6.CORRECTION secretion gastrique 10_03

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DIGESTIF – Physiologie de la sécrétion gastrique
10/03/2014
LOVATO Jean Baptiste L2
Digestif
Pr Laugier
8 pages
Relecteur n°3
Physiologie de la sécrétion gastrique
Plan
A. Histologie
B. Motricité gastrique
C. Composition de la sécrétion
I. Cellule bordante du fundus
II. Cellule principale du fundus
D. Régulation de la sécrétion
I. Régulation nerveuse
II. Régulation hormonale
Rappels anatomiques :
• Oesophage
• Région du cardia
• Estomac avec la grosse tubérosité, le corps puis l'antre
• Muscle annulaire = pylore
• Cadre duodénal : le pancréas est situé dans le cadre duodénal
On trouves différents types d'épithéliums à la jonction gastro-oesophagienne :
– Muqueuse oesophagienne = épithélium pluristratifié malpighien (épidermoïde non kératinisée) et sensible à
l'acide
– Muqueuse de l'estomac = épithélium digestif cubique monocellulaire retrouvé tout le long du TD avec une
organisation en glandes avec des fonctions importantes et une résistante à l'acide
A. Histologie
2/3 supérieurs = Fundus
Glandes exocrines :
• cellules principales : enzymes (substance biochimiques catalyseurs)
• cellules bordantes : H+ (pH ≈ 1 – 1,5) et FI = facteur intrinsèque
1/3 inférieur = l'Antre
Glandes exocrines et endocrines :
• cellules exocrines : HCO3- (ajustement du pH et non pas neutralisation ; 1/5 inférieurs) et mucus
(mucopolysaccharides → caractère filant de la sécrétion ; formation d'un film protecteur = défense
contre l'acide)
• cellules endocrine : la Gastrine (hormone)
L'estomac est donc une glande mixte : EXO et ENDOCRINE
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B. Motricité gastrique
Couches musculaires circulaires et longitudinales.
A jeun, l'estomac est quasiment vide (≈ 10 mL de suc basal)
Au début du repas, il se produit une distension mécanique qui permet l'ingestion de grandes quantités de solides
et liquides en quelques minutes = distension passive (la pression ne bouge pas)
Ensuite, il y a déclenchement des contractions (phénomènes réflexes nerveux et hormonaux) : les fibres
circulaires servent à serrer le tube et les fibres longitudinales font en sorte que cette constriction se déplace.
Les contractions partent de la partie haute de l'estomac (le pacemaker, situé au niveau du fundus et constitué
des cellules de Cajal) vers l'antre et le pylore le long du duodénum et du TD grâce au Complexe Migrant
Moteur.
Pylore = densification de fibres circulaires aboutissant à un sphincter
Il ne s'ouvre pas quand les contractions arrivent (sinon vidange de l'estomac en quelques minutes → chocs
hyper-osmolaires dans le TD) : quand la contraction part du pacemaker fundique et arrive au pylore, il se ferme
→ à chaque contraction, seule une petite fraction du contenu passe.
=> Contractions antro-pyloro-fundiques qui ferment le pylore assurant une vidange exponentielle,
régulière et lente et non pas hyper rapide.
Demi-vidange = 1h30 à 2h30 (en fonction du contenu repas, notamment les graisses)
Tout le liquide est poussé vers la sortie (qui est fermée) → mouvement de ré-ascension qui crée des flux =
phénomène de brassage : le contenu de l'estomac va être mélangé aux enzymes (la digestion au sens
biochimique commence) et l'acidité va supprimer les germes
C. Composition de la sécrétion
Il s'agit d'un liquide clair et filant (mucopolysaccharides) comme quand on vomit à jeun.
Quantité ≈ 1 à 2 L par jour.
Cette quantité est ADAPTABLE.
