Classe de TSI2 - Exercices de mathématiques

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Déterminants
I
Formes n-linéaires
I.A Définition d’une forme n-linéaire . . . . . . . . . . . . . . .
I.B Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
I.C Espace vectoriel des formes n-linéaires sur E . . . . . . . .
I.D Forme n-linéaire symétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . .
I.E Forme n-linéaire antisymétrique . . . . . . . . . . . . . . . .
I.F Forme n-linéaire alternée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
I.G L’espace vectoriel des formes n-linéaires alternées . . . . . .
I.H Les propriétés fondamentales d’une forme n-linéaire alternée
.
.
.
.
.
.
.
.
1
1
1
2
2
2
2
3
3
II Etude des formes n-linéaires alternées en dimension n
II.A Préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
II.B Déterminant et indépendance linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3
3
4
III Calcul des déterminants
III.A Invariance par transposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
III.B Méthodes pour simplifier le calcul d’un déterminant . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
III.C Développement d’un déterminant par rapport à une ligne ou une colonne . . . . . . .
5
5
5
5
IV Déterminant d’un endomorphisme
IV.A Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
IV.A.1 Propriétés du déterminant d’un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . .
IV.B Déterminant d’une matrice carrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7
7
8
9
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.
V Inverse d’une matrice carrée par la comatrice
11
V.A Cofacteurs et comatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
V.B Théorème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Dans tout le chapitre, E est un espace vectoriel sur K = R ou C.
I
Formes n-linéaires
I.A
Définition d’une forme n-linéaire
Définition 1. Soit ϕ :
En
→
−
→
−
→
(x1 , x2 , . . . , −
x→
n ) 7→
K
→, −
→
−
→
ϕ(−
x
1 x2 , . . . , xn )
−
ϕ est appelée forme n-linéaire si ϕ est linéaire par rapport à chaque →
xi
I.B
Exemples
– E = R3 , n = 2.

 

x1
y1
ϕ :  x2  ,  y2  7→ x1 y1 + x2 y2 + x3 y3
x3
y3
est une forme bilinéaire sur R3 .




