GUEMANN Anne-Sophie Résumé
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RESUME
La galactosémie, pathologie du métabolisme du galactose due à un déficit de l’enzyme
GALT est une pathologie d’intoxication. Les signes néonataux (insuffisance
hépatocellulaire, cataracte, septicémie, troubles de la vigilance) sont secondaires à
l‘accumulation de métabolites toxiques : le galactose-1-phosphate et le galactitol. Le
traitement consiste en un arrêt des apports lactés. Malgré un traitement bien conduit,
il existe des complications à long terme concernant essentiellement le devenir cognitif
ainsi que le devenir ovarien. Il convient donc de réaliser un suivi multidisciplinaire afin
de dépister et de traiter ces complications. L’objectif de l’étude est de décrire le suivi
réalisé à Lille et le devenir de la cohorte de 1974 à 2014.
Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et unicentrique réalisée au CHRU de
Lille. Les différents éléments de diagnostic, de suivi et de devenir ont été recueillis
dans les dossiers des patients comprenant les courriers de diagnostic, de suivi, ainsi
que les résultats des examens complémentaires.
Vingt-six patients ont été inclus. La prévalence calculée dans la région est d’environ
1/167450. Le diagnostic a été posé au 7,7ième jour de vie en moyenne. La majorité des
patients (24,6%) ont eu 3 signes d’appel au moment du diagnostic. Ils sont par ordre
de fréquence : hépatiques, digestifs, septiques, ophtalmologiques et neurologiques.
Le génotype a été connu pour 53,8% des patients. Les génotypes sont:
p.Q188R/p.Q188R pour 35,7% des patients, p.Q188R/autre mutation pour 50% et
autre/autre pour 14,3%. Les suivis clinico-biologiques et en imagerie ont été
inhomogènes sauf concernant les consultations spécialisées en maladies héréditaires
du métabolisme. Les complications à long terme ont été par ordre de fréquence :
l’insuffisance ovarienne primitive, les troubles du langage, les difficultés
psychologiques, l’atteinte rénale à type de tubulopathie, les troubles moteurs, la
cataracte persistante. Des hépatomégalies non stéatosiques ont été révélées chez
60% des patients lors de bilans systématiques. Les imageries cérébrales ont été
anormales chez 58,3% des patients (atteinte de la substance blanche). Un pic de
galactitol a été observé dans 50% des cas.
Un protocole de suivi est proposé afin d’homogénéiser les pratiques et le suivi. Un
suivi en imagerie cérébrale est conseillé afin d’évaluer l’évolution des lésions. Des
examens complémentaires pourront être réalisés afin de déterminer les causes
d’hépatomégalie.