Division cellulaire et aneuploïdie Télomères et sénescence La

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gênent la répartition
égale du matériel génétique entre les deux
cellules
filles
en
créant
ainsi
une
aneuploïdie
à
l’origine du cancer.
La télomérase «
rallonge » les
télomères
de
certaines
lules normales,
mais pas ceux
de la cellule
tumorale.
Division cellulaire et aneuploïdie
Télomères et sénescence
Quand une cellule se divise, elle dédouble son
matériel génétique représenté par les chromosomes, afin qu’une quantité rigoureusement
identique de ce matériel soit distribuée dans
chacune des deux cellules filles. Toute perturbation de cette distribution s’appelle l’aneuploïdie
et constitue l’un des principaux mécanismes à
l’origine des cancers. En effet, cette répartition
anarchique correspond à une instabilité génétique favorisant le développement puis
l’extension de la tumeur de même que sa résistance aux traitements.
La plupart des cellules normales ne parviennent
pas à dédoubler les extrémités des chromosomes, appelés télomères. Ainsi, chaque division cellulaire s’accompagne d’un raccourcissement des télomères. Après un certain nombre de
divisions, ils subissent un raccourcissement critique que la cellule reconnaît comme un dommage génétique et arrête toute division. Ce
phénomène se nomme sénescence réplicative,
concerne toutes les cellules de l’organisme et
possède un rôle physiologique important dans la
prévention des cancers.
La sénescence
protège du
cancer
Plusieurs situations
sont connues où la
cellule ne parvient
pas à déclencher la
sénescence réplicative, autorisant un
raccourcissement
anormalement
portant des télomères.
Ces télomères trop
courts
acquièrent
des
propriétés
ticulières en devenant par exemple «
collants
»
et,
comme le montre la
en
fFigure,
sant ainsi la fusion
d’extrémités
mosomiques. Ces
fusions
télomériques, ainsi que
d’autres anomalies,
La télomérase est une
enzyme cellulaire qui
rallonge
les
mères,
permettant
ainsi à la cellule de se
diviser indéfiniment.
Elle est exprimée
dans les cellules souches et participe à leur
mortalisation. Elle n’est pas exprimée dans les
cellules différenciées de l’organisme. On
trouve presque toujours une activité télomérase
importante dans la plupart des cancers. Cette
activité participe à l’immortalisation tumorale et
de nouveaux médicaments sont à l’essai pour
tenter d’inhiber la télomérase. Paradoxalement
dans les cancers, l’activité télomérase importante
ne parvient pas à allonger les télomères de telle
sorte que ces derniers restent trop courts, perpétuant l’aneuploïdie.
Effets du virus de l’hépatite B
sur la télomérase et sur les télomères
Le virus de l’hépatite B (VHB) infecte environ 1
milliard d’individus et constitue une cause majeure de cancer du foie (HCC ou CHC). La tumeur se développe après plusieurs années
d’infection pendant lesquelles le foie subit des
modifications sensibles dont la plus remarquables est la cirrhose, prérequis indispensable
au développement de la tumeur.
Le virus exprime deux protéines connues pour
modifier l’expression du gène de la télomérase :
HBx et PreS2. Concernant HBx nous avons trouvé, dans notre laboratoire, que dès le stade de
cirrhose puis au stade tumoral c’est une forme «
tronquée », incomplète de la protéine qui était
exprimée. Nous l’avons appelée HBxT. A la différence de la forme complète dite « sauvage »,
HBxT inhibe la télomérase et raccourcit les télomères. Nous avons par ailleurs confirmé d’autres
études en montrant que preS2 stimulait la télomérase et allongeait les télomères. Enfin, nos
résultats ont montré que les deux protéines sti-
mulent la prolifération cellulaire et entrainent
des dommages génétiques sur l’ensemble des
chromosomes, télomères inclus.
Les effets d’HBxT et de preS2 expliqueraient l’association paradoxale d’une activité télomérase
augmentée
avec
des
télomères
courts
Nos résultats et des études antérieures ont permis de dessiner un modèle d’expression d’HBx
et de preS2 au cours du développement et de
l’évolution du cancer du foie. Dès le stade cirrhotique HBxT est exprimé alors qu’on observe une
accumulation progressive de preS2 au cours du
temps, la quantité maximale de cette protéine
culminant au stade tumoral. Nous avons reconstitué cette situation dans des cellules de cancer du
foie et avons trouvé qu’en présence d’HBxT,
l’expression de quantités croissantes de preS2
annulait l’effet négatif d’HBxT sur l’expression du
gène de la télomérase sans parvenir cependant à
allonger les télomères de façon significative.
Nous effectuons des expériences complémentaires afin de confirmer ce résultat. Nous pensons
et souhaitons démontrer que ce sont les effets
cumulés des deux protéines sur l’intégrité génétique qui empêchent la télomérase d’allonger les
télomères de façon optimale.
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