18 | La Lettre du Rhumatologue ‱ N° 350 - mars 2009
MISE AU POINT
Complications
des prothĂšses de genou
Complications of knee arthroplasties
F. Canovas*, W. Hebrard*, A. Largey*
L
e taux de survie des prothĂšses totales de genou
est d’environ 95 % à 10 ans et 90 % à 15 ans,
avec 95 % de résultats excellents et 90 % de
rĂ©sultats trĂšs bons. Ils tĂ©moignent d’un certain
nombre de complications Ă  moyen et long terme
des prothĂšses de genou, qui imposent une nouvelle
opération. Ces chiffres ne tiennent pas compte des
complications médicales qui peuvent avoir des
conséquences sur la qualité de vie ni des compli-
cations telles qu’une ecchymose, un hĂ©matome ou
une dĂ©sunion superïŹcielle, qui n’ont aucune consĂ©-
quence sur le résultat fonctionnel de la prothÚse. Le
taux de mortalitĂ© aux États-Unis aprĂšs pose d’une
prothĂšse de genou en premiĂšre intention est de
0,28 % en 2004, et les comorbidités ont nettement
augmenté pendant la derniÚre décennie (1). Nous
ne traiterons pas des complications médicales, qui
ne sont pas spĂ©ciïŹques aux prothĂšses de genou,
mais qui restent toujours d’ actualitĂ©, du fait d’une
population de plus en plus ùgée, aux facteurs de
risque augmentés.
Les complications des prothĂšses de genou peuvent
ĂȘtre envisagĂ©es selon la chronologie des Ă©vĂ©ne-
ments. On peut ainsi différencier les complications
per opératoires des complications postopératoires,
qui elles-mĂȘmes peuvent ĂȘtre scindĂ©es en compli-
cations précoces, dans les 3 semaines qui suivent
l’intervention chirurgicale, semi-tardives, entre
3 semaines et 2 ans, et tardives, aprĂšs 2 ans. Dans la
mesure oĂč une complication peropĂ©ratoire peut avoir
des consĂ©quences variables dans le temps et oĂč une
complication peut ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©e dans un dĂ©lai variable,
il ne semble pas pertinent de retenir l’ordre chrono-
logique pour traiter des complications des prothĂšses
de genou. Dans une série continue de 1 795 prothÚses
totales de genou de premiĂšre intention, Neyret
retrouve 69 complications per opératoires (3,8 %) :
ïŹssures et fractures autour du genou (n = 40), fragi-
lisations du tendon poplité (n = 11), fragilisation du
ligament collatéral médial (n = 10), fragilisation du
ligament patellaire sans rupture (n = 6), fragilisation
du tendon quadricipital (n = 1) et plaie de l’artùre
poplitée ayant entraßné une ischémie subaiguë de
la jambe (n = 1) [2].
Les prothĂšses de genou regroupent les prothĂšses
totales de genou (PTG) et les prothĂšses partielles,
telles que les prothĂšses unicompartimentales (PUC)
internes et externes et les prothÚses fémoro-patel-
laires. S’il existe des complications communes aux
différents types de prothÚse de genou, telles que
l’ infection, il est nĂ©anmoins prĂ©fĂ©rable d’envisager
séparément les complications des PTG et des
prothĂšses partielles, car il existe des complications
spĂ©ciïŹques Ă  chaque type d’implant.
Avant d’envisager les complications des prothùses de
genou, il faut insister sur la douleur qui est le maĂźtre-
symptĂŽme. Toute prothĂšse douloureuse doit ĂȘtre
suspecte d’une complication, la douleur Ă©tant parfois
l’unique rĂ©vĂ©lateur clinique, y compris dans les infec-
tions qui peuvent ĂȘtre larvĂ©es. Il faudra alors entre-
prendre une démarche diagnostique pour trouver la
cause de la douleur, qui s’ appuiera en premier lieu
sur la clinique (interrogatoire et examen clinique)
et sur certains examens complémentaires tels que
les examens biologiques, la radiographie standard,
la ponction articulaire au moindre doute septique,
le scanner et la scintigraphie.
Les complications
des prothĂšses totales de genou
Les complications mécaniques
Il faut distinguer les complications mécaniques des
infections sur prothĂšse.
* UAM chirurgie de la hanche,
du genou et chirurgie du pied, ortho-
pédie 3, pÎle os et articulation, hÎpital
Lapeyronie, CHU de Montpellier.
Figure 1. Descellement aseptique d’une prothùse totale de genou.
