CRÉATION D'UN M O D ~ ANIMAL E DE FENTE8 PALAT- Mémoire présente a la Faculté des études supérieures de 1Universitê Lavai pour l'obtention du grade de maître ès sciences (MSc.) Faculté de Médecine Dentaire Université Laval Septembre 2000 Q Gaétan Noreau. 2000 Bibliothbque nationale National Library of Canada du Canada Acquisitions and Bibliographic Services Acquisitions et services bibliographiques 395 Wellington Street Ottawa ON K1A ON4 Canada 395. rue Wsllinpton dnewaûN K 1 A W Canada The author has granted a nonexclusive Licence allowing the National Library of Canada to reproduce, loan, distribute or seli copies of this thesis in microforni, paper or electronic formats. L'auteur a accordé une licence non exctusive permettant à la Bibliothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la forme de microfichelfiim, de reproduction sur papier ou sur format électronique. The author retains ownership of the copyright in this thesis. Neither the thesis nor substantial extracts fiom it may be printed or otherwise reproduced without the author's permission. L'auteur conserve la propriété du droit d'auteur qui protège cette thèse. Ni la thèse ni des extraits substantiels de celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation. AVANT-PROPOS J'airnerais remercier le Dr. Raymond Marchand sans qui ce projet aurait été impossible. Ses compétences ainsi que sa grande expérience en recherche me furent d'une aide très précieuse. il a su me transmettre son intérêt ainsi qu'une grande fascination pour l'embryologie. Il a su rendre accessible une discipline d'une très grande complexité. Bref, par cette maîtrise, il va contribuer de façon importante à mon avancement professionnel, ce pourquoi je lui suis très reconnaissant. Les traitements chirurgicaux offerts pour le traitement de fentes palatines sont nombreux et influenceront la croissance faciale jusqu' à l'âge adulte. Dans le but de pouvoir comparer plus rapidement les résultats de ces chirurgies sur la croissance fùture, nous avons 6mis l'hypothèse qu'il était possible de créer un modèle animal viable, porteur de fente palatine isolée. Pour se faire, nous nous sommes s e de~rates gestantes que nous avons divisées en plusieurs groupes. Nous avons ensuite administré des quantités précises de substance tératogène (acide rétinoique) et ce, à différentes période de leur gestation. Nous avons donc pu créer des modèles expérimentaux possédant des fentes palatines isolées en suivant un protocole très précis. Notre hypothèse fùt donc vérifiée en partie. Au niveau de la viabilité de ces modèles, bien qu'aucune autre anomalie organique macroscopique n'a été mise en évidence, leur suMe était compromise du fait qu'ils n'arrivaient pas à s'alimenter normalement. AVANT-PROPOS ................................................................................ i INTRODUCTION ............................................................................... 1 PARTIE I ......................................................................................... 2 Chapitre I .......................................................................................- 3 Notions d'embryologie de ia tête et du cou ..................................3 1.1 Organisation tissulaire et segmentation préliminaire de la région craniofaciale ............................................................... 3 1.1.1 Le développement facial ............................................9 1.1.2 Le développement du palais .................................... 11 1.1.3 Comment se forme le scellement épithéliai 3 .............16 1.2Les principaux acteurs des mécanismes régulatoires ............20 1.2.1 Les rétinoides ........................................................... 20 1.2.2 Les gènes Hox ..........................................................24 1.2.3 Les facteurs de croissance .......................................-28 .......................Chapitre ............II... 30 2.1 Épidémiologie et étiologie .................................................... -30 2.2 Traitements proposés aux patients porteurs de fentes ............. palatines ............................................................................ -33 2.3 Procédures chirurgicales (quelques exemples)...................... 35 Chapitre III .................................................................................... 