D ossier thématique Vaccination et transplantation ● Impact des immunosuppresseurs sur les réponses vaccinales N. Broeders, D. Abramowicz (page 127) ● La vaccination chez les greffés de cellules souches hématopoïétiques N. Maillard, A. Buzyn ● Vaccination et transplantation Y. Gillet (page 135) ● Vaccination de l’adulte et transplantation d’organe solide : recommandations générales O. Launay (page 146) (1re partie) Coordinateur : Y. Calmus, unité de transplantation hépatique, hôpital Cochin, Paris. La vaccination chez les greffés de cellules souches hématopoïétiques ● N. Maillard*, A. Buzyn* L a greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) s’est considérablement développée au cours des 25 dernières années car elle reste la seule thérapeutique curative de nombreuses hémopathies. Cette thérapeutique est cependant grevée d’une importante morbi-mortalité liée aux infections virales, bactériennes, parasitaires ou fongiques, survenant dans un contexte de déficit immunitaire secondaire. Les progrès de prise en charge réalisés grâce à l’apparition de nouvelles drogues n’ont pas totalement éliminé les complications microbiologiques qui surviennent dans les suites des greffes. La vaccination intervient donc dans l’arsenal thérapeutique utile à la prévention de ces infections et à l’amélioration des résultats des greffes. Des recommandations européennes (European Group for Blood and Marrow Transplantation [EBMT]) et nord-américaines (Center for Disease * Service d’hématologie adultes, hôpital Necker – Enfants malades, Paris. 130 Control [CDC]), qui reposent sur des données de la littérature, sont mises à jour régulièrement (1, 2). Cet article fait le point sur les recommandations actuelles. En préalable, dans ce contexte, il convient de distinguer les allogreffes et les autogreffes de CSH car elles n’ont pas tout à fait les mêmes indications ni, surtout, les mêmes complications. L’autogreffe, qui consiste en fait en une chimiothérapie intensive suivie d’une réinjection d’un greffon autologue de CSH afin de raccourcir la durée de pancytopénie, induit généralement une aplasie de 2 à 3 semaines et un déficit immunitaire secondaire modéré et réversible en un à 6 mois. Ce déficit s’observe essentiellement lorsque les patients ont subi une irradiation corporelle totale du fait d’une lymphopénie prolongée et d’une asplénie fonctionnelle définitive postirradiation. Les patients autogreffés ne reçoivent pas d’immunosuppresseurs postgreffe. Ainsi, ils ne perdent pas obligatoirement la réponse qu’ils avaient vis-à-vis des antigènes vaccinaux et la Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 3 - juillet-août-septembre 2007 D ossier thématique revaccination n’est pas la règle. À l’inverse, l’allogreffe de CSH, quel que soit le conditionnement utilisé préalablement à la réinjection du greffon, induit un déficit immunitaire profond et prolongé du fait de l’usage d’immunosuppresseurs et d’un délai conséquent à la reconstitution immunitaire à partir des lymphocytes T mémoires apportés par le greffon médullaire et à partir des CSH du donneur. Cet article portera exclusivement sur la vaccination post­ allogreffe, qui fait l’objet de recommandations précises. Actuellement, plus de 1 200 allogreffes de CSH sont réalisées en France chaque année. L’amélioration des pratiques permet de suivre des patients survivants à long terme. De nombreux patients gardent cependant un déficit immunitaire prolongé. Les changements de procédures de greffe génèrent en effet un taux élevé de maladie du greffon contre l’hôte (GvH) aiguë ou chronique nécessitant des traitements prolongés (patients âgés, multitraités, utilisation de greffons de cellules souches périphériques, donneurs volontaires, donneurs non-HLA identiques) ou génèrent une reconstitution immunitaire plus lente (greffons de sang placentaire, greffes semi-compatibles). principes généraux La plupart de ces patients perdent la réponse aux antigènes vaccinaux et n’acquièrent pas automatiquement de protection lors de la reconstitution immunitaire à partir des cellules du donneur, les lymphocytes mémoires transférés pouvant être en nombre insuffisant pour assurer la protection. La vaccination prégreffe du donneur