Après l'analyse d'imagerie, les données TMA se présentent comme une liste de coordonnées
bi-dimensionnelles (points) représentant les noyaux des cellules associée à une liste de marques
représentant les quantités de protéines exprimées localement.
Dans l'approche non-paramétrique, nous utilisons la théorie des processus spatiaux marqués. Le
processus de ce type le plus connu est le "modèle de Potts". La nouveauté dans ce contexte est
l'introduction d'une interaction entre les points respectant la structure du tissu cellulaire et
s'effectuant selon le graphe de Delaunay .
Dans ce contexte, la quantité de marqueur peut être statistiquement corrélée à certains paramètres
ponctuels (surface ou périmètre de la cellule par exemple). Nous étudions divers indicateurs
statistiques permettant a) de tester l'adéquation des modèles de Potts, b) d'étudier la corrélation
avec le grade de la tumeur observé localement lorsque cette observation est disponible.
Dans cette approche, nous développons un générateur aléatoire permettant de simuler différents
scénarios d'interactions entre points et marques s'appuyant sur les méthodes de Monte-Carlo par
chaînes de Markov.
Les objectifs affichés sont de a) obtenir une classification automatique des grades d'une tumeur au
vu de coupes sériées "TMA", b) fournir une diagnostic précoce et un pronostic du devenir de
patient(e)s atteint(e)s de cancer. Nous accompagnons ces objectifs d'une réflexion éthique sur la
diffusion d'un logiciel intégrant de tels outils.
3) Approche "Génétique des populations"
L'acquisition massive de marqueurs génétiques au niveau d'un tissu permet de développer de
nombreux outils statistiques inspirés de la génétique des populations. En particulier, les taux de
mutation, de migration cellulaires peuvent être estimés par les méthodes récentes développées
dans ce domaine.
Nous nous focalisons sur deux aspects particuliers
la détection de parentés,
la détection de mutateurs, ou de phénotypes de mutation.
La détection de parenté peut être une étape cruciale pour la segmentation d'un clone tumoral à
l'intérieur d'un tissu sain ou au milieu d'autres clones plus récents ou plus anciens. En effet, les
relations de voisinages entre cellules sont peut-être significatrices des parentés, mais il est difficile
d'identifier parmi les cellules voisines d'une cellule donnée laquelle possède la relation de plus
proche parenté. Il est nécessaire de dater cette parenté pour pouvoir l'affilier à un clone précis.
Nous proposons un test statistique fondé sur la théorie de la coalescence des généalogies.
L'hypothèse du phénotype de mutation est une hypothèse controversée, à la source de la génèse
du cancer. Dans cette hypothèse, le processus de cancérisation est accompagné d'une
augmentation phénoménale du nombre de mutations dans le clone tumoral. Cet accroissement peut
être expliqué par double mutation d'un gène suppresseur de tumeur et d'un gène réparateur de
l'ADN. Nous développons un test statistique pour la significativité de l'hypothèse du phénotype de
mutation fondé sur le modèle à infinité d'allèles et sur la théorie de la coalescence.