RADIOANATOMIE DE LA CHARNIERE CERVICO OCCIPITALE

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RADIOANATOMIE DE LA
CHARNIERE CERVICO
OCCIPITALE
A. ALLALI, J. MATUSILA, I. SETOUANI,
N. MOUSSALI, N. ELBENNA,
A. GHARBI
Service de Radiologie de l’hopital
20 Aout de Casablanca- MAROC
PLAN
INTRODUCTION
RAPPEL ANATOMIQUE
Anatomie descriptive
Anatomie fonctionnelle
TECHNIQUES D’IMAGERIE
RADIOANATOMIE NORMALE
CONCLUSION
INTRODUCTION
• La charnière cervico-occipitale (CCO) constitue un trait d'union
entre la base du crâne et le rachis cervical ainsi qu'entre le tronc
cérébral et la moelle épinière.
• Zone de transition très complexe du squelette axial et du
système nerveux comprenant des structures:
osseuses avec des articulations synoviales
ligamentaires
Nerveuses ( bulbe, cervelet et moelle allongée)
Vasculaires ( artérielle et veineuse)
• Imagerie : TDM et IRM (techniques de référence pour l’étude de
la CCO)
• Différents types d’affection: Pathologie malformative+++
1. ANATOMIQUE DESCRIPTIVE DE LA CCO
a. Ostéologie
La CCO osseuse est une union anatomique formée par l’articulation
occipito-atloido-axoidienne assurant la statique et la
dynamique de cette charnière hautement mobile.
a.1 os occipital:
On lui décrit 4 potions et 2 faces:
*l’apophyse basilaire en avant qui s’articule et le clivus et
latéralement elle s’enfonce entre les deux rochers
*l’écaille de l’occipitale en arrière avec sa partie verticale qui
répond à la voute du crane
*Les condyles occipitaux de chaque coté du trou occipital
*Une face exocranienne: représentée en avant du trou occipitale
*Une face endocranienne
a.2 Atlas
Se différencie des autres par l’absence de corps vertébral
a.3 Axis
Se différencie des autres par la présence d’une apophyse en forme de dent située au
dessus de la face supérieure du corps vertébral.
b. Ligaments et muscles de la CCO:
b.1 le support ligamentaire de la CCO
Atlas of neurosurgical techniques: spin and peripheral nerves richard glenn fessler and laligam sekhar
• Ligament longitudinal antérieur( LLA): unit la face antérieure des
corps vértebraux
• Ligament longitudianl postérieur (LLP): unit la face postérieure des
corps vértébraux
• Le ligament jaune: unit les lames
• Les ligaments inter-épineux et transverses complètent ce dispositif
suspenseur
Cependant deux ligaments jouent un rôle important dans la stabilité et
la biomécanique de la CCO:
• Le ligament nuchal: avec ses interpositions des fibres
antéropostérieures, verticales et interépineux
• Les ligaments sous occipitaux: la membrane ocipito atloidienne
antérieure, la membrane atloido axoidienne antérieure, le ligament
transverse, le ligament apical suspenseur de l’odontoide, le ligament
alaire, la membrane tectoriale, la membrane occipito atloidienne
postérieure et la membrane atloido axoidienne postérieure.
Atlas of neurosurgical techniques: spin and peripheral nerves richard glenn fessler and laligam sekhar
b.2 le support musculo aponévrotique de la CCO:
• Les muscles de la région antérieure du cou: sont
disposés en quatre plans distincts
• Les muscles profonds sont courts , les muscles
superficiels sont plus longs empiétant sur la région
dorsale du tronc.
• Les muscles de la région postérieure du cou:
 le muscle long de la tête
 Le muscle long du cou
 Le muscle droit antérieure de la tête
 Le muscle droit latérale de la tête
Atlas d’anatomie SOBOTA
C . le contenu : éléments vasculo-nerveux
La CCO assure le passage de plusieurs éléments vasculo-nerveux :
• L’artère vertébrale: elle prend naissance de l’artère sous Clavière de chaque coté,
monte dans le trou transverse de C7 a C1, perfore la mambrane occipito
atloidienne et traverse l’espace épidural puis la dure mère pour pénétrer dans le
trou occipitale et la cavité crânienne.
• Tronc cérébral, cervelet et moelle cervicale haute
2.ANATOMIE FONCTIONNELLE DE LA CCO
On lui distingue quatre mouvements:
• Mouvement de flexion extension: son amplitude globale de 100°
• Mouvement latérale: son amplitude est de 60 à 70°
• Rotation axiale: 70 à 100° amplitudes globales
• Mouvements combinés: correspond à l’ association rotation et
inclinaison et à la rotation opposée l’inclinaison.
