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Act. Méd. Int. - Psychiatrie (17) n° 4, avril 2000 106
Alcool et
psychopathologie
L’observation selon laquelle la dépen-
dance alcoolique et les problèmes qui y
sont associés se développent dans un
contexte familial, et de là l'idée qu'ils puis-
sent être le résultat de l'hérédité, remonte
à l'Antiquité. Quoiqu'il soit bien connu que
des taux accrus d'alcool dans la population
générale augmentent le risque qu'un indi-
vidu donné développe des problèmes de
boisson et une dépendance alcoolique,
seuls certains individus sont vraiment des
sujets à risque. Les facteurs de risque indi-
viduels peuvent être génétiques, environ-
nementaux, ou les deux, et médiés par des
variables de personnalité, comme des
troubles psychiatriques, des variations au
niveau des enzymes de métabolisation de
l'éthanol ou par des perturbations de la
neurophysiologie cérébrale.
Dépendance alcoolique,
anxiété et trouble
de l'humeur
Edimbourg, (Grande-Bretagne)
L’ association entre la dépression,
l’anxiété et la dépendance alcoolique est
bien établie. Elle est toujours perceptible
dans de nombreuses cultures et constitue
un prédicteur de risque de suicide. D’im-
portants progrès ont été faits dans la com-
préhension du mécanisme de cette asso-
ciation et de ses implications pour le
traitement, et, dans son article de revue,
J. Chick présente les derniers travaux sur
le sujet (Chick J. Alcohol dependence,
anxiety and mood disorders. Current Opi-
nion in Psychiatry 1999 ; 12 : 297-301).
Dans les mécanismes possibles de cette
association, il convient tout d’abord d’éli-
miner un artefact éventuel, qui est la
superposition de symptômes présents dans
la dépendance alcoolique et les troubles
de l’humeur : par exemple, tant dans les
troubles anxieux que dans la dépendance
alcoolique, les patients rapportent des
tremblements, des palpitations et des
moments de panique. La confusion sera
évitée lors de la consultation de routine par
l’utilisation d’outils de diagnostic appro-
priés. Le fait qu’on observe un taux plus
élevé de ces associations dans les échan-
tillonnages de sujets qui consultent à l’hô-
pital que dans la population générale
constitue un autre biais : il est très pro-
bable, en effet, que la comorbidité aug-
mente le comportement de recherche de
soins. L’hypothèse de l’automédication est
également peu consistante : même dans les
observations selon lesquelles l’alcool peut
jouer un rôle pour atténuer le stress chez
des sujets présentant une histoire familiale
d’anxiété ou de dépendance alcoolique,
cette observation n’est pas pour autant une
preuve de l’hypothèse de l’automédication
pour la comorbidité. Ce comportement
peut tout aussi bien plaider en faveur de
“l’hypothèse de la cause commune”, dans
laquelle la prédisposition (fondée soit
génétiquement soit de manière environ-
nementale) a amené à la fois à une
consommation abusive d’alcool et à
l’anxiété. Une autre explication de l’asso-
ciation entre l’alcool et les troubles de
l’humeur serait que l'un provoque l’autre.
Dans la population générale, la dépression
peut précéder l’alcoolisme chez les
femmes, mais rarement chez les hommes.
Une cinquième explication est enfin qu’il
existerait, soit précocement dans la vie
familiale, soit par transmission génétique,
des facteurs responsables qui entraînent
ces deux conditions, mais de manière
indépendante. Les observations récentes
confortent cette hypothèse de vulnérabi-
lité commune pour l’anxiété et
l’alcoolisme. Cette diathèse peut être
d’origine environnementale ou génétique,
ou les deux. De surcroît, il pourrait égale-
ment y avoir une base génétique pour l’as-
sociation entre la dépendance alcoolique
et le trouble de l’attention avec hyperacti-
vité ou trouble hyperkinétique, impliquant
la sérotonine. En ce qui concerne le trai-
tement, la médication et la thérapie cogni-
tive peuvent être efficaces. Les antidé-
presseurs ont une efficacité avérée pour
maintenir l’abstinence chez des individus
alcooliques déprimés. Les recherches
visant à préciser la biologie commune du
trouble de l’attention avec hyperactivité et
de l’alcoolisme sont encore exploratoires,
mais elles sont d’une grande importance
potentielle pour la compréhension des
interactions entre l’alcoolisme et les
troubles de l’humeur.