39 L'éïaboration d'un modèïe nnimaî ................................................39 3.1 Le choix animal ...................................................................39 3.2 Le choix du tératogène ......................................................... 42 PARTIE II ............................................................................................ 44 Chapitre IV .....................................................................................-45 Matériel et aiéthode ....................................................................... 45 4.1 Les animaux..........................................................................45 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 Dosage du tératogène ............................................................45 Expérimentation 1 .................................................................46 Expérimentation 2 .................................................................48 Expérimentation 3 ................................................................. 49 Expérimentation 4 .................................................................49 Chapitre V ....................................................................................... 52 Résultats .........................................................................................52 5.1 5.2 5.3 5.4 Expérimentation 1 .................................................................52 Expérimentation 2 .................................................................56 Expérimentation 3 ................................................................. 58 ................................................................. Expérimentation 4 59 Chapitre VI ...................................................................................... 62 Chapitre VI1 Conclusion ......................................................................................66 ............................................................................................67 ....................................................................73 NOTES ET R&F&RENCE~ ANNEXES La réparation des fistules oro-nasales dans les fentes palatines est importante pour assurer des fonctions normales chez l'enfant, notamment le langage et la nutrition. Cependant, ces réparations avec les méthodes actuelles entraînent la formation de tissu cicatriciel qui empêche le développement normal du massif facial, plus spécifiquement, le maxillaire supérieur. Ces patients opérés nécessiteront souvent des chirurgies correctrices additionnelles a l'adolescence. L'élaboration de nouvelles méthodes telle la réparation par biomatériaux ne créant pas de cicatrices, semble très intéressante et potentiellement réalisable. Pour développer de nouvelles méthodes, on doit posséder de bons modèles expérimentaux qui recréeront le plus fidèlement possible les processus pathologiques retrouvés lorsqu'en présence de fentes palatines. Présentement on ne peut trouver ces modèles embryologiques chez des animaux de taiUe satisfaisante. Comme nous le verrons, les modèles présentés dans la littérature sont créés chirurgicalement et ne présentent pas la réalité anatomique et embqmiogique retrouvée chez les porteurs de fentes palatines. Ce travail vise précisement l'élaboration d'un modèle embryologique a partir de tératogènes qui pourra se* ultérieurement à l'élaboration et a l'évaluation de matériaux correcteurs. CHAPITRE 1 Le développement de la tête et du cou débute tôt dans la vie embryonnaire et continue jusqu'à la fin de la croissance, tard à l'adolescencei. Ce chapitre se veut une revue globale de la croissance embryonnaire de la tête et de la région faciale. Le développement du palais sera abordé et les connaissances actuelles en ce domaine seront exposées avec plus de détails. 1.1 Organisation thplpire et se~me~tationrél liminaire de la A l'origine, la région craniofaciale consiste en un tube neural massif sous lequel on retrouve la notochorde, un tube digestif entouré d'une série d'arches branchiaux aortiques au revêtement ectodermique, de larges masses de crête neurales et de mésenchyme (dérivé du mésoderme) remplissant les espaces restants. La plupart de ces CO mposantes tissulaires possèdent une organisation segmentaire. La figure 1 montre l'organisation de ces éléments. Comme nous le verrons plus loin, les gènes homeotiques (HOX)jouent un rôle important dans les mécanismes de segmentation. Un nombre important de migrations massives, des déplacements cellulaires et tissulaires caractérisent le début du développement craniofacial. La crête neurale est le premier tissu à démontrer