x1
y1
C’est une application de R3 × R3 dans R, linéaire par rapport à  x2  et à  y2 .
x3
y3
– ϕ : (a, b) 7→ ab est une forme bilinéaire sur R ; c’est une application de R × R dans R, linéaire
par rapport à a et par rapport à b.
−
−
– E est un espace vectoriel de dimension 2 sur K, rapporté à une base E = (→
e1 , →
e2 ), et n = 3.
−
−
−
ϕ : (→
x,→
y ,→
z ) 7→ x1 y2 z2 − x2 y1 z1
est une forme trilinéaire sur E.
1
Exercice 1
ϕ étant trilinéaire sur E, développer :
−
−
−
−
−
−
−
ϕ(2→
u +→
v ,→
u −→
v +→
w,→
w −→
u)
et remarquer l’analogie avec le développement dans R d’un produit comme (2a + b)(a − b + c)(c − a).
[det201]
I.C
Espace vectoriel des formes n-linéaires sur E
Il est clair que l’application nulle de E n dans K, est une forme n-linéaire particulière, que la somme
de deux formes n-linéaires et le produit par un scalaire d’une forme n-linéaire, sont des formes nlinéaires. Les formes n-linéaires sur E constituent donc un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel
F(E n , K) des applications de E n dans K.
On notera Ln (E, K) le K-espace vectoriel des formes n-linéaires sur E.
I.D
Forme n-linéaire symétrique
→, −
→
−
→
Définition 2. ϕ est dite symétrique si ϕ(−
x
1 x2 , . . . , xn ) est invariant par échange de deux vecteurs :
→, −
→
−
→
−
→
→
−
→
−
−
→
−
→
→
−
→
−
−
→
n
∀ (−
x
1 x2 , . . . , xn ) ∈ E , ϕ(x1 , . . . , xi , . . . , xj , . . . , xn ) = ϕ(x1 , . . . , xj , . . . , xi , . . . , xn )
Exemple 1. Un produit scalaire est une forme bilinéaire symétrique (définie positive).
I.E
Forme n-linéaire antisymétrique
→, −
→
−
→
Définition 3. ϕ est dite antisymétrique si ϕ(−
x
1 x2 , . . . , xn ) est changé en son opposé par échange
de deux vecteurs :
→, −
→
−
→
−
→
→
−
→
−
−
→
−
→
→
−
→
−
−
→
n
∀ (−
x
1 x2 , . . . , xn ) ∈ E , ϕ(x1 , . . . , xi , . . . , xj , . . . , xn ) = −ϕ(x1 , . . . , xj , . . . , xi , . . . , xn )
−
−
Exemple 2. soit E un espace vectoriel de dimension 2 sur K, rapporté à une base E = (→
e1 , →
e2 ).
→
−
→
−
L’application ϕ : ( x , y ) 7→ x1 y2 − x2 y1 , est une forme bilinéaire antisymétrique sur E.
I.F
Forme n-linéaire alternée
→, −
→
−
→
Définition 4. ϕ est dite alternée si ϕ(−
x
1 x2 , . . . , xn ) est nul dès que deux des vecteurs sont égaux.
Théorème 1.
Soit ϕ une forme n-linéaire sur un K-espace vectoriel E :
ϕ est alternée
⇐⇒
ϕ est antisymétrique.
Démonstration.
→, . . . , −
→
→, . . . , −
→
→, . . . , −
(=⇒) : on considère ϕ(−
x
xi + −
x
xi + −
x
x→
n ). C’est évidemment nul, puisque ϕ est alternée. Et après
1
j
j
développement on obtient :
→, . . . , −
→
→, . . . , −
−
→
−
→
−
→
−
→
0 = ϕ(−
x
xi , . . . , −
x
x→
n ) + ϕ(x1 , . . . , xj , . . . , xi , . . . , xn )
1
j
→, . . . , −
→
→
−
→
−
→
−
→
−
→
(⇐=) : on a, grâce à l’antisymétrie : ϕ(−
x
xi , . . . , −
xi , . . . , −
x→
n ) = −ϕ(x1 , . . . , xi , . . . , xi , . . . , xn ).
1
Remarque 1. Il existe des corps dans lesquels 1 + 1 = 0. Pour ces corps, les deux notions de forme
n-linéaire alternée et de forme n-linéaire antisymétrique ne coïncident pas.
2
I.G
L’espace vectoriel des formes n-linéaires alternées
Il est clair que les formes n-linéaires alternées (ou antisymétriques) forment un sous-espace vectoriel de Ln (E, K). On notera An (E, K) ce K-espace vectoriel.
I.H
Les propriétés fondamentales d’une forme n-linéaire alternée
Soit ϕ ∈ An (E, K) :
→, . . . , −
−
→
−
→
– Si l’un des vecteurs −
x
x→
1
n est nul, alors ϕ(x1 , . . . , xn ) = 0.
→
−
→
−
−
→, . . . , →
−
En effet, l’application →
xi 7→ ϕ(−
x
xi , . . . , −
x→
1
n ) est linéaire, donc l’image de 0 est 0 .
→, . . . , −
→, . . . , −
– Si deux des vecteurs −
x
x→ sont égaux, alors ϕ(−
x
x→) = 0, car ϕ est alternée.
1
n
1
n
– On a changement de signe par échange de deux vecteurs, car ϕ est antisymétrique.
→, . . . , −
−
→
−
→
−
→
– Si les vecteurs −
x
x→
1
n sont liés, alors ϕ(x1 , . . . , xn ) = 0. En effet, l’un des vecteurs, disons x1 ,
−
→
−
→
−
→
est combinaison linéaire des autres. Dans ϕ(x1 , . . . , xn ), on remplace x1 par cette combinaison
linéaire, on développe par n-linéarité, et on tient compte du fait que ϕ est alternée.
→, . . . , −
→ une combinaison linéaire des
– On ne change pas la valeur de ϕ(−
x
x→) en ajoutant à −
x
1
n
k
autres vecteurs.
Exercice 2
Démontrer ce dernier point.
II
[det202]
Etude des formes n-linéaires alternées en dimension n
II.A
Préliminaires
Exercice 3
−
−
−
Soit E un espace vectoriel de dimension 3 sur K, rapporté à une base E = (→
e1 , →
e2 , →
e3 ). Donner un
exemple de forme bilinéaire alternée sur E.
[det203]
Exercice 4
Soit E un espace vectoriel de dimension n sur K. Soit p un entier > n. Montrer que toute forme
p-linéaire alternée sur E est nulle.
[det204]
L’objet de ce paragraphe II est d’étudier les formes n-linéaires alternées lorsque dim E = n .
Théorème 2.
Si dim E = n, alors dim An (E, K) = 1. Plus précisément, il existe une forme n-linéaire alternée non
nulle, et toutes les autres lui sont proportionnelles.
Démonstration. On va d’abord démontrer ce théorème pour n = 3. On se donne donc un K-espace vectoriel E de
dimension 3, et une forme trilinéaire ϕ sur E.
→
→
→
→, −
→ −
→
Soit E = (−
e1 , −
e2 , −
e3 ) une base de E et soient trois vecteurs −
x
1 x2 , x3 donnés par leurs matrices-colonnes :