Mots clés. Alcool – Anxiété – Dépression.
Effets de l’alcool
sur la phobie sociale :
mythe ou réalité ?
Ann Arbor (États-Unis)
Les études épidémiologiques ont
nettement démontré l’existence d’une
comorbidité de l’alcoolisme avec la pho-
bie sociale, et un certain nombre d’expli-
cations possibles ont été avancées. Des
phobies spécifiques, en revanche, n’aug-
mentent pas le risque d’alcoolisme. L’al-
cool réduit-il vraiment l’anxiété sociale ?
C’est la question à laquelle les auteurs de
cet article ont cherché à donner une
réponse. Par la même occasion, ils se sont
attachés également à vérifier l’existence
d’éventuels effets sur la phobie sociale de
la croyance des sujets dans l’efficacité
anxiolytique de l’alcool, en distinguant
expérimentalement un groupe de sujets
ayant reçu de l’alcool d’un groupe de
sujets croyant avoir reçu de l’alcool (Himle
J., Abelson J., Haghightgou et coll. Effect
of alcohol on social phobic anxiety. Ame-
rican Journal of Psychiatry 1999 ; 156 :
1237- 43). Quarante sujets (26 hommes et
14 femmes, d’âge moyen 30 ans), ayant
E. Bacon, chercheur Inserm U 405, clinique psychiatrique, CHU de Strasbourg
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déjà consulté ou ayant été traités pour pho-
bie sociale, constituaient l’échantillonnage.
La tâche consistait à improviser deux dis-
cours impromptus d’une dizaine de minutes,
au cours d’une session expérimentale
unique. L’anxiété était supposée être moins
importante pour la seconde improvisation,
du fait de la première expérience de l’exer-
cice. Si l’alcool a bien un effet réducteur sur
l’anxiété sociale, les sujets ayant reçu de
l’alcool devraient montrer une plus grande
réduction de l’anxiété subjective, de l’agi-
tation, et des interruptions du discours, entre
la 1ère et la 2eimprovisation. Vingt sujets ont
reçu une boisson placebo avant chacune des
deux improvisations, pendant que les vingt
autres recevaient un placebo avant le 1er speech et
une boisson contenant de l’alcool avant le 2e.
Les mesures de l’anxiété comprenaient des
échelles subjectives d’anxiété, le rythme
cardiaque et l’expression de connais-
sances concernant l’anxiété sociale. Les
sujets avaient aussi à évaluer leur niveau
d’intoxication alcoolique sur une échelle
allant de 0 (pas du tout intoxiqué) à 10
(complètement imprégné). Chaque sujet
faisait ses discours devant un public de trois
personnes des deux sexes, dont une au
moins lui était inconnue, et une caméra
vidéo installée bien en évidence dans la
pièce. L’hypothèse, selon laquelle les sujets
ayant reçu de l’alcool verraient une amé-
lioration de leur état d’anxiété d’une impro-
visation à l’autre, n’a pas été confirmée par
les résultats de l’expérience. Les analyses
de variance ne révélaient pas de différences
significatives de l’anxiété, qu’elle soit sub-
jective, physiologique ou cognitive, entre
les groupes ayant reçu de l’alcool ou du pla-
cebo. Des habitudes passées ou présentes
de consommation alcoolique ne modi-
fiaient pas significativement l’effet de l’al-
cool sur l’anxiété. Les effets de l’impres-
sion d’avoir reçu de l’alcool sont complexes
et difficiles à interpréter, mais l’observation
de différences significatives pour deux
mesures distinctes de réponse anxieuse sug-
gère que l’impression d’avoir consommé de
l’alcool pourrait réduire l’anxiété sociale.
L’alcool en tout cas, ne réduit pas de façon
directe la phobie sociale, ce qui contredit
l’opinion populaire selon laquelle l’alcool
facilite les relations par la vertu de ses qua-
lités à réduire la détresse anxieuse dans les
situations sociales.
Mots clés. Alcoolisme – Anxiété phobique
sociale – Effet placebo.