un comportement migratoire massif de celiules qui émigrent du tube neural crânien. initialement, des groupes segmentés de celiules de la crête Yailüe cardiaque Sac vite Fig. 1 : La membrane amniotique a ici été sectionnée pour illustrer les structures dorsales ou supérieures d'un embryon de 22 jours. On remarque bien l'architecture segmentée démontrée par les somites. neurale sont regroupés, particulièrement dans la région pharyngienne (fig.2).Cependant, ces populations cellulaires deviennent confluentes au moment de leur migration vers les arcs branchiaux. Ces cellules de la crête neurale semblent posséder des informations morphogénétiques avant même que leur migration soit amorcée. Les cellules rnésenchymateuses issues des crêtes neurales porteront le nom d'ectomésenchyme et procureront le matériau de formation de plusieurs os et cartilages de la tête. sa part, consiste principalement de rnésodenne paraaxial. Les cellules rnésenchymateuses prenant origine de ce dernier, forment le tissu conjonctif et les éléments squelettiques de la plupart de la base du crâne et de la partie dorsale du cou. Les somites (issus du mésoderme paraaxial) fournissent aussi des cellules mésenchymateuses qui, comme nous Le verrons, participent à la genèse des systèmes squelettiques, musculaires striés et tégumentaires Le mésoderme crzlnien initial, pour (fig. 3). Comme plusieurs composantes de la face sont dérivées des regions p h ~ g i e n n e s une , compréhension de l'organisation de base de cette région est importante. Chez l'embryon d'un mois, la partie pharyngienne de l'intestin antérieur contient 4 paires latérales de poches proéminentes d'endoderme, appelées poches branchiales. Si par contre, on observe le contour ectodermique de la région pharyngienne, on observera les fentes branchiales (bilatérales) qui font presque contact avec les poches branchiales. Chaque fente branchiale est séparée de la suivante par une masse mesenchymateuse appelée arc branchial (fig.4). Vue supérieure B Mimation des cellules Fig. 2 : Coupe frontale d'un embryon de 22 jours. A) Vue supérieure d'un embryon de 22 jours. B) et C) Coupes frontales de l'embryon A illustrant deux stades de développementdes crêtes neurales teiie qu'iilustréeen A. Les cellules de la crête neurale se détachent du tube neural crânien pour migrer dans l'embryon et participer a la formation de plusieurs différents tissus. Fig. 3 : Morphogenèse et transformation des somites à partir du mésoderme paraaxial nonsegmenté a ce stade à l'extrémité caudale de l'embryon. La flèche verticale à gauche indique l'ordre d'apparition des somites. Sur un même embryon, les somites sont àdes stades différents de développement, ce qui permet d'observer différentes étapes de différenciation somitique de l'extrémité caudale a l'extrémite rostrale de l'embryon (cequ'indique la flèche de droite). Au point de départ, les cellules montrent une organisation de type mésenchyme (sansorientation et peu de contacts intercellulaires). Elles s'organisent en deux feuillets compacts sépares par d e s cellules m é s e n c h y m e n t e u s e s puis, progressivement, en une sphère de cellules épithéliales. Presqu'immédiatement, la lame basale du côté ventromédian du somite disparaît, événement qui est suivi par la rupture de l'épithélium somitique et la génèse du sclérotome. Le reste du somite, appelé dermomyotome, reste temporairement intacte. Baiirgaon caudal Bourgmn inférieur Fig. 4 : Schéma général irrustrant le système branchial d'un embryon humain de 5 semaines. A) Vue latérale; B) Coupe horizontaiede I'extrémiti céphalique. Le mésenchyme de la région pharyngienne est d'origine multiple. Le mésenchyme participant a la formation de la musculature intrinsèque prend son origine du mésoderme, spécifiquement les somitomères. La majorité du reste du mésenchyme formant les arcs branchiaux, spécifiquement celui de la partie ventrale, est dérivé des crêtes neurales (ectomésenchyme). Les structures de la face et des maxiilaires prennent naissance de 5 bourgeons : un impair, le processus fronto-nasal, les deux maxillaires et les deux mandibulaires, issus des premiers arcs branchiaux (fig. 5). Ces bourgeons font leur apparition entre la 4" et la Se semaines chez l'embryon humain. Au cours de la cinquième semaine, la paire de bourgeons maxiilaires grossit et grandit en direction ventrale et médiale. Simultanément, une paire d'épaississement ectodermique, les placodes nasales, apparaissent et se développent sur le processus