Les deux situations les plus fréquentes chez l'enfant sont l'hypothyroïdie congénitale (voir ci-
dessus) et la thyroïdite auto-immune.
La thyroidite auto-immune peut revêtir différents tableaux cliniques :
Thyroïdite sans goitre, souvent fruste (TSH modérément élevée, T4 libre normale, anticorps
anti-TPO positifs) : dans la majorité des cas, la TSH se normalise ou est stable. Seul un petit
nombre (moins de 5 %) évolue vers l'hypothyroïdie. Le traitement n'est nécessaire que si la T4
libre est inférieure à la normale.
Thyroïdite avec goitre : les anticorps sont élevés, il s'agit d'une thyroïdite de Hashimoto qu'il
faut traiter s'il existe une hypothyroïdie.
Thyroïdite de Hashimoto
Elle est définie par l'association d'un goitre et d'auto-anticorps antithyroïdiens à un taux très
positif. L'hypothyroïdie complète souvent le tableau.
Le goitre est diffus et indolore, parfois asymétrique, voire nodulaire. Il est d'aspect
hypoéchogène à l'échographie. Certaines zones d'infiltrations lymphocytaires peuvent donner
un aspect pseudo-nodulaire (souvent décrit à l'échographie). La thyroïde peut avoir involué et
être atrophique. Certaines formes sont asymptomatiques, mais l'hypothyroïdie est fréquente et
le plus souvent définitive. La thyroïdite d'Hashimoto peut être le lit d'un lymphome
thyroïdien.
Cancer de la thyroïde
Après thyroïdectomie totale, le traitement doit être freinateur, conduisant à adopter des
posologies élevées (150 à 200 μg par jour) pour obtenir une TSH à la limite inférieure de la
normale.
Hypothyroïdie d'origine centrale
Conséquence d'un déficit hypophysaire en TSH dans le cadre d'une pathologie hypophysaire
souvent méconnue, son diagnostic repose sur la baisse de la T4 libre avec une TSH basse ou
normale. L'ajustement des doses de lévothyroxine s'effectuera sur les taux de T4 libre.
Conseils aux patients
Le mécanisme des troubles doit être expliqué, en précisant que le traitement est « simple »
puisqu'il est substitutif, et qu'il convient de déterminer la posologie nécessaire.
Il est bon d'exposer les signes d'hypothyroïdie persistant en cas de sous-dosage thérapeutique,
et les signes d'hyperthyroïdie possibles apparaissant en cas de surdosage.
L'importance d'une bonne observance thérapeutique doit être soulignée, même lorsque l'on
« se sent mieux ».
Les modalités de surveillance du traitement seront expliquées.
Traitements
Médicaments cités dans les références
Lévothyroxine
La lévothyroxine (L-T4), hormone thyroïdienne, est le seul médicament utilisable dans le
traitement de l'hypothyroïdie, sauf dans de très rares situations particulières (voir ci-après).
Une prise par jour, habituellement le matin, est suffisante.
Les effets indésirables sont ceux d'une hyperthyroïdie (tachycardie, insomnie, excitabilité,
céphalées, élévation de la température, sueurs, amaigrissement, diarrhée). Ils doivent faire
interrompre pendant quelques jours le traitement, avant de le reprendre à doses plus faibles.
Il existe un risque d'aggravation des cardiopathies (angor, infarctus du myocarde, troubles du
rythme cardiaque) en cas d'augmentation trop rapide de la posologie ou de surdosage. Il peut
alors être indiqué d'adapter le traitement de la pathologie cardiaque. Chez l'enfant, une
hypercalciurie peut être induite par la lévothyroxine.
La lévothyroxine potentialise l'effet des AVK et peut réduire celui des antidiabétiques.
Certains médicaments (sels de fer, cholestyramine, calcium et certains anti-acides) diminuent
l'absorption digestive de la lévothyroxine : il convient de respecter un intervalle suffisant