Dépendance alcoolique
et troubles affectifs
chez les jeunes femmes
Cleveland et Pittsburgh
(États-Unis)
Un certain nombre de travaux font
état de proportions élevées de comorbidité
de l’alcoolisme avec des troubles affectifs
chez les femmes. Toutefois, les études
menées à ce jour présentent certaines
limites. La plupart ont en effet étudié cette
relation à un moment précis dans le temps,
et l’information ainsi obtenue ne permet pas
de dresser le profil exact du trouble. Les
auteurs ont choisi de s’intéresser aux carac-
téristiques de l’alcoolisme chez des jeunes
mères, sur une période de cinq ans, avec
pour objectif d’identifier des variables qui
puissent prédire la durée de l’épisode alcoo-
lique chez les femmes et d’examiner les fac-
teurs de risque pour les femmes présentant
une comorbidité à type de troubles affectifs,
en les comparant avec des femmes pré-
sentant un trouble affectif seul (Peindl K.,
Wisner K., Hanusa B. Alcohol dependency
and affective illness among women of child-
bearing age. Archives of Womens Mental
Health 1998 ; 1 : 117-23). Deux cent trente
et une jeunes femmes, âgées de 18 à 45 ans,
enceintes ou ayant un enfant de moins de
trois ans au moment de leur consultation
dans un service d’urgences psychiatriques,
ont été sélectionnées à partir de données
médicales informatisées. Elles furent
contactées à nouveau cinq ans plus tard, et
118 (62 %) acceptèrent de participer à
l’étude de suivi. Les entretiens à 5 ans
incluaient le SADS (Schedule for Affective
Disorder and Schizophrenia), et les dia-
gnostics étaient établis selon les critères du
RDC (Research Diagnostic Criteria) de
Spitzer et Endicott. Les auteurs ont constaté
un taux de 31 % d’alcoolisme parmi les
jeunes mères qui s’étaient présentées à un
service psychiatrique d’urgence, quelle que
soit la maladie psychiatrique incriminée. Le
taux de comorbidité était de 92 % parmi les
femmes alcooliques. Toutefois, ce taux ne
constitue peut-être pas une image exacte de
la comorbidité chez les jeunes mères dans
la population générale, les personnes souf-
frant de plus d’une maladie ayant en effet
davantage tendance à rechercher l’aide
médicale. Ce taux d’alcoolisme de 31 % a
cependant une signification certaine
puisque des taux similaires sont observés
dans des populations de patients hospitali-
sés. La différence, dans cette étude, est que
la plupart des femmes (77 %) n’étaient pas
hospitalisées après leur évaluation initiale.
Les auteurs ont également trouvé qu’un
épisode d’alcoolisme était observé au
cours d’un épisode de trouble affectif chez
les femmes qui buvaient, et cette comor-
bidité constituait la seule variable prédic-
tive de la durée de l’épisode d’alcoolisme
sur les cinq ans de l’étude. La comparai-
son avec les femmes souffrant uniquement
de troubles de l’humeur a montré que les
femmes présentant les deux pathologies
étaient 36 fois plus susceptibles que les
autres d’avoir un passé de pathologie, avec
un premier épisode psychiatrique survenu
avant l’âge de 15 ans.
Toutefois, l’âge d’apparition de la maladie
et l’histoire personnelle sont des prédicteurs
de risque indépendants chez les femmes
présentant cette pathologie comorbide. Les
résultats suggèrent l’existence d’une fragi-
lité double, pour l’alcoolisme et les
troubles affectifs, parmi les femmes ayant
des enfants en bas âge.
Mots clés. Femmes – Alcoolisme – Mater-
nité – Troubles de l’humeur.
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Les enfants des alcooliques
Tallahasee et Tempe
(Etats-Unis)
Lamaxime bien connue “les
parents boivent, les enfants trinquent” est
sans doute plus que fondée. Des cher-
cheurs de Floride ont mis au point une
méthode expérimentale pour vérifier
comment l’intoxication aiguë des parents
influence leur perception du comporte-
ment de leurs enfants, leurs réactions vis-
à-vis de ces derniers, aussi bien que les
stratégies employées par les parents
pour gérer ces comportements (Lang A.
Pelham W. et coll. Effect of alcohol
intoxication on parenting behavior in
interactions with child confederates
exhibiting normal or deviant behaviors.
