08 N° L'ANNÉE DE CÉSURE

publicité
N° 08
NOVEMBRE
2015
DOSSIER DU MOIS
L'ANNÉE DE CÉSURE ÉTUDIANTS, PRÉPAREZ VOTRE ENTRÉE DANS LA VIE ACTIVE
IL
TRAVA
AG
V OY
DÉ
CO
U
VE
RT
E
DROIT-FINANCE
TOUR D’HORIZON DES
FUSIONS-ACQUISITIONS
1
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Mai 2015
28
ÉCONOMIE ET ACTUALITÉ
26
L'IMPACT DE L'IMMIGRATION SYRIENNE
SUR L'ECONOMIE FRANÇAISE
www.lepetitjournaldeleconomie.fr
E
ipesup
Pour vos Admissions sur Titres HEC, Essec, ESCP Europe, EMLyon
Pour vos Concours Tremplin, Passerelle, EDHEC, Audencia...
Choisissez l'excellence des prépas
du groupe IPESUP.
97% d'admis
Réussissez vos tests TAGE MAGE™ et TAGE 2™ avec Antoine Lamy.
Antoine Lamy sera votre professeur de tests.
Diplômé d'HEC, de Sciences Po et de Paris IX-Dauphine, professeur de tests à l'IPESUP
depuis 10 ans, Antoine LAMY dirige le département consacré aux admissions sur titres. Il
est co-auteur d'ouvrages spécialisés parus chez Ellipses : Objectif 600 au TAGE MAGE™,
Objectif 210 au TAGE 2™, Tremplin 1&2 - Passerelle 1&2 : Réussir les tests, Tests de logique
mathématique et de calcul, TAGE MAGE™ Express, TAGE 2™ Express...
Découvrez tout de suite un aperçu de sa pédagogie sur notre chaîne Youtube IPESUP.
Intégrez une Grande École avec les professeurs d'IPESUP.
Benoît Lévesque sera votre coach-correcteur en Dossiers / Synthèses.
Benoît Lévesque est diplômé d'HEC et de Sciences Po et docteur en philosophie. Il
est spécialiste des dossiers de candidature (HEC, ESSEC, ESCP Europe, EML) et des
épreuves de synthèses de textes (Tremplin, Passerelle, Edhec, Audencia ADS).
Réussissez vos tests d'Anglais avec les professeurs permanents de l'École.
Laurent Grangier et Marie Pélichet sont professeurs agrégés d'anglais à l'IPESUP. Ils
sont spécialistes des tests d'Anglais Tremplin, Passerelle, et du test TOEIC®.
Et bien sûr : Intranet IPESUP, Prépa Ecrits + Oraux, TageMaster...
Réussissez avec IPESUP.
01 44 32 12 00 • www.ipesup.fr • Cours privé d'enseignement supérieur.
En 2015, 97 % des étudiants IPESUP sont admis dans les Grandes Écoles présentées.
BRÈVES
4-5
Les dernières news éco/marketing/société/stratégie
ÉDITO
Chers lecteurs,
L'INVITÉ DU MOIS
6
Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes
CONSOMMATION
8-9
Le Healthy life style : la nature et le bien-être au service du marketing
TRIBUNE LIBRE
10-11
Le danger du crédit renouvelable pour les consommateurs
ENTREPRISE
12
La machine Amazon
INNOVATION
La technologie au service du shopping
C’est avec un immense plaisir que notre revue reprend
du service après quelques mois d’absence.
De nouveaux rédacteurs, des nouvelles thématiques, et
une distribution plus vaste sont les ambitions que s’est
fixée notre association pour cette année.
Dans ce numéro spécial, nous avons souhaité
consacrer quelques pages à l’année de césure.
De plus en plus commune, c'est une véritable chance
de donner un tournant positif à une future carrière.
Trop nombreux sont encore les étudiants de niveau
Bac+5 n’ayant réalisé que des périodes de stage
minimes voire inexistantes. Les universités marchent
aujourd’hui (enfin) dans le même sens que les écoles de
commerce en encourageant leurs étudiants à « prendre
le large » pendant un an. Si nous avions donc un conseil
à vous donner c’est de réfléchir à cette opportunité
pour en tirer avantage. Que cela soit pour découvrir de
nouvelles cultures, apprendre une langue et/ou faire un
stage en entreprise, cette année ne sera qu’un plus
sur votre cv tant la maturité que vous y gagnerez
sera importante.
Bonne lecture
Laura Lizé
rédactrice en chef
13
23
ÉCONOMIE EUROPÉENNE
La politique agricole commune profite-elle réellement
aux agriculteurs ?
BANQUE
14
Le rôle du dollar dans l'économie mondiale et la concurrence du yuan
ÉCONOMIE ET ACTUALITÉ
L’impact de l’immigration syrienne sur l’économie française
PARCOURS DU DIRIGEANT
15
Xavier Girre, président du directoire de Xange Private Equity
DOSSIER DU MOIS
Etudiants, comment préparer au mieux votre entrée dans
la vie active ?
24
26
SÉLECTION
16
L'année de césure
Moi stagiaire, quels sont mes droits ?
L’esprit de l’IPAG Business school
Les métiers de la gestion d’actif
L’expérience d’un séjour linguistique avec Kaplan
ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT
Le thon, un délicieux mensonge
16-17
18
19
20
21
22
La start-up du mois : MyintershipAbroad vous aide à trouver un
stage à l’étranger
27
MARKETING
But first, let me take a selfie : Le business des selfies
28-29
ENTREPRISE ET DROIT
Tour d’horizon des fusions-acquisitions
30
QUI SOMMES-NOUS ?
Présentation de l’équipe de rédaction
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
3
BRÈVES
Apple condamné pour violation de brevet
LE
SAVIEZ-VOUS
?
1 000 €
Apple a été accusé par l’université du Wisconsin pour violation de brevet. Le procès portait sur
des technologies intégrées à l'iPhone et l'iPad. Les jurés ont reconnus la violation et ont estimé
que la société devrait payer 234 millions de dollars. La somme bien qu’importante reste fortement
inférieure aux informations parues dans le New York Times qui évoquaient un montant de 862
millions de dollars à payer par le concepteur. Un appel de la décision est envisagé par Apple.
•
c’est l’amende encourue à
Singapour par quelqu’un qui
jette son chewing-gum sur la
chaussée.
Source : Le guide du routard
Orange débarque dans le paiement mobile
4 jours
•
de remise de peine sont
accordés dans les prisons
brésiliennes pour chaque livre
lu. Cela peut atteindre 48 jours
maximum par an.
Avec un an de retard sur le calendrier annoncé, l’opérateur de télécoms lance en grande
pompe Orange Cash. Un service de paiement mobile sans contact qu’Orange teste
depuis 2014 à Rennes, Strasbourg, Caen, Lille et Nice. Un délai nécessaire pour disposer
de l’infrastructure adéquate pour imposer rapidement ce service comme une référence
dans le domaine. Sans campagne de communication, il aurait déjà réussi à séduire 10 %
de ses abonnés. Orange passe à la vitesse supérieure en rendant le dispositif national
grâce à un partenariat avec Visa. « Aujourd’hui, 325 000 commerçants disposent de terminaux
compatibles », précise Gérard Nébouy, managing director de Visa Europe France.
Amazon poursuit sa conquête
Source : Le Figaro.fr
1,3 milliards
•
de tonnes de nourriture sont
gaspillées chaque année dans
le monde.
Source : le Monde.fr
1 million de km
Dans un communiqué du 15 octobre Amazon annonçait le rachat de la société française
Colis Privé dont elle détenait déjà 25% du capital. Cette acquisition permettra à Amazon de
toucher de façon plus effective le marché français. Grâce à ses 400 salariés et son réseau
de 1700 livreurs sous-traitants, Colis Privé se positionnait comme l’un des leaders des
opérateurs privés pour la livraison de colis au domicile des particuliers.
McDonalds se lance dans le haut de gamme
•
de câble internet se trouve
sous les océans. Cela
équivaut à plus de 25 fois le
tour de la Terre.
Source : orange.com
3,3 milliards
•
de requêtes Google sont
effectuées chaque jour dans
le monde.
Source : Blogdumodérateur.com
La concurrence fait rage au sein de la restauration rapide, et c’est la raison pour laquelle
McDonalds a décidé de renouveler son image. Avec la consécration du home made
comprenez le fait-maison, la multinationale tend à s’ouvrir davantage et teste dans 4 villes
de France (Rennes, Toulouse, Montpellier et Paris) un nouveau concept haut de gamme :
Le McGourmet. Les clients pourront composer eux-mêmes leur burger parmi une liste
d’ingrédients proposés qui seront ensuite servis directement à table. Une viande et des
ingrédients de qualité supérieure, un service personnalisé ; McDonald’s semble avoir
compris que pour s’aligner, il devait revoir ses offres à la hausse.
4
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
35%
•
des couples mariés depuis
2005 aux Etats-Unis. se sont
rencontrés sur internet
Source : huffingtonpost.fr
Facebook préviendra ses utilisateurs
d’une tentative de piratage par l’Etat.
Réforme de l’aide juridictionnelle
Groupon ou la dégringolade d’une
étoile montante du net.
Alex Stamos, responsable de la sécurité
de Facebook a annoncé aux utilisateurs
qu’ils seront avertis par une nouvelle
fonctionnalité, s’ils font l’objet d’une
tentative de piratage par l’Etat.
Une notification leur sera soumise et
les invitera à réinitialiser doublement
leur compte pour procéder à une
authentification plus forte. Facebook refuse
d’expliquer comment il réussit à attribuer
certaines attaques pour le compte de
l’Etat, et justifie son action par des preuves
La réforme de l’aide juridictionnelle
(AJ) a été adoptée le 15 octobre afin
de permettre à un plus grand nombre
de personnes d’accéder à la justice.
Le plafond de ressources pour bénéficier
d’une prise en charge totale des frais
de justice était fixé à 941 euros par
personne. La réforme le fixe désormais
à 1.000 euros. Pour une prise en charge
partielle à hauteur de 15 % des frais, le
plafond de ressources minimum évolue
également ce qui devrait permettre à
irréfutables à l’appui. Avec cette démarche,
et la communication qui l'accompagne,
Facebook entend rétablir un lien de
confiance perdu avec ses utilisaterurs
notamment depuis son implication dans
le scandale d’espionnage pour le compte
de la NSA (National Security Agency) où il
aurait récupéré les données personnelles
de plus d’un milliards d’abonnés. Avec
cette nouvelle initiative, Facebook change
son fusil d’épaule et se place en défenseur
des libertés individuelles. Cependant,
dans un contexte politique plus que
délicat, Facebook osera-t-il aller jusqu’à
prévenir des terroristes qu’ils font l’objet
de tentatives d’attaque par les services de
renseignements ?
«100.000 personnes supplémentaires d’être
bénéficiaires de l’aide juridictionnelle »,
assure Christiane Taubira. L’élargissement
de l’AJ pourrait représenter une perte de
marché pour les avocats qui voient leur
rémunération impactée du fait de cette
réforme. Les actes effectués par ces
derniers au titre de l’AJ étaient évalués à
partir d’un nombre d’unité de valeur (UV),
déterminé en fonction des procédures
enclenchées. Rémunérée aujourd’hui 22,84
euros, l’unité de valeur devrait passer à
24,20 euros. Néanmoins, la réforme vient
minorer le nombre d’UV par acte effectué
ce qui conduit inévitablement à une
baisse de rémunération pour les avocats.
Le groupe américain Groupon, spécialiste
des bons de réduction sur Internet lancé en
2008 n’est plus à son apogée. En 2010, la
société refusait la proposition d’achat par
Google pour près de 6 milliards de dollars.
En 2011, toujours forte de son succès, la
marque aux bons plans avait enregistré
une des plus grosses introductions en
bourse pour une société digitale.
Depuis, rien ne va plus : son chiffre d’affaire
baisse d’année en année et son action a
perdu près de 50% de sa valeur initiale.
C’est dans ce climat que la société a
annoncé son intention de supprimer
1 100 emplois soit près de 10% de ses
effectifs et son retrait de 7 pays. Ceci fait
suite à une volonté de restructuration qui
vise l’international, pour se recentrer sur
d’autres objectifs.
Cheherazade CHIKHI
Laura LIZÉ
Les chinois à la rescousse du nucléaire britannique.
Le gouvernement britannique a donné son feu vert quant à l’entrée des chinois dans
ses projets nucléaires. Un important accord pour la construction de deux réacteurs
à Hinkley Point en Grande-Bretagne entre EDF, pilote de ce projet de construction,
et ses partenaires chinois a été signé. Le projet estimé à 24 milliards d’euros, peinait
à boucler son financement depuis 2008 et l’apport chinois investissant le tiers
restant de l’opération s’est avéré décisif, les deux premiers étant supportés par EDF.
Cet accord permet aux chinois d’exporter leur technologie, grâce à l’offre faite par EDF
de construire le « Hualong », un réacteur de troisième génération qu’ils ont développé.
La concurrence avec Areva et son réacteur EPR est directe, appuyant les difficultés que
rencontre déjà le géant français du nucléaire qui se sépare de cette branche d’activité
cédée à EDF.
le petit
journal de
l’Économie
par les étudiants, pour les étudiants
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
5
L'INVITÉ DU MOIS
LA REPRISE DE L’INVESTISSEMENT
SEULE SOLUTION AU CHANGEMENT
DE TRAJECTOIRE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE
L’économie mondiale va subir
un important changement de
direction. Il est difficile pour
un économiste de penser les
modifications de trajectoires,
les cassures, ou encore les mises en place de nouveaux
équilibres, d’où l’ambition de la tâche qui nous attend. Il est
en revanche facile de se référer au passé, de s’y conformer
en partant du principe que toute crise n’est qu’un écueil
mineur au sein de cycles qui reviendront invariablement à
leur point initial.
En réalité, nombre de principes tenus pour certains depuis
la fin du XXè siècle sont petit à petit effacés par cette
transition économique globale. Ces principes incluent
le dynamisme des pays anglo-saxons, la résistance de
l’Europe, le phénomène impressionnant de croissance
dans les économies émergentes, l’énorme progression
scientifique, ainsi que la conviction que de nombreux
consommateurs apparaitraient progressivement dans
les pays en voie de développement, qui continueront
cependant à fournir de la main d’œuvre bon marché.
