoqué par ces affaires, les États-Unis votent en 2002 la loi « Sarbanes-Oxley » Ils nous ont dit… « L’action la plus importante de l’AMF a été de conduire avec constance une politique de régulation « holistique » des marchés financiers, c’est-à-dire d’intégrer aussi intelligemment que possible tous les aspects et tous les instruments de la régulation, et ceci en essayant de réconcilier les approches micro et macro-économiques et de prendre en compte la problématique internationale. » Michel Prada, président du Conseil de normalisation des comptes publics, premier président de l’AMF 1 – Après avoir ouvert deux enquêtes au début des années 2000, l’ Autorité des marchés financiers a sanctionné Vivendi en décembre 2004 et Rhodia en juin 2008. 2003-2013 : une décennie de régulation financière I 03 Ils nous ont dit… qui impose une responsabilité accrue des entreprises et entend lutter contre les dérives et les fraudes. Gouvernance d’entreprise, obligation d’une communication et information financière claire et encadrée, intervention d’auditeurs externes : la réforme impulse de nouvelles règles de conduite et donne le « la » à une régulation internationale repensée. •le contrôle de la nouvelle profession réglementée des conseillers en investissements financiers et celui des analystes indépendants ; •la publication d’un rapport annuel sur le rôle des agences de notation et l’impact de leur activité ; •l’impulsion du gouvernement d’entreprise et de la transparence des sociétés cotées à travers l’information sur le contrôle interne. La France en prend acte et réforme à travers sa loi de sécurité financière, son organisation régulatrice. Le Conseil des marchés financiers, la Commission des opérations de bourse et le Conseil de discipline de la gestion financière fusionnent et donnent naissance à l’ Autorité des marchés financiers. Pôle unique de régulation des marchés financiers, l’ Autorité s’impose comme une structure collégiale, indépendante et pluridisplinaire qui réunit magistrats, représentants d’autorités publiques, personnalités qualifiées et professionnels experts. Un pouvoir de sanction renforcé, des missions élargies : le « gendarme de la Bourse » s’impose comme le régulateur unique des marchés financiers français Si elle succède aux droits et obligations de ses prédécesseurs, l’ AMF se voit dotée d’un périmètre d’actions et de prérogatives plus vastes : À côté du Collège, qui représente l’autorité de poursuite, la Commission des sanctions exerce seule l’autorité de jugement, conformément aux exigences de la convention européenne des droits de l’Homme. Une obligation de transparence : évolution réglementaire et impulsion d’une nouvelle culture d’entreprise Si la loi de sécurité financière ouvre la voie d’une meilleure régulation, elle initie un mouvement de Focus sur… la Commission des sanctions L’ AMF est composée de deux organes distincts : un Collège et une Commission des sanctions, créés dans une volonté de séparer les fonctions de poursuite et de jugement. Une organisation nouvelle qui a permis de sécuriser la fonction répressive. Disposant d’une totale autonomie de décision, la Commission des sanctions peut être qualifiée de « tribunal de l’ AMF » tant ses procédures sont conformes aux plus hauts standards européens. Elle est dotée d’une mission répressive, avec le prononcé de sanctions, mais aussi pédagogique grâce à la publication de ses décisions, d’ouvrages sur sa jurisprudence et l’organisation régulière de colloques. La Commission des sanctions homologue également les accords de transactions conclus par l’ AMF. Entre 2003 et 2013 : Plus de 500 sanctions prononcées, allant de 1 euro à 14 millions d’euros. 04 I « L’AMF a su prendre des risques en s’emparant de sujets qui jusque-là n’étaient pas dans ses missions premières. Je pense notamment à la Gouvernance des sociétés cotées et au sujet sensible de la rémunération des dirigeants. » Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la CDC, ancien président de l’AMF rénovation profonde du cadre réglementaire, mais aussi de changement des codes et mentalités en matière de culture d’entreprise. On assiste durant ces premières années du XXIe siècle à l’émergence du gouvernement d’entreprise. La reconquête de la confiance ébranlée par les scandales ne peut que passer par des réformes radicales et un système d’organisation, d’administration et de contrôle plus transparent de l’entreprise. La loi de sécurité financière impose aux sociétés cotées de produire un rapport sur le contrôle interne, la gouvernance et la transparence sur les rémunérations. Elle donne à l’ AMF la responsabilité d’analyser chaque année le niveau de qualité de ces