TECHNIQUES D’IMAGERIE
Les techniques d’imagerie permettent de retenir: des repères
des variantes
des anomalies
1) Rx conventionnelles:
- Gardent leurs indications en pathologie tumorale, traumatique,
dégénérative et osseuse
- Avantages: peu irradiante, peu couteuse, facile d’accès, étude
statique et dynamique
- Limites: manque de sensibilité, n’étudie pas le contenu
- Position debout sauf traumatisme ou handicap moteur
- Incidences de base: profil +++, face, face bouche ouverte centrée sur
l’axis, oblique (3/4)
- clichée dynamique: atteinte du ligament transverse
2) Scannographie:
Avantages: Larges indications notamment dans
l’évaluation de la structure osseuse en pathologie
tumorale, traumatique, dégénérative et osseuse, intérêt
des reconstructions, possibilité de l’étude dynamique,
faire des mesures et localiser des repères difficile à
apprécier sur les radiographies standards
Limites: contre indication chez la femme enceinte, les
amalgames dentaires et les mouvements de déglutition
sont générateurs d’artéfacts, explore moins bien la ME,
les structures ligamentaires et le contenu du fourreau
dural
Technique:
Patient en décubitus dorsal, tête calée dans une
têtière
- Abaisser les épaules au maximum
- Radio de profil de repérage (Scout-view)
- Filtre dur (les structures sont de petite taille)
-Fenêtre osseuse (300-1500 UH), et la fenêtre des
parties molles (50-400 UH)
- Acquisition volumique s’étend de la région
suprasellaire à la région cervicale inférieure avec
reconstructions multiplanaires et 3D, Coupes de
1mm d’épaisseur tous les 0.3mm
Injection de PDC:
- L’espace épidural est constitué essentiellement de
veines épidurales que l’injection rehausse ainsi que
l’espace épidural et silhouette les racines
- Voie d'abord installée avant le positionnement du
patient et avant la radiographie digitalisée de repérage
pour éviter tout mouvement lié à l'injection
- Dose: 1ml/kg
3) IRM:
-Avantages: parfaite étude des structures nerveuses et
capsulo-ligamentaire , l’étude du rapport contenant
contenu au niveau de la jonction bulbomédullaire.
détection à un stade précoce des processus
pathologiques au niveau de l’os spongieux (métastases),
possibilité de l’étude dynamique en flexion extension
voir en rotation
- Limites: étudie mal les structures osseuses, artefacts
(matériel d’ostéosynthèse, corps intra-oculaire, de
mouvement), CI en cas de claustrophobie, pacemaker
prothèse ferromagnétique
RADIOANATOMIE NORMALE :LIGNES ET
ANGLES DE REPERES
• La craniométrie de la charnière cervicooccipitale, fondée sur de multiples lignes,
mensurations et repères, apprécie les
déformations et les déplacements dans les
trois
directions:
antéro-postérieures,
ascendante-descendante, et transversale.
RADIOGRAPHIE STANDARD
1°Cliché de face
- Parallélisme des 5
lignes fondamentales
équidistantes par
alignement:
- du bord externe des
processus articulaires
droit et gauche
- du sommet des uncus
droit et gauche
- des processus épineux
2°Cliché de profil centré sur cco ou du rachis cervical
La radiographie doit comporter la visibilité: du palais osseux
de l’écaille de l’occipitale
des 3 vertèbres cervicales
3°Cliché bouche ouverte:
-Odontoïde et épineuse
de l’axis sur la ligne médiane
-Bord inférieur des incisures
supérieures et la face inférieure
de l’occipital sont superposées
4°Clichés dynamiques
•
Permettent:
– Démasquer une anomalie non visible en position statique(sténose,
instabilité)
En hyperextension
En hyperflexion
• Les repères en plan frontal
La ligne bimastoidienne: obtenue en
réunissant la pointe des mastoides. Elle
passe par les articulations occipito
atloidienne et la pointe de l’odontoide
qui peut la dépasser de quelques
millimétres.
La ligne bidigastrique: obtenue en
réunissant
les
deux
rainures
digastriques (union mastoide et base
du crane), passe à 1,5 cm au dessus des
articulations accipito atloidiennes et de
la pointe de l’odontoide.
Ces deux lignes permettent une
évaluation de la position du sommet
de l’odontoide.