α11
α12
α13
−
→: α
−
→: α
−
→: α
x
x
x
21 
22 
23 
1
2
3
α31
α32
α33
→
→
→=α −
→
→
→
→=α −
→
→
→
→=α −
→
e +α −
e +α −
e , −
x
e +α −
e +α −
e , −
x
e +α −
e +α −
e .
autrement dit on a : −
x
1
11 1
21 2
31 3
2
12 1
22 2
32 3
3
13 1
23 2
33 3
→, −
→ −
→
Maintenant, on développe ϕ(−
x
1 x2 , x3 ), en utilisant les propriétés de forme n-linéaire alternée de ϕ ; on obtient :
h
i
→
→
→
α11 (α22 α33 − α32 α23 ) − α21 (α12 α33 − α32 α13 ) + α31 (α12 α23 − α22 α13 ) × ϕ(−
e1 , −
e2 , −
e3 )
→, −
→ −
→
On note detE l’application qui à (−
x
1 x2 , x3 ) associe le terme entre crochets. On vérifie sans difficulté que :
→
→
→
det (−
e ,−
e ,−
e )=1
E
1
2
3
et que detE est une forme trilinéaire alternée non nulle.
En résumé, on a exhibé une forme trilinéaire alternée non nulle detE , telle que pour toute forme trilinéaire alternée ϕ,
→
→
→
→
→
→
on ait : ϕ = ϕ(−
e1 , −
e2 , −
e3 )× detE ou encore ϕ = λ× detE , en posant λ = ϕ(−
e1 , −
e2 , −
e3 ). Finalement :
3
Si dim E = 3, A3 (E, K) est un K-espace vectoriel de dimension 1.
On vient de voir qu’une base de ce K-espace vectoriel est constituée par la forme trilinéaire non nulle detE :
h
i
→, −
→ −
→
detE : (−
x
1 x2 , x3 ) 7→ α11 (α22 α33 − α32 α23 ) − α21 (α12 α33 − α32 α13 ) + α31 (α12 α23 − α22 α13 )
et on représente ce terme entre crochets par la notation :
α11
−
→, x
−
→, x
−
→) = α
detE (x
1
2
3
21
α31
α12
α22
α32
α13
α23
α33
En dimension n, le principe est le même, mais les vérifications sont beaucoup plus compliquées, et on admettra la
plupart d’entre elles.
→
→
−
→ −
→
−
→
Soit E = (−
e1 , −
e2 , . . . , −
e→
n ) une base de E et soient n vecteurs x1 , x2 , . . . , xn donnés par leurs coordonnées αij dans la
→.
base E, α étant la i-ème coordonnée de −
x
ij
j
→, −
→
−
→
Soit ϕ une forme n-linéaire alternée ; on développe ϕ(−
x
1 x2 , . . . , xn ) et on obtient :
n
n
n
X
X
X
→
→
→
→
→
ϕ
αi1 −
ei ,
αi2 −
ei , . . . ,
αin −
ei = D × ϕ(−
e1 , −
e2 , . . . , −
e→
n)
i=1
i=1
i=1
où D est une expression "lourde" des variables αij que l’on note :
α11 α12
α21 α22
−
→
−
→
−
→
D = detE (x1 , x2 , . . . xn ) = .
..
..
.
α
αn2
n1
→, −
→, . . . , −
Cette notation fait figurer en colonnes les coordonnées de −
x
x
x→
1
n
2
...
...
...
α1n
α2n
..
.
αnn
→, −
→
−
→
dans la base E ; detE (−
x
1 x2 , . . . xn ) est évi-
demment un nombre.
→, −
→
−
→ 7 det (−
→ −
→
−
→
On admet que l’application detE : (−
x
1 x2 , . . . xn ) →
E x1 , x2 , . . . xn ) est une forme n-linéaire alternée, qu’elle est
non nulle (car detE (E) = 1), et on a :
→, −
→
−
→
−
→ −
→
−
→
−
→ −
→
−
→
−
→ −
→
−
→
n
∀ϕ ∈ An (E, K), ∀(−
x
1 x2 , . . . , xn ) ∈ E , ϕ(x1 , x2 , . . . , xn ) = ϕ( e1 , e2 , . . . , en ) × detE (x1 , x2 , . . . , xn )
On voit que la forme n-linéaire alternée ϕ est proportionnelle à la forme n-linéaire alternée detE ; plus précisément, on