rapports. En 2005, la loi de confiance et de modernisation de l’économie va plus loin en demandant que la transparence soit faite sur les éléments fixes, variables et exceptionnels de la rémunération des dirigeants ainsi que sur certains avantages perçus comme les retraites chapeau et les parachutes dorés. Tout au long de la décennie, l’ AMF militera pour une amélioration des pratiques en matière de gouvernement d’entreprise et de transparence sur les rémunérations. Tout récemment, elle s’est prononcée pour l’instauration d’un vote consultatif de l’assemblée générale des actionnaires sur le niveau de rémunération des dirigeants (le fameux say on pay). Son rapport annuel sur un échantillon des 60 plus grandes entreprises françaises, qui cite désormais les bons et les mauvais élèves, a contribué à accélérer la diffusion des meilleures pratiques au sein des entreprises. Enfin, certaines de ses recommandations et pistes de réflexion ont peu à peu été intégrées dans le code de référence rédigé par les organisations patronales (code AFEP–Medef). La construction du marché européen des services financiers La construction du Marché unique a remarquablement progressé en 2004 et les années suivantes. Il s’en suit un travail considérable d’adaptation du dispositif de régulation national Focus sur… la directive MIF Le 30 avril 2004, le Journal officiel de l’Union européenne publie la directive sur les Marchés d’instruments financiers (MIF), elle définit les lignes de force du nouveau cadre d’exercice des activités de marché en Europe avec une ambition, à terme, de permettre une réduction des coûts pour les clients via la mise en concurrence des différents lieux d’exécution des ordres de bourse. Ce chantier s’impose à un double titre : d’une part, une nécessaire régulation des acteurs passant par une exigence de transparence renforcée et d’autre part, la construction d’un marché de capitaux plus compétitif au niveau européen. En effet, les progrès technologiques, l’offensive des places internationales et la dérégulation justifient ce principe de réforme intensive. L’autre volet de la directive vise à renforcer les règles d’organisation et de conduite des établissements financiers et impose une obligation d’adéquation des services et produits financiers proposés aux clients. 2003-2013 : une décennie de régulation financière I 05 Ils nous ont dit… ainsi qu’une mutation de l’industrie financière avec la mise en œuvre prochaine des grands textes européens dans tous les États membres de l’Union : directives sur les Marchés d’instruments financiers, sur les Abus de marché, sur les Prospectus et sur la Transparence de l’information diffusée par les émetteurs, sur les instruments et les acteurs de la gestion d’actifs pour compte de tiers, sur l’adoption des normes comptables internationales par les quelque 7 000 sociétés cotées européennes. Il s’agit là d’une réponse européenne aux doutes et à la crise de confiance du début des années 2000. La construction d’un marché européen des services financiers passait par une harmonisation de réglementation et de la régulation. Fervente partisane de ce mouvement, l’ Autorité des marchés financiers a soutenu la montée en puissance du Committee of European Securities Regulators (CESR) qui rassemble ses homologues européens. Dans le cadre du processus Lamfalussy qui prévoit une élaboration des textes européens en plusieurs niveaux, le CESR devient un outil incontournable de la convergence européenne, en étant force de proposition des mesures d’exécution des grandes directives, et notamment s’agissant de la directive Marchés d’instruments financiers. En 2011, le CESR deviendra l’ESMA, l’ Autorité européenne des marchés financiers. À l’aube d’une nouvelle phase, l’AMF s’engage dans une politique globale de transparence et se concentre sur la commercialisation des produits financiers L’un des premiers chantiers dont s’empare la jeune autorité à sa création est la formalisation de son 06 I « L’AMF s’est donné un rôle nettement plus structurant que celui qui fut le sien par le passé, où la COB donnait davantage le sentiment d’être un conciliateur qu’un régulateur. Cela a conduit l’AMF à bouleverser les habitudes et je salue à cet égard le parcours qu’elle a accompli en dix ans » Jérôme Chartier, député, rapporteur du projet de loi de régulation bancaire et financière nouveau règlement général unifié. L’ AMF, suivant la possibilité offerte par la loi, instaure notamment le principe des commissions consultatives, symbole fort de l’ouverture de l’ AMF à l’écosystème financier au sens large. Depuis 2004, l’ Autorité s’engage dans des chantiers de consultation qui mobilisent l’ensemble