Le premier élément notable est la faiblesse imprévue de
la croissance. Elle se situera, au niveau mondial, plus aux
alentours de 3% que des 5% que nous connaissions
récemment, une baisse réelle, qui n’apporte pas cependant
de risques majeurs de récession.
Toutefois, c’est principalement vers six autres facteurs qu’il
faudra se tourner pour comprendre la transformation de la
trajectoire économique.
il sera l’une des causes de la faiblesse annoncée de la
croissance, dans le futur proche, n’étant pas en mesure
de combler tous les vides occasionnés par les pertes
de productivité.
Il est véritablement compliqué d’avoir une optique viable
sur le monde d’aujourd’hui et ses évolutions. Les paranoïas
dues aux crises de ces dernières années se dissipant,
nous pouvons plus sereinement proposer de nouvelles
idées pour l’avenir. En l’occurrence, il nous appartient de
réorganiser les marchés, avec un objectif clair, dicté par
tous les éléments qui refaçonnent l’économie mondiale : la
reprise de l’investissement.
Cet investissement, cela va de soi, devrait être relancé
dans les secteurs opportuns, de façon à réguler l’impact
des chocs attendus. La gestion du vieillissement de la
population, la gestion de l’arrivée prévue de 2.5 milliards de
personnes supplémentaires sur terre d’ici à 2050, ainsi que
le progrès technologique sont les domaines vers lesquels il
nous faut impérativement nous tourner.
Mais avant de pouvoir s’intéresser à la répartition de
l’investissement, il convient d’abord de trouver ses sources
de financement, à hauteur de plusieurs milliers de milliards
d’euros. Ce n’est pas une mince affaire, et va requérir de
redonner de la marge de manœuvre aux différents pays. Il
faut mettre un terme aux problèmes de dette si l’on veut
pouvoir recommencer à financer l’économie réelle.
Les trois premiers sont tout simplement les nouvelles
tendances qui sont amenées à émerger, à savoir la survie
de la zone euro, tant bien que mal, le rétrécissement du
fossé entre pays développés et pays émergents, et le
rôle prépondérant des conflits géostratégiques, ouverts
ou non, dans la volatilité des ressources naturelles, par le
biais de son influence sur le commerce international et les
économies nationales.
Les trois autres sont des chocs à fortes conséquences,
à commencer par celui de l’évolution démographique,
que ce soit à travers l’explosion de la population ou
à travers le vieillissement dans les pays développés.
Le choc environnemental, ou plus précisément sa
perception, causera lui des coûts nouveaux, du fait des
externalités négatives d’un développement mal maîtrisé.
Le choc de la technologie, enfin, prouvera ses limites :
6
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
Par Jean-Hervé Lorenzi
Président du Cercle des économistes
Le concours de tous les talents
Intégrer une Grande École
de Management, ça vous intéresse ?
Le Concours Passerelle est fait pour vous !
1 concours
12 Grandes Écoles
Admission parallèle pour
les diplômés Bac +2 à Bac +4
(Licence 2, Licence 3, Master 1).
Aucun parcours privilégié
Quelles que soient vos études actuelles,
le concours Passerelle vous est accessible.
Rendez-vous sur
www.passerelle-fac.com
CONSOMMATION
LE HEALTHY LIFE STYLE : LA NATURE ET LE
BIEN-ÊTRE AU SERVICE DU MARKETING
La tendance actuelle est au healthy life style, comprenez le mode de vie axé sur le bien-être et la nature. Il trouve
son origine en Californie et son nom évoque, séances de yoga à la plage et cures de détox. Or, il ne se limite
pas qu’à cela. Lorsque pour certains, il ne s’agit que d’une simple lubie, pour d’autres, c’est un mode vie.
C
et engouement n’a pas manqué d’attirer
l’attention des spécialistes du marketing qui
y voient une niche prospère. Des cosmétiques
naturels aux fast food bios, il n’y a qu’un pas.
Le bien-être, un marché plus que juteux.
LE MAINTIEN EN FORME,
UN ARGUMENT TOUS AZIMUT
Lors de la sortie de l’Apple Watch, le géant américain
a principalement axé sa communication sur l’aide du
maintien en forme qu’elle pouvait apporter.
Ainsi, le calcul des calories perdues et les distances
parcourues, faisaient partie des arguments avancés.
En mettant en place cette stratégie commerciale,
Apple confirme la tendance et l’emballement qui
entourent le marché du healthy et particulièrement
du sport qui, l’an passé, accumulait mondialement
près de 450 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
La grimpée des abonnements en salles de fitness, ainsi que
le développement foudroyant du métier de coach sportif
en témoignent. Le tout avec comme cheval de bataille, la
minceur et la remise en forme. Séances de gym suédoise,
et zumba ne cessent de voir le nombre de leurs adeptes
augmenter et font salle comble. Cette dernière imaginée par
le colombien Beto Perrez dans les années 1990, débarque
en France en 2009 et connait un intérêt sans précédent.
Elle réunit aujourd’hui pas moins de 14 millions de fidèles
dans le monde. Son slogan bien ficelé « séchez la gym,
venez faire la fête ! » donne une nouvelle dimension à la
remise en forme. Faire du sport en s’amusant, est l’argument
imparable.Véritable phénomène de société, l’image que l’on
renvoie de son corps, à la fois aux autres mais aussi à soi,
est de plus en plus importante.
8
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
LA CONTRIBUTION DES BLOGGEURS SUR
L’EXPANSION DE LA COSMÉTIQUE NATURELLE
En 2014, le marché de la cosmétique en France pesait
près de 25 milliards d’euros. L’Oréal, fleuron national
représentait plus de la moitié de ce secteur avec un chiffre
d’affaires de 16,56 milliards d’euros. Il s’agit du troisième
secteur exportateur en France avec 25 % de parts de
marché mondial.
Seulement voilà, les associations de consommateurs ne
cessent de mettre en garde sur la toxicité des produits
vendus par ces marques. La présence de substances
nuisibles pour la santé, (parabène, conservateurs et autres
perturbateurs endocrinien), font que les cosmétiques
conventionnels sont peu à peu boudés au profit de produits
naturels, qui persuadent grâce à la traçabilité et la fiabilité de
leur composition. La certification des labels spécialisés est
un gage de qualité qui rassure.
Du tea detox, en passant par les recettes de cosmétiques
bios, les bloggeurs renvoient l'image du healthy lifestyle
à coup d’articles et de vidéos YouTube. L’un d’entre eux,
Julien Kaibeck, aromathérapeute et invité régulier de
la « quotidienne » émission de France 5, explique que
via son blog, il a voulu informer les consommateurs :
« Peu de gens sont au courant des composés douteux
de la cosmétique conventionnelle. Et celle-ci représente
plus de 85 % du marché. J’ai remarqué que beaucoup de
personnes s’étonnaient d’apprendre que leur gel douche
ou leur crème contenaient des ingrédients polluants pour
l’environnement et pour leur santé ». Pour dénoncer les
abus marketing de la cosmétique, il fonde le mouvement
Slow Cosmétique dans lequel il prodigue entre autres des
conseils pour savoir déchiffrer les composants nocifs sur
les étiquettes, et propose des recettes cosmétiques pour
composer soi-même ses produits. Ainsi, Julien Kaibeck et
consorts participent à un chamboulement des habitudes,
ce qui n’est pas sans impact sur la croissance en forte
progression de ce marché. Betty Santonnat, directrice
du développement de Cosmébio, souligne une nette
augmentation de la vente des cosmétiques bio en France :
« Nous sommes entrés dans une phase de maturité du
secteur. En 2014, le marché français a représenté 425 millions
d’euros ». Fort de ce succès, Aroma-zone, spécialiste de la
vente de produits d’aromathérapie lancé en 2000, ne cesse de
voir son chiffre d’affaires progresser tant l’engouement est fort.
Grâce à l'achat d'huiles essentielles et de matières premières
végétales, leur site compte près de 4 000 commandes par jour.
La raison de ce boum ? Des prix abordables, de nombreux
conseils, et des recettes de soins naturels à faire soi-même.
Ainsi, une démocratisation du cosmétique naturel do it yourself
est née.
LE HEALTHY POUR MODERNISER
LA RESTAURATION RAPIDE ?
Healthy et fast-food apparaissent aux antipodes. Pourtant
l’idée alléchante a été exploitée par des chaines de
restauration rapide soucieuses de l’image de malbouffe qui
colle à leur enseigne. Précurseur en la matière, Quick, qui
n’en n’était pas à son premier coup d’essai (il proposait déjà
des jus de fruits et des compotes certifiées biologiques)
a lancé en 2010 un cheeseburger bio en édition limitée.
Du pain, en passant par le fromage et la viande, tout était
labélisé AB. Cependant, le goût un tantinet plus fade que
l’original, ainsi qu’un prix plus élevé n’ont pas séduit les
consommateurs. Quick a décidé de ne pas poursuivre
son offre ; son coût de revient 80% supérieur au produit
classique n’était pas rentabilisé. Cet échec est surement
la raison pour laquelle son grand concurrent McDonald’s
n’a pas riposté immédiatement et a préféré attendre cinq
ans après, en 2015, pour lancer son premier burger bio qui
sera dans un premier temps commercialisé en Allemagne.
Le géant américain avait déjà tenté d’améliorer son
image de marque en 2009 avec le Big Mac au pain
complet dont l'aspect nutritionnel était mis en avant.
Le Burger bio n’est donc qu’une suite logique.
Force est de constater également que depuis quelques
années déjà, des enseignes de sandwicherie telles que Exki,
Cojean, ou Bert's multiplient les ingrédients sains et issus de
l’agriculture biologique dans les produits qu'ils proposent.
Salades aux lentilles bio, plats chauds aux saveurs
exotiques, ou encore sandwichs sans gluten, sont affichés
à la carte. Pour encore plus de transparence, la chaine
belge Exki va même jusqu’à indiquer la composition et
l’apport énergétique au dos de chaque article.
Ces enseignes se sont adaptées aux demandes et
préoccupations des consommateurs qui recherchent
des produits frais, sains, et prêts à consommer. Elles se
positionnent donc sur la tryptique : santé, bio et rapidité
pour proposer la formule gagnante et ainsi créer une
nouvelle génération de concept en pleine croissance :
le fast-good.
LE BOOM DU BIO : UN MARCHÉ AU VERT
Les géants de l'agro-alimentaire ont compris l’intérêt
grandissant du bio pour les consommateurs et investissent
ce marché économique à part entière. La consommation des
produits issus de l’agriculture biologique envahit les étals des
grandes surfaces. Des rayons entiers ont été dégagés pour
laisser place aux produits labellisés là où autrefois il fallait les
chercher au fond du magasin. Les chaînes d'hypermarchés
représentent 49% des ventes des produits bios.
Elles sont suivies non loin derrière par les magasins spécialisés
(Biocoop, Naturalia, Bio C bon…) avec 37 % de part de
marché. Quant à la vente directe, elle progresse et représente
aujourd’hui 14 % du marché : les circuits courts sont de
plus en plus plébiscités en raison du lien et confiance
avec les producteurs qui résulte d’un achat à la source.
Des sites tels que « monpanierbio » ou « bienvenue à la
ferme » ont fait leur apparition et aident les consommateurs
à trouver des producteurs dans leurs régions. De la sorte,
la vente directe se popularise. Pourtant en pleine crise de la
consommation, la France se place aujourd’hui en 3e position
mondiale de vente de produits bio (4,8 milliards de dollars)
derrière l’Allemagne (8,3 MDS ) et les Etats-Unis (26,7 MDS).
Cette tendance confirme l’étude menée en janvier 2015 par
l’Agence Bio selon qui, 49 % des français déclarent manger
des aliments issus de l’agriculture biologique au moins une
fois par mois. Les produits les plus consommés sont les fruits
et légumes pour 79% des personnes interrogées, s’en suivent
les produits laitiers (56%), les œufs (45%), diverses boissons
telles que les jus de fruits ou les vins (45%), la viande (33%)
et le pain (30%). Ces chiffres résultent de la perception que
manger bio est la garantie de manger des aliments plus
sains et plus savoureux. Ainsi, freinés par les divers
scandales alimentaires (viande chevaline, grippe aviaire,
OGM…), les français se rapprochent des produits issus
de l'agriculture biologique.
GARE AUX DÉRIVES
Un mode de vie sain et équilibré est la garantie du maintien en
forme. Cependant gare aux dérives. Des régimes sans gluten
plébiscités à tout va par médias et célébrités, en passant par
les régimes sans sucre, on en vient à bannir des aliments
nécessaires au bon fonctionnement du corps. Le healthy
lifestyle, oui, mais pas au prix de sa santé !
Cheherazade CHIKHI
POUR EN SAVOIR +
•M
arion Perroud, « Aroma-Zone, un commerce essentiel bien
huilé » 13/04/15 www.chefdentreprise.com
• Anne-Marie Gabelica, « Les 13 perturbateurs endocriniens à
éviter dans nos cosmétiques » 13 /02/14,
www.oolution.com/bloog/
•V
alérie Leboucq, «Le fast-good part à l’assaut du fast-food»
25/02/2014, www.lesechos.fr
• «Baromètre de consommation et de perception des
produits biologiques en France», étude réalisée en janvier 2015,
Agence Bio
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
9
TRIBUNE LIBRE
LE DANGER DU CRÉDIT RENOUVELABLE
POUR LES CONSOMMATEURS
Dans une société de surconsommation en proie paradoxalement à une crise financière, les difficultés
n’épargnent personne. Pour certains ménages, la nécessité de faire appel à l’aide d' établissements de
crédits pour répondre à laurs besoins primaires se fait ressentir. Mais sont-ils réellement conscients des
responsabilités que cela entraîne et des lourdes conséquences que cela peut engendrer ?
L
e crédit renouvelable, connu également
sous le nom de crédit permanent, revolving
ou reconstituable, consiste à mettre à la
disposition d'un emprunteur une somme d’argent
qu'il pourra utiliser à tout moment, en totalité ou
en partie. C'est un crédit à la consommation qui
n'est pas lié à l'achat d'un bien particulier, contrairement
à un crédit affecté comme le crédit immobilier.