→
→
a : ϕ = λ detE , avec λ = ϕ(−
e1 , −
e2 , . . . , −
e→
n ).
Remarque 2. La forme linéaire detE dépend évidemment de E.
II.B
Déterminant et indépendance linéaire
Théorème 3.
−
−
−
→ −
→
−
→
Soient E un K-espace vectoriel, E = (→
e1 , →
e2 , . . . , −
e→
n ) une base de E, et u1 , u2 , . . . , un ∈ E.
−
→, −
→
−
→
u
1 u2 , . . . , un sont linéairement indépendants
⇐⇒
→, −
→
−
→
detE (−
u
1 u2 , . . . , un ) 6= 0
Démonstration.
→, −
→
−
→
−
→ −
→
−
→
(⇐=) : c’est clair par la contraposée : si −
u
1 u2 , . . . , un étaient linéairement dépendants, on aurait detE (u1 , u2 , . . . , un ) =
0, car c’est une propriété générale des formes n-linéaires alternées.
→, −
→, . . . , −
(=⇒) : si −
u
u
u→ sont linéairement indépendants, ils forment une base U de E, et on peut parler de la forme
1
n
2
n-linéaire alternée non nulle detU sur E. Elle est nécessairement proportionnelle à detE :
∃λ ∈ K∗ , detU = λ detE
(λ est non nul, car les deux formes n-linéaires detU et detE sont non nulles).
−
→, u
−
→, . . . , u
−
→). On obtient :
On applique à (u
1
2
n
→, −
→
−
→
1 = λ detE (−
u
1 u2 , . . . , un )
−
→
→, −
→
d’où évidemment : detE (−
u
1 u2 , . . . , un ) 6= 0.
−
−
Remarque 3. En appliquant à (→
e1 , →
e2 , . . . , −
e→
n ) la formule detU = λ detE , on obtient λ = detU (E)
d’où la formule de changement de base pour les déterminants :
Théorème 4 (Formule de changement de base pour les déterminants).
Si E et U sont deux bases de E, on a detU = detU (E) × detE , autrement dit :
→, −
→
−
→
−
→ −
→
−
→
−
→ −
→
−
→
n
∀(−
x
1 x2 , . . . , xn ) ∈ E , detU (x1 , x2 , . . . , xn ) = detU (E) × detE (x1 , x2 , . . . , xn )
4
III
III.A
Calcul des déterminants
Invariance par transposition
Théorème 5.
On ne change pas la valeur d’un déterminant en échangeant lignes et colonnes.
Ce théorème signifie donc que :
α11 α12
α21 α22
..
..
.
.
αn1 αn2
...
...
α1n
α2n
..
.
...
αnn
α11
α12
= ..
.
α1n
α21
α22
..
.
...
...
αn1
αn2
..
.
α2n
...
αnn
Démonstration. Nous admettons ce théorème.1
Exercice 5
Vérifier ce résultat pour n = 2 et n = 3.
III.B
[det205]
Méthodes pour simplifier le calcul d’un déterminant
Les méthodes suivantes sont essentielles, et reposent sur le fait que :
→, −
→
−
→
−
→ −
→
−
→
detE : (−
x
1 x2 , . . . , xn ) 7→ detE (x1 , x2 , . . . , xn )
est une forme n-linéaire alternée sur E.
– Un déterminant est nul si et seulement si ses colonnes (respectivement ses lignes) sont linéairement dépendantes.
– La valeur d’un déterminant est inchangée si on ajoute à une colonne (respectivement à une
ligne) une combinaison linéaire des autres colonnes (respectivement des autres lignes).
– Il y a linéarité par rapport à chacune des colonnes (respectivement chacune des lignes).
– La valeur d’un déterminant est changée en son opposée par échange de deux colonnes, ou par