➢ sécrétion de base = 100/150 mL (jeûne)
➢ quand on mange → stimulation = plus de 2L par jour au total
Il contient :
– 95% d'eau (liquide clair)
– des ions : Sodium (140 mmol, iso-osmotique au sang), potassium (3-4 mmol) mais surtout HCO3- (45 à
50 mmol, sécrété par l'antre), H+ et Cl- = acide chlorhydrique qui donne l'acidité (en quantité ++)
On a donc l'addition d'une sécrétion très prépondérante du fundus (4/5 supérieurs) :
➔ HCl et FI pour les cellules bordantes
➔ Enzymes pour les cellules principales
et d'un petit ajout qui est la sécrétion antrale :
➔ HCO3- et mucus protecteur (mucopolysaccharides protégeant la muqueuse de l'acide)
La concentration de HCl varie avec la stimulation.
Elle reste très importante dans la sécrétion basale (peu de liquide mais à des pH parfois inférieurs à 1,5)
Elle augmente avec le débit de 40 à 1 000 000 mM et est responsable d'un pH allant de 6,0 à moins de 1,0
Donc, si stimulation → augmentation de la quantité de sécrétion et de l'acidité
(ce qui explique l'alcalose métabolique en cas de vomissements)
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On concentre les protons +++
Il s'agit d'un mécanisme actif = pompe à H+ dans la paroi de la cellule bordante gastrique qui demande de
l'énergie et de l'O2.
Elle échange du potassium et de l'hydrogène en utilisant de l'ATP.
Elle est adaptable par des récepteurs nerveux et hormonaux.
La cellule bordante gastrique est un modèle d'étude.
I. Cellule bordante du fundus
•
•
Pôle basal au contact du sang
Pôle apical au contact de la lumière gastrique
L'ATPase H+/K+ est située au pôle apical et permet l'ouverture de canaux, permettant le pompage d'H+ vers
l'extérieur en échange de K+.
Ces H+ viennent de la décomposition de l'eau grâce à une anhydrase et une hydrolase qui va décomposer l'eau
en H+ et OH-. C'est cet H+ qui est pompé et externalisé dans la lumière.
Le K+ ne va pas s'accumuler dans la cellule mais va repasser dans le sang en échange de Na.
Chaque fois qu'il y a du Na+ qui entre, du Cl- est échangé.
Donc, secondairement à la pompe à H+, du Cl- sort de manière passive et iso-osmolaire au H+.
Cette ATPase est spécifique des cellules gastriques.
Si amaigrissement ou hypoxie (perte d'énergie) → cette sécrétion est affectée.
Cette sécrétion est régulée → l'ATPase est adaptable
En effet sa présence sur la membrane est variable et sa concentration augmente sur des stimulations par
activation des récepteurs de la membrane basale.
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Récepteurs de 3 natures :
• Récepteur à l'histamine = substance hormonale qui active le récepteur. Le complexe hormonerécepteur reste du coté sanguin (car il est trop volumineux pour traverser la cellule) il faut donc un
second messager = AMPc (produit à partir de l'AMP par l'adénylate cyclase) qui va entraîner
l'activation de la synthèse de la pompe à proton
• Récepteur à l'acétyl-choline = neuromédiateur → synthèse de cholinestérase et de second messager
avec augmentation du Ca2+ intracellulaire → augmentation de synthèse de la pompe à H+
• Récepteur de la Gastrine : stimule son récepteur et donne naissance à une augmentation du Ca2+ →
augmentation de synthèse de la pompe à H+
Dans les autres cellules endocrines, on a en général qu'un type de 2 nd messager (ex : AMPc dans le foie, Ca2+
dans le pancréas) mais jamais les deux
Les facteurs de stimulation sont inconnus pour la sécrétion de FI
II. Cellule principale du fundus
Sécrétion des enzymes :
• Le Pepsinogène (du grec geneine = engendrer) est un produit inactif qui donne naissance à un produit
actif = la pepsine (enzyme sécrétée dans la lumière et qui va commencer la scission des grosses
molécules protéiques : c'est une endopeptidase).
Les endopeptidases sont des enzymes qui agissent sur des liaisons aa au milieu des longues chaînes
protéiques et donnent de nombreuses chaînes de moindre longueur.