La Lettre du Rhumatologue ‱ N° 350 - mars 2009 | 19
Points forts
Dans une série de 69 reprises de PTG non infec-
tées, M. Bonnin et al. retrouvent 30 descellements,
14 laxités, 11 raideurs du genou, 6 complications
patellaires et 8 PTG douloureuses (3).
Le descellement prothétique
◆
Il est toujours en rapport avec l’usure du plateau en
polyĂ©thylĂšne. Les dĂ©bris d’usure du polyĂ©thylĂšne
vont entraĂźner la formation de granulomes inïŹ‚am-
matoires autour de la prothĂšse, engendrant ainsi
une lyse osseuse périprothétique qui est respon-
sable de la mobilisation des piÚces prothétiques. La
disparition complÚte du polyéthylÚne entraßne un
contact mĂ©tal-mĂ©tal, responsable d’une mĂ©tallose
qui aggrave le descellement prothĂ©tique. C’est en
général une complication tardive des PTG, quel que
soit l’implant utilisĂ©. Une malposition prothĂ©tique,
notamment dans le plan frontal (persistance d’un
varus ou d’un valgus), un dĂ©faut d’équilibrage liga-
mentaire ou, dans le cadre des prothĂšses respectant
le ligament croisé postérieur (LCP), une subluxation
postérieure par fragilisation du LCP, sont des facteurs
qui favorisent l’usure mĂ©canique du polyĂ©thylĂšne et
donc le descellement prothétique. Toute anomalie
de positionnement prothĂ©tique, quelle qu’en soit
la cause, aura des répercussions sur la longévité de
la prothĂšse.
EnïŹn, il peut exister des descellements relativement
prĂ©coces – notamment avec les PTG sans ciment,
par dĂ©faut d’ostĂ©ointĂ©gration de la prothĂšse –, qui
sont souvent trĂšs difïŹciles Ă  mettre en Ă©vidence,
les modiïŹcations scintigraphiques Ă©tant Ă  ce stade
extrĂȘmement frĂ©quentes. La douleur est souvent
le seul signe clinique. La radiographie confirme
fréquemment le diagnostic, qui impose la reprise
chirurgicale (ïŹgure 1).
L’instabilitĂ© prothĂ©tique
◆
Elle siÚge dans le plan frontal, que ce soit du cÎté
médial ou latéral, et a des conséquences fonction-
nelles majeures. On peut rapprocher des instabilités
les subluxations postérieures du tibia sur le fémur
par faillite du LCP avec les PTG conservant le LCP
qui peuvent aboutir à une véritable luxation en cas
de faillite complÚte du LCP. Les instabilités frontales
sont le plus souvent rencontrées avec des PTG peu
contraintes, qui ont besoin d’un plan ligamentaire
mĂ©dial et latĂ©ral d’excellente qualitĂ© aïŹn d’obtenir
un bon Ă©quilibrage ligamentaire. L’insufïŹsance liga-
mentaire peut ĂȘtre prĂ©sente avant l’implantation
de la PTG, en cas de gonarthrose post-traumatique
aprĂšs entorse grave du genou, ou survenir en cas de
release ou de libération ligamentaire excessive lors de
la mise en place de la prothĂšse. L’instabilitĂ© dĂ©crite
Ă  l’interrogatoire par le patient, associĂ©e Ă  la laxitĂ©
clinique, permet d’en faire le diagnostic. La reprise
chirurgicale s’impose dans la plupart des cas, avec
la mise en place d’une prothùse contrainte (le plus
souvent) ou d’une prothĂšse postĂ©ro-stabilisĂ©e.
Les complications fémoro-patellaires
◆
Outre les complications peropératoires, que nous
ne détaillerons pas et qui peuvent avoir des consé-
quences fonctionnelles sévÚres, notamment en cas
de rupture du ligament patellaire, les complications
patellaires restent actuellement redoutées par les
chirurgiens orthopédistes, tant par leur fréquence
que par les difïŹcultĂ©s de leur traitement.
La fracture de la patella est souvent en rapport avec
son amincissement excessif. La reprise chirurgicale
s’impose notamment en cas de descellement de l’im-
plant rotulien. Le clunk syndrome est retrouvé dans
certaines prothÚses postéro-stabilisées. Il correspond
Ă  un nodule ïŹbreux situĂ© au bord supĂ©rieur de la
Mots-clés
ProthĂšse articulaire
ProthĂšse de genou
Complications
des prothĂšses
Infection articulaire
Les prothÚses totales de genou donnent de trÚs bons résultats à 10-15 ans. »
Il faut distinguer les complications mécaniques des infections sur prothÚse.