échange de deux lignes.
III.C
Développement d’un déterminant par rapport à une ligne ou une
colonne
Exercice 6
−
−
Soit E un K-espace vectoriel de dimension n, rapporté à une base E = (→
e1 , →
e2 , . . . , −
e→
n ).
→
−
−
→
→
−
−
→
0
On pose F = Vect( e2 , . . . , en ), et E = ( e2 , . . . , en ). On considère l’application ϕ : F n−1 → K, qui à
→, . . . , −
−
→, . . . , −
(−
x
x→) associe det (→
e ,−
x
x→).
2
n
E
1
2
n
1. Montrer qu’il existe λ ∈ K tel que :
→, . . . , −
→, . . . , −
−
→
−
→
n−1
∀(−
x
x→
, ϕ(−
x
x→
2
n) ∈ F
2
n ) = λ detE 0 (x2 , . . . , xn )
2. Quelle est la valeur de λ ?
3. Montrer que, quels que soient les nombres αij , on a
1
0
...
0 0 α22 . . . α2n ..
..
.. = .
.
. 0 αn2 . . . αnn 1 Voir
à ce sujet l’épreuve de Centrale TSI, Math 2, 2003
5
:
α22
..
.
...
α2n
..
.
αn2
...
αnn
4. Montrer que :
α11
0
..
.
.
..
0
α12
α22
..
.
..
.
αn2
0
α23
..
.
..
.
αn3
...
...
α11
0
..
.
.
..
0
α12
α22
..
.
..
.
αn2
α13
α23
..
.
..
.
αn3
...
...
...
0
α2n
..
.
..
.
αnn
α22
..
= α11 × .
.
..
αn2
α23
..
.
..
.
αn3
...
α1n
α2n
..
.
..
.
αnn
α22
..
= α11 × .
.
..
αn2
α23
..
.
..
.
αn3
...
...
α2n
..
.
..
.
αnn
α2n
..
.
..
.
αnn
puis que :
...
...
[det206]
Définition
5.
α11
α21
Soit ∆ = .
..
αn1
α12
α22
..
.
...
...
α1n
α2n
..
.
αn2 . . . αnn
Le mineur de αij est le déterminant ∆ij obtenu en rayant la ligne et la colonne de αij .
Théorème 6 (Développement d’un déterminant par rapport à une colonne).
∆ est le même déterminant que dans la définition ci-dessus. Soit k ∈ 1, 2, . . . , n . On a :
∆=
n
X
(−1)i+k αik ∆ik
i=1
(développement de ∆ par rapport à sa k ème colonne)
Exercice 7
Démontrer ce résultat en envisageant d’abord le cas k = 1.
[det207]
Remarque 4. D’après l’invariance par transposition, on a aussi le développement par rapport à la
k ème ligne :
n
X
∆=
(−1)i+k αki ∆ki
i=1
Exercice 8 Déterminant
α11 α12 α13
0 α22 α23
0 α33
Calculer : 0
.
..
0
... ...
triangulaire
. . . α1n . . . α2n . . . α3n ..
.
0 αnn [det208]
6
Exercice 9
1
0
Calculer : 1
0
0 a
1 b
0 c
1 d
a2
b2
c2
d2
[det209]
Exercice 10
Calculer par la méthode du pivot : 1
5
1
5
3 −2
4 2 −1
5 2
3 −1 −2
1
1 Compter le nombre de multiplications (ou divisions) nécessaire à ce calcul.
[det210]
Exercice 11
Compter le nombre de multiplications ou divisions qu’on effectue lorsqu’on calcule un déterminant
n × n par la méthode du pivot, ou lorsqu’on le développe par la méthode "brutale". Evaluer ces
nombres lorsque n = 20.
[det211]
Exercice 12 Déterminant de Vandermonde (fréquent dans les concours !)
On pose, pour a1 , a2 , . . . , an ∈ K :
V (a1 , a2 , . . . , an ) = 1
1
..
.
..
.
1
a1
a2
a21
a22
an
a2n
. . . an−1
1
. . . an−1
2
..
.
..
.
. . . an−1
n
1. Calculer V (a, b, c), et mettre le résultat sous forme d’un produit de facteurs.