de la Place financière française : associations professionnelles et leurs membres, épargnants et collaborateurs de l’ AMF. En 2006, sont publiées les orientations et engagements de l’ AMF sous le titre « Pour une meilleure régulation ». À un an de l’entrée en vigueur de la directive MIF, ce premier plan stratégique fixe les principes-clés du régulateur dans un contexte de réforme de fond du modèle de marché. Il en résulte une profonde rénovation des méthodes de travail de l’ AMF qui passe d’un contrôle formel des documents officiels à une approche basée sur l’analyse des risques. Partant du constat, que les documents qu’elle vise relèvent avant tout de la responsabilité des signataires (sociétés cotées ou sociétés de gestion) et ne jouent qu’un rôle secondaire dans la décision de l’investisseur, l’ AMF va se concentrer sur la façon dont les produits sont présentés et vendus au public. Désormais les publicités (plaquettes, annonces TV ou radio, etc.) ainsi que les argumentaires de vente sur les produits financiers sont contrôlés par l’ AMF préalablement à leur diffusion pour les produits les plus complexes et a posteriori pour les produits plus simples ou présentant des risques plus faibles de mauvaise commercialisation. Cela permet au régulateur de vérifier que la présentation des risques et des avantages du produit est équilibrée et qu’aucune information importante n’est occultée. Environ 400 documents commerciaux par an sont examinés par l’ AMF lors des phases d’agrément ou d’autorisation de commercialisation des produits financiers. Quel avenir pour l’Europe financière ? Telle est la question centrale qui se pose en 2007, année qui coïncide avec l’entrée en vigueur de la directive MIF (voir focus). Désormais, les marchés réglementés ne sont plus l’unique endroit d’exécution des ordres d’achat et de vente d’instruments financiers. Plateformes alternatives gérées par les intermédiaires financiers ou les entreprises de marché et exécution en interne par l’intermédiaire s’imposent comme de nouvelles modalités d’exécution. C’est dans ce contexte de nouveau cadre des marchés qu’explose la crise des subprime, point de rupture sans précédent d’un équilibre international précaire. Dès 2006, dans son rapport annuel sur les agences de notation, l’ AMF pointait certains dysfonctionnements jouant un rôle majeur dans les turbulences que connaîtront les marchés. En effet, l’ Autorité souligne la méthodologie des agences et un modèle commercial avec les émetteurs de produits pouvant engendrer des conflits d’intérêts. La défiance vis-à-vis du segment des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis et, en conséquence vis-à-vis des produits titrisés susceptibles d’en contenir provoque un séisme économique et financier qui n’épargne aucun acteur et impose à l’ AMF une capacité d’adaptation et de réactivité accrue : face à ce dysfonctionnement global de grande échelle, l’ Autorité entre dans une nouvelle ère. Focus sur… les normes IFRS La construction du Marché unique européen et les scandales financiers du début des années 2000 président à la volonté d’une amélioration commune en matière de transparence et de sécurité financière. Créé en 1973 par les instituts comptables de 9 pays dont la France, l’IASB (International Accounting Standards Board) élabore et publie des normes internationales pour la présentation des états financiers. Dénommées IAS (International Accounting Standards) jusqu’en 2001, elles sont renommées IFRS pour International Financial Reporting Standards et entrent en application le 1er janvier 2005. Ces normes marquent un changement profond en matière de règles comptables et de présentation de l’information financière. Désormais, les sociétés européennes faisant appel public à l’épargne doivent présenter leurs comptes selon ce nouveau langage commun afin de faciliter la comparaison entre les entreprises et d’aider à la compréhension des investisseurs. La convergence des normes comptables permet également aux entreprises de produire un jeu de comptes unifié lorsqu’elles sont cotées sur plusieurs places. 2003-2013 : une décennie de régulation financière I 07 2008 2012 Cinq années de crise internationale : une protection à renforcer, une confiance à restaurer Pendant cinq ans, la crise n’a cessé de se métamorphoser. Partie, à l’été 2007, d’un segment du marché du crédit immobilier américain, elle s’est d’abord transformée en crise financière mondiale, puis en crise économique majeure et, depuis trois ans, en crise des dettes souveraines de la zone euro. Les turbulences du secteur financier ont conduit à une mobilisation politique importante aux niveaux international, européen et national pour réformer les marchés financiers et prévenir les risques systémiques. Ce véritable séisme a provoqué une onde de choc auprès de l’opinion publique comparable à celle des années 1930. Entre pessimisme et manque de confiance, la société condamne une finance jugée incontrôlable. Que ce soit au sein des organisations internationales ou à travers ses actions nationales, l’ AMF a contribué activement à la refonte du système de régulation financière, impérative dans ce contexte de crise planétaire. 