a été évoquée comme une possibilité d’améliorer la protection du receveur postgreffe, mais les résultats sont contradictoires selon les études et selon les vaccins (3). De plus, des raisons pratiques et éthiques limitent cette stratégie. Il est donc impératif de suivre un schéma vaccinal précis chez le receveur qui dépend en partie du délai postgreffe, chaque période postgreffe étant associée à des risques infectieux spécifiques, et de l’existence ou non d’un traitement immunosuppresseur à long terme. Une autre façon de diminuer le risque infectieux est de limiter le risque d’exposition du patient et donc de vacciner les membres de la famille et le personnel hospitalier. Cette stratégie est particulièrement recommandée pour le virus de la grippe. Certains vaccins vivants tels le BCG, le polio vivant et la fièvre jaune sont théoriquement contre-indiqués à vie, les patients risquant de développer des infections mortelles en cas de déficit immunitaire persistant qui aurait été mal évalué. Les vaccins contre la rougeole, la rubéole et la varicelle peuvent être discutés selon les circonstances mais sont rarement utilisés en pratique. À l’inverse, les vaccins inactivés ou inertes sont inoffensifs mais ne permettent pas toujours de générer une réponse détectable in vivo par un taux d’anticorps suffisant, surtout si les patients gardent une lymphopénie B et/ou T profonde ou sont sous immunosuppresseurs. Cependant, même si la réponse anticorps n’est pas détectable, il est possible que le fait de générer des lymphocytes T CD4 mémoires permette une protection modérée, supérieure à celle qui serait observée en l’absence totale de vaccination. Cette question reste à ce jour non résolue et, de principe, même si les patients sont lymphopéniques, le programme vaccinal est généralement suivi et débute vers le 6e mois de la greffe. On distingue trois types de vaccinations selon le risque infectieux : ✓ vaccinations nécessaires pour prévenir les risques infectieux spécifiques des greffés tels le pneumocoque, Haemophilus influenza type B (HIB), VaricellaZoster virus (VZV) et Influenza virus car ces infections sont plus fréquentes et plus sévères chez l’immunodéprimé ; ✓ vaccinations nécessaires pour couvrir les risques de la population générale : diphtérie, tétanos, polio et hépatite B, dont l’incidence n’est pas plus importante chez les greffés ; 131 ✓ vaccinations particulières pour des patients voyageant en zone d’endémie. vaccins antibactériens Pneumocoque Les infections pneumococciques sont particulièrement fréquentes et sévères chez les greffés de moelle allogénique mais également après autogreffe, en particulier si le conditionnement comprend une irradiation corporelle totale responsable d’une asplénie fonctionnelle. Elles peuvent survenir peu de temps après la greffe, ou tardivement. L’incidence est d’environ 8/1 000 patients et augmente à 20/1 000 en cas de GvH chronique (4). Il existe de nombreux sérotypes du pneumocoque. Deux vaccins sont actuellement disponibles, l’un polysaccharidique et l’autre conjugué à une protéine (5, 6). Ces deux vaccins entraînent de faibles réponses chez l’enfant. Le polysaccharidique, ou Pneumo 23®, génère une réponse T indépendante, sans réponse mémoire, et couvre 23 sérotypes, intéressant les souches les plus communément rencontrées dans nos pays. Une injection suffit. L’autre, le Prévenar®, génère une meilleure réponse et le développement d’une réponse T mémoire, mais n’inclut que 7 sérotypes. Trois injections sont nécessaires. La réponse après le Pneumo 23® a été mieux étudiée chez le greffé. Il semble efficace dès 6 à 12 mois postgreffe, sauf en cas de GvH chronique sévère, et une seule injection suffit. Il n’y a aucun intérêt à vacciner le donneur. Peu d’informations sont disponibles concernant le Prévenar®, qui est un vaccin plus récent. La majorité des patients développent des réponses anticorps protectrices, y compris en cas de GvH chronique. La stratégie actuelle, en cours d’évaluation, serait d’associer le Prévenar® à un rappel de Pneumo 23® afin d’élargir la réponse à un plus grand nombre de sérotypes. Les recommandations sont donc de réaliser le Pneumo 23® chez tous les greffés vers 12 mois, de préférer le Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 3 - juillet-août-septembre 2007 D ossier thématique Prévenar® chez l’enfant ou en cas de GvH chronique dès le 6e mois, et d’associer une prophylaxie antipneumococcique en cas de GvH chronique (en France : Oracilline® 1 million UI × 2/j). Il est préférable d’évaluer la réponse anticorps tous les 2 ou 3 ans en cas de GvH chronique et de revacciner si besoin. Un rappel est recommandé tous les 5 ans. Haemophilus influenza type B (HIB) HIB est également une cause fréquente d’infection chez le greffé, mais le risque létal est plus faible qu’avec le pneumocoque (7). Le vaccin semble donner des réponses détectables dès le 3e mois postgreffe. Deux à trois doses sont nécessaires et induisent une immunité protectrice chez 80 % des patients. Le vaccin est actuellement recommandé au 6e mois postgreffe. Méningocoque Le vaccin trétravalent polysaccharidique donne des réponses protectrices sur les sérotypes A et C (8). Le vaccin conjugué n’a pas été testé chez les greffés. La vaccination n’est pas recommandée en routine mais seulement en cas de contage. Tétanos La majorité des greffés perdent la réponse au tétanos en postgreffe et doivent donc être revaccinés. Cette vaccination semble efficace dès le 6e mois postgreffe (9, 10). L’immunisation préalable du donneur, suivie de celle du receveur, améliore le niveau de la réponse. En pratique, tous les patients doivent être vaccinés entre 6 et 12 mois postgreffe sous la forme de 3 injections à un mois d’intervalle. Diphtérie La diphtérie est une infection sévère et de petites épidémies ont été décrites récemment. Une grande proportion d’allogreffés, et même des patients autogreffés, perdent leur réponse à cet antigène. Tous les patients doivent donc être revaccinés entre le 6e et le 12e mois sous le schéma de 3 injections à un mois d’intervalle. Coqueluche Il n’y a pas de publications sur des coqueluches sévères chez l’allogreffé ni sur l’efficacité de la vaccination. Dans la population générale, cette vaccination est recommandée chez l’enfant de moins de 7 ans. Ainsi, par analogie, elle est recommandée chez l’enfant allogreffé mais pas chez l’adulte, sauf en cas d’épidémie. En pratique, le tétracoque (diphtérie, tétanos, polio, coqueluche) et le DTP (diphtérie, tétanos, polio) sont très fréquemment utilisés en France. Chez les greffés, le DTP est utilisé chez l’adulte et le tétracoque chez l’enfant ; il faut cependant préciser que certains pharmaciens substituent le vaccin par le rappel (Revaxis®) et que la dose diffère entre les deux. Or, il est vraisemblable que la dose soit importante pour générer une immunité efficace, et l’usage du vaccin doit donc être préféré et bien précisé sur l’ordonnance. BCG La tuberculose peut être très sévère chez l’allogreffé ; cependant, le vaccin est faiblement efficace et a été rapporté comme responsable d’infections gravissimes chez l’immunodéprimé, en particulier en cas de réponse cellulaire T déficiente (11). Ainsi, ce vaccin est formellement contre-indiqué à vie. n’est pas clair dans cette population à risque. Les autorités sanitaires de différents pays recommandent donc le vaccin chez tous les patients immunodéprimés. Cependant, aucune réponse n’est détectée avant le 6e mois et seuls 25 % des patients sont répondeurs entre 6 mois et 2 ans postgreffe (13). Une deuxième dose n’améliore pas la réponse globale. La stratégie de vacciner les sujets contacts, bien que rationnelle, n’a pas été évaluée formellement. Les recommandations sont donc de vacciner tous les greffés avec une dose, pas plus tôt que 4 à 6 mois postgreffe. Cette vaccination est renouvelée annuellement tant que les patients gardent un déficit immunitaire (GvH chronique ou traitement immunosuppresseur). La vaccination est également recommandée chez les patients autogreffés mais pour une durée variable d’un patient à l’autre. Les membres de la famille doivent être vaccinés ainsi que le personnel médical. vaccins antiviraux Poliomyélite Bien que la poliomyélite soit pratiquement éradiquée dans le monde, de petites épidémies se déclarent de temps à autre dans des populations non immunisées. De ce fait, la vaccination est recommandée chez les greffés, car