fronto-nasal. Au cours de la sixième semaine, l'ectoblaste au centre de la placode, s'invagine pour former une dépression nasale, ovalaire, qui a pour effet de diviser le bord surélevé de la placode en processus nasaux latéral et médian. Entre le processus nasal latérai et le bourgeon maxillaire adjacent, on retrouve la gouttière nasolacrimale. Au cours de la 6= semaine, les processus nasaux médians migrent l'un vers l'autre pour s2inir et constituer l'ébauche du dos du nez. À la 7" semaine, les extrémités inférieures de ces processus nasaux médians s'étendent latéralement et vers le bas où ils fusionnent pour donner naissance au processus intermaxiilaire. Ce dernier représente le précurseur du philtrum de la lèvre de la composante prémadiain du Vue de face Vue de pmtil Racode Fosse ' Rseetre audicive Y Saillie Processus nustil Latéral B Pavillon da ï o r e l e on déwloppemeat Procesrus Emnto-nual Boutpan m a d a u n Bourgson manllaue supérieur inférieur Fig. 5 : Dessins de tetes de foetus et d'embyons en développement illustrant le développement de face. A) 2 8 jours; B) 33jours; C)40 jours; D)10 semaines; maxillaire supérieur et le palais primaire1 (fig. 6). Chez le jeune embryon, le palais se forme entre la 6= et la 10" semaine pour séparer les cavités buccales et nasalesi. Ce palais est dérivé de trois ébauches : un processus palatin médian et une paire de processus palatin latérawrl. Le processus palatin médian est le résultat de la croissance interne des processus nasomédians nouvellement unis'. Alors qu'il croit, le processus palatin médian forme une structure osseuse triangulaire appelée le palais primaire. Ce dernier est nommé prémaxillaire lors de la vie postnatale et les 4 incisives supérieures s"y développent1 (fig.7). Les processus palatins latéraux, qui sont les précurseurs du palais secondaire, apparaissent lors de la 6 e semaine. Au début, ils se développent verticalement vers le bas, de chaque côté de la langue'. Ensuite, autour de la 7 c semaine, les processus palatins latéraux deviennent dramatiquement délogés de leur position le long de la langue et s'orientent horizontalement, perpendiculaires aux processus maxillairesi (fig. 8). Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer l'élévation des processus palatins. En principe, une force intrinsèque est progressivement générée a l'intérieur de ces derniers; lorsque que cette force atteint un certain niveau excédant la force des facteurs résistants (i.e. résistance fnctiomelle de la Iangue), l'ëlevation des processus palatins se Cavite buccak I Bourgeon supérieur - Bourgeon .,, . supèricur h c e s s u s nasaux midiaux et unu Fig. 6 : Diagramme illustrant le développement d u maxillaire supérieur et de la lèvre. A) Vue faciaie d'un embryon de cinq semaines. B) Coupe au niveau indiquèl en A. Les flèches en B indiquent la croissance subséquente des bourgeons maxillaires suplrieurs et des processus nasaux médiaux vers la ligne médiane. C) a E) Coupes similaires d'embryons plus matures iliustrant l'union des processus nasaux médiaux et leur continuité avec les bourgeons maxiilaires supérieurspour former le prémaxiilaire,le palais primaire et lalèvre supérieure. Pmcesiur mëdiaa Procesaur palatin latiral Bourgeon maxillaire aupcricur \ Septum nasal Pru<~cssua lutCral ikppi du pruccrsua Sik du foramui incisif Fig. 7 : Vue inférieure de la bouche d'embryons humains de la 5'" à la 12"' semaine illustrant le développement du palais. Noter que le palais se forme à partir de deux ébauches : le palais primaire et le palais secondaire. Noter que le processus intermaxiliaire (montréen A) donne naissance :(1) au philtnun de la lèvre supérieure,(2) à la partie prémaxillaire du m;urillaire supérieur qui loge les mcisives et (3)au palais primaire (montréen D). cavité nasale Palais primaire 'Pnlccssus' palatins Foramen incisif Ca* nasale Cornets msaux 1 Fig. 8 : Formation du palais secondaire et du septum nasal. Les processus palatins croissent en directionventrale, de chaque côté de la langue pour ensuite effectuer rapidement une rotation supérieure et fùsionner sur la ligne médiane. Sur la face dorsale, ils fusionnent aussi avec la limite inférieuredu septum nasal. produir. Cette élévation est un événement rapide, se produisant en L'espace de minutes ou d'heures in ~ i u d ~ ~ . La force élévatrice intrinsèque est multifactorielie, mais la composante principaie semble dépendre d'une accumulation régionale spécifique de glycosaminogIycannes, à prédominance d'acide