Les PAC dues à des S. aureus
Sécréteurs de la toxine de Panton-Valentine (PVL), les S. aureus sont à l'origine de
pneumonies nécrosantes gravissimes. La résistance fréquente à la méthicilline (SARM)
justifie, en complément des C3G, la prescription d'un glycopeptide (vancomycine) associée à
de la clindamycine ou de la rifampicine. Le linézolide (IV) a là aussi une indication.
Cas particuliers
Pneumonie du sujet âgé
La clinique est souvent fruste, avec une polypnée et une confusion fréquentes.
L'infection peut entraîner la décompensation, parfois au 1er plan, d'une pathologie associée :
diabète, insuffisance cardiaque ou respiratoire, etc.
L'antibiothérapie proposée est : amoxicilline/acide clavulanique per os (avec 3 g
d'amoxicilline) ou céphalosporine de 3e génération par voie injectable (ceftriaxone) ou,
lorsque ces antibiotiques sont jugés inappropriés, fluoroquinolone antipneumococcique
(lévofloxacine).
Les traitements adjuvants occupent une place prépondérante dans la prise en charge :
hydratation, équilibre électrolytique, kinésithérapie respiratoire, oxygénothérapie, prévention
des complications thromboemboliques.
L'évolution est plus lente que chez les sujets jeunes. La normalisation des images
radiologiques peut demander plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Légionellose
Les recommandations concernant le choix de l'antibiothérapie dans le traitement de la
légionellose de l'adulte ont fait l'objet d'une mise au point de l'ANSM en juillet 2012. Le
choix de l'antibiotique dépend de la gravité de la légionellose et du terrain sous-jacent.
Dans les cas de formes non graves (patient ambulatoire ou hospitalisé en médecine ou aux
urgences), le traitement fait appel à une monothérapie par macrolide (azithromycine
préférentiellement, choix qui doit être souligné car l'azithromycine n'a pas pour l'instant, en
France, d'AMM dans cette indication, alors que c'est le cas dans la plupart des autres pays).
Dans les cas de formes graves (patient hospitalisé en unité de soins intensifs ou en
réanimation, et/ou patient immunodéprimé), le traitement sera :
soit une monothérapie par fluoroquinolone (par ordre de préférence : lévofloxacine,
ofloxacine, ciprofloxacine) ;
soit une association de 2 antibiotiques au sein des 3 familles suivantes : macrolides par
voie IV (spiramycine plutôt qu'érythromycine), fluoroquinolones (par ordre de préférence :
lévofloxacine, ofloxacine, ciprofloxacine), rifampicine (les associations avec la rifampicine
n'étant pas à privilégier).
La durée du traitement est de 8 à 14 jours pour les formes non graves (5 jours en cas de
traitement par l'azithromycine) et doit être prolongée à 21 jours dans les formes graves et/ou
chez le patient immunodéprimé (10 jours en cas de traitement par l'azithromycine).
Vaccination
La vaccination antipneumococcique est recommandée pour la prévention des infections
invasives à pneumocoques (dont certaines pneumonies) chez les sujets à risque :
sujet immunocompétent fragilisé ou susceptible d'être fréquemment hospitalisé (diabète,
bronchite chronique, insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, alcoolotabagie, etc.), et
les sujets de plus de 65 ans en institution où cette indication reste discutée ;
sujet immunodéprimé (splénectomisé, drépanocytaire, syndrome néphrotique) ;
sujet porteur d'une brèche ostéoméningée.
La revaccination systématique des sujets ayant reçu une primovaccination n'est pas
recommandée.
Suivi et adaptation du traitement
Adaptation du traitement ambulatoire en cas d'échec