LE FONCTIONNEMENT DU CRÉDIT RENOUVELABLE
Lors de la souscription à un crédit renouvelable,
l’emprunteur se voit confier selon ses besoins, une somme
déterminée. Assimilée à une réserve, elle diminue lorsque
l’argent est utilisé et se reconstitue progressivement lorsqu’il
est remboursé. Une carte peut également être remise lors
de la souscription du crédit. Au dos de celle-ci doit figurer
en caractères lisibles la mention "carte de crédit" afin de
la différencier des cartes de débit plus largement utilisées.
UTILISATION DE LA RÉSERVE
RECONSTITUTION DE LA RÉSERVE
RÉSEVE
PRÉLÈVEMENT D'ÉCHÉANCES
PRÊTEUR
10
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
SOUSCRIPTEUR DU PRÊT
Dès que cette réserve est entamée, l'emprunteur se voit
prélever des échéances pour rembourser les intérêts et le
capital dus. Ceux-ci sont générés uniquement si la somme
mise à disposition est utilisée. Le TAEG (Taux Annuel
Effectif Global) est révisable, contrairement au crédit
personnel dont le taux fixe est calculé selon le montant et
la durée de l’emprunt. Telle une boucle, la réserve d'argent
se reconstitue au fur et à mesure des remboursements
du capital et peut être de nouveau empruntée.
L'emprunteur reste endetté tant qu'il n'a pas
reconstitué entièrement sa réserve.
A contrario, le taux variable, varie en en fonction d’un indice
de référence qui aura été déterminé avec l’emprunteur
lors de la souscription du crédit. Ce dernier ne pourra pas
connaitre à l’avance le cout total de son crédit, puisqu’il
variera selon le taux.
Ce type de crédit encourage à la consommation abusive,
et un emprunteur qui n’aurait pas été mis en garde peut se
voir rapidement dénoué de toute notion de dépense et se
retrouver en situation de surendettement.
LE CRÉDIT RENOUVELABLE EST-IL AUSSI INTÉRESSANT
QU’IL N’Y PARAÎT ?
Parmi ses principaux avantages, figure sa facilité
d’utilisation : la somme mise à disposition de l’emprunteur,
l’est de façon permanente grâce à la carte associée au
crédit. Celle-ci permet non seulement des retraits dans les
distributeurs automatiques mais également la possibilité de
payer directement chez les commerçants. Une autonomie
accrue est donc accordée au souscripteur.
Le crédit n'est affecté à aucune dépense précise et
peut-être utilisé pour financer tout type de frais sans
contrainte. Le consommateur peut décider de ponctionner
fréquemment ou non une somme dans sa réserve en
fonction de ses besoins et ressources.
Les intérêts s’appliquent uniquement sur la somme de
la réserve utilisée et les mensualités de remboursement
peuvent être modifiées à tout moment si l’emprunteur en
fait la demande.
Ces avantages font que le crédit revolving est plus coûteux
qu’un crédit classique. Par conséquent, sont engendrés
des taux de remboursement plus élevés.
Le coût du crédit est exprimé par un taux effectif global
(TEG) qui prend en compte les intérêts et l'ensemble
des frais liés (frais de dossier, frais d'assurance, frais de
garantie...). Un prêt est considéré usuraire lorsque son TEG
est supérieur aux taux d'usure fixé par la Banque de France
pour le trimestre en cours. Actuellement, le taux d'usure
s'appliquant au 4ème trimestre 2015 est de 19.97 %.
Alors que le taux effectif moyen (TEM) constaté pour un
prêt classique d'un montant inférieur ou égal à 3 000 € est
de 14.98 %, celui du crédit revolving entre 17%-21%.
Caractérisé par un taux d'intérêt élevé quasiment égal au
taux d'usure, les grands bénéficiaires sont les banques et
les organismes de crédit qui empruntent à des taux bas et
facturent à des TEG élevés.
Cependant, il est souvent proposé de rembourser le crédit,
c'est à dire le capital utilisé, via de faibles mensualités.
Le remboursement n’est effectué que très lentement,
ce qui implique une durée du crédit plus élevée et
plus coûteuse.
Le taux du crédit renouvelable n’est pas fixe mais variable
et peut donc augmenter entre le jour de la signature et
le jour de l’utilisation. Le taux fixe présente l’avantage
d’être prévisible et le remboursement se fait à échéances
constantes ce qui confère une certaine stabilité.
Les prêteurs
Banques
(LCL, société
générale…)
Enseignes de
grande distribution
(ex: Conforam,
Leclerc, Darty…)
Organismes
spécialisés
dans le crédit à
la consommation
(ex: Cofidis,
Finaref…)
Caractéristiques
du crédit
renouvelable
Droits du
souscripeteur
La durée du contrat est
reconduite tacitement
chaque année, si
le souscripteur ne
manifeste aucune
volonté de le rompre.
Possibilité de se
rétracter dans les
7 jours qui suivent
après avoir signé.
Le crédit ne doit pas
dépasser le montant
maximum autorisé.
Ex : si le montant est
de 1 500€, le
souscripteur ne pourra
dépasser ce montant
lors de ses achats.
Si l’achat d'un
bien lié à la
consommation
est supérieur
à 1000€,
l'établissement
de crédit doit
obligatoirement
proposer un
crédit amortissable
moins coûteux.
Les intérêts que
l'emprunteur rembourse
ne portent que sur
la somme utilisée.
Coût de l'emprunt est
supérieur au TEG
Dans les 3
mois précédant
l’échéance, les
conditions de
renouvellement
du contrat doivent
être présentées au
souscripteur.
Dyno BAN
POUR EN SAVOIR +
• www.lafinancepourtous.com
www.banque-france.fr
www.economie.gouv.fr
•
"crédit à la consommation: vos droits" droit-finances.
commentcamarche.net Octobre 2015
•
"Le crédit revolving en accusation". Claire Alet-Ringebach.
Alternative économique-Mars 2009
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
11
ENTREPRISE
LA MACHINE AMAZON
L’explosion de la bulle internet a entraîné par ricochet l’explosion des services en ligne.
En 2014, Le marché de l’e-commerce en France pesait plus de 56 milliards d’euros.
Premier bénéficiaire du genre : Amazon, numéro 1 mondial de l’e-distribution de la controverse.
P
récurseur en la matière, Le mastodonte lancé par Jeff
Bezos en 1994 a su, avec l'impulsion de son créateur,
se métamorphoser au gré de la demande au fil des
années. Depuis, plus rien ne l’arrête, et en vingt ans, il a su
imposer sa place. Il domine le marché de la vente à distance
et rares sont ceux qui n’en n’ont jamais entendu parler.
DE LA LIBRAIRIE EN LIGNE AU MASTODONTE DE LA
DISTRIBUTION, IL N Y’A QU’UN CLIC
Amazon à sa création n’était qu’une simple librairie en ligne
qui, grâce à l'essor d'internet, s’est diversifiée en offrant ses
services à une plus large clientèle. Force est de constater des
années plus tard que cette stratégie s’est avérée payante.
Aujourd'hui, la vente de livres constitue la 2e source de chiffre
d’affaires d' Amazon avec 9 milliards de dollars de bénéfices,
devancée par la vente de produits électroniques (25,8 MDS).
Les articles divers de beauté et de santé se positionnent
quant à eux en troisième place (5,6 MDS). Le cabinet de
conseil OC&C Strategy Consultants, a mené une étude
mesurant l’attractivité de 900 enseignes de distribution et
place en 2015 le géant américain comme étant la société
préférée des français, suivie de Picard et Yves Rocher.
Cette préférence s’explique principalement par un bon
rapport qualité prix, une large gamme de choix et un
service client disponible de façon presque permanente.
« Cette distinction encourage l’ensemble des équipes
d’Amazon en France à faire toujours plus, chaque jour, pour
renforcer la sélection d’articles, maximiser la disponibilité
des produits recherchés et contribuer à l’amélioration de
l’expérience client » précise Frédéric Duval, country
manager France d’Amazon.
Il devient difficile de satisfaire des consommateurs de plus
en plus exigeants. Amazon l’a compris et bichonne sa
clientèle. La politique du client roi porte ses fruits : grâce à
la simplicité de son site web, le leader américain enregistre
près de 15 millions de visiteurs en France et référence 183
millions de produits divers et variés à prix attractifs.
Tous ces facteurs font qu’Amazon réussit à fidéliser sa
clientèle et comptabilise en 2014 un chiffre d’affaire mondial
de 89 milliards de dollars.
12
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
UNE RÉUSSITE AU CŒUR DE LA CONTROVERSE
Le PDG d' Amazon, Jeff Bezos a été accusé de mener à bien
sa conquête au détriment de ses salariés en leur imposant
de rudes conditions de travail. Il s’est même vu décerner
en 2014 le titre de « pire patron au monde » à l’issue d’un
sondage mené par la Confédération syndicale internationale
(CSI) dont la secrétaire générale, Sharan Burrow, a déclaré
qu’« en Allemagne, Amazon traite ses travailleurs comme
s’il s’agissait de robots et d’ailleurs, la société ne cache
pas son intention, d’ici quelques années, de remplacer
son personnel par des machines. Les conditions de travail
sont tellement pénibles que des ambulances stationnent
régulièrement à l’extérieur des entrepôts pour recueillir des
membres du personnel ». Pour assurer la satisfaction de sa
clientèle et une livraison promise en 48h, Amazon exploite
ses salariés en négligeant volontairement leur bien-être,
pire encore, en rendant leurs taches plus pénibles qu’elles
ne le sont déjà. Douleurs dans le dos et aux articulations
sont monnaie courante comme le rapporte Jean Baptiste
Malet, journaliste infiltré en tant qu’intérimaire de nuit dans
l’entrepôt d’Amazon à Montélimar : « même si son parcours
est optimisé par un logiciel, le préparateur de commande,
marche entre 20 et 25 kilomètres par vacation. Il y a aussi
ces longs moments, le plus souvent vers 3h30 pour ma part,
où les jambes se pétrifient ». Dans un souci de productivité
massive, les employés considérés comme des bons
éléments sont surnommés les «Amabots», autrement dit
les robots d'Amazon. Ils sont divisés en quatre groupes :
les eachers reçoivent la marchandise, ensuite, les stowers la
rangent dans les hangars, puis, les pickers sillonent l’entrepôt
pour prendre les produits et préparer les commandes.
Enfin les packers emballent le tout. Au delà des conditions
de travail physiquement et psychologiquement difficiles,
Amazon flirte avec les limites du légal en contraignant ses
salariés à signer des clauses leur interdisant de pouvoir
témoigner, ou en les faisant travailler sans qu’ils aient encore
signés leur contrat.
Asf RIAHI
POUR EN SAVOIR +
•M
axime Doreau, « les chiffres clés d’Amazon en 2015 »,
12/05/15 www.feed-manager.net
• Richard Menneveux « Les internautes français récompensent
Amazon comme meilleur site e-commerce pour la 5ème
année », 29 /11/13 www.frenchweb.fr
• « Le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, élu pire patron au monde »,
23/05/14 site de la confédération syndicale internationale
• Dominique Nora, « Quand Amazon transforme ses recrues en
robots », 09/05/13 www.tempsreel.nouvelobs.com
INNOVATION
LA TECHNOLOGIE AU
SERVICE DU SHOPPING
Keep calm and go shopping, ce slogan pourrait bien finir par s’appliquer même aux plus
réfractaires. Grâce aux diverses innovations mises en place, le shopping ne sera plus une
corvée : il sera rapide, connecté et synonyme de détente.
L
a technologie prend de plus en plus de place dans
notre quotidien et impacte nos habitudes en matière
d’achats. C’est la raison pour laquelle certaines
enseignes tendent à développer des innovations afin
d’opérer un gain de temps. Il convient alors de se demander
si l’ère du tout numérique viendra remplacer les conseils
avisés d’une vendeuse, ou même le traditionnel essayage
en cabine, au profit d’une robotisation. Focus sur les
dernières innovations en la matière.
veulent être uniques. Partant de ce postulat, la start-up
Electroloom a développé une technologie 3D qui permet
de concevoir et de façonner ses propres vêtements.
Grâce à l’utilisation d’une imprimante 3D et à son procédé
de micro-tissage, la machine transforme la matière en fibre
et produit une création sur-mesure. Pour l’instant réservée
aux créateurs, elle pourrait un jour rejoindre les magasins
de prêt-à-porter mettant à disposition différents patrons et
tissus que les consommateurs pourront assembler afin de
se créer une tenue sur-mesure.
DES MOYENS DE PAIEMENTS FACILITÉS
UNE RÉINVENTION DE L’ACHAT
Le consommateur est aujourd’hui constamment connecté
du fait de l’omniprésence des applications mobiles.
Après celles comparant les prix et la qualité, de nouvelles
applications permettant de géo-localiser des produits ou
des personnes dans les magasins sont aujourd’hui en test.
Cependant, le téléphone portable n’a plus le monopole
de la connectivité et au Japon, la boutique Vanquish en
est le parfait exemple. Elle a entre autre mis en place des
cintres connectés. Ces derniers évaluent la popularité
dont bénéficient les articles sur les réseaux sociaux et sont
connectés à des écrans qui suggèrent divers produits pour
accessoiriser et créer une tenue. Les miroirs suivent le même
esprit et l’acheteur n’a plus besoin d’enfiler le vêtement,
mais simplement de le sélectionner et laisser la technologie
faire le reste. Le client voit son image projetée en 3D comme
s’il portait réellement le vêtement. Si cette technologie se
répand, les files d’attentes interminables ne seront bientôt
qu’un lointain souvenir.
DES INNOVATIONS POUSSÉES
Au-delà du simple acte d’achat, tout le processus de
fabrication du produit est remis en cause par l’arrivée des
nouvelles technologies. Aujourd’hui, les consommateurs
Voilà maintenant quelques années que les enseignes
d’agroalimentaires ont mis en place des caisses sans
caissière. Il y a 5 ans, cette démarche paraissait étonnante.