2. On considère le polynôme V (a1 , a2 , . . . , an−1 , X). Déterminer son degré, son coefficient dominant, et ses zéros.
3. En déduire que :
V (a1 , a2 , . . . , an ) = V (a1 , a2 , . . . , an−1 ) × (an − a1 )(an − a2 ) . . . (an − an−1 )
4. Conclure que :
V (a1 , a2 , . . . , an ) =
Y
(aj − ai )
i<j
[det212]
IV
Déterminant d’un endomorphisme
IV.A
Généralités
−
−
Soient E un K-espace vectoriel, E = (→
e1 , →
e2 , . . . , −
e→
n ) une base de E, et f un endomorphisme de
E. L’application :
→, −
→
−
→
−
→
−
→
−
→
(−
x
1 x2 , . . . , xn ) 7→ detE (f (x1 ), f (x2 ), . . . , f (xn ))
est une forme n-linéaire alternée. Elle est donc proportionnelle à detE , c’est-à-dire :
→, −
→
−
→
−
→
−
→
−
→
−
→ −
→
−
→
n
∃λ ∈ K, ∀(−
x
1 x2 , . . . , xn ) ∈ E , detE (f (x1 ), f (x2 ), . . . , f (xn )) = λ detE (x1 , x2 , . . . , xn )
7
−
−
En évaluant en (→
e1 , →
e2 , . . . , −
e→
n ), on obtient :
−
−
λ = detE (f (→
e1 ), f (→
e2 ), . . . , f (−
e→
n ))
De plus, ce nombre ne dépend pas de la base choisie. En effet, considérons une autre base U =
→, −
→
−
→
(−
u
1 u2 , . . . , un ), et posons :
→), f (−
→), . . . , f (−
µ = det (f (−
u
u
u→))
U
1
2
n
Par la formule de changement de base pour les déterminants, on a :
→), f (−
→), . . . , f (−
−
→ −
→
−
→
µ = detU (E) × detE (f (−
u
u
u→
1
2
n )) = detU (E) × λ × detE (u1 , u2 , . . . , un ) = λ
d’où :
Théorème 7 (et définition).
−
−
Soient E un K-espace vectoriel, E = (→
e1 , →
e2 , . . . , −
e→
n ) une base de E, et f ∈ L(E). Le nombre :
−
−
det f = detE (f (→
e1 ), f (→
e2 ), . . . , f (−
e→
n ))
ne dépend pas de la base. On l’appelle déterminant de f . De plus, on a, quelle que soit la base E de
E:
→, −
→
−
→
−
→
−
→
−
→
−
→ −
→
−
→
n
∀(−
x
1 x2 , . . . , xn ) ∈ E , detE (f (x1 ), f (x2 ), . . . , f (xn )) = det f × detE (x1 , x2 , . . . , xn )
IV.A.1
Propriétés du déterminant d’un endomorphisme
Théorème 8.
Soit f un endomorphisme de E, espace vectoriel de dimension n :
f ∈ GL(E)
⇐⇒
det f 6= 0
→
→
Démonstration. Soit E = (−
e1 , −
e2 , . . . , −
e→
n ) une base de E. On a :
→
→
det f = detE (f (−
e1 ), f (−
e2 ), . . . , f (−
e→
n ))
et alors :
det f 6= 0
⇐⇒
→
→
f (−
e1 ), f (−
e2 ), . . . , f (−
e→
n ) sont linéairement indépendants
⇐⇒
rgf = dim Im f = n
⇐⇒
f ∈ GL(E)
Théorème 9.
Soient f, g deux endomorphismes de E, espace vectoriel de dimension n :
det(g ◦ f ) = det g × det f
→
→
Démonstration. Si E = (−
e1 , −
e2 , . . . , −
e→
n ) est une base de E, on a :
→
→
det(g ◦ f ) = det (g ◦ f (−
e ), g ◦ f (−
e ), . . . , g ◦ f (−
e→))
E
1
2
n
=
→
→
→))
det g × detE (f (−
e1 ), f (−
e2 ), . . . , f (e−
n
=
det g × det f
Enfin, par la définition même de det f , on a :
det IdE = 1
et, si f ∈ GL(E), on a, d’après les deux points précédents :
det f −1 =
8
1
det f
IV.B
Déterminant d’une matrice carrée
Définition
 6.
a11 a12
 a21 a22