tous perdent leur immunité (14). Deux vaccins sont disponibles, l’un vivant buvable, formellement contre-indiqué, l’autre inactivé injectable, qui est le seul utilisable chez l’immunodéprimé. Les patients doivent recevoir 3 doses de la forme injectable à un mois d’intervalle, entre le 6e et le 12e mois postgreffe. De même, en cas de vaccination chez les sujets contacts (famille ou personnel médical), seule la forme injectable doit être utilisée, le vaccin vivant étant contagieux (15). Grippe Influenza A et B sont responsables d’infections sévères parfois mortelles chez les greffés, même plusieurs années après la greffe (12). L’impact des médicaments actuels inhibant l’activité neuraminidase Hépatite B HBV est responsable d’une forte morbidité à travers le monde. La vaccination est recommandée pour les sujets jeunes ou les groupes exposés. Les patients perdent leur immunité antérieure s’ils Salmonella typhi Deux vaccins existent contre la salmonellose : une forme orale vivante et une forme injectable inactivée. La forme vivante est contre-indiquée. La forme inactivée peut être employée chez les patients voyageant en zone d’endémie après un calcul de bénéfice-risque méticuleux. 132 Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 3 - juillet-août-septembre 2007 D ossier thématique ont été vaccinés préalablement à la greffe et il convient de les revacciner. Cependant, l’efficacité du vaccin est supérieure si le donneur a été auparavant vacciné. Le cas du virus de l’hépatite B est toutefois particulier car les situations cliniques sont multiples : un patient ayant eu une hépatite B guérie (Ag HBs négatif et Ac HBc positif) risque de voir son virus se réactiver lors de la disparition de ses anticorps protecteurs postgreffe (16). Il peut alors être intéressant d’essayer de stimuler une immunité spécifique par le vaccin. De même, un patient séronégatif greffé avec une moelle d’un patient Ag HBs positif est à haut risque de réactivation postgreffe (17). Bien que ce type de donneur ne soit pas idéal, il existe une autorisation dérogatoire de l’Afssaps pour utiliser de tels greffons chez des patients n’ayant pas d’autre ressource thérapeutique. Ces receveurs sont susceptibles de développer une hépatite B dans les suites de greffe, surtout active lors de la diminution de l’immunosuppression. Si le temps le permet, il peut être utile de vacciner le receveur avant la greffe pour assurer une certaine protection mais il n’y a pas d’étude permettant de conclure à l’efficacité de cette stratégie. La vaccination contre l’hépatite B est donc recommandée dans les mêmes cas que pour la population générale et peut être réalisée entre 6 et 12 mois postgreffe. Une vaccination précoce peut se justifier chez les patients Ac HBc positifs prégreffe et celle-ci est plus efficace si elle est réalisée après que le donneur a été lui-même vacciné. Enfin, les receveurs de greffons Ag HBs positifs doivent être vaccinés en prégreffe. Hépatite A Les quelques études de ce vaccin chez les greffés montrent qu’il est inoffensif mais peu efficace. Il est susceptible d’être réalisé chez les patients vivants ou voyageant en zone d’endémie. Rougeole, oreillons, rubéole (ROR) Bien que ce vaccin soit généralement trivalent, nous discuterons les indications séparément. ● Rougeole La vaccination généralisée des enfants dans les pays industrialisés permet d’éviter l’émergence d’épidémies et le risque de mise en contact de sujets immuno­déprimés. Cependant, cette infection peut être mortelle en cas de survenue chez un greffé (18). Les patients vaccinés dans l’enfance perdent leur immunité. Les adultes ayant eu la rougeole semblent cependant un peu mieux protégés. Le vaccin actuel est vivant atténué et n’est donc pas recommandé chez l’allogreffé. Il a cependant été utilisé chez des patients sans immunosuppression ni GvH chronique, au-delà de la 2e année postgreffe, sans effet secondaire notable. Son indication concerne essentiellement les enfants vivant ou voyageant dans des zones d’endémies où la population générale est peu protégée (risque épidémique), au-delà de 24 mois postgreffe et en ­l’absence d’immunosuppression. ● Oreillons Cette infection n’a pas l’air particulièrement sévère