hyaluronique à mesure que le développement progresse5-Io. L'acide hyaluronique est une molécule hélicoïdale ouverte, hautement chargée électrc+statiquement et capable de lier jusqu'a 10 fois son propre poids en eau. Des petites variations dans les concentrations d'acide hyaluronique rësultent en des changements majeurs pour les concentrations osmotiques. L'accumulation d'acide hyaluronique résulte en un gonflement de la matrice extracellulaire et une diminution correspondante dans la densité de cellules rnesenchymateuses~~. Cette séparation cellulaire semble importante pour prévenu les contacts celIule-cellule et cellule-matrice, à ce stade du développement. La synthèse d'acide hyduronique par les cellules mësenchymateuses est stimulée pa.r 1' epidermai growth factor l(EGF}l2 et le u transforming growth factor u(TGF)13. Les processus palatins verticaux doivent leur développement en grandeur autant au phénomène de gonflement de la matrice extraceflulaire qu'à la division des ceflules mésenchymateusesll. La division cellulaire est à son maximum à l'extrémité du processus palatin '4.15. La force élévatrice des processus palatins est partieliement dirigée par des faisceaux de collagène (type 1) qui parcourent centralement le processus palatin, de sa base jusqu'a son entremité. De plus, la couverture épithéliale et la membrane basale des processus palatins montrent une traction différentielle qui sert a contraindre et diriger les forces du gonflement osmotique de la même façon que nos mains peuvent contraindre et diriger le gonfiement d'un ballon16~17.L'alignement des cellules mésenchymateuses au niveau du centre vers la ligne médiane du processus palatin peut encore aussi servir à diriger les forces élévatrice^^^. Les cellules rnésenchymateuses sont elles-mêmes et sécrètent différents neurotransmetteurs tels: l'acétylcholine et la sérotoninel8. Ces neurotransmetteurs affectent la contractilité celluIaire et la dégradation des glycosaminoglicannes, jouant possiblement un rôle modulatoire dans le morphogenèse du palaisl8. contractiles se produit dans un environnement orofacial dynamique. Durant cette période, il n l a à peu L'élévation des processus palatins près pas de croissance en largeur de la tête mais plutôt une croissance en hauteuris. Ceci signifie que la position de moindre résistance pour des processus palatins en pleine expansion se situent au-dessus de la surface dorsale de la langue. Il a été démontré que l'embryon humain possëdc des réflexes de hoquet n et que les muscles linguaux deviennent fonctionnels au moment de l'élévation des processus palatins. C'est alors tentant de spéculer que les changements importants de pression produits dans la cavité oronasale par le hoquet r pourraient contribuer à l'élévation rapide des processus palatins. 1.1.3 Comment se forme le scdement ipithUirl? Après l'élévation, les processus palatins se rapprochent et se contactent. Le premier contact se produit au tiers moyen et, à partir de ce point, la fusion se poursuit en direction antérieure et postérieure4. Le rebord épithdial médian de chacun des processus palatins qui s'opposent adhère l'un à l'autre au moyen d'un revêtement de surface cellulaire glycoprotéinique22J3 et de d e s m o s ~ m e spour ~ ~ former u n scellement épithéliai. Cette adhérence s'est démontrée spécifique : l'épithélium du rebord médian ne fusionnera normalement pas avec les autres épithéliums (i.e. langue, plancher buccal, Il a été montré chez la souris que ces cellules épithéliales forment rapidement des desrnosornes et accumulent de la desmoplakhe (une des protéines de la plaque desrnosomale) a la surface de la membrane cellulaire juste avant le contact des processus palatins4 . Cet assemblement rapide peut représenter un des mécanismes conférant le spécificité a l'adhérence des celIules du rebord épithélial médian4. De plus, des anticorps monoclonaux ont été créés pour reconnaître les molécules de surface celiulaire de cet épithélium4. On a trouvé que ces molécules varient en distribution avec la région palatine et le niveau épithélial et varie en fonction du stade de développement. Une molécule particulière distribuée entre les couches de cellules épithéliales serait absente des surfaces des processus palatins en position verticale. On la retrouve cependant en surface de l'épithélium du rebord médian juste avant le contact des processus palatins, alors en position horizontale4. il est alors tentant de spéculer que ces molécules sont responsables de la