Angle atlanto-occipital: formé par des
lignes parallèles aux articulations
atlanto-occipitales qui se croisent
typiquement au centre du processus
odontoïde quand les condyles sont
symétriques. Cet angle mesure 124127°
LES REPERES DE PROFIL
•
Ligne de Chamberlain: relie le plais
osseux au bord postérieur du foramen
magnum. A l’état normal, le sommet de
l’odontoide et l’arc antérieur de l’atlas
restent au dessous de cette ligne
•
Ligne de McGregor: relie le plais osseux
à la partie la plus basse de l’occiput. Tout
déplacement du sommet de l’odontoide
de plus de 5mm au dessus de cette ligne
est considéré comme pathologique.
•
La ligne de Wackenheim : évalue les
déplacements postérieurs de
l’odontoide, elle prolonge vers le bas
la tangente au clivus , affleure chez le
sujet normal le bord supérieur de
l’odontoide, la face postérieure du
sommet de l’odontoide se situe en
avant de cette ligne
•
Angle basal de Welcher: est formé
par l’étage antérieur de la base du
crane et le clivus. Il varie entre 132 et
140°
•
Angle clivus rachis cervical ( entre
150 et 180°)
Ligne de Twining: joint le
tubercule sellaire à la
protubérance occipitale
interne
L’index de Klaus: évalue la
distance (30 à 40mm)
entre le sommet de
l’odontoide et la ligne
de Twining
Ligne de McRae: relie le
basion
au
bord
postérieur du foramen
magnum
TDM
- Apophyse odontoïde à mi-distance des masses latérales de C1
- Distance Dent - surface articulaire >2mm
TDM
1- articulation atlanto-occipitale, 2- arc antérieur de l’atlas,
3- dent de l’axis, 4- condyle occipital
TDM
•
Structures osseuses: présentent une corticale osseuse et un os spongieux dont
la densité est modulée par l’importance de la moelle jaune graisseuse.
Densité de l’odontoide est souvent hétérogène
• Ligaments
hypodense par rapport aux structures vasculaires veineuses après injection de
contraste.
• Cavités articulaires
Interligne atloidoaxoidien médian < 2mm
Interligne articulaire C0-C1 est de 1mm (0.6 à 1.4mm)
• L’espace épidural
Large au niveau de la partie antérieure du canal rachidien, il contient la graisse et
les plexus veineux épiduraux antérolatéraux
• Le canal cervical mesure 15 à 30mm en C0, C1, C2
• Les parties molles antérieures<5mm d’épaisseur
• L’écartement arc antérieur de C1-dent de l’axis <5mm
IRM
Séquences sagittales: A en T1 , B en T2
1- clivus, 2- arc antérieur de C1, 3- basion, 4-apophyse odontoïde, 5- corps de C2, 6-opisthion, 7arc postérieur de C1, 8- apophyse épineuse de C2, 9- masse latérale de C1, 10- apophyse
articulaire inférieure de C2, 11- canal du nerf hypoglosse, 12- processus transverse de C1, 13processus transverse de C2
IRM
Séquences frontale: C en T1, B en T2
14- foramen transverse de C2, 15- condyle occipital, 16- foramen jugulaire, 17- orifice nourricier
du corps de C2
IRM
Signal osseux: corticale osseuse en hyposignal sur toutes les
séquences
- Cartilage-disque: signal intermédiaire T1, partie centrale du
disque en hypersignal T2
-
- Ligaments en hyposignal sur toutes les séquences à l’exception
du ligament jaune à signal élevé (élastique)
- L’espace épidural: la graisse a un signal intense en pondération
T1 et un signal atténué en pondération T2. Les plexus veineux et
les veines à flux lent sont de signal intermédiaire en T1 et en
hypersignal T2
- Les structures nerveuses: le LCR est de faible signal en
pondération T1 et en hypersignal en pondération T2, la moelle
et les racines sont de contraste inverse à celui du LCR
- Rehaussement normal après injection:
•Os spongieux des vertèbres se rehausse discrètement après
injection
•Plexus basivertébraux et épiduraux se rehaussent intensément
•Moelle et racines intra durales normales ne se rehaussent pas
•Ganglion radiculaire et partie distale des racines au-delà du
foramen se rehaussent
PARTICULARITES CHEZ L’ENFANT
3 centres d’ossification: 1- centre du corps, 2- centre de l’arc neural
CONCLUSION: points clés
• L’imagerie moderne a totalement modifiée l’approche
diagnostique
• L’IRM et la TDM étant devenues les deux techniques
de références pour l’ étude de la CCO
• Le choix du moyen d’imagerie dépend de l’indication
• La radiologie conventionnelle garde une place
importante dans l’exploration du rachis cervical.
• TDM: étude des structures osseuses
• IRM: étude des formations nerveuses et méningées
• Une bonne
connaissance de la radioanatomie
normale permet de repérer le pathologique.
• La connaissance des particularités chez l’enfant évite
d’interpréter à tort les images pièges.
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