Le Pepsinogène est inactif : Si on abaisse le pH à moins de 3,5, le pepsinogène subit une petite coupure
et perd un petit peptide de 5 aa = transformation en pepsine avec une capacité enzymatique. En effet, le
site actif était caché par un court peptide d'activation dont la séparation libère l'activité protéolytique
De plus, la Pepsine est auto-activante : elle agit sur le pepsinogène (comme l'acide) pour le
transformer en pepsine active
•
Lipase acido-résistante (pH entre 1 et 5)
La lipase n'est pas présente dans la salive (comme c'est le cas chez les rongeurs)
Il s'agit d'une estérase vraie.
Les lipides ingérés sont des TG à chaine longue (C12 à C18 : acide oléique, linoléique...)
majoritairement = glycérol avec 3 AG libres
La Lipase libère 1 premier AG pour former des DG puis des MG. On a donc au final une libération
d'AG libres et de glycérol.
Le substrat de cette lipase est lipidique donc très hydrophobe/insoluble alors que c'est une enzyme
soluble → action à l'interface lipide-eau = mécanisme de surface
D. Régulation de la sécrétion
Eléments de régulation :
1) Nerveux :
– Système vagal parasympathique, cholinergique
– Système sympathique (adrénaline, noradrénaline, autres)
2) Hormonaux :
– Gastrine +++
– Sécrétine
– CCK
– autres hormones : D, NT, PYY (polypeptide Y)...
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La sécrétion acide est due à la pompe à proton.
Remarque :
Autrefois, le traitement de l'ulcère gastrique se faisait par une action sur le système parasympathique : on
coupait le nerf vague.
Puis on a découvert un bloqueur du récepteur de l'histamine (antagoniste) = 1er médicament intelligent de
l'ulcère.
Aujourd'hui, on a des IPP (Inhibiteurs de la Pompe à Protons) qui agissent direct sur la pompe à proton.
Récepteur à l'Ach = Régulation nerveuse (l'Ach est le médiateur du parasympathique, si on stimule le nerf
vague, on augmente la concentration d'Ach → 2nd messager → synthèse de la pompe à H+)
Récepteurs à l'Histamine et à la Gastrine = Régulation hormonale
Mise en jeu : 3 phases
1. phase cérébrale
2. phase gastrique
3. phase intestinale
I. Régulation nerveuse
a/ Système vagal, cholinergique :
Le système parasympathique est l'élément de régulation nerveuse majeur.
Nerf vague = 10ème paire de nerf crânien
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Les noyaux des neurones sont situés sur le plancher du 4ème ventricule, les axones descendent et innervent la
totalité du TD et les dendrites sont en contact avec le cerveau (rôle d'intégration, adaptation).
Ces nerfs commandent la motricité (vidange de l'estomac +++) et stimulent les sécrétions des glandes
salivaires, de l'estomac (acide gastrique), du pancréas, duodénales...
➢ La fibre pré-synaptique est très longue (de la tête à l'anus) en rapport avec le cerveau = émet l'Ach.
➢ La synapse se fait dans les ganglions vagaux qui sont très petits et très multiples dans la paroi de
l'organe.
La connexion synaptique est très courte et commandée par l'Ach.
➢ La fibre post-synaptique est très courte (qq µm à mm). L'Ach va passer dans la fibre post-synaptique et
faire passer l'influx nerveux.
Ces 2 gros nerfs cheminent de part et d'autre de l'oesophage, puis le long du TD qu'ils innervent.
Nerf vague :
– 90% fibres afférentes = sensitives
– 10% fibres efférentes effectrices = activation motricité ou sécrétion
Le TD est bardé de récepteurs de toutes capacités (T°, tension, osmolarité, acidité, sucre...) qui enregistrent des
informations → le cerveau les intègre (inconsciemment +++) et déclenche une résultante = activation des fibres
effectrices. Il y a une masse d'infos sensitives et peu d'actions effectrices.
b/ Système sympathique adrénergique :
Adrénaline, noradrénaline, catécholamine
➢ Les fibres pré-synaptiques sont courtes (part de la corne postérieure de la moelle pour aller au TD) =
quelques cm
➢ Synapse dans les ganglions semi-lunaires
➢ Fibre post-synaptique longue = dizaine de cm
Effecteur principal = vaisseaux → action sur la vasomotricité +++
Quand l'estomac sécrète l'H+ venant de l'eau, si vasoconstriction, le débit pompé diminue et la sécrétion aussi.