»
Les infections sont les complications les plus graves et nécessitent un traitement médical et chirurgical.
»
Les complications mĂ©caniques des prothĂšses totales comportent le descellement, l’instabilitĂ© prothĂ©tique
»
et les complications fémoro-patellaires.
Les principales complications mécaniques des prothÚses unicompartimentales sont le descellement par usure,
»
la détérioration du compartiment opposé et celle du compartiment fémoro-patellaire.
Keywords
Joint arthroplasty
Knee arthroplasty
Arthroplasty complications
Joint infection
Figure 2. Douleur sur prothĂšse totale de genou avec bascule
rotulienne.
20 | La Lettre du Rhumatologue ‱ N° 350 - mars 2009
Complications des prothĂšses de genou
MISE AU POINT
patella, qui, au cours de la ïŹ‚exion, s’invagine entre
le fĂ©mur et la patella et, lors de l’extension, se rĂ©duit
brutalement, entraĂźnant un claquement audible et
douloureux. Son traitement repose sur l’exĂ©rĂšse du
nodule ïŹbreux sous arthroscopie ou Ă  ciel ouvert. On
peut rapprocher du clunk syndrome les ïŹbroses du
bord supérieur de la patella qui sont responsables de
craquements – le plus souvent indolores, mais qui
sont source d’inquiĂ©tude pour les patients.
La luxation fémoro-patellaire et les subluxations
fémoro-patellaires sont parmi les complications
les plus graves des PTG. Elles rĂ©sultent d’un
mauvais alignement de l’appareil extenseur avec
une augmentation de l’angle Q. Le genu valgum,
voire une dysplasie fémoro-patellaire préexistante,
doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des facteurs de
risque de ce type de complication. Le diagnostic
est clinique en cas de luxation, tandis que l’inci-
dence fĂ©moro-patellaire (ïŹgure 2), voire le scanner,
permettent de faire le diagnostic de subluxation.
Parfois, une simple bascule de la patella – entraü-
nant un conïŹ‚it entre le bord latĂ©ral de la patella
et le carter fĂ©moral – peut ĂȘtre responsable d’un
syndrome douloureux. L’origine de cette bascule
est souvent un mauvais positionnement de l’im-
plant fémoral dans le plan horizontal, par défaut de
rotation externe du carter fémoral. Le traitement
de ce type de complication fémoro-patellaire est
difïŹcile. S’il est des cas oĂč un simple geste sur les
parties molles est sufïŹsant, notamment en cas de
lĂąchage de la suture de l’aileron rotulien mĂ©dial, la
plupart du temps, le remplacement de la prothĂšse
s’impose, aïŹn de replacer correctement le carter
fémoral sous la patella et/ ou de corriger un défaut
de rotation du plateau tibial.
La raideur du genou
◆
Si un ïŹ‚essum de 10° est parfaitement tolĂ©rable, la
raideur en ïŹ‚exion l’est nettement moins, dans la
mesure oĂč la gĂȘne fonctionnelle est importante,
notamment à la montée et à la descente des
escaliers. Il faut noter que les raideurs en ïŹ‚exion
s’accom pagnent souvent d’un syndrome doulou-
reux, du fait de la traction exercĂ©e sur l’appareil
extenseur au cours de la ïŹ‚exion. Avec les prothĂšses
actuellement mises sur le marché, on peut consi-
dĂ©rer qu’une ïŹ‚exion infĂ©rieure Ă  110° est synonyme
de raideur. Quelle que soit l’origine de la raideur,
il faut insister sur l’importance de la rééducation
postopératoire. En cas de raideur préopératoire, il
n’est pas rare d’observer une limitation articulaire,
du fait de la fibrose des espaces de glissement.
Parfois, elle est en rapport avec une insufïŹsance
de libération articulaire peropératoire, notamment
dans les cas oĂč la rĂ©traction de l’appareil exten-
seur n’a pas fait l’objet d’un traitement spĂ©ciïŹque
(Judet). En cas de mobilité normale du genou en
prĂ©opĂ©ratoire, la raideur peut ĂȘtre en rapport avec
une insufïŹsance de prise en charge postopĂ©ratoire,
Ă  une mauvaise gestion de l’espace fĂ©moro-tibial
ou Ă  un encombrement excessif de l’espace antĂ©-
rieur fémoro-patellaire (surdimensionnement de
l’implant fĂ©moral).