reconnaissance mutuelle de l'adhérence épithéliale cellulaire et pourraient conférer la spécificité à ce phénomène. Du moment que le scellement épithéid est établi, il commence à s'amincir jusqu'à ne constituer qu'une épaisseur de 2 à 3 celiules4. Cet amincissement est accompli par une expansion de la hauteur paiatale (oronasaiement) et par une migration des cellules épithéliales sur les aspects oraux et nasaux du palais. Les cellules du scellement épithélial accumulent rapidement des enzymes lysosornales et subissent une mort cellulaire apoptotique26. Le mésenchyme palatin devient continu aux endroits où le scellement est disparu. Un accroissement transitoire dlAMP cyclique juste avant la fusion des processus a été observé27.28. Chez les mammifères, il a été montré qu'une source dJAMP cyclique exogène cause la mort cellulaire des cellules du scellement épithélialzg. LJ « epidermal growth factor m (EGF)inhibe cette même mort cellulaire en présence de mésenchyme palatin30. Cependant, 1'AMP cyclique inhibe 1'EGF et permet la mort cellulaire apoptotique3t. Agissant à titre de second messager intracellulaire, 1'AMP cyclique atteint sa concentration maximale juste avant la fusion des processus palatins. Il joue donc un rôle médiateur d'expression génétique, modulé par des événements a la surface cellulaire (par exemple la Liaison de différentes molêcules)4. Cette mort celiulaire épithéliale n'est pas le seul mécanisme expliquant la disparition du scellement épithélial. En effet, un grand nombre de ces cellules Ijusqu'à 50% probablement) migrent dans le mésenchyme palatin, transportant avec eux des fragments de leur membrane basale. Ensuite, on assiste a des différentrations regionales de l'épithélium nasal en ceHules p s e u d o ~ t a ~ é ecylindriques s ciliées et de l'épithélium buccal en cellules pavimenteuses stratifiées (fig.9). Pour terminer, il est intéressant de se rapporter à des travaux antérieurs de Ferguson sur les processus palatins de souris in M*. Ces derniers ont été placés en milieu de culture isolé et on a tout de même observé la mort cellulaire des ceilules du revêtement épithélial médian des processus palatins. On a aussi observe les différenciations régionales des épithéliums nasaux et buccaux. Chacun des processus palatins représente donc un lieu de développement avec trois régions bien distinctes (nasale, médiale et buccale). Ces cellules ne requièrent aucun contact entre les 2 processus pour se différencier et semblent être, jusquJa un certain point, préprogrammees. Différenciation DiffQenciation Mort des ceilules épithdiaies au point de fusion Migration des cellules hors des points de fusion Fig. 9 : Les processus développementaux associés avec la fusion des processus palatins et le septum nasal. 1.2 Les principaux acteurs des mécpnrlmes rbriilitoires Comme on a pu le constater plus tôt, les cellules de la crête neurde semblent contenir une information positionnelle programmée avant leur départ des crêtes neurales vers les organes cibles. Des travaux intéressants réalisés par N ~ d e nen~ ~1983, sont encore fréquemment cités dans la littérature. Noden a remplacé des cellules de crëtes neurales destinées à la formation de l'os hyoide (2' arc branchial) par d'autres plus rostrales destinées à former l'arche mandibulaire (1- arc branchial]. Ces cellules ont migré dans le 2 c arc branchial o u ils ont forme un duplicata de l'appareil squelettique du 1" arc. Plusieurs facteurs agissent comme régulateur du développement en assurant le profil d'expression normale et en bonne position des différents éléments génétiques. 1.2.1 Les rétinoïder Les rétinoides représentent un groupe de composés naturels et synthétiques apparentés structurellement au rétinol (vitamine A), une substance requise dans Ia diète des animaux vertébrés, et a l'acide rétinolde (AR), un des dérivés les plus biologiquement actif du rétinol (fig.lO). Les évidences s'accumulent indiquant que les rétinoides fonctionnent comme d'importantes molécules signalant une egulation pour la croissance ceIlulaire et la différenciation lors de i'embryogenese et la vie adulte34. On croit pour l'instant que les différents effets de l'acide rétinoique sont rendus possibles par l'entremise de récepteurs nucléaires speafiques à I'ARS (fg.11).On compte deux groupes de as nkepteurs, les RAR et les MF6.Ces récepteurs font parti de la superfamille des récepteurs hormonaux stéroide/thyroide/rétinoide. lis fonctionnent comme facteurs Fig. 10 : Structures chimiques en A) de