Tout le monde criait à la suppression de postes. Un
véritable virage technologique a été opéré car aujourd’hui
elles sont largement utilisées. Les caisses dites classiques
risquent d’être encore mises à mal par le système de la
reconnaissance visuelle. Cet outil permettra de scanner les
articles sans avoir à les sortir du chariot. Toshiba exploite
déjà ce concept avec un prototype qui serait capable de
reconnaitre des articles simplement selon leur forme, leur
poids ou leur couleur, sans qu’un code barre soit nécessaire.
Il va même jusqu’à différencier la variété de fruits et légumes.
La rapidité d’exécution est un avantage incontestable qui
devrait séduire les grandes enseignes.
Ces technologies paraissent à première vue extravagantes
et peuvent être considérées comme farfelues. Pourtant il y
a fort à parier que dans un futur proche, de par leur praticité
elles deviendront indispensables et se démocratiseront
dans les plus grandes enseignes.
Néanmoins, un doute plane quant à l’éventuelle hausse des
prix qu’engendreraient de tels investissements. Le progrès
oui, mais à quel prix ?
Manon ROUX
POUR EN SAVOIR +
• Élisabeth Clauss, « On a testé le shopping du futur »,
12 septembre 2015, www.madamelefigaro.fr
• « Electroloom, la première imprimante 3D de textile est née »,
16 mai 2015, www.3dnatives.com
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
13
BANQUE
LE DOLLAR ET LE YUAN : DUEL AU
SOMMET DU SYSTÈME
MONÉTAIRE INTERNATIONAL
Depuis la seconde guerre mondiale, le dollar est la monnaie internationale de référence.
Cependant, aujourd’hui sa pérennité est remise en question et certains voient dans le yuan un
challenger sérieux.
L
e Produit intérieur brut (PIB) américain
représente aujourd’hui 16% du PIB mondial,
contre environ 25% après la guerre.
Alors que l’influence américaine décline, la
question se pose de savoir si le dollar peut
garder son statut de monnaie internationale
unique et combien de temps la domination de la FED
(réserve fédérale des États - Unis) subsistera.
LA DOMINATION DU DOLLAR EN PROIE
AUX DOUTES
Le dollar est plus utilisé que jamais. Les pays émergents
en recherche de stabilité ont construit des réserves en dollar
en achetant des actifs dénominés (principalement des bons
du trésor). Pour les investisseurs (banques, fond de pensions,
etc), ces réserves sont sources de stabilité et promettent une
demande toujours plus forte pour le dollar au rythme de la
croissance mondiale. Ce dernier est régit par la Fed (Federal
Reserve system) comprenez la banque centrale américaine,
dont l’influence est de plus en plus forte, notamment depuis
la crise et les énormes injections de liquidité qui ont suivi.
Le reste du monde subit donc les fluctuations de capital
induites par la politique de taux de la Fed. À long terme, la
domination du dollar est donc remise en question. Mais quel
sera son remplaçant ? La livre britannique a précédé le dollar
dans ce rôle (notamment tout au long du XIXe siècle) mais
ne peut plus y prétendre aujourd’hui car l’économie anglaise
n’est plus aussi importante mondialement. Les économies de
la zone euro et du Japon, concurrentes sérieuses, connaissent
aujourd’hui un déclin relatif encore plus important que celui
des Etats-Unis. En raison du développement spectaculaire
14
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
qu’a connu la Chine au cours des dernières décennies,
les regards se tournent depuis quelques temps vers le yuan.
Qu’en est-il réellement ?
LE YUAN PEUT-IL CONCURRENCER LE DOLLAR ?
Le trading du yuan se développe rapidement dans de
nombreux centres financiers (Hong Kong, Londres…), mais
il reste avant tout spéculatif. Le redback, littéralement le
billet rouge, est encore très peu utilisé comme monnaie de
réserve ou de transaction. Le yuan ne flotte pas librement
à l’inverse du dollar. La Banque Centrale chinoise intervient
fortement sur le marché des devises pour maintenir le
yuan contre le dollar (actuellement aux alentours de 6,3
yuans par dollar). Sa valeur n’est donc pas définie par
les forces du marché mais de manière discrétionnaire
par la banque centrale chinoise, non indépendante.
Ceci décrédibilise le yuan. De plus, les marchés
financiers chinois sont en réalité peu développés, très
réglementés et donc difficilement accessibles pour les
investisseurs étrangers. En intervenant pour soutenir
le marché en chute à l’été 2015, les autorités chinoises
ont montré qu’elles n’étaient pas prêtes à relâcher leur
contrôle de l’économie, ce qui ne rassure en aucun cas
les investisseurs étrangers.
Entre les deux guerres mondiales, la transition entre la livre
et le dollar ne s’est pas faite subitement. Les deux monnaies
ont coexisté au centre du système monétaire international
pendant toute cette période. Il est possible d’imaginer
que dans un futur proche, le yuan cohabitera avec le
dollar. Dans les années 70 et 80, certains économistes
prédisaient, à tort, que l’actuelle monnaie européenne, et
le yen japonais, rivaliseraient avec le dollar. Le yuan chinois
peut-il, lui, rivaliser avec le dollar et éviter de rejoindre les
rangs des prétendants malheureux ? Si la Chine se réforme
et s’ouvre, cette hypothèse ne paraît pas invraisemblable.
Mathias BLOUIN
POUR EN SAVOIR +
The Economist, ensemble d’articles
« The world economy », 03/10/2015.
PARCOURS DU DIRIGEANT
XAVIER GIRRE,
PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE
DE XANGE PRIVATE EQUITY
par exemple la création de la fonction audit et risques
au sein de Veolia, groupe coté et à Paris et à New York ;
ou encore le rapprochement entre Véolia Transports et
Transdev, deux grands groupes de transport public qui
constituent aujourd’hui le leader du secteur ; ou enfin
la contribution à La Poste au nouveau plan stratégique
« Confiance partagée 2013-2018 », ainsi qu’à la mutation
de notre groupe qui doit vraiment se réinventer pour pouvoir
construire son avenir dans un contexte de mutations
technologiques et mutation des usages du courrier. »
LE DIRIGEANT DOIT AVOIR DE L’EXIGENCE ET
DE LA BIENVEILLANCE
X
avier Girre revient sur son parcours de
dirigeant avec TVDMA, 1ère web TV du
Management et Droit des Entreprises.
Pour lui, le dirigeant doit avant tout apporter
sa pierre au projet de son entreprise. Deux
qualités sont essentielles pour apporter cette
contribution : exigence et bienveillance
RETOUR SUR LE PARCOURS D’UN DIRIGEANT
FRANÇAIS DE PREMIER PLAN
« J’ai commencé par étudier à HEC, puis SciencesPo et
enfin l’ENA. J’ai ensuite passé quatre ans à la Cour des
Comptes où j’ai notamment travaillé, au milieu des années
1990, sur les entreprises publiques comme France Télécom
ou encore Aérospatial. J’ai ensuite rejoint le groupe Véolia
Environnement où j’ai passé douze ans, notamment lors
de la mise en bourse de Véolia au début des années 2000.
J’y ai créé la Direction de l’audit et des risques. J’ai par la
suite été le Directeur financier de Véolia Transports et de
Véolia Propreté avant de devenir le Directeur financier du
groupe La Poste en 2011. »
UNE VOLONTÉ DE CONTRIBUER À DES PROJETS
« Ce qui m’a animé dans ce parcours a toujours été
d’essayer d’apporter ma pierre à des projets divers :
« En termes de qualités, ce que j’essaye d’appliquer pour
moi-même et ce que je recherche des personnes avec
lesquelles je travaille, c’est une articulation entre l’exigence,
la bienveillance et l’humilité. Je crois que c’est absolument
essentiel pour ainsi pouvoir, chacun dans son domaine,
chacun dans sa responsabilité, apporter vraiment une
contribution concrète à un projet. Et on ne peut le faire
que si on à la fois l’exigence pour apporter sa maitrise
technique, apporter une vision de dirigeant lorsque cela
est nécessaire, et le faire dans le cadre collectif car il n’y
a que dans le cadre collectif que l’on peut ainsi
contribuer utilement. »
POUR EN SAVOIR +
• Interview complète sur TVDMA
Site tvdma.org - Entreprenariat - Business Story - "Le Parcours
du Dirigeant" - Xavier Girre
"Comment devenir entrepreneur" sur TVDMA
• Site tvdma.org - Entreprenariat - Business Story "Comment devenir entrepreneur" - Stéphane Richard
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
15
DOSSIER DU MOIS
L’ANNÉE DE CÉSURE :
L’ÉCOLE DE LA VIE
A l’aube de l’entrée dans la vie active, l’année de césure permet d’appréhender les rouages du monde
du travail et de se forger une expérience marquante tant sur le plan professionnel que personnel.
L
’étudiant peut décider de suspendre provisoirement
son cursus durant une période de 6 mois à 1 an afin
de se consacrer à un stage en France ou à l’étranger.
Le but est ici de confronter ses choix théoriques à une
réalité plus pratique
UN ENCADREMENT RENFORCÉ
DANS UNE OPTIQUE DE SÉCURISATION
Avant la circulaire du 22 juillet 2015, les contours de la mise
en œuvre de l’année de césure étaient flous.
Largement pratiquée dans les écoles de commerce et
d’ingénieurs, un peu moins dans les universités, elle
était laissée à la libre appréciation des établissements
d’enseignement supérieur. Certains étudiants étaient même
pénalisés du fait de la non-garantie de leur réinscription
universitaire. Ces éléments les freinaient dans leurs projets,
et nombre d’entre eux, n’avaient même jamais entendu
parler de l’année de césure. C’est dans cette optique de
sécurisation et d’information, que le ministère de l’Éducation
Nationale a décidé d’encadrer ce dispositif pour permettre
de mieux l’appréhender. Les étudiants pourront donc
réaliser une période de césure pouvant aller de six mois à
un an, en France ou à l’étranger, pendant leur parcours tout
en conservant leur statut d’étudiant et les avantages qui
s’y rattachent.
Ils seront également assurés de leur réinscription au sein
de l’établissement car le gouvernement insiste sur le fait
qu’il s’agisse d’une « suspension du parcours universitaire,
mais en aucune façon comme une rupture qui s’avèrerait
pénalisante » comme l’indique la ministre Najat
Vallaud-Belkacem dans un communiqué.
De plus, cette césure a un caractère facultatif selon les
établissements, elle n’est donc en aucun cas imposée à
l’étudiant qui reste libre de son choix.
16
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
UNE TENDANCE ANGLO-SAXONNE
QUI SE DÉMOCRATISE
Dans les pays anglo-saxons, la tendance n’est pas nouvelle.
Plus connue sous le nom de gap year, la césure a
généralement lieu entre la fin des études secondaires et
l’entrée à l’université. Il est alors fréquent de voir des étudiants
faire des pauses dans leurs études pour voyager, effectuer
des stages ou s’engager dans l’humanitaire avant d’entamer
leurs études. Le but est de développer ses soft skills,
comprenez les capacités relationnelles et humaines innées
pouvant améliorer le travail en entreprise. Elles s’affirment
au cours des expériences vécues et s’opposent aux hard
skills, compétences théoriques et techniques mesurables,
qui s’acquièrent lors des formations scolaires. « Dans les
pays anglo-saxons, l’individu construit sa vie, alors que les
Français se construisent via un diplôme pour acquérir une
position sociale, finir son parcours scolaire dans les temps
est la preuve suprême de la réussite » explique Vincenzo
Cicchelli, maitre de conférence en sociologie à Paris
Descartes. En effet, les soft kills ne sont pas assez valorisés
par les recruteurs français mais voient progressivement leur
importance s’accroitre au fil du temps. La généralisation de
l’année de césure en est un bon exemple. Un recruteur face à
un candidat ayant expérimenté une telle aventure, le percevra
comme un potentiel challenger, et accordera une grande
attention à son profil, car l’organisation d’un défit comme
celui-ci, nécessite une autonomie et une gestion particulière.
UNE PARENTHÈSE SÉDUISANTE QUI SE PRÉPARE
Enrichir son CV, élargir ses horizons, améliorer ses
compétences linguistiques, autant d’arguments en faveur
de la césure. Cette expérience doit représenter une réelle
opportunité d’apprentissage et de maturation de projets.
Si sur le papier elle séduit, partir durant tout ce temps
demande réflexion et anticipation au risque de déchanter
et de n’aboutir que sur la perte d’une année. Nombre
d’étudiants ont vu l’excitation laisser place à la déception.
C’est le cas de Benoit étudiant en école de management.
« J'ai trouvé une offre de 6 mois dans une petite entreprise
qui a ouvert des fast-foods à Londres. J'avais estimé qu'être
dans une PME en développement me permettrait d'avoir
plus de responsabilités. Mais c'est l’inverse qui s’est produit.
Je me suis retrouvé dans un stage mal payé et très peu
enrichissant. Parfois, il fallait que je compte les sandwichs
invendus à la fin de la journée » raconte-il dans les colonnes
de l’Etudiant magazine.
Il continue en précisant, qu’après en avoir discuté avec son
école, il a décidé de mettre fin à ce stage non valorisant.
Depuis, il s’épanouit au sein de l’équipe finance d’Orange
à Londres.
UNE NOUVELLE VISION DE LA VIE PROFESSIONNELLE
L’année de césure permet de prendre du recul et
d’appréhender le monde professionnel sous un angle
plus pratique. Chose nécessaire lorsque l’on remarque la
différence qui existe entre la théorie et la pratique.
Il s’agit donc d’une seconde chance offerte à l’étudiant
lui permettant de corriger une erreur d’orientation ou au
contraire de renforcer ses choix. C’est le cas d’Alice, étudiante
en Master à Audencia, école de commerce à Nantes.
Elle explique que dans son cas, la césure lui a été imposée
par son établissement, mais même si cela n’avait pas été le
cas, elle aurait tout de même opté pour ce choix.
