Les objectifs de l’EGS sont donc :
- de dépister les fragilités et les syndromes gériatriques
- d’évaluer l’état fonctionnel,
- d’estimer l’espérance de vie d’un patient en fonction des comorbidités et de la
présence des grands syndromes gériatriques
- de hiérarchiser les problèmes de santé et rechercher les comorbidités réversibles
- de prévenir la iatrogénie et d’anticiper la réponse fonctionnelle au traitement du cancer
en appréciant les facteurs de risque pouvant gêner la prise en charge oncologique
- de proposer des actions préventives, correctives et de suivi en établissant un plan
d’action médico-psycho-social.
L’EGS explore essentiellement 3 domaines : un domaine physique, un domaine psychique et
un domaine relationnel. Le domaine physique explore le statut fonctionnel physique et
nutritionnel d’un sujet âgé.
Le statut fonctionnel physique comprend l’examen complet du patient, l’exploration de la
marche, la recherche de troubles de l’équilibre et d’éventuelles chutes à répétition.
Le “Timed up and go” est un test rapide [7], dérivé du « Get-up and go test » qui demande au
patient de se lever d’une chaise sans accoudoirs, de marcher 3 mètres, de faire demi-tour et
revenir s’asseoir [8]. Le « timed up and go » est la version chronométrée du get up and go
test. Un score inférieur à 20 secondes permet de prédire la capacité du patient à sortir de son
domicile seul en sécurité et donc un état fonctionnel correct. La station unipodale de Tinetti
est un examen simple, traduisant un risque majoré de chutes lorsqu’elle est maintenue moins
de 5 secondes.
Le statut nutritionnel est exploré à l’aide de données simples comme le poids, l’indice de
masse corporelle (IMC) et d’outils plus sophistiqués comme le Mini-Nutritional Assessement
(MNA) qui est un test très sensible et validé pour dépister la dénutrition ou le risque de
dénutrition chez le sujet âgé [9]. On parle de dénutrition en gériatrie lorsque l’IMC < 21 ou
l’albumine < 35 g/l. Le MNA permet d’orienter vers un risque de dénutrition pour des scores
compris entre 17 et 23,5 sur 30 et de dénutrition avérée à moins de 17/30 [10].
Le domaine psychique recherche la présence de troubles cognitifs et d’éléments dépressifs.
Les outils les plus fréquemment utilisés sont le MMSE, le test des 5 mots et le test de
l’horloge. Le Mini-Mental State Examination (MMSE), de réalisation facile (il dure moins de
10 minutes pour un professionnel entraîné), est un test peu sensible ne dépistant pas les
troubles cognitifs discrets, néanmoins c’est un examen de dépistage utile [11]. La recherche
de troubles cognitifs permet de prédire un éventuel syndrome confusionnel fréquent chez les
patients âgés en post-opératoire [12] et associé à un surcroit de la mortalité [13]. Lorsque leur
score au MMSE est strictement inférieur à 25, la survie de patients atteints de cancer est
diminuée de moitié (41,8 mois vs 93,5mois) [14].
Certains outils ont été validés en gériatrie pour la recherche d’un syndrome dépressif comme
l’échelle GDS-15 de Yesavage (N < 6/15) ou encore la mini-GDS, échelle à 4 items de
passation plus rapide [15].
Le domaine relationnel de l’EGS permet d’établir l’autonomie d’un sujet âgé dans sa vie
quotidienne. L’évaluation du PS (performans status) par l’échelle classique de Karnofski ou
ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) a une utilité limitée chez le sujet âgé car un
certain nombre de conditions chroniques qui ne raccourcissent pas la survie, peuvent
compromettre le PS [16]. L’autonomie dépend des capacités du sujet à effectuer les taches de
la vie quotidienne (explorée par l’échelle ADL) ainsi que ses capacités à vivre de façon
indépendante, à savoir gérer son traitement, son budget, sortir de son domicile, voyager,
F
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C12 La résection digestive pour cancer chez le sujet âgé