En cas de raideur postopératoire survenant sur un
genou parfaitement mobile en préopératoire, et sans
anomalie prothétique, il ne faut pas hésiter à réaliser
une mobilisation du genou sous anesthésie générale
dans les plus brefs dĂ©lais, c’est-Ă -dire entre le premier
et le troisiÚme mois postopératoire, qui permet de
récupérer la plupart du temps une mobilité parfai-
tement fonctionnelle du genou prothétique. Dans
La Lettre du Rhumatologue ‱ N° 350 - mars 2009 | 21
MISE AU POINT
les autres cas, on peut ĂȘtre amenĂ© Ă  effectuer une
libération chirurgicale sous arthroscopie, voire à ciel
ouvert en cas de nécessité. En dernier recours, le
remplacement de la prothĂšse peut ĂȘtre envisagĂ© avec
arthrolyse et libĂ©ration de l’appareil extenseur, si cela
est nĂ©cessaire. Quoi qu’il en soit, les reprises de PTG
pour raideur donnent les moins bons résultats.
L’infection
L’infection reprĂ©sente une complication rare mais
sévÚre des prothÚses articulaires. Elle compromet
fortement le résultat fonctionnel de cette inter-
vention de pratique quotidienne, engendrant une
morbidité et une surmortalité importantes, dont
une partie est liĂ©e Ă  la nĂ©cessitĂ© d’une hospitalisa-
tion prolongée.
La fréquence des infections sur prothÚses de
genou, qui varie de 0,5 à 5 % selon les séries, est
plus élevée que dans la chirurgie prothétique de la
hanche (4). Quand on sait qu’il se pose aujourd’hui
environ 50 000 PTG par an en France, on imagine les
conséquences socio-économiques de cette compli-
cation.
L’infection sur prothùse demeure une complication
redoutée, nécessitant une prise en charge multidis-
ciplinaire, impliquant le chirurgien, l’infectiologue,
l’anesthĂ©siste et le microbiologiste (5).
ClassiïŹcation
◆
La contamination de la prothĂšse survient soit durant
la période périopératoire, soit par voie hématogÚne
ou par contiguĂŻtĂ© Ă  partir d’un foyer adjacent. La
classiïŹcation des infections sur prothĂšse actuelle-
ment admise distingue :
les infections postopératoires précoces, dans le
➀
mois suivant l’intervention ;
les infections tardives, d’évolution chronique,
➀
évoluant depuis plus de 4 semaines ;
les infections aiguës hématogÚnes, avec la
➀
survenue brusque de manifestations cliniques sur
une prothĂšse jusque-lĂ  asymptomatique.
Diagnostic
◆
Le diagnostic des infections précoces et des infec-
tions aiguës hématogÚnes est en rÚgle générale
facile avec un tableau clinique et biologique bruyant,
contrairement Ă  celui des infections chroniques,
oĂč le tableau est le plus frĂ©quemment celui d’une
prothÚse douloureuse. Une prothÚse restée doulou-
reuse depuis sa mise en place sans intervalle libre
est fortement évocatrice.
Le diagnostic microbiologique est souvent difïŹcile. Il
faut insister sur la nécessité absolue de réaliser des
prĂ©lĂšvements de qualitĂ©, obtenus lors d’une inter-
vention ou par ponction du foyer (6). Il faut proscrire
les écouvillonnages de plaies, pratiqués sans contrÎle
médical. La positivité de tels prélÚvements, le plus
souvent due à une contamination du prélÚvement,
risque d’engager la responsabilitĂ© du chirurgien de
façon inappropriée, motivant une antibiothérapie
inadaptée et masquant par ailleurs les résultats
d’éventuels prĂ©lĂšvements profonds ultĂ©rieurs. Les
prĂ©lĂšvements doivent ĂȘtre Ă©tudiĂ©s par un laboratoire
rompu à la recherche de ce type d’infection, avec
des cultures prolongées. Ces prélÚvements condi-
tionnent toute la thérapeutique ultérieure.
Traitements
◆
Le traitement doit toujours ĂȘtre chirurgical et
médical. Les différentes stratégies proposées
sont le nettoyage chirurgical avec maintien de la
prothĂšse, le changement en un ou deux temps de
la prothĂšse (7).