l'acide rétinoïque <c al1 trans B et en B) de l'acide rétinoïque 13-cis. Fig. 11 : Cellule schématisée illustrant le site d'interaction des molécules de la superfaxdie des s t é r o ï d e s / thyroxine/ acide rétinoique (AR). Ces substances sont insolubles et transportées dans le sang et les fluides tissulaires, par u n transporteur protéique. Elles traversent aisément la barrière cellulaire et s'unissent aux récepteurs nucléaires (RAR a,p,y). Ces compleses altiirent le fonctionnement de gënes. Le rôle des CRABPs (cellular retinoic acid binding proteins) est encore incertain. On croyait, à l'origine, qu'ils transportaient l'AR jusqu'au noyau cellulaire, mais la découverte que des cellules r é a c t i v e s a l'AR é t a i e n t Depourvues de CRABPs a compliqué l'interprétation. Une hypothèse attrayante serait que les CRABPs (CRABPI)inactivent l'AR dans les cellules où son action n'est pas désirée. Certaines évidences suggèrent que d'autres CRABPs (CRABPII) auraient des fonctions de transporteurs dans certainescellules. - gènes cibles en se fmant à un RARE (Retinoic Acid Response Elements) sur la molécule d'ADN34. L'AR all-trans, un rétinoide présent de façon endogène chez l'embryon37 et nous intéressant plus particulièrement dans le cadre de ce travail, agit comme ligand pour les récepteurs RAR. Par l'entremise des RAR et RARE, l'acide rétinoique influence l'expression de gènes qui codent pour des glycoprotéines impliquées dans la production de matrices extracellulaires, de protéases, de protéines telles les kératines, et les gènes de nombreux facteurs de croissance ainsi Il est très vraisemblable que les changements que leurs récepte~rs3~. rapides induits par l'AR dans l'expression de certains gènes de facteurs de transcription sont critiques pour la différenciation normaIe34. Une telle famille de facteurs de transcription dont l'expression est modifrée et modulée par l'AR est représentée par les gènes de la famille Hox dont nous discuterons plus loin. Bien que nécessaire au développement normal, l'AR, si présente en excès, produira des effets tératogènes, bien documentés dans Ia littérature. Les mécanismes pathogéniques des fentes palatines reliés a l'administration d'AR peuvent ëtre multiples et ne sont pas tellement bien compris jusqu'à ce jour. Des travaux intéressants ont contribués a l'avancement des connaissances dans ce domaine. Pratt et coll. (1987) ont démontre que l'AR induit certaines malformations cranio-faciales, dont les fentes palatines, en interférant directement avec la migration des cellules de la crête neurale42. Habituellement, les cellules de la crête neurale quittent le neuroépithélium, migrent vers diverses régions de la tëte et se différencient en cellules mésenchymateuses. Cependant, chez les embryons traités à l'AR, cette migration a été presque complètement bloquée. Au microscope électronique a transmission, une détérioration distincte a la surface des cellules a pu ëtre observée, prenant la forme d'une augmentation du nombre de vésicules ceilulaires appelées cellular blebs * par les auteurs qui les ont observées. Ceci nous indique qu'une lésion directe a résulté en une inhibition de la migration des cellules de la crête neurale. Ces cellules qui n'ont pu migrer et proliférer, semblent être responsables de processus palatins de taille réduite, u incapables de s'unir, résultant en une fente palatine43.Une récente revue de la littérature rapporte que de nombreuses études ont observé une induction de la différenciation au profit de la prolifération cellulaire lorsque les embryons sont traités a Encore une fois, cette inhibition de la prolifération empêche la formation de processus palatins de taille normale, résultant en une fente palatine. 1.2.2 L e s Gènes Hox Les embryons humains, comme ceux d'organismes plus primitifs, développent leurs caractères définitifs au travers l'altération graduelle de précurseurs2 plus simples. Il est maintenant accepté que le développement du corps humain soit régulé par des cascades d'expression génétique. Les premiers gènes régulatoires, dont le produit régule la transcription d'autres gènes, initient le processus développemental et transforment les éléments précurseurs. Ces premiers gènes régulatoires sont eux-mêmes actives par des facteurs épigénétiques dont la transcription dépasse l'objectif du présent travail. Mentionnons seulement, par exemple, qu'une position bien précise d'une structure morphologique dans le temps peut influencer l'expression génétique