Gaudino, casier 5 P.C.S.I. 834 version N1.2 (12 décembre 2013) Arithmétique dans Z Lycée Masséna Rappel : toute partie non vide de N admet un plus petit élément, et toute partie non vide majorée de N admet un plus grand élément. I. Multiples et diviseurs dans Z et N I.1. Définition définition 1. Soient a et b dans Z. On dit que b divise a, noté b|a, lorsqu’il existe k ∈ Z tel que a = bk. 0 ne divise que 0, 1 et −1 divisent tout entier relatif. 0 est divisible par tout entier. Lemme 1. Si b|a alors a = 0 ou |b| ≤ |a| . I.2. Relation d’ordre – Sur Z : réflexivité, transitivité. Ni symétrique, ni antisymétrique. – Sur N : réflexivité, transitivité, antisymétrique, mais pas total. On parle d’ordre non total. II. Division euclidienne dans N II.1. Division euclidienne Théorème 2. Soit a ∈ N et b ∈ N∗ . Il existe un unique couple (q, r) ∈ Z2 qui vérifie (q est appelé le quotient, r le reste) : a = bq + r et 0 ≤ r < b Calcul de q par la partie entière (mais preuve par le plus grand entier q tel que bq ≤ a). Extension aisée au cas a ∈ Z. Proposition 3. b|a si et seulement si r = 0. Programmation en Python dans N. II.2. Congruence dans Z définition 2. Soit n ∈ N∗ , et a et b deux entiers relatifs. On dit que a est congru à b modulo n lorsqu’il existe k ∈ Z tel que a = b + kn. On note a ≡ b[n]. Proposition 4. a est congru modulo n à son reste dans la division euclidienne de a par n. Intérêts : savoir si a et b ont le même reste, savoir si a est multiple de n. Opérations : – Somme et différence : si a ≡ b[n] et c ≡ d[n] alors a + c ≡ b + d[n] et a − c ≡ b − d[n]. – Produit : si a ≡ b[n] et m ∈ N∗ alors am ≡ bm[nm]. Néanmoins, comme il s’agit de multiplier par un entier naturel, on garde aussi la conclusion am ≡ bm[n]. Exemple : a2 + a + 1 est toujours impair. II.3. Relation d’équivalence Théorème 5. La relation de congruence modulo n est une relation d’équivalence : réflexive, transitive, symétrique. définition 3. Soit a ∈ Z. On note C(a) l’ensemble des entiers congrus à a modulo n. On l’appelle classe d’équivalence de a. Proposition 6. Les classes d’équivalences forment une partition de Z : elles sont deux-à-deux disjointes, et leur réunion est Z. Exemples de classes. Cette notion s’étend à toute relation d’équivalence (modulo sur R, matrices équivalentes par lignes par exemple). 1 III. Nombres premiers dans N III.1. Définition définition 4. On appelle nombre premier tout entier naturel supérieur à 2 qui n’admet comme diviseur dans N que 1 et lui-même. Vocabulaire de nombre irréductible dans Z. √ Rem : pour prouver que n est premier, il suffit de chercher des diviseurs ≤ n. III.2. Deux résultats importants Théorème 7. Tout entier naturel supérieur à 2 admet (au moins) un diviseur premier. pv par récurrence forte ou en considérant le plus petit diviseur supérieur à 2 de n. Proposition 8. Il existe une infinité de nombres premiers. ! n Y pv : On considère P = {x1 , · · · , xn } et y = xk + 1. y ≥ 2 n’admet aucun diviseur premier : contradiction. k=0 III.3. Décomposition Théorème 9 (admis). Il existe une décomposition de tout entier naturel supérieur à 2 en produit de nombres premiers, décomposition unique à l’ordre près. Y Y ν Notation n = qk avec des nombres premiers pas tous distincts, ou n = pkk avec des nombres premiers tous distincts. Notion de valuation νk Exercice : Soient a et b entiers supérieurs à 2. a|b ssi ∀k, νk (a) ≤ νk (b). III.4. Crible d’Eratosthène (programmation Python) – On écrit l’ensemble de tous les entiers (supérieurs à 2) ; – le premier élément (2) est premier : on le retire, ainsi que ses multiples ; – le premier élément (3) est premier : on le retire, ainsi que ses multiples ; – le premier élément (5) est premier : on le retire, ainsi que ses multiples . . . pv : à chaque étape, on a retiré les multiples des entiers inférieurs. Ne restent donc que les entiers qui n’ont aucun diviseur autre que 1 et lui-même. IV. PGCD et PPCM dans N IV.1. Définitions définition 5. Soient a et b deux entiers naturels non-nuls. On appelle pgcd(a, b), noté aussi a ∧ b, leur plus grand commun diviseur (dans N). On appelle ppcm(a, b), noté aussi a ∨ b, leur plus petit commun multiple (dans N). Soit a entier naturel non-nul : on définit (cas particulier) pgcd(a, 0) = a. On définit pgcd(0, 0) = 0. Cette définition appelle en fait une preuve : partie non vide dans N, partie non vide majorée dans N. Remarque : on dit que a et b sont premiers entre eux lorsque pgcd(a, b) = 1. Représentant irréductible d’un rationnel. Exercices : 1. Soit p premier. On a p|a ou p ∧ a = 1. 2. Si p et q sont premiers distincts, alors p ∧ q = 1. 3. Tout diviseur de a et b divise pgcd(a, b). IV.2. Une application Théorème 10. √ 2 est irrationnel. 2 IV.3. Calcul explicite par décomposition en produit de nombres premiers Proposition 11. En écrivant a = Y pgcd(a, b) = pµk k et b = Y Y pνkk avec des nombres premiers tous distincts, on a : min(µk ,νk ) pk et ppcm(a, b) = Y max(µk ,νk ) pk Exercice : pgcd(a, b) × ppcm(a, b) = ab. IV.4. Algorithme d’Euclide (programmation Python) Pour calculer pgcd(a, b) : 1. on calcule le reste r de la division euclidienne de a par b ; 2. si r = 0, alors le pgcd est b ; 3. sinon, on recommence en calculant le reste de la division euclidienne de b par r (i.e. on remplace a par b, b par r, et on itère). Lemme 12. Soit a ∈ N, b ∈ N∗ , q et r les quotients et restes dans la division euclidienne de a par b. Un entier divise a et b ssi il divise b et r. On a de plus pgcd(a, b) = pgcd(b, r). Proposition 13. L’algorithme d’Euclide se termine en un nombre fini d’étape, et pgcd(a, b) est le dernier reste non nul. Remarque : si a < b, la première étape a pour effet d’échanger a et b. pv : On considère r0 = a, r1 = b, et ∀n ≥ 1, si rn 6= 0 alors rn+1 est le reste de la division euclidienne de rn−1 par rn . La suite est strictement décroissante à partir du rang 1. . . ex : pgcd(150, 147) = 3, pgcd(77, 30) = 1. 3