« Je voulais m’assurer de la bonne direction que je donnais à
mes études. La césure était pour moi l’occasion de décider
de ma spécialisation en Master 2 » Après maintes recherches
à l’étranger infructueuses, et les jours défilant à toute allure,
elle finit par accepter un stage non rémunéré à Vienne, mais
dont le poste lui correspondait parfaitement « j’ai dû financer
mon projet toute seule ; j’ai fait un prêt étudiant et puisé dans
mes économies. Je bénéficiais également d’une bourse du
Crous ». Elle précise tout de même que c’était une belle
expérience professionnelle : « il s’agissait d’un stage de
cinq mois en tant que chef de projet dans une agence de
tourisme d’affaires, dans lequel j’ai énormément appris.
J’ai acquis de la rigueur et de l’autonomie. Nous n’étions pas
nombreux et j’avais des responsabilités assez importantes.
J’ai également considérablement amélioré mon allemand et
mon anglais. Si c’était à refaire, je le referai sans hésiter »
finit-elle par préciser.
Gagner en expérience professionnelle pour mieux définir
ses futurs projets et éviter la désillusion, tels sont donc les
principaux buts de la césure. L’occasion pour l’étudiant
est de vérifier s’il réussit à s’adapter ou non au contexte
professionnel pour lequel il a étudié des années durant.
L’adaptation au monde du travail nécessite de développer
des compétences nouvelles et un état d’esprit qui répond
aux attentes des recruteurs.
QU'AVEZ VOUS FAIT DURANT VOTRE
ANNÉE DE CÉSURE?
39%
Stage
38%
Voyage
à létranger
20%
17%
10%
7%
5%
Projet personnel
?
Autre formation
Mission service civique
Projet, bénévolat
?
Indifférent
Étude animafac, avril 2015
Année de césure, sabbatique, gap year, autant de
mots pour un même objectif : apprendre davantage
sur soi, écouter ses envies et ses aspirations,
apprendre un métier, aller à l’aventure et faire
des rencontres. Une autre vision de la vie loin du
confort habituel avec dans l’esprit l’aboutissement
d’une première expérience enrichissante. Vous
l’aurez compris, c’est une opportunité qui n’aura
peut-être plus l’occasion de se présenter, alors
autant la saisir.
Cheherazade CHIKHI
POUR EN SAVOIR +
•S
ylvie Lecherbonnier, Nicolas Berrod, Sarah Hamdi
« année de césure, les pièges à éviter » 12 septembre 2015
www.letudiant.fr
• Lucie Quillet, « La gap year, nouvelle tendance pour les
étudiants » 28 juin 2013, www.etudiant.lefigaro.fr
• « les jeunes et l’année de césure » étude Animafac, viavoice,
avril 2015 www.animafac.net
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
17
DOSSIER DU MOIS
MOI STAGIAIRE,
QUELS SONT MES DROITS ?
Certaines entreprises peu scrupuleuses profitent parfois du manque de connaissances juridiques de leurs
stagiaires pour bafouer leurs droits. Pour lutter contre les abus, la loi relative à l'encadrement des stages
et à l'amélioration du statut des stagiaires a été adoptée le 26 juin 2014. Voici un tour d’horizon des
nouvelles dispositions.
6 MOIS DE STAGE
LES HORAIRES DU STAGIAIRE
Aujourd’hui, toute personne ne pourra être employée dans
une entreprise avec le statut de stagiaire que pendant 6
mois. Il existe deux exception : si ce stage est dans le
cadre d’une formation pluriannuelle, ou si l’individu
interrompt sa formation pour acquérir des compétences
pendant une année de césure.
Le stagiaire a les mêmes horaires que les employés de
l’entreprise et les mêmes avantages en termes de jours
fériés et de repos hebdomadaire et quotidien.
AUGMENTATION DE LA GRATIFICATION MINIMALE
Le problème est de savoir qui doit subir la charge des
réparations en cas d’accident du travail entre l’organisme
de formation et l’organisme d’accueil qu’est l’entreprise.
La loi a admis que l’entreprise devrait subir le coût
des réparations si cette dernière a commis une faute
inexcusable (extrêmement grave) ayant eu un impact
sur l’accident.
L’ancienne gratification s’élevait à 436,05 € tandis
qu’après ce texte elle est élevée à 554,40 € brut.
Les mêmes avantages pour le salarié et le stagiaire.
Le stagiaire aura les mêmes droits que les salariés en
termes de tickets-restaurant et de prise en charge
des transports.
LA RESPONSABILITÉ LORS
D’UN ACCIDENT DU TRAVAIL
LIMITATION DU RECOURS AU STAGIAIRE
UNE RECONNAISSANCE ACCRUE DE
LA NÉCESSITÉ DES STAGES
Le Conseil d’État doit prendre un décret qui fixera un taux
de stagiaires pour toutes les entreprises. Ce pourcentage
sera déterminé en fonction du nombre de personnes
employées.
Depuis la réforme du 1er août 2011, les universités ont
l’obligation de faire apparaître l’option « stage » dans leur
maquette de troisième année de licence. En fonction des
universités, il sera donc optionnel ou obligatoire.
SI MANQUEMENT AU QUOTA DE
STAGIAIRES, SANCTION ?
L’entreprise peut être sanctionnée par une amende si elle
ne respecte pas le nouveau texte. Elle s’élève à 2 000
euros par stagiaire et elle peut monter jusqu’à 4 000 euros
s’il y a eu répétition du manquement.
18
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
Inès RODRIGUÈZ
POUR EN SAVOIR +
Consultez le site www.legifrance.fr
PUBLI-RÉDACTIONNEL
ÉCOLES DE LANGUES À L’ÉTRANGER
DÉVELOPPEZ VOTRE CARRIÈRE INTERNATIONALE ET FAITES LA DIFFÉRENCE SUR VOTRE CV GRÂCE À
KAPLAN INTERNATIONAL ET SES 45 ÉCOLES D’ANGLAIS À TRAVERS LE MONDE !
Apprenez l’anglais en immersion dans un cadre
stimulant et international, découvrez les plus belles
villes anglophones, de New-York à Londres, en
passant par Sydney ou Auckland et rencontrez des
étudiants venus du monde entier.
DES COURS ADAPTÉS À VOS BESOINS
UNE AIDE À L’INSERTION PROFESSIONNELLE
Les programmes sont entièrement flexibles de 2 semaines
à 1 an d’études pour s’adapter aux projets académique ou
professionnel du participant. Choisissez la destination, la
date de début de votre formation, l’intensité des cours, ainsi
que la formule d’hébergement qui vous conviennent.
La formule Cours et immersion professionnelle de Kaplan
est idéale pour allier cours d’anglais et expérience au
sein d’une entreprise anglophone. Ce programme de 8
semaines minimum est proposé aux États-Unis, au Canada,
en Australie et en Nouvelle-Zélande et vous permet de
mettre en pratique dans un environnement professionnel,
les connaissances acquises lors de vos cours.
Toutes nos écoles d’anglais sont accréditées par les
organismes ce qui permet d’assurer à tous les participants
un accompagnement personnalisé.
C’est pour cela que plus de 95% de nos participants
recommanderaient Kaplan à leurs proches.
Cours d’anglais général : Améliorez votre niveau d’anglais
à votre rythme avec des formules à la carte à partir de 2
semaines et début des cours tous les lundis, pour s’adapter
à vos disponibilités. Formules de cours standard, semiintensif ou intensif pour tous les niveaux, selon vos besoins
linguistiques.
Préparation aux examens : Augmentez significativement
votre score aux examens officiels du TOEFL, de l’IELTS et de
Cambridge. Ces programmes intensifs commencent tous
les lundis, et alternent cours d’anglais général, exercices de
méthodologie et examens blancs.
Semestre et année académique : Partez 5, 6 ou 8 mois en
immersion dans l’une de nos 45 écoles d’anglais dans le
monde. Atteignez un niveau d’anglais courant grâce à des
cours semi-intensifs ou intensifs.
Préparation universitaire : Assurez votre entrée dans une
université anglophone avec les programmes de préparation
aux examens du GRE et du GMAT. Durant les 12 semaines
de programme tous les aspects de l’examen seront étudiés
afin d’obtenir le meilleur résultat possible
En dehors des cours, dans chacune de nos destinations,
Kaplan International propose des solutions d’hébergement
qui sauront répondre aux attentes des étudiants. Votre
conseiller en séjour pourra vous orienter sur la solution
d’hébergement la plus adaptée, et nos équipes sur place
sont disponibles pour toutes questions. Dans chacune des
écoles vous retrouverez également un planning d’activités
et d’excursions hebdomadaire. L’occasion de vous faire des
amis venus du monde entier !
CRITERES D'ADMISSION AUX PROGRAMMES
KAPLAN INTERNATIONAL
• 16 ans minimum, 18 ans pour les programmes
professionnalisant
• Aucune condition de diplôme.
• Étudiants, jeunes diplômés, professionnels.
• Tous niveaux de langue, de débutant à avancé.
Pour certains programmes spécialisés, l’admission sera
validée suite à un test.
•
Dates de rentrée : toute l’année, pour une durée de
programme flexible.
Kaplan International English
Kaplan International – Paris
14 Boulevard Montmartre 75009 Paris
Tél : 01 48 00 06 00
Fax : 01 48 00 05 94
Email : [email protected]
Kaplan International – Lyon
5 place Charles Béraudier
69003 Lyon
Tél : 04 27 86 45 91
Email : [email protected]
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
19
OREINTATION
DOSSIER
DU MOIS
LA GESTION DE PORTEFEUILLE, UN
MÉTIER POUR MOI ?
Les métiers de la finance séduisent de plus en plus de par leur prestige et leur rémunération
conséquente.Profession synonyme de patrimoine et de chiffre, le gestionnaire de portefeuille
attire chaque année de plus en plus de jeunes diplômés. Et si le prochain c’était vous ?
LA GESTION DE PORTEFEUILLE,
QU’EST-CE QUE C’EST ?
La gestion de portefeuille ou l’asset management, est la
gestion des capitaux financiers d’une personne par un
mandataire agréé.
Le gestionnaire de
portefeuille
est
Le gestionnaire de portefeuille
chargé de gérer les
est chargé de gérer les actifs
actifs de son client.
de son client. Il doit placer au
Il doit placer au
mieux l’argent afin
mieux l’argent afin d’en tirer le
d’en tirer le meilleur
meilleur rendement.
rendement. Le
client n’a donc plus
à se préoccuper de
gérer son portefeuille puisque le gestionnaire le fait à sa
place… ou presque. En effet, la marge de manœuvre de
l’asset manager peut être plus ou moins large selon le type
de gestion choisie.
LE MÉTIER DE GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE OU
ASSET MANAGER
Être gestionnaire de portefeuille, c’est un peu comme être
un guide dans la jungle qu’est le monde de la finance.
C’est connaître les produits très divers du marché,
les risques, les perspectives, et les règlementations.
Cela impose également de connaitre quels sentiers emprunter
et comment y conduire son client.
Les missions du gestionnaire de portefeuille
La première mission de l’asset manager, est de placer
l’argent de son client en bourse afin de lui faire prendre de
la valeur. Le gestionnaire de portefeuille doit régulièrement
s’informer sur l'environnement qui l'entoure, sur les
nouvelles règlementations, les produits financiers, la santé
des différents marchés et entreprises… etc. Ses sources
d’informations privilégiées sont les analystes financiers,
la presse spécialisée ou encore les banques de données.
L’information est une de ses missions principales : en plus
de se tenir informé en permanence, il se doit d’informer
son client de toutes les opérations qu’il fait en son nom.
20
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
Le plus souvent, il exerce son métier dans les banques,
assurances ou dans l’immobilier. Le gestionnaire de
portefeuille travaille dans un cadre bien précis puisqu’il doit
obtenir l’agrément de l’Autorité des Marchés Financiers
(AMF) et respecter son mandat de gestion ; contrat par
lequel un client délègue à un professionnel l'initiative de
gérer son patrimoine en partie ou en totalité.
Les qualités du gestionnaire de portefeuille
Qui veut devenir un bon gestionnaire de portefeuille doit avoir
certaines qualités. Ce métier nécessite impérativement de
solides connaissances en économie, mathématiques, gestion
et droit. Au delà de ces compétences techniques, l’asset
manager doit avoir un bon relationnel pour instaurer une relation
de confiance entre lui et son client. Il doit être rigoureux, précis
et évidemment honnête. Il doit par ailleurs être réactif et savoir
s’adapter aux permanentes évolutions de son environnement.
La maîtrise de l'anglais est fortement recommandée.
La connaissance de l’outil informatique est également
indispensable.
Cette profession est accessible, à partir d'une formation
bac+5 spécialisée dans la finance. Pour ce qui est de la
rémunération annuelle, elle varie de 55k à 90k pour un
asset junior.
Maeva GARDET-PIZZO
POUR EN SAVOIR +
• ONISEP : Fiches métier, gérant de portefeuille
• comprendrechoisir.com, la gestion de portefeuille
PUBLI-RÉDACTIONNEL
Émanation du Collège des Sciences sociales et économiques créé par l’académicien Jacques Rueff en
1965, l’IPAG Business School n’a cessé, au fil de son
histoire, de développer ses programmes, d’étoffer
son corps enseignant et d’investir dans la recherche
pour devenir un établissement incontournable dans
le paysage des Grandes Écoles.
L’EXCELLENCE ACADÉMIQUE :
UNE EXIGENCE PERMANENTE
L’IPAG offre à ses étudiants un parcours académique de
Grande Ecole de management, en cohérence avec le système
LMD. Depuis plus de 30 ans, le diplôme de l’IPAG est visé par
le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. En
outre, l’école est habilitée depuis 2011 à délivrer le grade de Master.
L’Etat confirme la position occupée par l’IPAG dans le peloton
de tête des établissements de gestion et lui reconnait les points
forts suivants :
« la taille du corps professoral, la conception originale et
la cohérence de la maquette pédagogique, l’investissement
dans la politique de recherche, l’intégration de la recherche
dans l’enseignement, la mise à niveau de la politique d’accords
internationaux, la proximité avec les réalités économiques, la
gouvernance.»
LA RECHERCHE : UNE FORCE DE L’IPAG
Dans le paysage des écoles de management, l’IPAG se
distingue par un effort de recherche volontariste qui la classe
dans le top 3 des laboratoires de l’ensemble des grandes
écoles de management. L’IPAG Lab, créé en 2009, se consacre
au développement de connaissances théoriques et appliquées
en économie et en gestion.
