Vie de l’entreprise 1ère partie Université PARIS XIII – Julien Letailleur Concepts et définitions (1) Economie (gr. Oïkonomia) : gestion de la maison, constitué de oïkos (maison) et monos (gérer, administrer). C’est l’art d’administrer une maison, de gérer les biens d’une personne et par extension, d’une communauté voire d’un pays. De nos jours, il s’agit d’une activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l’échange et la consommation de biens et services avec comme principe général moteur, la rentabilité. Capitalisme (lat. Capitalis issu de caput, la tête, au sens de « cheptel »). Le sens économique est apparu au XVIe siècle. Il s’agit d’un système économique, social et politique fondé sur l’entreprise privée (mais il peut exister un capitalisme d’Etat), la liberté des échanges, le pouvoir des actionnaires, la recherche de profit considéré comme une contrepartie des risques et l’accumulation de capital. Droit des affaires : corpus légal de droit privé qui comporte un ensemble de Droits relatifs aux affaires des entreprises tels que le Droit des contrats, la Propriété Intellectuelle, le Droit des sociétés, la Procédure, le Droit fiscal, le Droit pénal, le Droit de la consommation, etc. Concepts et définitions (2) Droit commercial : Partie du droit privé, et spécifiquement du droit des affaires, régissant l’exercice de la profession de commerçant et définissant le régime juridique applicable aux actes de commerce. De manière générale, il y a lieu de dire que c’est la branche du droit qui règle l’exercice de l’activité commerciale. Acteurs économiques : ensemble composé de 4 types de personnes, physiques ou morales, dont les interactions engendrent la vie économique. Ces personnes sont les ménages, les entreprises, les institutions financières et les administrations. Personne morale : construction juridique par laquelle la loi confère à des institutions, des droits semblables à ceux des personnes physiques (nom, domicile, nationalité…). Sont des personnes morales, ou personnes juridiques, l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics, les associations déclarées, les sociétés civiles et commerciales, les organes réglementaires. Entreprise : unité économique institutionnelle de production de biens/services à but commercial et animée par des stratégies, des politiques et des plans d’action dans l’optique de générer des revenus. Secteurs d’activité (1) Secteurs économiques: secteur primaire (activités agricoles), secteur secondaire (activités de transformation des matières premières) et secteur tertiaire (activités de services). Principaux secteurs d’activités: ◦ L’agroalimentaire ; ◦ La distribution ; ◦ Les divertissements et média ; ◦ L’énergie ; ◦ La finance ; ◦ La consommation grand public ; ◦ L’industrie lourde ; ◦ Le secteur des logiciels et services ; ◦ Les technologies de l’information et de la communication ; ◦ Les équipementiers télécoms et réseaux ; ◦ Le transport ; ◦ La santé. Secteurs d’activité (2) Deux exemples de classification des activités économiques : INSEE, nomenclature d’activités Française (2008): http:// www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=nomenclatures/naf2008/naf2008.htm UE, Nomenclature statistique des Activités économiques dans la Communauté Européenne (NACE): http ://epp.eurostat.ec.europa.eu/statistics_explained/index.php/Glossary:Statistical_classific fr Typologie des entreprises (1) Entreprise individuelle : entreprise composée d’une seule et unique personne (ex : entreprise unipersonnelle, profession libérale, auto-entrepreneur, indépendant, etc.). En 2013, 71% des créateurs d’entreprise ont créé leur entreprise individuelle, dont 51 % en tant qu’auto-entrepreneur. Très Petite Entreprise (TPE) : entreprise employant moins de 10 salariés ; la terminologie exacte est « micro-entreprise » (décret du 18 déc. 2008). En 2014, elles représentent 66% du nombre total d’entreprises en France. Petite et Moyenne Entreprise (PME) : société de 10 à 250 employés ; en règle générale, leur chiffre d’affaires n’excède pas 50M € tandis que leur bilan n’excède pas 43M €. Dans les pays anglo-saxons est employée l’expression Small and Medium Entreprises or Businesses (SMEs/SMBs). Entreprise de Taille Intermédiaire (ETI) : entreprise comptant de 251 à 5000 salariés ; en France, leur