Si A =  .
..
 ..
.
an1 an2
...
...
a1n
a2n
..
.
...
ann
a11
a21


 ∈ Mn (K), on pose : det A = ..
.

an1

a12
a22
..
.
...
...
a1n
a2n
..
.
an2
...
ann
−
−
Soit E un K-espace vectoriel de dimension n rapporté à une base E = (→
e1 , →
e2 , . . . , −
e→
n ), et soit f
l’endomorphisme de E dont la matrice dans la base E est A. On a :
a11
a21
−
−
det f = det(f (→
e1 ), f (→
e2 ), . . . , f (−
e→
.
n )) = E
..
an1
a12
a22
..
.
...
...
a1n
a2n
..
.
an2
...
ann
= det A
et les propriétés du déterminant d’un endomorphisme ont leurs propriétés correspondantes pour les
déterminants de matrices carrées :
– Soit A ∈ Mn (K) :
A est régulière ⇐⇒ det A 6= 0
– Soient A, B ∈ Mn (K) :
det AB = det A × det B
– Soit A ∈ GLn (K) :
det A−1 =
1
det A
Exercice 13
Vérifier directement la formule : det AB = det A × det B, si A =
a
c
b
d
et B =
a0
c0
b0
d0
.
[det213]
Exercice 14
Montrer que deux matrices semblables ont le même déterminant. A quoi cela correspond-il en ce qui
concerne le déterminant d’un endomorphisme ?
[det214]
Exercice 15
Soient p, q, n trois entiers > 0 tels que p + q = n.
Soient A ∈ Mp (K), B ∈ Mpq (K), C ∈ Mq (K). On définit M ∈ Mn (K), par blocs, de la manière
suivante :
 
 
 





M =










A


0
9














B
C












 


 
A et C sont des blocs carrés, B est un bloc rectangulaire, et la matrice en bas à gauche est un bloc
nul. Vérifier que :
 
 
   
 
 





M =










Ip


0














B
C
 
 
 
 
 
×
 
  
 
 
  
























A

0

0
Iq







 


 





et en déduire que :
det M = det A × det C
(ce résultat figure au programme et doit être connu).
[det215]
Exercice 16 Déterminant d’une matrice triangulaire par blocs
Calculer det M si :
 







M =







A11
0
A12
A22
···
···
..
0
A2k
..
.
.
0
A1k
Akk

















(les [Aii ] sont des blocs carrés, et sous les [Aii ], il n’y a que des 0).
Exercice 17 Déterminants circulants
a0 , a1 , . . . , an−1 étant n nombres complexes, on pose :

a0
a1
···
 an−1
a
···
0

a
a
···
C=
n−2
n−1

 ···
···
···
a1
a2
···
···
···
···
···
···
an−1
an−2
an−3
···
a0
[det216]






n−1
Soit P (X) = a0 + a1 X + · · · +
z1 , . . . , zn−1 les
 an−1 X ∈ C[X]. On note z0 ,
1
1
1
 zi 

z
z


1
 02
2


z0
z12
Pour chaque i, on pose Zi =  zi , et on pose enfin Z = 

 .. 
 ···
···
 . 
n−1
n−1
z0
z1n−1
z
i
racines n-ièmes de 1.

