Claudie Damour-Terrasson 
et toute l’équipe éditoriale vous souhaitent 
une très belle année 2009
au fil de nos pages 
Le Courrier de la Transplantation - Volume IX - n 
o 1 - janvier-février-mars 2009
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Vocabulaire
Translation 
Voici un latinisme largement international, dont le sens premier provient 
du verbe transferre, qui a donné en français transférer. Le latin ferre 
a beaucoup d’emplois, autour de la valeur de “porter, inclure, avoir en 
soi” ; sous la forme latum – comme on voit, ce verbe est très irrégulier –, il a 
été affecté à une série d’emplois, parfois très proches de la “traduction”, qui est 
elle aussi une trans-duction, du latin ducere (“conduire”).
En anglais, qui l’a pris à l’ancien français, la translation est une traduction : affaire 
de mots et de phrases. En français, après le e siècle, il s’agit d’autre chose, 
et la translation devient transport et transfert (lui aussi du verbe ferre). Que l’on 
porte ou que l’on conduise, c’est toujours trans (“à travers”) un milieu spatial ou 
mental. À la translation des reliques, au Moyen Âge, va succéder celle des droits 
et des titres, dans le langage juridique. Le e siècle “philosophique” donne 
au mot valeur scientique : la géométrie s’en empare, ainsi que la mécanique. 
Dès lors, ce mouvement dirigé qui emporte avec lui ce qui occupait un lieu, et 
qu’on mène ailleurs, devient essentiel en linguistique, en informatique. Quant à 
l’activité médico-chirurgicale, lorsqu’elle n’enlève pas, elle “translate”, transfère, 
à moins qu’à l’instar de la culture des végétaux, elle ne transplante.
Au centre des innombrables déplacements exprimés en latin par trans, et qu’il 
a légués au français, la translation “porte” (ferre-latum) une charge précieuse, 
pour la placer en des lieux plus propices. Que cela suscite une intense évolution 
technique, il ne faut pas s’en étonner.  ■
Alain Rey, directeur de rédaction du Robert, Paris.