chiffre d’affaires est compris entre 50M € et 1,5Mrds €. En 2011, les ETI emploient 23% des salariés et créent 23% de la valeur ajoutée de l’Economie française. Typologie des entreprises (2) Grande Entreprise (GE) : entreprise ayant au moins 5000 salariés et un chiffre d’affaires déclaré supérieur ou égal à 1,5 Mrds d’euros ; en 2011, la France compte 243 GE employant à elles seules 30% des salariés. Entreprise publique : également appelée entreprise d’Etat, il s’agit d’un type entreprise sur laquelle l’Etat, ou d’autres organes publiques, exercent une influence dominante du fait de la propriété capitalistique, de la participation financière ou des règles la régissant. Il existe trois types d’entreprise d’Etat : ◦ Les Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC) : ils n’ont pas de capital et ne sont pas cotés sur le marché des titres ; ◦ Les sociétés nationales de droit privé dont le capital est exclusivement détenu par l’Etat ; ◦ Les Sociétés d’Economie Mixtes (SEM) dont le capital est en majorité détenu par un organisme publique. Cette participation est cependant limité à 85% puisqu’au moins un acteur de droit privé doit participer au capital. Autres acteurs de l’Economie Etat, ou Pouvoirs publics : en droit constitutionnel, l’Etat est une personne morale territoriale de droit public personnifiant juridiquement la nation, titulaire de la souveraineté interne et internationale du monopole de la contrainte organisée (Larousse, 2014) Autorités administratives indépendantes : organismes disposant d’un pouvoir réglementaire afin de mener à bien à leur mission, par exemple la Commission National de l’Informatique et Liberté (CNIL) et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) Autorités judiciaires : tribunaux administratifs, tribunaux civils et tribunaux pénaux Consommateur : agent économique consommant un bien ou un service Toutes organisations étrangères : entreprise, gouvernement étranger, Union Européenne (UE), Organisation Mondiale du Commerce (OMC), entreprise d’Etat, consommateur(s) étranger(s), etc. Cadre légal et réglementaire (1) CADRE LEGAL Le Droit des affaires définit les règles légales de l’activité professionnelle des commerçants et des industriels. Il est par ailleurs le cadre légal des éventuels actes commerciaux des personnes non-commerçantes. Il s’exerce pour toute activité professionnelle dans un pays donné. Les activités internationales des entreprises sont régulées par le Droit international des affaires. Le Droit public des affaires, ou droit public économique, réglemente l’ensemble des droits relatifs à l’intervention publique dans les activités économiques. Le Droit des affaires est composé des principaux corpus légaux suivants : ◦ Le Droit des sociétés : ensemble des règles juridiques définissant les conditions de création des entreprises et leurs modes de fonctionnement Cadre légal et réglementaire (2) ◦ Le Droit de la concurrence : corpus de règles juridiques encadrant les rapports des acteurs économiques dans leurs démarches de recherche et de fidélisation de clients. Il proscrit notamment les pratiques dites anticoncurrentielles (abus de position dominante, ententes sur les prix, etc.) ◦ Le Droit bancaire : ensemble des règles définissant les opérations de banque réalisées par les établissements de crédit et les personnes physiques qui les pratiquent en qualité de professionnel (cf. Lending Club) ◦ Le Droit des procédures collectives : corpus juridique régissant les droits des entreprises en difficulté placées sous contrôle judiciaire ◦ Le Droit de la propriété intellectuelle : il s’agit de l’ensemble des règles juridiques, à savoir le Code de la propriété intellectuelle, déterminant et réglementant, d’une part, les droits reconnus aux auteurs sur leurs œuvres, et, d’autre part, le droit de la propriété industrielle (Droits des Brevets d’invention) et de la protection des signes distinctifs (nom commercial, logo, etc.) Cadre légal et réglementaire (3) ◦ Le Droit social se compose de deux branches : le Droit du travail , dont les règles juridiques encadrent les relations individuelles et collectives de travail ; et le Droit de la sécurité sociale réglementant la protection des individus contre les risques sociaux. ◦ Le Droit fiscal est la branche du Droit réglementant l’ensemble des questions