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Correspondances en Onco-hématologie - Vol. II - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2007
Revue de presse
Les tumeurs doivent être EBV+ et il doit exister 
au moins deux homologies HLA A, B ou DR 
avec le malade pour sélectionner une lignée. 
Les patients sont inclus, soit après échec de la 
baisse de l’immunosuppression, avec ou sans 
antiviral, soit après au moins une première 
ligne de traitement. En moyenne, les patients 
ont reçu quatre injections.
Résultats. Au total, 33 patients ont été inclus : 
19 après seulement un échec de baisse de l’im-
munosuppression (BIS) avec ou sans antiviral, 
un après BIS et radiothérapie localisée, un 
après BIS et chirurgie, et 12 après BIS et rituxi-
mab et/ou chimiothérapie. Deux allogreffes de 
CSH ont été incluses, toutes deux résistantes 
au rituximab ou à la chimiothérapie.
Le taux de réponse est de 63 % à 5 semaines 
(36 % de RC) et de 51 % (42 % de RC) à 6 mois. 
Deux LPT avec localisations cérébrales et les 
deux allogreffes de CSH ont été mises en RC. 
Cinq patients sont décédés entre l’inclusion et 
la date prévue de la première injection.
Les facteurs prédictifs d’une réponse ont été 
le degré d’homologie HLA (p = 0,048) et le 
pourcentage de cellules CD4+ injectées, avec 
plus de 90 % de réponse au-delà de 5 % de 
lymphocytes CD4+ (p = 0,001). 
Commentaire. Avec cette série plus étoffée, 
l’équipe de T. Haque confi rme la faisabilité et 
l’effi cacité des lymphocytes T allogéniques 
anti-EBV dans les LPT. Cette méthode permet 
d’éviter les longues et incertaines stimula-
tions et amplifi cations des LTC autologues. 
On remarquera particulièrement l’effi cacité 
de ce traitement dans les allogreffes de CSH, 
habituellement sensibles aux thérapies cel-
lulaires, et pour les localisations cérébrales, 
classiquement résistantes au rituximab.
Quelques remarques et réserves peuvent toute-
fois être émises.
Le typage HLA de la tumeur n’est pas recher-
ché, or il n’est pas exceptionnel que la tumeur 
provienne de cellules du donneur d’organe. 
Dans ce cas, les cellules sont mal sélectionnées 
et ineffi caces.
Il n’y a aucun détail sur les éventuels rejets 
d’organe après injection.
Vingt et un patients ont eu seulement une BIS ; 
les antiviraux – a fortiori l’acyclovir, le valganciclo-
vir et le ganciclovir – n’ont aucune effi cacité dans 
les LPT et ne peuvent être considérés comme une 
ligne thérapeutique. Dans ce contexte, une nette 
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majorité des patients a été traitée en première 
ligne, une indication maintenant reconnue du 
rituximab. Le taux de réponse est pour ces malades
de 57 % à 6 mois, dont 47,6 % de RC.
Les 10 patients greffés et traités après échec 
de rituximab et/ou de chimiothérapie ont un 
taux de réponse de seulement 30 % à 6 mois, 
dont 20 % de RC.
Deux patients sont décédés avant injection, 
en première ligne, sans avoir reçu de rituxi-
mab, ce qui constitue une attitude diffi cilement 
défendable sur le plan éthique.
Il existe en France une étude de phase I/II 
similaire, limitée aux patients réfractaires, en 
rechute ou en mauvaise réponse après au moins 
une première ligne thérapeutique, rendant cette 
technique disponible pour nos équipes.
Ainsi, l’utilisation des LTC allogéniques anti-
EBV est prometteuse et doit trouver sa place, 
notamment en association.
S.C.
1. Haque T, Wilkie GM, Taylor C et al. Treatment of 
Epstein-Barr-virus-positive post-transplantation lympho-
proliferative disease with partly HLA-matched allogeneic 
cytotoxic T cells. Lancet 2002;360(9331):436-42.
