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La Lettre du Sénologue - n° 28 - avril/mai/juin 2005
pathologistes, en fichiers numériques utilisables directement
pour les analyses statistiques (figure 2). Les outils statistiques
des microarrays sont applicables aux TMA.
Le premier but du TMA est de permettre de valider sur de plus
grandes séries les données établies par les puces en microar-
rays. Dans la recherche de nouveaux marqueurs, comme dans
la validation pronostique de marqueurs connus, le TMA vient
souvent valider, au niveau protéique, une étape de criblage des
profils d’expression par DNA microarrays, après confirmation
des niveaux d’expression par RT-PCR, quantitative le plus
souvent. Cette complémentarité des deux techniques a été lar-
gement utilisée dans l’étude de nombreux organes comme la
prostate et le rein, dans l’étude des cancers colorectaux, thyroï-
diens, des lymphomes et du cancer du sein.
Dans le cancer du sein, notre équipe a été l’une des premières à tes-
ter la corrélation entre ADNc arrays et TMA sur une série de
55 tumeurs mammaires pour 15 molécules (5). Un tiers des molé-
cules testées présentaient une corrélation entre les deux méthodes,
et la valeur pronostique de certaines molécules comme l’apomu-
cine MUC1 qui n’apparaissait que par IHC sur TMA, met en
exergue la nécessité d’une approche topographique complémen-
taire et multi-méthodologique des paramètres testés.
Quoi qu’il en soit, il paraît de plus en plus évident que le TMA est
en train de devenir une sorte d’équivalent du DNA microarrays
pour effectuer un profil d’expression protéique des tumeurs. Le
développement conjoint de l’analyse d’images et d’outils statis-
tiques va dans ce sens. C’est notamment le
cas pour les tumeurs mammaires : le tra-
vail publié par G. Callagy (10), en 2003, a
permis, à partir de l’analyse en TMA de
107 cancers du sein et de 13 marqueurs,
de classer grâce au logiciel cluster, les
cancers en deux clusters principaux en
fonction de l’expression des récepteurs
hormonaux, puis de les resubdiviser en
fonction de leur profil d’expression lumi-
nal ou basal déterminé par l’expression
des cytokératines 8/18 et 5/6, respective-
ment publiées, depuis 2000, par l’équipe
de Perou et Sorlie (7).
Nous avons récemment établi, selon des
méthodes statistiques identiques sur une série de 552 cancers du
sein, une signature pronostique à 21 protéines (8). En réappliquant
la méthodologie des puces, les patientes considérées comme de
bon pronostic ont une survie globale à 5 ans de 90 contre 61%
pour le mauvais pronostic. Cette signature, opposée aux para-
mètres cliniques classiques en analyse multivariée, est le paramètre
prédictif le plus fort (RR : 2,96 ; p < 0,0001). Nous avons pu éta-
blir, selon les mêmes méthodologies, une signature pour les can-
cers inflammatoires (2, 3, 9) et pour les carcinomes médullaires.
Le TMA permet aussi de réaliser des contrôles de qualité. Des
études ont été largement effectuées en ce sens sur la mise en
évidence de erbB2.
En conclusion, le TMA est un outil de recherche à haut débit
développé dans le cadre des laboratoires de pathologie. Il per-
met d’utiliser le matériel archivé en paraffine pour contribuer à
l’établissement de signature correspondant à des profils pro-
nostiques ou de réponse thérapeutique. Ces nouvelles détermina-
tions nécessitent, pour une meilleure application, un véritable
contrôle de qualité, ce que peut offrir également le TMA.
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Figure 2. Marquage immunohistochimique réalisé sur un TMA.
Figure 3.