juridiques relatives à l’imposition. Il existe notamment une sous-branche intitulée Droit fiscal des affaires. ◦ Droit pénal, Droit international privé/public, Droit cambiaire, Droit rural, Droit constitutionnel, Droit administratif, Finances publiques, etc. Pour aller plus loin : ◦ Legifrance : http://www.legifrance.gouv.fr/ ◦ Site de l’UE : http://europa.eu/eu-law/index_fr.htm Cadre légal et réglementaire (4) CADRE REGLEMENTAIRE Le cadre réglementaire, ou réglementation, est un corpus de prescriptions, de lois de normes et d’obligations juridiques réglementant une activité sociale ou un domaine d’activité particulier. De fait, une réglementation professionnelle encadre l’exercice d’une activité professionnelle donnée Exemple d’organe réglementaire international : l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) Exemples d’organe réglementaire européen : l’Autorité Bancaire Européenne (ABE) et l’Autorité Européenne des Marchés Financiers Exemple d’autorité réglementaire « multi-marchés » : Autorité de la Concurrence Exemples d’autorité réglementaire « mono-marché » : Autorité des Marchés Financiers (AMF) et l’Autorité de Régulation des Jeux En Ligne (ARJEL) Principales formes juridiques Source : http://www.createk-cherbourg.com/formes.asp Modes d’organisation (1) Il existe deux grands types de structures organisationnelles d’entreprise : les structures traditionnelles et les structures nouvelles. Les structures traditionnelles sont parfois trop rigides et les structures nouvelles ont parfois du mal à remplir leurs objectifs malgré une flexibilité mieux adaptée aux impératifs du marché Les principaux déterminants du choix d'une structure organisationnelle sont la taille de l'entreprise, son âge, ses moyens technologiques, ses contraintes environnementales ou tout simplement ses choix stratégiques STRUCTURES ORGANISATIONNELLES TRADITIONNELLES La Structure fonctionnelle, définie par l’ingénieur français Henri Fayol, consiste à diviser le travail en fonction (commerciale, financière, RH, R&D, etc.). Chaque fonction est dirigée par un "chef fonctionnel" La Structure divisionnelle est l’organisation la plus adaptée aux GE qui ont diversifié leurs activités. En effet, la diversité des fonctions ne permet pas d’adopter la structure fonctionnelle Modes d’organisation (2) La Structure matricielle, ou multidivisionnelle, est une combinaison des structures précédentes où le travail est organisée par divisions et par fonctions. Pour que l'organisation y soit efficace, il faut de la coordination, de la communication et une décentralisation des responsabilités La structure hiérarchique repose sur le principe suivant : « un subordonné ne reçoit des ordres que de son supérieur direct » (ex: l’armée) La structure hiérarchico-fonctionnelle (staff and line) est un mode d’organisation dans lequel chaque directeur dépend d’une direction générale et certaines fonctions peuvent être positionnées au niveau des directions métiers La structure décentralisée, ou Direction par Objectif (DPO), correspond à un mode de travail à partir duquel les objectifs de l’entreprise fragmentent son organisation. La réalisation des objectifs est assignée à des managers qui rendent périodiquement des comptes à la direction générale Modes d’organisation (3) LES STRUCTURES NOUVELLES La pyramide inversée incarne une nouvelle manière de penser les relations de travail afin d’améliorer l'efficacité, la productivité et la flexibilité. Il s'agit de rendre la direction plus accessible et aucune directive n'est imposée sur les actions individuelles à mener (stimulation de la créativité et de l'esprit de collaboration) La structure polycellulaire est une configuration structurelle qui caractérise beaucoup d'entreprise innovatrices. Le sociologue américain Alvin Toffler appelle cette structure « l’adhocratie » en opposition à la bureaucratie. Cette structure induit une progression de carrière horizontale, et non verticale, et engendre, dans les faits, beaucoup de turnover et une stagnation de carrière. L’entreprise en réseau est constituée d’un ensemble d’entreprises associées dans la réalisation de projets communs (alliances, partenariats, joint-venture, etc.). Cette structure émerge du renforcement des liens économiques entre une entreprise et des partenaires (prestataires, clients, sous-traitants, etc.) Fonctions d’entreprise (1) L'entreprise est structurée selon deux niveaux fonctionnels : d’un côté les fonctions de décision et d’exécution, à savoir les fonctions opérationnelles, de l’autre les fonctions de réflexion et d’aide à la décision, autrement dit les fonctions support Les fonctions opérationnelles sont en charge de l’activité de l'entreprise : services Achats, Ventes, Livraisons, Magasin, etc. Les opérationnels font partie de la ligne hiérarchique. Ils comptent notamment parmi eux les responsables des directions, des services et les employés Les fonctions opérationnelles sont les forces vives de l’entreprise en charge, notamment, de l’appareil productif et du développement commercial. Si un opérationnel cesse de travailler, la production correspondante n'est pas assurée Les travaux de l’Observatoire des Métiers indique qu’en France les fonctions opérationnelles représentent 78% de l’effectif total dans l’industrie et 79% dans le secteur bancaire français en 2013 Fonctions d’entreprise (2) Les fonctions support ont pour principal objectif de conseiller et d'assister les fonctions opérationnelles (R&D, RH, Comptabilité, Administratif, Marketing, assistanat, etc.) Il existe également « l'Etat-major » (Conseil de Surveillance, Comité stratégique, etc.), composé de spécialistes qui ont un rôle de conseil. Ils ont, par exemple, pour mission d'étudier un dossier spécifique afin de proposer une solution décisionnelle et/ou opérationnelle En cas d'absence de fonctions support, l'entreprise va continuer à produire même si certaines décisions devront être retardées par manque d’informations ou d’analyses Dans les faits, la frontière est souvent difficile à établir entre ces deux catégories fonctionnelles. En effet, les fonctions support ont un rôle de conseil mais ont souvent un pouvoir hiérarchique sur les fonctions opérationnelles dans leur domaine de compétence (ex : le directeur Marketing a généralement une autorité hiérarchique sur le commerciaux). Notions financières (1) La comptabilité d’entreprise est un outil d’évaluation comportant des informations sur l’activité économique ainsi que les actifs incorporels (brevets, fonds de commerce, etc.), matériels et financiers d’une société Ces informations sont exprimées, enregistrées, classées et agrégées en unité(s) monétaire(s) dans l’optique de recenser avec précision le détail des opérations comptables et d’établir les états financiers d’une entreprise (comptes annuels, bilan comptable, compte de résultat, etc.) arrêtés au terme de l’exercice comptable La finance d’entreprise est le domaine de la finance correspondant aux décisions financières des sociétés. D’après l’économiste américain James C. Van Horne, son principal objet est de « maximiser la valeur de la firme pour ses actionnaires envisagée sur une longue période » La finance d’entreprise fait face à trois problématiques majeures : la décision d’investissement (contrôle de la pertinence et du rendement des investissements), la décision de financement (optimisation de la structure financière d’une firme) et la politique de rétribution des apporteurs de capitaux (actionnariat) Notions financières (2) Circuit financier de l’entreprise Source : La gestion financière de l’entreprise, Christian Pierrat Notions financières (3) Bilan comptable : document établissant ce qu’une société possède, à savoir l’actif (biens et créances), et ce qu’elle doit, à savoir le passif (capitaux et dettes) à un instant donné Compte de résultat : document comptable synthétisant les charges et les produits d’une société durant un exercice comptable La Trésorerie est la somme d’argent disponible en caisse ou en banque d’une entreprise Chiffre d’affaires (CA) : le montant des affaires hors taxes réalisées par une entreprise dans le cadre de ses activités professionnelles. Il s’agit du montant total des ventes de biens et/ou de services Marge Brute (MB) : la marge brute est la différence hors taxes entre le prix de vente (PV) et le coût de revient (CR) de biens et/ou de services (MB = PV – CR) Bénéfice (marge nette) : différence positive entre flux d’encaissements et de paiements (taxes et impôts, salaires et dividendes). Si ce résultat est négatif, sont alors employés les mots « perte(s) » ou « déficit » MERCI DE VOTRE ATTENTION