INTERNATIONAL BUSINESS SCHOOL
A l’IPAG, avec 126 universités partenaires dans 36 pays,
l’international n’est pas une opportunité mais une étape
incontournable. Avec un campus international dans le
sud de la Chine et un autre en Californie, l’école inscrit
l’ouverture sur le monde dans son ADN. Par ailleurs,
l’IPAG offre à ses étudiants l’opportunité de décrocher
un double diplôme dans une université étrangère
de véritables passeports pour une carrière internationale.
:
L’ÉCOLE DE L’ENTREPRISE
Les étudiants de l’IPAG n’attendent pas de sortir de l’école
pour entrer dans la vie active. Parce que leur insertion
professionnelle est au cœur des préoccupations de
l’école, le cursus est orienté vers la vie en entreprise et les
professionnels interviennent directement dans la formation :
ce sont ainsi près de 700 entreprises qui sont chaque année
partenaires de l’école.
Se distinguant par leur forte adaptabilité et leur rapidité à
être opérationnels, les jeunes diplômés issus des écoles de
commerce sont recherchés par les grands groupes. 40 % des
étudiants trouvent ainsi un emploi avant même l’obtention de leur
diplôme, par le biais des stages et des contrats d’apprentissage.
Les diplômés de l’IPAG ont une rémunération moyenne de
34 000 €, qui grimpe à 36 000 € s’ils sont passés par l’alternance
et à 40 000 € si leur premier poste est à l’étranger.
Les contrats d’embauche proposés aux personnes issues des
écoles de commerce sont principalement des CDI (à 70 %), et
on estime qu’après trois ans d’activité, le revenu moyen avoisine
les 40 000 €.
L’ESPRIT IPAG BUSINESS SCHOOL
La formation à l’encadrement ne passe pas seulement par les
salles de cours ou par les stages.
Elle inclut aussi les activités extra-scolaires, systématiquement
encouragées
par
l’IPAG. Avec
une
conviction
:
l’épanouissement personnel, la capacité de prendre des
responsabilités et le développement de l’esprit d’équipe sont
autant de conditions à la future réussite professionnelle
des diplômés.
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
21
ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT
LE THON : UN DELICIEUX MENSONGE
Avec le thon, pas besoin d’en faire des tonnes. En conserve ou à la poissonnerie, en salade
ou en sandwiche le thon est aujourd’hui un acteur incontournable de notre paysage culinaire.
Ce succès auprès des consommateurs rend la demande difficile à satisfaire poussant ainsi les
industriels à ruser.
E
n 2015, la pêche mondiale de thon pèse près de
6 millions de tonnes et génère en France jusqu’à
700 millions d'euros de recettes. Cette exploitation
massive est à l’origine d’une véritable catastrophe
écosystémique à laquelle nous assistons impuissants.
Une espèce sur trois est menacée d’extinction et la moitié
parvient péniblement à se reproduire.
Le thon distribué à grande échelle sur les étals de
supermarchés est la première victime de cette surpêche et
sera le prochain candidat à la disparition si aucun contrôle
ni quota ne sont imposés.
THON DE SUBSTITUTION ET
APPELLATIONS TROMPEUSES
Il est également largement exploité dans certains produits
prêts à consommer, vendus en grande surface, tels que
les salades, sandwiches, ou pizzas. Encore faudrait-il que
le consommateur soit au courant de la supercherie.
LA BONITE BIENTÔT ELLE AUSSI MENACÉE ?
L’Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'agriculture (ONUAA) relève qu’aujourd’hui que la bonite
est la troisième espèce marine la plus péchée au monde
après les anchois et le colin d’Alaska.
Si aujourd’hui le thon véritable a été
remplacé par la bonite, au fil du temps,
nul doute que la bonite sera surement
remplacée par une autre espèce jusqu’à
épuisement, constituant ainsi une
spirale infernale.
Pour répondre à une forte demande
qu’ils ne peuvent satisfaire, les industriels
cherchent la parade et trouvent en
la bonite le parfait substitut qui,
contrairement à son cousin le thon, n'est
L'ENVIRONNEMENT MENACÉ
pas menacée.
DES 600 ESPÈCES DE POISSON
Cette espèce est peu coûteuse car
Selon des experts de l'ONUAA, une
PÊCHÉES DANS LE MONDE SONT
abondante du fait de sa reproduction
grande partie de la population marine
EN VOIE D’EXTINCTION TOTALE
rapide. Sa qualité étant souvent
pourra disparaitre d'ici à 2050 en
qualifiée de similaire, son utilisation est
l'absence de mesures restrictives.
croissante dans les préparations dites
Force est de constater que faute de
à base de thon.
mise en place de quotas et de véritables sanctions, les
Sauf que par le jeu d’une nomenclature mouvante, la
industriels de la pêche continuent la surexploitation des
bonite est souvent appelée « thon Listao » pour les
océans. La société civile se dresse aujourd’hui pour que
pays francophones et « tuna » pour les anglophones.
ces préoccupations soient davantage prises en compte
Cette appellation parle davantage aux consommateurs
par nos politiques. Un grand espoir est notamment placé
habitués au thon Albacore. Grâce à ce nom « sur
dans la très prochaine COP 21.
mesure » les industriels vendent de la bonite comme du
thon véritable avec la complicité des autorités sanitaires
Asf RIAHI
européennes. Pour prendre l’exemple français, ces
conserves sont généralement distribuées par des
POUR EN SAVOIR +
enseignes de hard discount sous le simple nom de
thon au naturel et c’est en épluchant l’étiquette que
« La fabrique de votre faux thon en conserve »,
10 mai 2013, www.lemanger.com
l’on trouve dans la liste des ingrédients qu’il s’agit en
réalité du « thon Listao » c’est-à-dire de la bonite.
29 %
22
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
ÉCONOMIE EUROPÉENNE
LA PAC BÉNÉFICIE-T-ELLE RÉELLEMENT
AUX AGRICULTEURS ?
Mise en place par le traité de Rome en 1957, la politique agricole commune (PAC) atteint rapidement
son objectif qui était d’augmenter la production alimentaire d’une Europe dévastée par la guerre.
Aujourd’hui, en raison d’un manque d’encadrement par l’Union, elle connait des dérives nuisibles à ses
objectifs principaux.
E
n 2015 la PAC représente 38% du budget de l’Union
Européenne, soit 9.1 milliards d’euros par an sur
la période 2014-2020. Son budget est financé par
des droits de douanes prélevés à l'entrée dans l’Union
Européenne, la TVA et une cotisation d'environ 0,73 % du
revenu national brut. Cette politique combine des subventions
directes à la production et un soutien à l’investissement (aide
à la formation, l’installation…). Un régime de prix minimum
garanti pour les agriculteurs, ainsi qu’un système de quotas
sont mis en place afin de favoriser la production européenne.
UNE VOLONTÉ DE PRÉSERVER L’HÉRITAGE RURAL
La PAC a pour objectif d’assurer un niveau de vie équitable
aux agriculteurs et d’accroître leur productivité en leur
versant des subventions. L’accroissement de production
passe entre autre par le progrès technique. Dès lors,
les subventions allouées permettent d’investir dans des
instruments plus avancés. Sa finalité est de préserver
l’héritage rural et d’assurer aux consommateurs des produits
issus d’une agriculture de qualité à des prix raisonnables.
Ainsi, l’Union Européenne espère atteindre par là un marché
stable en préservant le système agricole communautaire
de la concurrence extérieure. Pour cela, elle applique
des quotas à l’importation dont le but est d’éviter la
surproduction de certains produits. Cependant, l’allocation
de ces subventions versées de manière non équitable mène
à des inégalités.
UNE INÉGALITÉ DES SUBVENTIONS
L’outil principal de la PAC est celui des subventions
directes aux agriculteurs et l’opacité de leur attribution
suscite plusieurs critiques. En 2013, la France en était le
principal bénéficiaire en prenant 16,6% du budget de la
PAC. Le montant des versements pour chaque pays est
calculé sur la base des références historiques, c’est à dire
le calcul des productions effectuées les trois premières
années après 2000. Ceci explique le rang de la France qui
à l’époque avait moins d’exploitations. Sur la période 20152020 l'Union Européenne a acté un budget global en recul
de 3% ainsi qu'une baisse de 13% des crédits dédiés à la
Politique Agricole Commune. Ceci engendrera une baisse
de 3% des subventions allouées à la France. Les inégalités
en termes de répartition des subventions sont dues à
plusieurs facteurs et certains produits peuvent être plus
subventionnés que d’autres. A titre d’exemple, la production
de maïs est celle qui reçoit le plus de subventions malgré
une faible consommation. Cela s’explique par les pressions
exercées par les lobbyistes afin de maintenir un niveau de
soutien de la PAC leur permettant de subsister.
UNE OPACITÉ NUISIBLE À LA POURSUITE DE
L’OBJECTIF PRINCIPAL
L’accès aux informations concernant la répartition des
subventions n’est pas chose évidente : En France la liste
des grands bénéficiaires de la PAC était durant longtemps
un grand secret. Situation similaire au Royaume-Uni,
jusqu’en 2000 où a été instauré le Freedom of Information
Act qui permettait plus facilement l’accès aux divers
documents administratifs et par conséquent une plus
grande transparence. Jack Thurston, journaliste anglais,
en profite alors pour enquêter sur l’allocation de ces
subventions et publie en 2004 une liste des 20 premiers
bénéficiaires de la PAC au Royaume-Uni. Il découvre ainsi
que la Reine reçoit près de 546 000 livres (environ 760 000
euros), pour l’exploitation de ses propriétés de Sandringham
et Windsor. Le Prince de Galles quant à lui, reçoit près de
225 000 livres (environ 310 000 euros). Rassurons-nous,
les fortunes du Royaume-Unis ne sont pas les seules à
bénéficier de façon outrancières du système de la PAC.
À titre d’exemple, Cees Veerman, ministre de l’agriculture
des Pays-Bas a reçu 190 000 d’euros de subventions en
2005 pour des propriétés personnelles en Dordogne.
Étonnamment, il n’a fait aucune déclaration publique à ce
sujet. Ces inégalités ont aujourd’hui tendance à être de plus
en plus faibles, grâce à des réformes en cours censées
améliorer le fonctionnement de la PAC. Le but d’ici 2020
est d’arriver à une meilleure allocation des subventions, une
diversification de la production, une meilleure régulation
des marchés, et enfin une Politique Agricole Commune
favorisant les jeunes agriculteurs.
Georges ABOU EL DAHAB
POUR EN SAVOIR +
• Recensement des subventions par Etat : Farmsubsidy.org
• Site internet du ministère de l’agriculture : agriculture.gouv.fr
• Réforme de la PAC 2015-2020, rapport rendu par la chambre
des agriculteurs du Tarn, janvier 2014 www.mp.chambagri.fr
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
23
ÉCONOMIE ET ACTUALITÉ
L’IMPACT DE L’IMMIGRATION SYRIENNE
SUR L’ÉCONOMIE FRANÇAISE
Cela fait maintenant plusieurs mois que le sujet de l’immigration - principalement syrienne vers l’Europe, occupe une place prépondérante dans le débat public. L’accueil de centaines
de milliers de migrants s’est présenté comme une solution nécessaire au vu de l’insécurité que
subissent ces hommes, femmes et enfants au quotidien.
I
l aura fallu un nombre incalculable d’âmes sacrifiées
en Méditerranée, comme celle du petit Aylan (dont la
photo est désormais tristement célèbre), pour que les
responsables politiques des pays européens décident
enfin de se pencher sérieusement sur la question de
la répartition de cette vague de migrants à travers
le continent.
UNE TERRE D’ACCUEIL NON UNANIME
La problématique sous-jacente concerne directement
l’intérêt propre de chaque pays : sommes-nous capables
d’accueillir autant de migrants, en vue de notre potentiel
de croissance ? Certains diront que non, et essaieront
de démontrer que l’accueil de migrants en France, n’est
pas une bonne idée, en évoquant avec maladresse et
méconnaissance les arguments d’un chômage déjà trop
élevé et d’une dette publique sans cesse croissante.
D’autres jugeront que la question est trop importante et
que l’heure est suffisamment grave pour se permettre
de donner une réponse aussi prédéfinie qu’expéditive.
Soucieux de l’avenir de l’Humanité plus que du leur,
ils tenteront de comprendre les divers aspects qui
entourent cette question pour y répondre de la meilleure
façon possible. Et si ce phénomène migratoire était
une opportunité, à la fois pour les migrants et pour
nous-mêmes, plus qu’un fardeau, comme certains le
prétendent ?
LES EFFETS À COURT TERME DE L’IMMIGRATION
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde,
encore faut-il s’y efforcer1 » disait Michel Rocard en
24
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
1989, alors à la tête de Matignon. Déjà, autrefois le sujet
de l’immigration suscitait de nombreuses réactions au
sein de la classe politique. À cette époque le taux de
chômage avoisinait 7,8 % et la dette publique était à
hauteur de 34 % du PIB. Les responsables politiques,
du gouvernement et de l’opposition, s’en donnaient à
cœur joie pour justifier une politique d’immigration plus
ferme et exigeante.
Aujourd'hui, les détracteurs de l’immigration partent
du postulat que l’accueil des migrants entraînerait une
hausse du nombre de personnes en âge de travailler
et donc du taux de chômage. L’arrivée massive
de nouveaux travailleurs engendrerait donc une
inadéquation entre l’offre et la demande pouvant causer
une baisse de salaire. Par conséquent, les recettes
fiscales seraient moins élevées alors que les dépenses
publiques devront augmenter à travers la distribution
de prestations sociales à plus grande échelle. Cette
hypothèse, part du principe que l’arrivée de réfugiés fera
augmenter le taux de chômage en raison d’un nombre
de postes vacants inférieur aux demandeurs d’emploi
mais également en raison d’une potentielle inadéquation
des compétences des migrants avec ces postes.