2008, annus horribilis : les scandales succèdent aux scandales, la crise s’internationalise Un an après le déclenchement de la crise des crédits subprime , la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, déclenche une panique mondiale des marchés financiers. D’autres grandes institutions financières européennes et internationales chutent ou frôlent la banqueroute. La crise de confiance généralisée gèle le marché interbancaire et conduit les banques centrales (BCE et Réserve fédérale principalement) et les gouvernements à injecter d’importantes liquidités pour enrayer une crise devenue systémique. Dans ce climat délétère pour le monde de la finance, Bernard Madoff, Ils nous ont dit… « Au plan international, l’OICV s’est prononcée non seulement pour un renforcement des pouvoirs de sanction de ses membres mais aussi pour leur harmonisation afin que les délits et les crimes financiers ne puissent pas trouver refuge chez le moins disant réglementaire. Nous comptons sur l’AMF pour partager son expérience et nous soutenir dans notre projet de mise en place de régimes de sanction coordonnés internationalement. Nous avons besoin de l’AMF pour mener le débat sur le renforcement des institutions réglementaires internationales, notamment sur la mise en place de mécanismes de reconnaissance mutuelle complétés par des mécanismes de résolution internationale des différends par une instance arbitrale. » David Wright, secrétaire général de l’OICV 08 I financier renommé, est arrêté en décembre 2008 pour une escroquerie estimée alors à 65 milliards de dollars. De quoi alimenter la méfiance des investisseurs. Le durcissement de la crise financière est un facteur d’aggravation et de propagation de la crise économique. Le G20 est promu en forum de pilotage de l’économie mondiale et de la refondation du système bancaire et financier international. Ses sommets détermineront notamment l’agenda de réforme pour la régulation et la surveillance financière, le renforcement des capacités d’aide des institutions financières internationales (Fonds monétaire international) et les réformes des institutions internationales (FMI, Banque mondiale, Conseil de stabilité financière notamment). L’AMF en action au plus fort de la crise « Dans ce contexte à tous égards exceptionnel de crise de confiance sans précédent (…) l’ AMF doit, c’est ma conviction, poursuivre sa mission ». C’est par ces mots que le président de l’ Autorité des marchés financiers entame sa traditionnelle lettre au président de la République, à l’occasion de la publication du Rapport annuel 2008. En effet, le régulateur français prend des mesures immédiates : •dès septembre 2008, encadrement des ventes à découvert portant sur les valeurs financières négociées sur les marchés réglementés français, dispositif reconduit les deux années suivantes. Un groupe de travail est également chargé d’élaborer des propositions en vue de la mise au point du futur dispositif permanent sur les ventes à découvert pour l’ensemble des titres cotés ; •le groupe de travail sur les OPCVM monétaires, initié fin 2007 à la suite de la crise des subprime, remet ses conclusions. Parmi ses propositions, on retiendra une classification des OPCVM monétaires plus stricte ; •la mobilisation dès l’éclatement de l’affaire Madoff. Par son suivi, l’ AMF est en mesure de quantifier rapidement l’exposition des OPCVM français à 500 millions d’euros environ, dont plus de 90 % sur des fonds destinés à une clientèle fortunée ou distribués à des investisseurs institutionnels. Elle veille également à ce que les sociétés de gestion mettent en œuvre des solutions appropriées, informent correctement les porteurs de parts et agissent dans l’intérêt de leurs clients. Au plan européen, l’affaire Madoff a mis en avant la nécessité de mener une action cohérente et concertée en ce qui concerne la fonction de dépositaire, et ce afin de garantir une même lecture des règles et des responsabilités de cette fonction d’un État à un autre. L’ AMF s’est ainsi déclarée favorable à une initiative législative européenne sur le rôle et la responsabilité des dépositaires d’OPCVM ; •enfin, l’ Autorité lance au printemps 2009 