J. Abnormal Child Psychology, 1999 ;
27 : 177-89). Tous les parents de l’étude
présentée par A. Lang et ses collabora-
teurs avaient un fils d’âge scolaire, objet
de l’étude ; mais, dans la moitié des cas,
l’enfant objet de l’étude manifestait une
difficulté psychologique diagnostiquée,
tandis que, pour l’autre moitié, ni l’en-
fant ciblé ni aucun autre enfant de la fra-
trie ne présentait de psychopathologie.
Un nombre équivalent de pères, de mères
mariées et de mères célibataires de
chaque groupe a reçu soit une boisson
alcoolisée, soit un breuvage sans alcool,
avant l’enregistrement vidéo de leurs
interactions avec de jeunes garçons com-
plices de l’étude qui, selon les instruc-
tions, jouaient le rôle d’un enfant normal
ou d’un enfant présentant des troubles de
l’attention avec hyperactivité, des
troubles de conduite, ou qui manifes-
taient un comportement d’opposition
avec provocation. Les parents intoxi-
qués jugeaient l’enfant comme moins
déviant que ne le faisaient les parents
sobres. L’intoxication alcoolique amenait
chez tous les participants une diminution
de l’attention portée à l’enfant, une
baisse des relations avec lui, l’expression
de plus d’ordres impératifs, de plus d’in-
dulgence et plus de discours en dehors
du sujet. Si on peut s’interroger sur la
qualité éthique de l’expérience ainsi
menée, elle a toutefois permis de mieux
comprendre le rôle des facteurs psycho-
sociaux dans les relations entre les pro-
blèmes de boisson des adultes et les
troubles de comportement des enfants.
Dans une autre étude, menée par
L. Chassin et ses collaborateurs, les
auteurs ont testé sur 454 familles la spé-
cificité des effets de l’alcoolisme paren-
tal sur la consommation d’alcool et de
drogue, la dépendance, l’anxiété et la
dépression, auprès des enfant une fois
devenus adolescents ou jeunes adultes
(Chassin L., Pitts S., De Lucia C. et Todd
M. A longitudinal study of children of
alcoholics : predicting young adult sub-
stance use disorders, anxiety and depres-
sion. J. Abnormal Psychology, 1999 ;
1080 : 106-19). Les résultats montrent
sans équivoque un effet de l’alcoolisme
parental sur la toxicomanie et la dépen-
dance des jeunes adultes, effet supérieur
à ceux de toute autre psychopathologie
parentale. L’alcoolisme parental semble
avoir également un effet sur la dépres-
sion des jeunes adultes, et l’alcoolisme
maternel pourrait avoir un rôle sur leur
anxiété, quoique ces effets n’aient pas
été observés de manière consistante dans
tous les sous-groupes.
Enfin, pour S. Hill et ses collaborateurs,
les enfants issus de familles à fort taux
d’alcoolisme ont un risque élevé de déve-
lopper une psychopathologie. En outre,
l’existence de déficits dans les perfor-
mances scolaires peut être considérée
comme un indicateur pour le développe-
ment d’une maladie diagnosticable (Hill
S., Locke J., Lowers L. Connoly J. Psy-
chopathology and achievement in chil-
dren are high risk for developping alco-
holism. J. Am Acad Child Adolescent
Psychiatry 1999 ; 38 : 883-91).
Mots clés. Alcoolisme parental – Ado-
lescents – Toxicomanie – Dépression.
Troubles neurocognitifs
et utilisation des services
de santé mentale chez des
patients diagnostiqués
comme schizophrènes
et alcooliques
Pittsburgh, (États-Unis)
En dépit de la comorbidité élevée
des perturbations liées à l’abus d’alcool
avec la schizophrénie, et l’importance
des travaux dédiés à l’étude du fonc-
tionnement neurocognitif de chacune de
ces pathologies, on connaît peu de chose
des fonctions neurocognitives des
patients schizophrènes qui présentent des
troubles comorbides liés à l’alcoolisme.