Haque T, Wilkie GM, Jones MM et al. Allogeneic cyto-
toxic T-cell therapy for EBV-positive post-transplantation 
lymphoproliferative disease: results of a phase II multi-
center clinical trial. Blood 2007;110:1123-31.
IMMUNOTHÉRAPIE DANS LES 
LYMPHOMES PÉDIATRIQUES ?
Si l’utilisation d’anticorps monoclonaux théra-
peutiques, notamment dirigés contre CD20, 
est devenue un standard en onco-hématologie 
adulte, cette attitude n’est pas encore complè-
tement adoptée par les pédiatres. Pourtant, 
au moins un essai franco-américain est en 
cours, comme le rapportent ses auteurs qui 
s’interrogent sur d’autres cibles potentielles 
de l’immunothérapie dans les lymphomes 
de l’enfant. L’étude anatomopathologique 
et immunohistochimique rapportée dans ce 
travail a ainsi examiné le niveau d’expression 
de quatre molécules :
CD25, chaîne alpha du récepteur à l’IL-2 ;
CD52, la petite molécule GPI reconnue par 
CAMPATH ;
CD74, la chaîne invariante associée à 
l’apprêtement de classe II dans les cellules 
présentatrices d’antigène ;
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CD80, molécule de costimulation impliquée 
dans la reconnaissance antigénique et l’acti-
vation cellulaire.
La série testée comportait des échantillons 
prélévés sur 88 enfants : 25 lymphomes de 
Burkitt, 19 lymphomes lymphoblastiques T, 
9 lymphomes lymphoblastiques B, 15 lympho-
mes B à grandes cellules et 20 lymphomes 
anaplasiques à grandes cellules.
CD25, qui peut être ciblée par une protéine 
de fusion associant IL-2 et toxine diphtérique 
(denileukin difi tox), apparaît surtout exprimée 
sur les cellules de lymphomes anaplasiques, 
mais très peu dans les autres cas, y compris 
les lymphomes T.
L’expression de CD52 est la plus hétérogène, 
même si sa détection était effective dans près 
de 99 % des cas testés. Ces résultats diffèrent 
de l’étude récente rapportée par Rodig et al. ; les 
auteurs s’interrogent sur les raisons techniques 
éventuelles de cette discordance, et sur la signifi -
cativité de cette variation d’expression en regard 
de l’effi cacité potentielle de l’alemtuzumab.
CD74 est exprimée physiologiquement de façon 
très transitoire à la surface des cellules au cours 
de l’exportation membranaire des molécules de 
classe II chargées de peptide. Cela pourrait être 
corrélé à la pénétration rapide des anticorps anti-
CD74 dans les cellules, mais il faut noter que les 
marquages montrés dans cet article semblent 
essentiellement intracytoplasmiques. Ils concer-
nent exclusivement les lymphomes B testés.
CD80, enfi n, qui peut être ciblée par le galiximab 
en vue d’obtenir une apoptose des cellules tumo-
rales, n’est faiblement exprimée que dans une 
petite proportion des lymphomes B, et pas du 
tout dans les autres cas, ce qui limite la portée 
éventuelle de traitements avec cet anticorps.
On peut noter que, dans tous les cas, des marquages 
positifs ont été observés sans ambiguïté dans les 
cellules réactionnelles non tumorales.
Les auteurs concluent sur la nécessité de 
compléter ces études rétrospectives menées 
sur des prélèvements inclus en paraffi ne par des 
études plus précises en cytométrie de fl ux sur 
cellules fraîches. Ils précisent également l’intérêt 
potentiel d’immunothérapies ciblées dans les 
lymphomes pédiatriques de mauvais pronostic.
M.C.B.
Miles RR, Cairo MS, Satwani P et al. Immunophenotypic 
identifi cation of possible therapeutic targets in paedia-
tric non-Hodgkin lymphomas: a children’s oncology group 
report. Br J Haematol 2007;138:506-12.
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