une série de contrôles pour vérifier la façon dont les fonds « Madoff » off shore avaient pu être commercialisés en France. Ils nous ont dit… « Plus qu’une décision ou un événement, je veux mettre en avant la façon dont l’AMF a su gérer les crises financières depuis l’été 2007 et surtout établir un cadre de régulation robuste qui permette à la fois de redonner confiance aux épargnants et aux investisseurs et d’accompagner le développement d’un financement croissant des entreprises par les marchés. » Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace 2003-2013 : une décennie de régulation financière I 09 Focus sur… la Direction des relations avec les épargnants En 2010, avec l’objectif de renforcer la protection de l’épargne et de restaurer la confiance des investisseurs et actionnaires individuels, l’ AMF crée la Direction des relations avec les épargnants. Elle met en place de nouveaux outils, tels que Épargne Info Service, sa plateforme téléphonique de renseignements, publie une lettre de l’Observatoire de l’épargne et conduit des actions pédagogiques auprès des épargnants en coopération avec la Finance pour tous. L’Autorité fixe le cap pour la réforme de la régulation financière nationale et internationale Dans un contexte de crise, le 2e plan stratégique de l’ AMF pour les années 2009-2012 vise à mettre l’institution en ordre proactif pour la réforme de la régulation financière nationale et internationale à travers trois axes prioritaires d’action : •le renforcement de la protection de l’épargne et de la confiance des investisseurs individuels ; •une surveillance accrue des risques, un meilleur contrôle des acteurs, une sanction plus efficace ; •u ne participation plus active aux efforts d’attractivité de la Place de Paris au bénéfice des épargnants et du financement de l’économie. Parallèlement, en janvier 2010, l’ Autorité de contrôle prudentiel et de résolution vient constituer, au côté de l’ AMF le deuxième pilier d’un modèle twin peaks de supervision (tel que prôné dans le rapport Deletré, publié en janvier 2009). La compétence sur le contrôle de la commercialisation des produits financiers et services bancaires restera partagée mais sur la base d’une plus forte coopération entre les deux autorités avec la création d’un pôle commun au printemps 2010. La loi de régulation bancaire et financière du 22 octobre 2010, modernise et renforce le pouvoir 10 I de sanction de l’ AMF : augmentation de 10 à 100 millions d’euros du montant maximal des sanctions pour les infractions sans profit, pouvoir d’appel du président de l’ AMF à l’encontre des décisions de la Commission des sanctions et ouverture des séances de la Commission au public et parachève un dispositif désormais plus équilibré et transparent. Une procédure de transaction est introduite afin de réprimer de façon plus rapide les infractions les plus simples et de permettre à la Commission des sanctions de se concentrer sur les affaires nécessitant une procédure plus complexe. Gage de transparence, les transactions sont publiées sur le site internet de l’ AMF et mentionnent les faits reprochés. Première réponse législative nationale à la crise, la loi de régulation bancaire et financière octroie également des pouvoirs d’urgence à l’ AMF, lui permettant de restreindre les conditions de négociation en cas de menace sur la stabilité du système financier. Le champ de ses missions est élargi pour prendre en compte des objectifs de stabilité financière à l’échelle européenne. Au niveau européen, plusieurs mesures de réforme de la régulation financière sont adoptées : •fruit des réflexions d’un groupe de travail présidé par Jacques de Larosière, un nouveau système de supervision est mis en place en janvier 2011, avec l’objectif d’aller vers une surveillance mieux coordonnée en Europe et de mieux prévenir les crises. Le Comité européen de surveillance du risque systémique (CERS ou ESRB en anglais), auquel l’ AMF participe, voit ainsi le jour aux côtés de trois autorités de surveillance : – l’ Autorité bancaire européenne (ABE ou EBA en anglais) à Londres, –l’ Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP ou EIOPA en anglais) à Francfort, –l’ Autorité européenne des marchés financiers (AEMF ou ESMA en anglais) à Paris. L’ESMA peut édicter des normes contraignantes et est dotée de pouvoir de supervision directe sur les agences de notation notamment ; •côté marchés, l’objectif est à la sécurité des échanges et la transparence. L’encadrement des ventes à découvert est ainsi défini avec l’instauration d’un régime de transparence, le renforcement de la discipline de règlementlivraison des titres et l’octroi de pouvoirs d’urgence aux