··· ··· 1
· · · · · · zn−1 

2

· · · · · · zn−1

··· ··· ··· 
n−1
· · · · · · zn−1
1. Montrer que pour chaque i, CZi = P (zi )Zi .
2. Calculer CZ.
3. Montrer que det C = P (z0 ) × P (z1 ) × · · · × P (zn−1 ).
[det217]
Exercice 18
10
Soit An la matrice (n − 1) × (n − 1) définie par :
(
2
∀(i, j) ∈ 1, 2, . . . , n − 1 ,
Montrer que
V
V.A
i 6= j =⇒ [An ]ij = 1
[An ]ii = i + 2
det An
1
1
= 1 + + ··· + .
n!
2
n
[det218]
Inverse d’une matrice carrée par la comatrice
Cofacteurs et comatrice
Définition 7.
Soit A = (aij ) ∈ Mn (K). On appelle cofacteur de aij le nombre (−1)i+j ∆ij , où ∆ij est le mineur de
aij , c’est-à-dire le déterminant obtenu en rayant la ligne et la colonne de aij . On appelle comatrice
de A la matrice B obtenue en remplaçant chaque terme de A par son cofacteur.
Exercice 19


1 −1 2
2 1 
Soit A =  1
0
1 2
a) Calculer det A.
b) Calculer la comatrice B de A.
c) Calculer AtB.
[det219]
V.B
Théorème
Théorème 10.
Soit A ∈ GLn (K). On a : A−1 =
1 t
B, où B est la comatrice de A.
det A
Démonstration. posons C = AtB. Dans C, le terme de la lème ligne , kème colonne, est :
clk =
n
X
(−1)i+k ali ∆ki
i=1
Si k = l, c’est le développement de det A par rapport à la lème ligne.
Si k 6= l, considérons la matrice A0 obtenue à partir de A en remplaçant la kème ligne de A par la lème ligne. A0 a donc
deux lignes identiques : la kème ligne, et la lème ligne ; par suite det A0 = 0. Or clk apparaît comme le développement
de det A0 par rapport à la kème ligne. D’où clk = 0. On conclut donc :
l 6= k =⇒ clk = 0
∀(l, k) ∈ 1, . . . , n ,
l = k =⇒ clk = det A
d’où le résultat.
Remarque 5 (importante !). Ce théorème (hors-programme TSI) n’a d’intérêt que théorique ; en
effet, l’inversion d’une matrice n × n par la méthode de la comatrice nécessite le calcul effectif d’un
déterminant d’ordre n et de n! déterminants d’ordre n − 1, ce qui est évidemment très lourd. La
méthode classique pour inverser une matrice A ∈ Mn (K) est de résoudre par la méthode du pivot le
système AX = Y :


 





a11 . . . a1n
x1
y1
x1
y1
 ..
..   ..  =  ..  =⇒  ..  = A−1  .. 
 .
 . 
 . 
.  .   . 
an1
...
ann
xn
yn
11
xn
yn
Naturellement, si A n’est pas régulière, le calcul se révèle impossible.
On peut aussi utiliser des opérations élémentaires sur les lignes de A pour arriver à In . Les mêmes
opérations appliquées dans le même ordre à In conduisent à A−1 (voir TD).
Exercice 20


1 −1 2
2 1 . Calculer A−1 par trois méthodes différentes.
A= 1
0
1 2
[det220]
Exercice 21
Dans R3 [X] muni de sa base canonique, on considère l’endomorphisme ϕ défini par :
ϕ : P 7→ P 00 + 2P 0 + P
1. Quelle est la matrice A de ϕ ?
2. Calculer A−1 .
3. Trouver P tel que P 00 + 2P 0 + P = X 3 + X 2 + X + 1.
4. Trouver toutes les fonctions t 7→ x(t) de R dans R qui vérifient :
x” + 2x0 + x = t3 + t2 + t + 1
[det221]
12
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