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Libérale
Professions Santé Infirmier Infirmière - No43 - janvier-février 2003
de loi du financement de la Sécurité sociale
2003 (PLFSS) semble moins consensuel. Il
s’agirait d’instaurer un forfait de rembourse-
ment par groupe générique fondé sur le géné-
rique le moins cher ou sur la moyenne des prix
des génériques. Ce qui fait bondir notamment
l’industrie pharmaceutique, car cela remet en
cause, selon elle, le prix du médicament prin-
ceps. D’après une étude publiée en 2000 par le
CREDES, le forfait de remboursement pourrait
permettre de réduire de façon très sensible les
dépenses de l’Assurance-maladie. Mais l’étude
montre également le risque d’accroître l’inéga-
lité d’accès aux soins. En effet, dans le cas où le
médicament princeps serait à son prix le plus
élevé, les classes sociales plus modestes, qui
n’ont pas forcément une assurance complé-
mentaire, devraient payer la différence entre le
prix du médicament et son remboursement par
la Sécurité sociale. Cela dit, ce dispositif existe
dans plusieurs pays, notamment en Allemagne
et aux Pays-Bas. Les baisses de prix y ont gé-
néré des économies, mais l’instauration des
prix de référence (appelé “forfaits” dans la pro-
position de loi) n’a pas infléchi la dépense glo-
bale des pharmaciens qui ont expérimenté
d’autres mesures en parallèle. Comme le report
sur d’autres médicaments hors forfait par
exemple. Il faut juste rappeler que les médica-
ments ont représenté une augmentation des dé-
penses de 9,5 % entre 2001 et 2000, en France.
Un travail pédagogique
Certes, il n’y a pas de raison que la collectivité
rembourse au prix fort ou à des niveaux de prix
différents des médicaments composés de la
même molécule. Cependant, la seule limite de
la hausse des prix ne peut être la seule solu-
tion. L’éducation au bon usage du médicament
est la règle de base. Il y a un travail pédagogique
à accomplir pour vaincre les réticences. Une
étude récente montre d’ailleurs un tassement
des ventes, justifiant une campagne d’informa-
tion initiée par les pouvoirs publics.
L.G.
D’
ici 2007, les prévisions situent le marché
américain à 50 % du marché total. L’évo-
lution est nette, même si elle sera moins im-
portante en Europe, et surtout en France. Parmi
les produits les plus concernés, on trouve les
antihypertenseurs, les antiulcéreux, les antibio-
tiques et les anti-allergiques.
Des ententes complexes
Depuis le 12 juin 1999, les pharmaciens ont le
droit de substituer un générique moins coû-
teux à un médicament prescrit par un médecin.
Les réticences des patients ont été grandes (et
le sont toujours). Ces derniers ne souhaitaient
pas “tester”, selon eux, un autre médicament
que celui qui leur avait été prescrit. Les négo-
ciations de juin 2002 entre les pouvoirs publics
et les médecins ont fait évoluer les blocages.
Pour mémoire, “les médecins s’engageaient à
prescrire 25 % de médicaments sous dénomi-
nation commune (DC), dont la moitié devra
être des génériques que le praticien pourra
prescrire sous leur nom de marque”. Le projet
La montée en puissance, non sans mal, des médicaments géné-
riques semble désormais irréversible. Sur le marché américain,
ceux-ci représentent 20 % du chiffre d’affaires, 14 % en
Europe, la France pointant à 5 %.
Médicaments
La difficile montée des génériques
Qu’est-ce qu’un médicament générique ?
Un médicament générique est une copie d’un médica-
ment existant dont le brevet de fabrication est versé
dans le domaine public.
Il répond aux mêmes critères de qualité, d’efficacité et
de sécurité que le médicament original et fait l’objet des
mêmes contrôles par l’Agence française de sécurité sa-
nitaire des produits de santé. Une seule différence : son
prix, qui est nettement inférieur à l’original (en
moyenne 30 % moins cher). La consommation de mé-
dicaments génériques peut permettre de réaliser une
économie de 20 à 30 % selon le médicament.
Le pharmacien peut proposer de remplacer certains
médicaments par des médicaments génériques. S’il ne
le fait pas, le client peut en faire la demande sauf si le
médecin a mentionné sur l’ordonnance “non substi-
tuable”. Le libre choix pour le patient est néanmoins
préservé, dans un sens comme dans l’autre.
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