régulateurs. Le règlement relatif aux produits dérivés négociés de gré à gré (surnommé EMIR, European Market Infrastructure Regulation) instaure une obligation de compensation pour les dérivés les plus liquides et standardisés et une obligation de déclaration pour l’ensemble des dérivés, conformément aux engagements de l’Union européenne pris lors du sommet du G20 de Pittsburgh en septembre 2009. Les premières obligations découlant du règlement sont en application depuis mars 2013 ; •au chapitre de la protection des investisseurs, la directive OPCVM IV est entrée en vigueur en 2011 avec comme conséquences principales une distribution transfrontière des fonds facilitée, l’instauration d’un passeport pour les sociétés de gestion et des améliorations sensibles de l’information des porteurs via l’introduction du Document d’information clé pour l’investisseur (DICI), remplaçant le prospectus simplifié jugé inefficace. D’autres projets de réformes viendront compléter le dispositif : la directive OPCVM V pour clarifier les responsabilités des dépositaires et le projet OPCVM VI pour harmoniser l’information Ils nous ont dit… « La protection des épargnants, qui est depuis toujours, dans l’ADN même de l’AMF, a été remise au centre de son organisation. » Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la CDC, ancien président de l’AMF précontractuelle pour les produits d’investissement de détail proposés aux particuliers. La directive AIFM qui encadre les fonds alternatifs, dont les Hedge Funds, est en vigueur en France depuis le 25 juillet 2013 ; •le dispositif réglementaire des sociétés cotées a été révisé à travers la directive Transparence, visant, notamment, à harmoniser les règles européennes relatives au franchissement de seuil, et la directive Prospectus pour une harmonisation de la partie résumée du prospectus et l’instauration d’un régime d’information proportionnée pour les PME-PMI. La révision de la directive sur les Marchés d’instruments financiers (MIF) attendue pour 2013 constitue, pour l’ AMF, la prochaine échéance la plus importante et structurante pour parvenir à renforcer la transparence des marchés financiers. Le texte adopté par le Parlement européen le 26 octobre 2012, vise aussi à imposer, comme le soutenait l’ AMF, un encadrement du trading haute fréquence. De nouveaux chantiers ont été entrepris, en Europe comme au niveau international, pour mettre en place des mécanismes robustes permettant d’éviter la chute d’établissements financiers considérés comme étant systémiques, pour mieux encadrer la fourniture d’indices ou encore s’assurer que certaines activités considérées comme relevant du shadow banking (finance parallèle) sont correctement régulées. Comme par le passé, l’ AMF continuera de prendre part au débat, pour parvenir à la meilleure régulation qui soit, en tenant compte des contraintes pesant sur le financement de l’économie et des entreprises et la nécessaire protection de l’épargne. 2003-2013 : une décennie de régulation financière I 11 2003 2013 Dix ans de régulation financière 24/11 Président Michel PRADA 12/11 1er règlement général unifié de l’ AMF 13/01 1er rapport sur le gouvernement d’entreprise et le contrôle interne 20/06 1er plan stratégique Mesures d’urgence de l’ AMF 15/12 Président Jean-Pierre JOUYET 2e plan stratégique 26/01 1er rapport sur les agences de notation 1/08 Loi de sécurité financière 26/07 Loi pour la confiance et la modernisation de l’économie 1er semestre Création : • de la DREP • du pôle commun ACP/AMF • de l’Observatoire de l’épargne 1/08 Président Gérard RAMEIX 22/10 Loi de régulation bancaire et financière 15/09 3e plan stratégique 26/07 Loi de séparation et de régulation des activités bancaires Directive MIF Révision en cours 19/07/2002 Règlement IAS/IFRS 2000 > 2002 30/07/2002 Sarbanes Oxley Act Faillites Enron Worldcom 21/04 Directive MIF Adoption 2003 2004 16/09 1er règlement Agences de notation 01/11 Directive MIF Entrée en vigueur 2005 2006 2007 Construire une Union européenne des marchés financiers. Plusieurs autres directives entrent en vigueur entre 2003 et 2005 : Abus de marché, Prospectus, OPCVM III, Transparence et OPA. L’application des normes IFRS est pleinement obligatoire le 1/01/2007. 2008 01/07 Directive OPCVM IV Entrée en vigueur 16/08 Règlement EMIR Adoption 2011 2012 2010 25/07 Directive AIMF Transposition en France 2013 Réformer le système de régulation des marchés financiers aux niveaux international et européen, sous l’impulsion du G20 pour : anticiper les risques systémiques, protéger les investisseurs, réguler les marchés. 