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Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2004
statisme. Le col vésical reste ouvert au repos.
Des formes mixtes associant les deux types
d’incontinence sont fréquentes.
•Les prolapsus ont de nombreuses terminolo-
gies :
La cystocèle (cause principale de colpocèle
antérieure) est définie comme la saillie anor-
male de la base vésicale dans la paroi anté-
rieure du vagin. La cystocèle est associée à une
descente anormale de la face antérieure du
vagin.
La cystoptose est définie par la descente d’une
quelconque partie de la vessie en dessous de
l’horizontale passant par le bord inférieur de la
symphyse pubienne (ou de la ligne sacro-coc-
cygo-pubienne).
La cervicoptose correspond à la descente isolée
du col vésical. Elle est rare, souvent associée à
une insuffisance du sphincter.
La cervicocystoptose est définie par la descente
du col et de la base vésicale en dessous de l’ho-
rizontale au bord inférieur de la symphyse
pubienne.
L’urétrocèle correspond à une rotation posté-
rieure de l’urètre et est considérée comme le
stade initial de la descente du col vésical res-
ponsable d’une coudure urétrale.
Pour certains, cystocèle est synonyme de cervi-
cocystoptose. D’autres ont restreint l’utilisation
du terme cystocèle à la cystoptose sans cervi-
coptose. Cela est surtout retrouvé après inter-
vention de colposuspension (descente de la
base vésicale avec col en position normale).
L’incontinence est plus sévère quand l’urètre et
la base de la vessie descendent ensemble. En
effet, un prolapsus majeur avec large cystocèle
intravaginale protège l’urètre d’une augmenta-
tion de la pression intra-abdominale. Il n’est pas
rare de voir se développer l’incontinence uri-
naire après cure de cette cystocèle.
L’
ÉCHOGRAPHIE
Aspect normal
(figure 1)
L’échographie abdomino-pelvienne apprécie la
morphologie rénale, le contenu de la cavité pel-
vienne et, surtout, évalue le résidu postmiction-
nel.
Il existe plusieurs voies d’abord échogra-
phiques pour explorer la vessie et la jonction
urétrovésicale en cas d’incontinence : la voie
périnéale ou translabiale (figure 1) (avec sa ver-
sion introïtale) et les voies endocavitaires
(endovaginale et endorectale). Elles permettent
la mesure directe de la mobilité de la jonction
urétrovésicale. La voie endorectale comprime
moins les structures anatomiques que la voie
endovaginale. L’échographie a une excellente
qualité d’image par les voies endocavitaires,
mais elle n’apporte qu’une vue partielle anté-
rieure de la cavité pelvienne.
Pour l’analyse morphologique, la voie endocavi-
taire est à privilégier. Le sphincter périurétral a
une échogénicité faible à intermédiaire plutôt
homogène et les différents faisceaux muscu-
laires sont indistincts. Son épaisseur est d’envi-
ron 1 cm, avec un bord antérieur rectiligne.
Seule la voie endo-urétrale (exceptionnelle-
ment utilisée en pratique) distingue un anneau
interne hypoéchogène dû au muscle lisse et un
anneau externe hyperéchogène dû au muscle
strié.
Pour l’analyse dynamique, la voie périnéale/
translabiale, réalisée avec une sonde sectorielle
de 7 à 9 MHz, à extrémité étroite, positionnée
sur le périnée en arrière du méat urétral à proxi-
mité de l’orifice vaginal, permet une approche
morphologique satisfaisante, de bonne qualité,
de l’ensemble de la vessie et, surtout, une ana-
lyse dynamique très facile à réaliser sans com-
pression des structures viscérales. Elle est la
plus fiable pour quantifier les déplacements. Le
remplissage vésical est de 200 à 300 ml. L’exa-
men est réalisé dans le plan sagittal en position
couchée (décubitus latéral avec genoux fléchis),
puis debout. La mobilité de la jonction urétro-
vésicale est majorée d’environ 1 cm en position
debout par rapport à la position couchée. Pour
chaque position, une analyse en trois étapes est
effectuée : repos, efforts de poussée, puis de
retenue. La technique d’examen est simple,
sans opacification, réalisée en environ 10 à
15 minutes, et demeure “physiologique”, sans
compression des organes pelviens.
Le col vésical normal se situe en moyenne 2 cm
au-dessus et en arrière de la portion postéro-infé-
rieure de la symphyse pubienne. La base de la
vessie est au-dessus du bord inférieur de la sym-
physe pubienne. À l’effort de poussée, il y a un
déplacement vers le bas et, surtout, vers l’arrière
de l’ensemble col vésical – col utérin, qui évoluent
parallèlement. Le vagin et le col utérin sont placés
contre la face antérieure de l’ampoule rectale, fer-
mant ainsi l’espace du cul-de-sac de Douglas en
poussée. Enfin, l’urètre évolue parallèlement
contre la moitié inférieure du vagin.
POUR EN SAVOIR PLUS...
❒Delancey J. Structural support of
the urethra as it relates to stress uri-
nary incontinence : the hammock
hypothesis. Am J Obstet Gynecol
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Amendola MA, (eds). Lower genito-
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❒Kujas A, Coussement A, Villet R.
Imagerie dynamique des troubles
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Vigot, 1998 : 77-89.
❒Lapray JF. Imagerie de la vessie et
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❒Petros P, Ulmsten U. Role of the
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