chez les greffés. Son indication n’est pas codifiée mais, comme il fait partie du ROR, il est susceptible d’être administré aux patients (19, 20). Ce vaccin étant vivant et atténué, il est recommandé d’attendre le 24e mois chez des patients qui n’ont ni GvH chronique ni immunosuppresseurs. ● Rubéole Il n’y a pas de publications concernant la survenue de rubéole chez les patients greffés. La principale indication de ce vaccin est la prévention de la rubéole congénitale, ce qui n’était pas jusqu’à présent un problème majeur, la plupart des patientes allogreffés étant stériles du fait du conditionnement. L’usage de plus en plus large des conditionnements atténués qui préservent la fertilité féminine doit dorénavant faire réfléchir à ce risque. Il est recommandé de réaliser 133 cette vaccination au-delà de 24 mois postgreffe chez les femmes susceptibles de procréer. Varicelle et zona (VZV) Le VZV est un vaccin vivant atténué et est contre-indiqué chez l’allogreffé, même s’il existe des antiviraux efficaces tel l’aciclovir, qui peuvent bloquer l’apparition d’effets secondaires. ● Varicelle Pour les patients séronégatifs, en particulier les enfants qui sont des sujets hautement à risque, on préfère, en cas de contage, le traitement préemptif par les antiviraux associés ou non aux Ig i.v. Le vaccin a cependant été utilisé avec succès chez les enfants en rémission d’une leucémie ou les transplantés (21). Certains préconisent de vacciner les enfants avant la greffe lorsqu’ils ne souffrent pas d’une pathologie maligne (patients transplantés pour thalassémie) afin d’assurer une certaine protection postgreffe. Les patients redeviennent cependant séronégatifs après la greffe et sont alors tout de même à risque d’une primo-infection tardive. Il est en revanche recommandé de vacciner les membres de la famille séroné­gatifs. En l’absence de GvH chronique et d’immu­ no­suppression, il peut être discuté d’une vaccination des enfants séronégatifs après le 24e mois (22). ● Zona La prévention systématique par l’aciclovir ou le valaciclovir réduit considérablement le risque de zona après l’allogreffe. Elle est donc systématique et se poursuit tant que persiste un déficit immunitaire, une GvH chronique ou un traitement immunosuppresseur. Fièvre jaune Il s’agit d’une infection potentiellement létale dont les zones d’endémies sont l’Amérique, l’Afrique du Sud et l’Afrique centrale. La question se pose pour les patients vivant ou voyageant en zone d’endémie, le risque variant selon la saison et le lieu (les villes étant moins à risque que les forêts tropicales). Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 3 - juillet-août-septembre 2007 D ossier thématique Le vaccin disponible est un vaccin vivant atténué, à haut risque de générer une infection chez l’immuno­déprimé. Il est donc a priori contre-indiqué. Le calcul du rapport bénéfice-risque est donc très important. Quelques patients ont été vaccinés 5 ans après la greffe sans effet secondaire notable, mais il convient de réserver cette stratégie à des patients sans déficit immunitaire persistant (23). Conclusion Le respect du programme vaccinal postallogreffe est un facteur important de réduction de la morbi-mortalité. Ce programme prend en compte les risques spécifiques de cette population à différents moments de la greffe, les risques de la population générale et des facteurs de risques individuels des patients. Il est plus efficace en l’absence de GvH chronique et de traitement immunosuppresseur mais doit être réalisé même dans cette situation. ■ R é f é r e n c e s b i b l i o g r a p h i q u e s 1. Ljungman P, Engelhard D, de la Camara R et al. Vaccination of stem cell transplant recipients: recommendations of the Infectious Diseases Working Party of the EBMT. Bone Marrow Transplantation 2005;35:737-46. 2. CDC. Guidelines for preventing opportunistic infections among hematopoietic stem cell transplant recipients. Recommendations of CDC, the Infectious Disease Society of America, and the American Society for Blood and Marrow Transplantation. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2000;49(RR-10):1-125. 3. Storek J, Dawson MA, Lim LC et al. 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