24/01 Société Générale Affaire Kerviel 21/07 Dodd Frank Act Fusion NYSE Euronext/ICE 15/09 Faillite de Lehman Brothers Affaires Parmalat Vivendi Rhodia 11/12 Escroquerie Madoff Crise des subprime Baisse de la notation Chute des marchés Crise bancaire systémique 11/2008 Washington 12 I 2009 L’urgence, gérer la crise 04/04 Fusion NYSE Euronext 24/11 Texte fondateur de l’ESMA 4/2009 Londres Crise économique et sociale 9/2009 Pittsburgh Crise budgétaire de la zone euro 6/2010 Toronto 11/2010 Séoul 2003-2013 : une décennie de régulation financière I 13 2013 et demain… L’engagement de l’ AMF dans un secteur financier à la croisée des chemins Ils nous ont dit… Il y a 10 ans, l’ AMF naissait, sous l’impulsion d’un renouveau en matière de régulation financière. Une décennie plus tard, l’ Autorité des marchés financiers s’est imposée comme une instance de contrôle, d’influence, d’engagement et de transparence. Et pourtant, jamais sa mission n’a été plus complexe ! Dans un paysage profondément bouleversé par des années de crise et de défiance, le rôle du régulateur relève tout à la fois de l’intérêt général, de la place de la finance au service de l’économie, de la protection de l’épargne et de la valorisation des modèles français et européen. Le nouveau plan stratégique l’ AMF, lancé cette année, réaffirme les valeurs fondamentales de l’ Autorité et, au-delà de ses missions fondatrices, fait entendre sa voix et participe au débat public en éclairant la société et les citoyens, sur le rôle de la finance. Une autorité française… et européenne L’Europe a acquis un rôle déterminant en matière de régulation financière : les enjeux dépassent les frontières nationales. Forte de cette conviction, l’ AMF soutient le développement d’une Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) forte et plaide activement pour une convergence renforcée de l’application des textes européens par les régulateurs mais aussi de l’ensemble des professionnels du secteur. La Place française n’en demeure pas moins une priorité pour l’ AMF, qui répond à un triple enjeu : • enjeu de compétitivité, pour garantir une activité de marché et de gestion d’actifs dynamique ; •enjeu d’image, pour valoriser un modèle régulé et contrôlé face à des places moins transparentes ; • enjeu culturel, sociétal et économique, pour regagner la confiance des épargnants et aider à la promotion d’une finance connectée à l’économie réelle. Ils nous ont dit… “The European Securities and Markets Authority (ESMA) has been operating in Paris for nearly 3 years, and in that time we have enjoyed great support for our work from the Autorité des marchés financiers (AMF). This has been demonstrated both in terms of the practical assistance given to ESMA in establishing itself in Paris, but also through the AMF’s extensive contribution to ESMA’s regulatory and supervisory work. The AMF’s support of ESMA builds on the AMF’s long term commitment to European cooperation in regulation and supervision and goes back to the formative years of CESR.” Redonner du sens à la finance : vision stratégique et audacieuse ! Plus qu’une intention affichée dans son projet stratégique, « redonner du sens à la finance » constitue une nécessité absolue pour l’ AMF. Les scandales et les crises, leurs conséquences sociales et économiques, le fossé entre les citoyens et des marchés toujours plus sophistiqués, mais aussi l’émergence de nouveaux modèles, de nouvelles propositions économiques (voir focus sur le crowdfunding) : autant de facteurs qui rendent impérieux le besoin d’une finance plus accessible et mieux comprise dans sa fonction économique. Conjuguer information des citoyens, protection des épargnants et accompagnement du financement de l’économie L’objectif triptyque est en accord avec la finalité d’intérêt général qui anime l’ensemble de l’ AMF. En prise directe avec son environnement, l’ Autorité constitue le maillon fort d’une finance de marché régie par des règles à respecter et de multiples parties prenantes : • les épargnants : protéger l’épargne est la mission première de l’ AMF. Au terme de ses 10 premières années d’existence, cette action se révèle d’autant plus prégnante aujourd’hui dans le contexte de défiance des citoyens envers la finance et ses « Redonner du sens à la finance, c’est organiser au mieux la rencontre des entreprises et des investisseurs pour la réalisation de projets qui contribuent au bien commun. Rétablir, là où elles ont été perdues de vue, la loyauté et l’honnêteté des comportements, la pertinence et la transparence des informations, la robustesse et l’efficience des infrastructures de transactions, en un mot, rétablir la confiance. » Michel Prada, président du Conseil de normalisation des comptes publics, premier président de l’AMF