Le lavage-débridement de la prothÚse, associé à une
antibiothĂ©rapie, peut ĂȘtre envisagĂ© s’il s’agit d’une
infection détectée rapidement aprÚs la contamina-
tion périopératoire ou hématogÚne. En effet, le taux
d’échec augmente avec le dĂ©lai de prise en charge,
classiquement dépassé aprÚs 3 semaines.
Le changement de la prothĂšse peut se faire en un
ou deux temps. Ce choix repose sur les habitudes de
chaque Ă©quipe, la rĂ©alisation d’études comparatives
Ă©tant mĂ©thodologiquement difïŹcile, puisque de
nombreux facteurs conditionnent le résultat (type
de germe, terrain, délai de prise en charge, qualité
du débridement chirurgical, etc.). On propose clas-
siquement :
le changement en deux temps dans les situations
➀
oĂč l’infection est due Ă  un germe multirĂ©sistant,
lorsqu’il s’agit d’une rĂ©cidive septique ou s’il existe
des dégùts osseux ;
le changement en un temps en cas d’infection
➀
bactĂ©riologiquement documentĂ©e avant l’interven-
tion, sans germe multirésistant, sans destruction
osseuse, et si l’excision chirurgicale est considĂ©rĂ©e
de bonne qualité.
En cas de changement en deux temps (ïŹgure 3),
un espaceur sera mis en place pendant la durée
de l’intervalle libre, associĂ© Ă  une antibiothĂ©rapie
adaptĂ©e au germe. Une fenĂȘtre thĂ©rapeutique de
15 jours est classiquement réalisée avant la mise
en place de la nouvelle prothĂšse, pour permettre la
rĂ©alisation de nouveaux prĂ©lĂšvements et l’adaptation
de l’antibiothĂ©rapie (8).
Figure 3. Reprise de prothĂšse totale de genou en deux temps.
Figure 4. Descellement d’une prothùse
uni compartimentale.
22 | La Lettre du Rhumatologue ‱ N° 350 - mars 2009
Complications des prothĂšses de genou
MISE AU POINT
Les complications
des prothĂšses partielles
Les prothĂšses unicompartimentales
Les résultats à long terme des PUC se rapprochent
actuellement des résultats des prothÚses totales
de genou (9). Outre les complications communes
aux prothùses de genou, telles que l’infection, les
complications les plus fréquentes des PUC sont le
descellement par usure mĂ©canique (ïŹgure 4) et
la détérioration du compartiment opposé ou du
compartiment fémoro-patellaire. Tous les auteurs
insistent sur l’hypo correction de la dĂ©formation,
aïŹn d’éviter une usure prĂ©coce du compartiment
opposé, ce qui nécessite une parfaite maßtrise tech-
nique et une sélection draconienne des patients,
les complications intervenant selon la majorité des
auteurs soit à cause d’erreurs techniques, soit en
raison d’une contre-indication de la PUC. Parmi les
contre-indications des PUC, il faut retenir les mala-
dies inïŹ‚ammatoires, l’absence de LCA fonctionnel,
un ïŹ‚essum > 15°, une dĂ©viation axiale > 15° (surtout
en cas de surpoids), une arthrose fémoro-patellaire
avĂ©rĂ©e, et enïŹn l’échec d’une ostĂ©otomie prĂ©alable
en l’absence d’hypocorrection franche (10).
Les prothÚses fémoro-patellaires
Les complications aprùs la pose d’une prothùse
fémoro-patellaire sont de deux types.
PremiÚrement, la dégradation progressive du
➀
ou des compartiments fémoro-tibiaux, notamment
en cas d’anomalie de l’axe fĂ©moro-tibial, est rela-
tivement frĂ©quente, dans la mesure oĂč l’indication
de prothÚse fémoro-patellaire est posée chez des
patients ùgés. La reprise chirurgicale avec mise en
place d’une PTG est parfaitement justiïŹĂ©e ;
deuxiĂšmement, les complications liĂ©es Ă  l’im-
➀
plant fémoro-patellaire sont représentées par le
descellement, l’usure du bouton patellaire, et par
la bascule et/ ou la subluxation de la patella, qui
peuvent nécessiter, en fonction de la symptoma-
tologie, une reprise chirurgicale (11). Les résultats
des prothÚses fémoro-patellaires, qui sont aléatoires
dans le temps, doivent ĂȘtre mis en parallĂšle avec ceux
des PTG, qui sont beaucoup plus constants. ■
1. Memtsoudis SG, Gonzales Della Valle A, Besculides MC et
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arthroplasty. J Arthroplasty 2008;14[Epub ahead of print].
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Références bibliographiques
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