L’IMMIGRATION SOURCE POTENTIELLE DE
CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Néanmoins, il est possible d’envisager une toute autre
trajectoire ; celle de la prospérité économique apportée
par les migrants. A long terme, les réfugiés formés selon
les besoins nationaux deviendront non seulement par
leur main d'oeuvre et leur consommation, les acteurs
d'une croissance économique. Ceci pourrait alors
engendrer un cercle vertueux de production et
de croissance. Patrick Artus et Evariste Lefeuvre le
démontrent parfaitement dans leur rapport Natixis sur
la sur la migration en Europe2 , et affirment que celle-ci
aura un effet positif sur la croissance à long terme.
Ils s’appuient sur l’argument empirique du cas de
l’Espagne entre 2000 et 2008, pour qui les flux migratoires
massifs ont été favorables à l’activité économique et à
l’emploi. Dès le début des années 2000, à un moment
où l'Espagne connaissait un taux de chômage élevé
atteignant presque 17%, le pays a été la destination
CHIFFRES CLÉS SUR
L'IMMIGRATION
289 274
Étudiants de nationalité étrangère dans
l’enseignement supérieur français.
64 310
Demandes d’asile enregistrées en france
en 2014.
1750
Personnes ont perdu la vie depuis le
début de l'année en tentant de traverser
la Méditerranée, selon l'Organisation
internationale pour les migrations (OIM). Soit
30 fois plus que durant la même période de
l'an dernier.
77 335
Personnes ont acquis la nationalité française
en 2014.
63 %
de flux massifs d’immigrés. Cette immigration a donné
lieu à une hausse de
la
consommation,
de l’emploi, et à un
L’immigration peut être
boom dans le secteur
perçue comme une chance
de la construction.
D'après Patrick Artus
plutôt qu’un fardeau pour
et Evariste Lefeuvre,
notre économie
cette croissance sans
précédent a été due
au rajeunissement de
la population, et à une amélioration des compétences,
fruit du flux migratoire précédemment, observé. Tous
ces arguments laissent donc penser que l’immigration
peut être perçue comme une chance plutôt qu’un
fardeau pour notre économie, à la condition d’imaginer
la situation sur le long terme.
LE RÔLE PRIMORDIAL DES INSTITUTIONS
EUROPÉENNES DANS LA CRISE DES MIGRANTS
Pour tirer profit de cette crise des migrants au niveau
européen, il est nécessaire de mettre en place des
institutions et des gouvernements forts. A ce sujet,
les institutions européennes s’avèrent inefficaces et
lentes dans leurs prises de décision, si tenté qu’il y en
ait, pour pouvoir remédier à une crise de telle ampleur.
Les gouvernements des pays membres pas assez
coordonnés, ont du mal à s’entendre, pour débattre
de la question. Les marges de manœuvre de politique
budgétaire de la plupart de ces Etats étant réduites,
beaucoup s’en remettent à la politique monétaire
menée par la Banque Centrale Européenne. Celle-ci,
par des moyens plus ou moins conventionnels, injecte
des liquidités au sein des banques de la zone euro,
accroissant ainsi le risque de gonflement de
bulles spéculatives.
Malgré les difficultés au niveau des instances
européennes et des gouvernements des Etats membres,
il se trouve que les intentions des gouvernements, et de
quelques acteurs publics et privés, n’en sont pas pour
autant mauvaises. Il faut cesser d’être frileux et avoir
confiance en l’avenir. L’accueil des migrants sur notre
sol peut s’avérer efficace pour servir l’intérêt de tous.
Aymeric ORTMANS
Des immigrés entrés en france en 2012 sont
au moins titulaires d’un diplôme de
niveau baccalauréat.
1.Prononcée le 6 juin 1989 à l’Assemblée nationale, cette célèbre formule a été interprétée de diverses manières, aussi bien par les représentants
politiques de droite que de gauche. Juliette Deborde — «Misère du monde, ce qu'a vraiment dit Michel Rocard » 22 avril 2015 // 2.Patrick Artus,
Evariste Lefeuvre : « Crise des migrants : une chance pour l’Europe », 8 septembre 2015 , Special Report Recherche économique n°79, Natixis
www.liberation.fr
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
25
SÉLECTION
LA START-UP DU MOIS
« Chaque mois, les reporters du petit journal de l'économie partent à la
rencontre des start-up innovantes. Ce mois-ci, nous vous présentons,
Yves Perret, fondateur du site Myinternshipabroad. »
A l’heure où la mondialisation bat son plein, diversifier
son expérience à l’international permet d’acquérir des
compétences plus que valorisantes aux yeux des futurs
employeurs. MyInternshipAbroad, agence spécialisée dans
la recherche de stage à l'étranger l’a compris et aide les
étudiants, les établissements d'enseignement supérieur et les
entreprises internationales à se connecter pour faciliter leur
internationalisation.
QUEL EST VOTRE PLUS
PAR RAPPORT À VOS CONCURRENTS ?
QUE PROPOSEZ-VOUS ET COMMENT
FONCTIONNEZ-VOUS ?
Nous proposons des offres de stage à travers plus de
32 destinations dans le monde. Nous comptons plus
de 900 partenariats avec des entreprises internationales
et plus de 20 000 étudiants inscrits à nos prestations
chaque année. Nous délivrons également un service pour
obtenir le Visa J-1, document indispensable pour partir
en stage aux USA. Nous avons voulu aider au maximum
les étudiants dans leurs recherches de stage et avons
publié un ouvrage « Mon stage à l’étranger – les clés de la
réussite » qui référence les coordonnées de plus de 1300
entreprises qui recrutent des stagiaires à l’international, et
qui prodigue des conseils et astuces d’experts pour une
candidature réussie.
COMMENT VOUS EST VENUE L’IDÉE ?
Lors de mon Master finance internationale à l’IAE d’Aixen-Provence, je suis parti 6 mois en stage de fin d'études
aux États-Unis. Au sein de ma promotion, nous n’étions
que deux à avoir tenté l’aventure.
Ce constat est en partie dû à un manque de réseau,
ou d'intermédiaire pour réaliser ce projet. A mon retour
en France en 2009, j’ai eu l'idée de mettre en place un
service dédié aux étudiants pour faciliter leurs démarches
de recherche de stage à l’étranger et pour leur proposer
un réseau d'entreprises à l'international.
26
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
Tout le processus de recherche de stage est
gratuit y compris l’inscription sur le site internet.
L’étudiant est redevable des frais d’agence uniquement
s’il accepte le stage et que l’entreprise accepte l’étudiant.
C’est l’étudiant qui a toujours le dernier mot. Nous
disposons également de nombreux partenariats avec des
entreprises internationales renommées (Amazon, Bosch,
Prada, Louboutin, Club Med etc…). Nous pouvons ainsi
proposer à nos étudiants plusieurs centaines d’offres de
stage à l’étranger chaque année dans divers domaines.
De plus, concernant l’obtention du Visa J-1 obligatoire
pour un stage aux USA, grâce à nos partenariats avec
plusieurs sponsors américains, nous jouissons de 100%
d'acceptation à l'ambassade des USA à Paris pour nos
étudiants désireux d'obtenir le précieux sésame.
COMMENT VOUS
FAITES-VOUS CONNAÎTRE ?
Par
l’intermédiaire
de
nos
sites
internet :
www.myinternshipabroad.com et www.visa-j1.fr et
de notre réseau de blogs spécialisés sur les stages au
Canada, aux USA et en Amérique Latine notamment.
Nous avons également une forte présence et une bonne
visibilité sur les réseaux sociaux.
AUJOURD’HUI QUI SONT
VOS PRINCIPAUX CLIENTS ?
Les étudiants en recherche de stage à l’étranger.
MARKETING
BUT FIRST, LET ME TAKE A SELFIE
Phénomène global sans précédent, le selfie, ou autoportrait, consiste à prendre une photo
de soi, généralement en levant et inclinant son smartphone à 45° pour être à son avantage.
90 millions de selfies sont postés chaque jour sur les réseaux sociaux, et ça n'a pas échappé
aux spécialistes de marketing digital. Retour sur le business de l'autoportrait.
L
a mode de l'autoportrait a explosé en popularité en
2010 lorsque l'iPhone 4 a fait son apparition avec sa
caméra frontale. Pourtant les selfies ne datent pas
d’hier. Le premier est attribué à Robert Cornelius, qui, en
1839, pris une photo de lui-même devant le magasin familial
à Philadelphie, bien qu'on ne sache pas s'il fut aidé par un
photographe. Nombreux sont les business à avoir su tirer
profit de cette mode de l'autoportrait. Cette technique est
judicieuse pour réussir à faire endosser les marques par
des tierces personnes de façon tout à fait naturelle. Il s'agit
là de publicité gratuite. D'ailleurs de nombreuses agences
de marketing prônent l'utilisation des selfies dans leurs
stratégies de communication.
Dans la famille des séries télévisées, la série à succès
américaine, The Walking Dead a élaboré une application
pour que ses partisans puissent "zombifier" leurs selfies et
ensuite les partager sur les réseaux sociaux en utilisant le
hashtag "deadyourself". La chaîne de télévision britannique
Channel 4 a aussi utilisé le selfie pour son programme Live
from Space. En effet, la chaîne a proposé aux téléspectateurs
d'envoyer une courte vidéo montrant leur visage et posant
une question aux astronautes. Les questions sélectionnées
ont alors été diffusées durant l'émission et des astronautes
y ont répondu.
UNE MODE POUR TOUS?
LES RÉSEAUX SOCIAUX : ACTEURS N°1 DU SELFIE
On ne pourrait parler selfie sans invoquer le site de partage
de photos Instagram. Lancé en 2010, il est coté en bourse,
puis revendu à Facebook pour 930 millions d’euros.
Et pour cause, l’application a trouvé son public : 70 millions
de photos y sont postées quotidiennement. C’est d’ailleurs
très certainement sur ce réseau social que les plus effrontés
déposent leurs clichés. Une image, un filtre complimenteur,
et plus qu’à attendre les mentions “j’aime”. Le compte
Instagram Socality Barbie, qui détient plus d’un million
d’abonnés, se moque par ailleurs de cette mode du selfie en
soulignant notre manque d’humilité et notre égocentrisme.
SnapChat profite également de la tendance, en offrant la
possibilité de raconter des histoires à l’aide d’images.
Autre mastodonte du web, il compte 100 millions
d’utilisateurs et est estimé à une valeur de 15 milliard de
dollars. Alors effectivement, les selfies ça rapporte.
Les nombreuses applications développées pour diffuser
plus rapidement les selfies sur les réseaux sociaux ne sont
pas les seules à s'être construites autour du phénomène
selfie. Aujourd’hui plus besoin de présenter la fameuse
perche à selfie qui apporte une meilleure stabilité et offre un
angle optimal pour prendre la photo. Des dizaines de milliers
de perches se sont vendues les mois derniers malgré
l’interdiction de plus en plus fréquente de leur utilisation
dans les musées et parc d’attraction. Alors qu'hier on
moquait cette perche l'attribuant aux seuls touristes, elle est
aujourd'hui un accessoire d'usage quotidien pour certains.
Jusqu’où ira la folie des photos ?
Anissa KATTI
SELFIES ET PROFITS
Pour les marques, la principale façon de prendre part à
l’univers du selfie sera de créer des applications, liens ou
hashtags afin d’inciter les utilisateurs à partager leurs clichés
(avec leur nouvel achat). Certaines photos pouvant être
virales, cela fait souvent une bonne promotion pour les
marques associées. A titre d’exemple, le service de prêt
à porter de luxe Net-A-Porter a lancé une application qui
propose à ses utilisateurs se prendre en selfie. Celui-ci est
alors mis en scène tel la une d’un magazine avec le logo
PORTER et une phrase d'accroche décrivant la photo.
POUR EN SAVOIR +
• Elizabeth Day, How selfies became a global phenomenon, site
du Guardian, 14 juillet 2013
• F anny Regnault et Rémi Pin, Le phénomène selfie : un business
en plein essor, site de BFM TV, 12 mai 2014
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
27
ENTREPRISE ET DROIT
LES FUSACS, TOUR D’HORIZON
Les fusions - acquisitions font fréquemment la une des médias. Fruits de subtiles stratégies économiques et
d’âpres luttes de pouvoirs, elles impliquent des acteurs pluriels tant publics que privés mais également
des montants parfois astronomiques. Aussi réfléchies soient-elles, elles ne constituent pas pour autant des
gages de réussite pour les entreprises qui choisissent de s’y soustraire.
UNE FUSAC, QU’EST-CE QUE C’EST ?
Les fusions-acquisitions, parfois désignées par leur
patronyme anglais de « Merger and Acquisitions » (M&A),
mais surtout connues sous l’acronyme de fusac, résultent de
deux opérations cumulatives : une fusion et une acquisition.
La fusion est une décision mutuellement consentie par
des organisations afin de partager leurs patrimoines
et généralement d’aboutir à la consolidation d'une
nouvelle entreprise.
L’acquisition correspond au rachat d’une organisation par
une autre organisation. Il est parfois difficile de distinguer les
fusions-acquisitions de simples opérations d’acquisitions,
dans la mesure où l’entreprise rachetée peut conserver
une relative indépendance vis-à-vis de son acquéreur.
Par ailleurs, si la plupart des fusacs découlent d’une
démarche amiable, c’est-à-dire que les parties s’accordent
sur les termes du rachat, et que la direction de la cible (à
savoir l’entreprise rachetée) recommande à ses actionnaires
d’accepter l’offre, il arrive qu’elles soient opérées dans
un climat d’hostilité patent. L’acquéreur propose alors
un prix aux actionnaires de la cible en dépit de l’avis de
ses dirigeants et c’est, en conséquence, le choix des
actionnaires qui prévaut.
Si la comparaison des divers fusacs permet de constater
des divergences importantes en leur sein, elles peuvent
néanmoins être grossièrement classées en trois types : • celles qui visent à une intégration verticale, autrement
dit à la concentration sous une seule autorité des divers
stades de production et de distribution nécessaires à la
mise sur le marché d’un bien ou d’un service (il s’agit par
exemple d’inclure dans sa propre activité celle de l'un de
ses fournisseurs).
28
LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE - Novembre 2015
• celles qui ont pour but une intégration horizontale,
à savoir l’extension de son réseau par l’acquisition et le
développement de produits ou d’activités économiques
analogues (racheter des concurrents).