La littérature révèle que 70 % des indi-
vidus schizophrènes sont en même temps
diagnostiqués pour troubles addictifs,
l’alcool tenant la première place parmi
les substances consommées. N. Allen et
ses collaborateurs se sont intéressés aux
fonctions cognitives de ces patients schi-
zophrènes grands consommateurs d’al-
cool (Allen D., Goldstein G., Aldarondo
F. Neurocognitive dysfunction in patients
diagnosed with schizophrenia and alco-
holism. Neuropsychology 1999; 13 : 62-
68). Leur intention était de vérifier
l’existence d’un effet cumulatif de l’ad-
jonction des effets de l’alcool et de la
schizophrénie chez un même individu,
ainsi que l’interaction de ces effets avec
l’âge. Une batterie de tests neuropsy-
chologiques a été administrée à quatre
groupes de patients âgés de 20 à 73 ans :
des patients schizophrènes sans alcoo-
lisme coexistant (217 patients), avec
alcoolisme (double diagnostic : 54
patients), des patients alcooliques non
schizophrènes (231 sujets) et un groupe
témoin de 145 patients hospitalisés pour
d'autres motifs (anxiété et troubles de
l’humeur, problèmes orthopédiques et
autres). Le groupe de patients alcoo-
liques ne différait pas particulièrement
Le thème de la revue de presse du mois de mai sera :
Que pensent-ils de la psychiatrie ?
En pratique quotidienne, le psychiatre est sans cesse confronté à l’image que les patients et leurs proches,
voire les médecins généralistes, ont de la psychiatrie et de la maladie mentale. Cette image, bien souvent néga-
tive, n’est pas sans interférer avec le choix et les effets du traitement psychiatrique, quelle qu’en soit la nature.
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du groupe des patients témoins, proba-
blement du fait qu’une bonne partie des
patients du groupe de comparaison pré-
sentaient des troubles médicaux et psy-
chiatriques souvent associés avec des
perturbations cognitives. Les perturba-
tions cognitives liées à l’alcoolisme sont
toutefois moins sévères que celles de la
schizophrénie, qu’elle soit ou non asso-
ciée à l’alcoolisme. Les schizophrènes
avaient ainsi des performances infé-
rieures aux alcooliques dans des tâches
de mémoire de travail, pour la capacité
d’abstraction, la compréhension sociale
et la perception auditive verbale. Les
résultats démontrent en outre que les
effets de l’alcoolisme sur les fonctions
cognitives s’additionnent à ceux de la
schizophrénie, de manière subtile
mais nettement identifiable. Dès l’âge
de 20 ans, on relevait des performances
inférieures à celles des patients schizo-
phrènes chez les patients à double dia-
gnostic. L’amplitude des effets additifs
de l’alcool sur les fonctions cognitives
de la schizophrénie est reliée à l’âge et
devient particulièrement nette vers la
cinquantaine. Des recherches centrées
sur les différences en termes de pertur-
bations des fonctions et structures céré-
brales pourraient aider à clarifier les
pathophysiologies complexes de ces
troubles lorsqu’ils interagissent.
Le traitement de la schizophrénie est sou-
vent compliqué par la toxicomanie. Si la
dépendance à la marijuana ou à la cocaïne
ne sont pas des prédicteurs du nombre
d’admissions ou de la durée des séjours,
la dépendance alcoolique, en revanche,
pourrait constituer un facteur important
pour l’exacerbation de la maladie et
devrait être une cible à considérer pour
le traitement (Gerding L., Labbate L.,
Measom M. et coll. Alcohol dependence
and hospitalization in schizophrenia. Schi-
zophrenia Research 1999 ; 38 : 71-5).
Mots clés. Alcool – Schizophrénie –
Troubles cognitifs – Hospitalisation.
Pour en savoir plus :
"
True W., Xian H., Scherrer J. et coll. Com-
mon genetic vulnerability for nicotine and alco-
hol dependence in men. Archives of General
Psychiatry 1999 ; 56 : 655-61.
Les résultats de cette étude suggèrent l’exis-
tence d’une vulnérabilité génétique commune
à la nicotine et à l’alcool chez l’homme. Cette
influence génétique commune pourrait expli-
quer en partie les observations cliniques et épi-
démiologiques qui révèlent que les alcooliques
sont souvent des fumeurs dépendants.
"
Gurling H., Cook C. The genetic predispo-
sition to alcohol dependence. Current Opinion
in Psychiatry 1999 ; 12 : 269-75.
Les conclusions de cette revue sur la question
sont que la plupart des chercheurs travaillant
sur les aspects génétiques de la dépendance
alcoolique favorisent une étiologie multifacto-
rielle. Il semble en outre que, malheureuse-
ment, beaucoup de recherches génétiques aient
ignoré les aspects psychosociaux du problème,
et qu’inversement, les études psychosociales
aient négligé les variables biologiques.
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