dérives, et de défiance des épargnants envers les valeurs mobilières. Au cœur du fonctionnement de tous les services de l’ AMF, cette mission prend notamment la forme d’actions de communication et de pédagogie, d’un dispositif de médiation mais aussi d’initiatives opérationnelles de fond. Ainsi, la Direction des relations avec les épargnants est totalement dédiée à cet enjeu ; • les pouvoirs publics : point de repère auprès de la société civile, l’ AMF l’est également auprès des pouvoirs publics. Quelle allocation de l’épargne ? Quelles bonnes pratiques en matière de financement de l ‘économie ? Le régulateur agit de concert avec d’autres autorités publiques au service du contrôle des professions financières et bancaires en général ; Focus sur… la finance… autrement En réaction à la crise internationale, mais aussi dans un contexte d’attention grandissante à une économie raisonnée, de nouveaux modèles émergent : Financement participatif ou crowdfunding. Tendance en plein essor, elle a fait l’objet de travaux menés conjointement par l’ AMF, l’ Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et le gouvernement afin que soit proposé un nouveau cadre davantage incitatif. Financement de long terme, indispensable pour assurer des investissements de long terme garants de croissance future et de l’emploi. Steven Maijoor, Chair of ESMA 14 I 2003-2013 : une décennie de régulation financière I 15 Focus sur… les visites mystères et autres initiatives pour les épargnants Afin d’influer sur la politique de distribution commerciale des produits d’épargne, l’ AMF conduit de régulières visites mystère et mène, en parallèle, une veille active sur les dispositifs publicitaires. Ces initiatives témoignent de l’effort constant de l’ AMF sur la commercialisation des produits, afin de promouvoir une information équilibrée et transparente des produits destinés aux petits porteurs. L’ Autorité s’entoure de nombreux partenaires (Autorité de contrôle prudentiel, DGCCRF et Autorité de régulation professionnelle de la publicité) dans cette mission de pédagogie du public et de protection de l’épargne. • les entreprises : elles sont l’instrument majeur de la performance économique. La contribution de la Bourse au financement des entreprises et, notamment, des PME et ETI, s’avère l’un des axes clés de l’ AMF qui entend ainsi favoriser l’ancrage de la finance dans l’économie réelle ; • les professionnels de la Place : en qualité de régulateur, l’ AMF déploie son action d’enquête et de contrôle auprès d’une multitude d’acteurs dont la typologie varie : professionnels de marché (sociétés de gestion de portefeuille, entreprises d’investissement, établissements de crédit), infrastructures de marché (NYSE Euronext notamment), conseillers en investissements financiers. Au total, quelque 6 000 entités font partie du périmètre de contrôle de l’ AMF. Celle-ci accompagne en outre les professionnels dans la mise en œuvre des nouveaux cadres réglementaires : à titre d’exemple, le G20 a impulsé un encadrement du marché des produits dérivés, et plaidé pour une réglementation accrue des fonds monétaires. L’ Autorité renforce ainsi ses liens avec les acteurs financiers pour leur apporter plus de lisibilité et de prévisibilité en matière de régulation. 16 I Ils nous ont dit… « Les mécanismes financiers ne relèvent ni de lois intangibles, ni du simple bon sens. À cette fin, la bataille que mène l’AMF pour plus de transparence sur les marchés financiers est exemplaire. Il faut lui donner les moyens de la poursuivre. C’est mon souhait le plus cher pour l’AMF dans les dix années à venir. » Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la CDC, ancien président de l’AMF L’AMF : 447 collaborateurs, autant de talents au service de la Place financière française Derrière la façade institutionnelle, l’ Autorité des marchés financiers doit faire preuve d’agilité en termes de moyens et de ressources : l’évolution du secteur financier – tant technologique, réglementaire, technique qu’économique – justifie pleinement un modèle de ressources humaines pluridisciplinaire : financiers, juristes, comptables, ingénieurs, policiers, magistrats, économistes, les collaborateurs se rejoignent sur une vision partagée de l’intérêt général et une approche tant opérationnelle que stratégique. Ils nous ont dit… « Ce que la Place attend de son régulateur, c’est sa capacité à marier ces deux impératifs qui peuvent paraître contradictoires : financer la croissance et l’emploi » Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace Conception graphique : avantgarde 17, place de la Bourse 75082 Paris Cedex 02 — France Tél. : 01 53 45 60 00 Fax. : 01 53 45 61 00