• celles qui conduisent à des conglomérats advenant
d’une simple logique financière, c’est-à-dire que
l’agglomération d’activités n’est pas nécessairement
homogène ou cohérente, le but étant essentiellement de
réduire au maximum les coûts.
Les motivations sous-jacentes aux fusacs, procèdent donc
globalement de finalités similaires qu’il convient d’entrevoir
brièvement. En premier lieu, il peut s’agir de motivations
stratégiques. Une entreprise peut ainsi souhaiter consolider
sa position sur un marché, s’internationaliser, ou bien
accroître son poids économique en achetant des
outils de production ou des technologies innovantes à
d’autres entreprises. D’autre part, elles peuvent ressortir
d’orientations financières et fiscales puisque regrouper les
organisations permet notamment de réaliser des économies
d’échelle ou de bénéficier de taxations avantageuses.
Enfin, elles peuvent résulter également de motifs
managériaux. Une entreprise désireuse de modifier sa
structure, l’organisation de sa production, ou de relancer sa
croissance pourra opter pour une fusac. Plus généralement
encore, il faut noter que les fusacs sont souvent le fruit d’un
effet de mode. En effet, elles surviennent par « vagues ».
En période de croissance nationale, les dirigeants encouragés
par le dynamisme économique du moment, et craignant d’être
pointés du doigt par leurs actionnaires ou par les médias
critiquant leur conformisme, ont tendance à réaliser des
opérations de fusion-acquisition à outrance, sans s’assurer de
leur efficience sur le long terme. A contrario, lors de crises, le
conservatisme est de rigueur et la prise de risque mal vue.
LE PROCESSUS DE FUSION-ACQUISITION
Les fusacs constituent des opérations lourdes et
complexes, auxquelles prennent part des acteurs de tous
ordres : entreprises, avocats, cabinets d’audits, banques
d’investissement, lobbyistes…
Elles peuvent toutefois schématiquement être dépeintes en
deux étapes.
La première consiste à choisir et évaluer la cible, c’est-à-dire
l’entreprise à racheter.
Il faut s’assurer de la compatibilité entre l’entreprise
originelle et l’entreprise cible ; les activités, les pratiques
organisationnelles, la clientèle visée par chacune (pour ne
mentionner que quelques exemples loin d’être exhaustifs) ne
doivent pas montrer de divergences criantes, au risque de
voir la fusac échouer. Il s’agira pour les cabinets d’expertise
et d’audit en particulier, d’user de techniques d’analyses
managériales et financières afin d’évaluer la viabilité de la
fusac sur le long terme.
La seconde consiste à incorporer l’entreprise cible
après l’avoir rachetée, pour parfaire la fusion. En effet,
les patrimoines, la main d’œuvre, les outils et moyens de
production deviennent communs.
Pour autant, il n’est pas nécessaire de procéder à une
intégration forte. Parfois, à l’inverse, la spécificité (d’un point
de vue géographique, organisationnel…) de l’entreprise cible
est telle, qu’il est préconisé de lui abandonner une certaine
marge d’autonomie, du moins dans un premier temps.
cette intégration parfaitement pensée finit par insuffler un
dynamisme inespéré à Land Rover. Elle favorisa l’émergence
puis la commercialisation de nouveaux modèles de voitures
comme la Range Rover Sport, la Jaguar F-Type ou encore
la Jaguar FX. On remarque cependant une petite ombre
au tableau mis, alors qu’au moment de l’opération tous
craignaient des délocalisations, les dirigeants se dressèrent
contre cette idée. Néanmoins, 7 années plus tard la presse
dévoile que le constructeur anglais a signé une lettre
d'intention pour produire non pas en Inde mais en Slovaquie
à partir de 2018.
Malgré cela en 2013, Land Rover a vu ses ventes atteindre
un pic historique et réalisa alors le meilleur chiffre d’affaires
de son histoire : plus de 76 000 Jaguars sont écoulées (soit
42% de plus qu’en 2012) et 348 000 Land Rover vendues
(soit 15% de plus qu’en 2012). Un exemple de fusac
réussie, d’autant plus que la belle histoire ne semble pas
prête de s’arrêter…
David AMANOU
TOP 5
DES + GROSSES FUSAC
•2
03 milliards de dollars
Mannesmann - Vodafone
AirTouch
novembre 1999 (Télécoms)
•1
82 milliards de dollars
Time Warner
UN EXEMPLE DE FUSAC RÉUSSIE :
TATA MOTORS ET LAND ROVER
Comme évoqué ci-avant, les fusacs peuvent voir transiter
des sommes exorbitantes et concentrer l’attention
des médias. La fusion-acquisition entre Tata Motors,
constructeur automobile indien spécialisé dans les voitures
à bas prix, et Jaguar Land Rover, marques de renom
appartenant jusqu’alors au groupe Ford, en est la parfaite
illustration. Si le coût de 2,3 milliards versé par Tata Motors
pour racheter la filiale anglaise, peut paraître dérisoire, eu
égard à d’autres fusacs comme celles de Vodafone avec
Mannesmann en 1999 (203 milliards de dollars) ou d’AOL
avec Time Warner en 2000 (182 milliards de dollars), c’est
surtout dans sa médiatisation à excès et son atypisme
qu’elle en devient intéressante. Lorsqu’en 2008 Tata
Motors lance la fusion-acquisition de Jaguar Land Rover, le
scepticisme et la réprobation étaient de mise outre-manche,
du fait des dissensions aux deux entreprises.
Les journaux anglais notamment, envisageaient
délocalisation et licenciements à la pelle, débouchant in fine
sur un échec rapide de l’opération, d’autant plus qu’elle fut
réalisée en pleine crise économique mondiale.
Il n’en a rien été. L’intégration s’est faite subtilement, et a
profité aux deux parties. Le PDG de Tata Motors a laissé
une certaine latitude de production à Land Rover (le
comité de direction de cette dernière ne comportant, par
exemple, aucun membre de Tata Motors). De surcroît, il a
consenti à des investissements raisonnés et a fait bénéficier
l’entreprise anglaise de son savoir-faire en termes de
contrôle des coûts. Si les balbutiements furent difficiles,
America Online
janvier 2000 (Médias)
•1
30 milliards de dollars
Verizon Wireless
Verizon Communications
février 2013 (Télécoms)
•1
19 milliards de dollars
SABMiller
Anheuser-Busch InBev
octobre 2015 (Brasseries)
• 98 milliards de dollars
ABN-AMRO Holding
RFS Holdings
avril 2007 (Banque )
POUR EN SAVOIR +
• Camille Pinet, « Jaguar et Land Rover cédés à Tata - L'Inde
achète les bijoux de la couronne », 27 mars 2008,
www.challenges.fr
•A
lain-Gabriel Verdevoye « Jaguar Land Rover va délocaliser en
Slovaquie... Shocking? », 11 aout 2015,
www.challenges.fr
Novembre 2015 - LE PETIT JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
29
QUI SOMMES-NOUS ?
PRÉSENTATION DE L'ÉQUIPE RÉDACTIONNELLE
Le Petit Journal de l’économie, réalisé par les étudiants, pour les étudiants, décrypte et analyse l’actualité
économique pour la rendre la plus accessible possible. Distribué gratuitement dans les campus universitaires et
écoles de commerce, notre but est d’offrir au maximum d’étudiants la possibilité d’écrire des articles. Nous vous
invitons à participer avec nous à cette aventure en réveillant l’âme journalistique qui sommeille en vous.
Rejoignez-nous sur Facebook, Twitter et n’hésitez pas nous écrire à [email protected] afin de nous
proposer vos idées et vos articles. Après tout, qui mieux que les étudiants pour comprendre les étudiants ?
A vos claviers, on attend vos propositions !
ILS VOUS RACONTENT LEUR EXPÉRIENCE AVEC LE PETIT JOURNAL DE L’ÉCONOMIE
Aymeric Ortmans,
Georges Abou Al Dahab,
L3 sciences économiques,
Université de Montpellier
Écrire un article a été pour moi une expérience très enrichissante qui m’a
permis d'apprendre une méthodologie rigoureuse et de savoir exprimer
mes idées clairement. Ça me donne vraiment envie de recommencer.
Maëva Gardet-Pizzo,
Diplômée d'un M2 Sciences économiques et politiques
publiques.
Université Aix-Marseille
Férue d'écriture et d'économie, j'envisage de devenir journaliste,
spécialement sur des questions économiques. Ecrire dans Le Petit Journal
de l'Économie est une expérience très enrichissante pour moi, que je
renouvellerai bien volontiers. Contribuer à une meilleure compréhension de
l'économie est pour moi une mission très intéressante, et permet de toujours
apprendre. Ecrire des articles sur l'économie nécessite une pédagogie et
une clarté qui conduisent à constamment se remettre en question, et quoi
de plus stimulant ?
M1 économie
internationale,
Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne
Le Petit Journal de l'Economie présente
un excellent moyen de mieux
connaitre et de réfléchir sur le monde
qui nous entoure.
Plus
précisément
sur
les
enjeux
économiques et sociaux qui caractérisent
notre époque à travers le reflet de
l'expression d'étudiants. Le fait d'écrire pour
LPJE m'a forcé à améliorer la forme et la
qualité de ma rédaction, en approfondissant
le sujet choisi.
Mais ce qui a été le plus bénéfique au
sein de la rédaction a sans aucun doute
été de lire le travail de toute l'équipe
du Petit Journal, qui m'a permis
d'apprendre tant de choses dont
j'ignorais l'existence.
Manon Roux,
L3 sciences économiques,
Université de Montpellier.
J’ai commencé mon parcours universitaire par une année de prépa HEC qui m’a donné goût à l’actualité. Concernant
l’écriture de mon premier article, il m’a demandé beaucoup plus de travail que je ne l’imaginais. Il faut sans cesse
l’améliorer et le corriger, mais c’est aussi ce qui est enrichissant. On ressent une grande fierté quand on sait que
notre article sera publié dans un journal avec son nom comme signature. Ça a donc été une très belle expérience,
qu’il me tarde de renouveler !
Directrice artistique
Claire SEICHEPINE
Publication – Edition – Rédaction
15 avenue de la Grande Armée – 75116 Paris
Maquettiste-graphiste
Claudie MARIN
Directeur de la publication
Adrien CHALTIEL
Dépôt légal
Janvier 2013
Rédactrice en chef
Laura LIZÉ
Images
Shutterstock.com
Rédactrice en chef adjointe
Cheherazade CHIKHI
FAIT PAR LES ETUDIANTS
POUR LES ÉTUDIANTS
Avec la participation de l’ensemble des membres
du Petit Journal de l’Économie et de ses rédacteurs.
Remerciements particuliers :
l’équipe du MBA de Paris II pour leur aide et leur soutien, le site
www.carrieres-juridiques.com, Martin, Capucine, Laurent, Yasmine,
Adrien et Elise, notre régie publicitaire favorite Alpaga Media, Britney
Spears qui a toujours été là pour nous, Léane, et enfin toutes les
associations partenaires nous aidant à faire atterrir Le Petit Journal de
l’Économie entre vos mains.
TEST D’APTITUDE AUX ÉTUDES DE MANAGEMENT
DÉDIÉ AUX BAC+3 / BAC+4
Vous souhaitez intégrer une Business School ?
Passez le TAGE MAGE et préparez-vous avec PrepMyFuture !
Le TAGE MAGE est un test sous forme de QCM mesurant les aptitudes logiques, calculatoires et verbales
des étudiants souhaitant entreprendre ou poursuivre des études de management dans des grandes écoles.
Reconnu en France et à l’international, le TAGE MAGE est demandé par de nombreuses écoles (HEC, IAE
Aix, EM lyon, ESSEC, Audencia, SKEMA...) et concours (Passerelle, Tremplin, SAI...). Depuis l’année 2014, il est
possible de passer le test deux fois lors d’une année civile (1er semestre et 2nd semestre).
Sachant que c’est le meilleur score qui est communiqué à l’école, c’est un choix gagnant !
Pour vous entraîner, découvrez
la préparation en ligne officielle !
Et suivez vos progrès sur
www.prepmyfuture.com/tagemage
L’inscription au TAGE MAGE
et tous les outils pour se préparer sont sur
www.tagemage.fr
Niveau bac ou bac+1 ?
Passez le TAGE Post Bac
www.tagepostbac.fr
Niveau bac+2 ?
Passez le TAGE 2
www.tage2.fr
Les tests TAGE® sont des marques déposées
L'AGENCE 03 28 32 12 12
sur doc type A4
4
COMPÉTENCES
ÉVALUÉES
CHOISIS PAR
14 000
~1
ENTREPRISES
ET ORGANISMES
Études supérieures,
échanges à
MOBILITÉ,
EXPATRIATION…
l’étranger,
carrières
Les
tests TOEIC®
sont la internationales...
référence mondiale
Les
tests
TOEIC®
sont la son
référence
pour certifier et valoriser
niveaumondiale
d’anglais
pour
évaluer
les
niveaux
d’anglais
dans le
sur le marché international.
milieu académique et professionnel.
Pour plus d’informations
Se préparer
et s’inscrireau
autest
tests:TOEIC® :
et s’inscrire
www.etsglobal.org
www.etsglobal.org
Rejoignez-nous
sur: :
Rejoignez-nous sur
ETS
Global
@ETSGlobal
TOEIC
Tests
@ETSGlobal
f
l
l
Know English. Know Success.
Know English. Know Success.
© 2014
by Educational
Testing
Service.
rights
ETS,
the ETS
and TOEIC
are registered
of Educational
Service
Copyright © 2014 byCopyright
Educational Testing
Service.
All rights reserved.
ETS, the
ETS logoAll
and
TOEIC reserved.
are registered
trademarks
of logo
Educational
Testing Service
(ETS) in thetrademarks
United States and
other countries,Testing
used under
licence.(ETS) in the United
L ' A G EStates
N C E and
0 3 other
2 8 3 2countries,
1 2 1 2 used under licence.
Ouvrez
Ouvrezvotre
votrecarrière
carrière
à àl’international
l’international ®
avec
avecles
lestests
tests TOEIC
TOEIC®
sur les petit
Téléchargement