Si on stimule le système sympathique :
– vasoconstriction locale
– diminution de la sécrétion de sucs
– diminution de la vidange gastrique = effet inhibiteur faible (beaucoup moins puissant que la stimulation
vagale « frein modérément serré »)
Possibilité d'adaptation à tous les niveaux :
– au niveau central
– dans les fibres au niveau des synapse (corne postérieure de la moelle ou ganglion vagal dans l'estomac)
– par l'intermédiaire du débit sanguin
II. Régulation hormonale
Gastrine :
Peptide de 17, 34, 13 ou 5 aa
Hormone = substance sécrétée par une cellule donnée (ici la cellule G dans l'antre de l'estomac) avec un pôle
basal vers la lumière et un pôle apical vers le sang et qui circule dans le sang
Le pôle basal est au contact de la lumière : en réponse à la composition du milieu gastrique (augmentation du
pH), on a sécrétion de gastrine dans le sang
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Action sur une cellule cible = récepteurs spécifique sur le pôle basal des cellules bordantes du fundus (à
côté des RH et Ach) → activation calcium → synthèse d'acide
Rôle : abaisse le pH
Boucle de contrôle → la gastrine est sécrétée dans l'antre, passe par la circulation sanguine (jusqu'aux orteils!)
et va agir sur les cellules bordantes.
Les cellules G ont des pH-récepteurs au niveau de leur pôle basal (dans la lumière)
C'est l'alcalinité (augmentation du pH) qui stimulent la sortie de gastrine
→ BOUCLE DE RÉTROCONTRÔLE
A jeun → acidité ++
Quand on mange → aliments neutre = effet tampon → pH augmente → sécrétion de gastrine → action sur les
cellules du fundus → sécrétion d'acide.
Quand il y en a suffisamment d'acide → la sécrétion baisse et arrêt de stimulation.
Mise en jeu de la régulation
1. Phase cérébrale : nerveuse uniquement = réflexe conditionné sécrétoire (réflexe Pavlovien) (vue,
odorat, mastication, salivation) → stimulation du noyau dorsal du vague → début des contractions de
l'estomac = sensation de faim associée à la motricité gastrique à vide → stimulation de la sécrétion
gastrique
2. Phase gastrique :
– Nerveuse : il y a des barocepteurs (distension gastrique) et des récepteurs pH-sensibles →
stimulation du noyau du vague → signal efférent effecteur (stimulation de la motricité et de la
sécrétion) = Réflexes vago-vaguaux (sensibilité puis action vagale)
– Hormonale : abaissement du pH → on fait sortir de la gastrine qui stimule la vidange gastrique et
la sécrétion +++
3. Phase intestinale : moins importante
– Nerveuse : récepteurs tensio-sensibles dans l'intestin
Dilatation, lors d'une occlusion → apparition d'un réflexe bloquant la vidange (on utilise une sonde
gastrique et on essaie de rompre ce réflexe)
– Hormonale : la sécrétine qui diminue l'action de la gastrine (baisse la sécrétion) et la CCK qui
diminue la vidange gastrique
Conclusion
Rôle moteur majeur
Adaptation motrice et sécrétoire
Indispensables à la digestion sur le plan biochimique
Sécrétions exocrines et endocrines
Modèle d'étude : la cellule bordante qui a une capacité sécrétoire exceptionnelle et qui est la seule à avoir
plusieurs types de récepteurs aboutissant au même effet = augmentation de l'ATPase H+/K+
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Voilà pour la sécrétion gastrique, next ronéo : sécrétion pancréatique !
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