des structures environnante^^^. L'activité de ces gènes induit alors l'expression d'autres gènes additionnels et ceci se poursuit jusqu'a ce que les gènes qui codent pour les caractéristiques structurelies et fonctionnelles régionales de cellules et tissus spécifiques de l'embryon soient activés ou désactivés. L'être humain, à un certain moment de son développement est segmenté, tout comme on peut le remarquer chez les insectes et certains autres organismes. On a pu mettre en évidence des gènes de segmentation chez la mouche a Drosophila B. Ils sont appelés ainsi car leur expression amène la division de l'embryon en plusieurs segments passablement identiques. Suite à leur expression et aux changements développementaux associés, la cascade se poursuit par l'expression de genes appartenant à une classe particulière, les gènes homéotiques. Ces gènes contiennent une région hautement conservée d'ADN codant pour 61 acides aminés, appelée a homeobox B. Ce dernier reconnaît et se lie à des séquences d'ADN spécifiques d'autres genes. Les genes homéotiques fonctionnent comme facteurs de transcription qui régulent l'activité de plusieurs gènes en aval et sont reconnus comme gènes régulateurs2. Chez les mammifères et la souris, ces genes homeotiques sont organisés en quatre complexes différents communément appelés gènes HOX. Bien que ces gènes aient subi des transformations au cours de l'évolution, ils ont retenu une importante similitude séquentielle a ce qui a eté découvert chez la mouche Drosophila (fig. 12). Chez les mammifères comme chez la mouche, la séquence de ces gènes Hox reflète bien les profils d'expression le long de l'axe longitudinal de l'embryon. Les gènes retrouvés a l'extrémité 3' du complexe sont les premiers à s'exprimer et le seront dans les structures les plus rostraies. Pour leur part, les gènes retrouvés à l'extrémité 5' sont exprimés plus tard et pour les segments les plus codaux. L'expression de ces genes Hox est importante dans la région tête et cou, activant différents genes en aval de la cascade génique - p 1 2 3 4 p HOU Sdu-Omuprpnboiri HOXA 6 7 15 Il HOXC 1 1 HOXD HOXB BXF'RESSKIN DU TUBE RIVRAI. I Pan Rg. 12 :Lecornple#des&eshoMotiques de kmuche Dmsophila(H0M)a& répliqué de façon plus ou miins intacte en 4 complexes diiik-ents sur différents chromosomes de la 4 s et de l'humain. La même séquence rostro-caudale des chir~mosornesa été présenrie et correspond giobalanait a l'expression génétique rostro-caudale du tube et de la crête neurale. La nouvelle terminologie est utilisée pour les g h e s individuels, l'ancienne terminologie étant indiquée entre parenth6sea. Dipendant de leur position sur Ie chromosome, cesgènes sont asrang& cn paralogues-l à 5 (et plus) et, en gàiQa, 2s sont exprhis selon une combinaison séauatielle se ch&uch&t. On & ~ trern&uer au niveau des cdlules de la &te neuraie du premier arc branchial, l'expression importante des m e s MSX-1et MSX2 (HOX-7 et HOX-8) ainsi que i'absmce d'expression d'autres gènes HOX. Toute cette spicificité moI~culairerostro-caudale est importante pour une morphogenèse rigionale n o d . Par exemple, si on bloque l'expression de HOX-A2chezlasouris, ïi y auraconversion des Qéments squelettiques du 2 arc branchialen ccux du 1" arc. Ceci suggérantque Pucpression de HOX-A2 en mésenchyme du 2' arc branchial ajusta la rêponse mésuichymateuse aux élément8 tissulaires environnant pour une düfërenciation n d e (en elérnents squelettiques du r arc branchial plutôt que du premier). L'expression des gênes R m est aiduse a cause de leurs relations possiiles avec i'activation des gènes HOX codant pour des messagers ou des facteurs de transcription qui participent a la morphogenèse des organes définitifs. Chez les vertébrés, l'expression des gènes Hox est sensible à l'AR34. Les gènes de l'extrémité 3' codant pour la tete sont beaucoup plus sensibles, cette sensibilité étant décroissante vers l'extrémité 5'34. On retrouve en effet sur ces gènes, des RARE capables de lier les RAR, ayant pour effet de moduler l'expression de ces mêmes gènes34. Serait-il possible que l'effet modulateur de l'AR sur les gènes Hox puisse modifier la destinée génétique des cellules de la crête neurale et provoquer des anomalies de type fente palatine ? Aucune évidence ne peut confirmer ou infirmer de telles suppositions. Cependant, Takahoshi et cou. (1990)ont découvert le gène MSX-1 (HOX7)dans les cellules migratoires de la crête neurale ainsi que dans le mésenchyme des processus faciaux et des arcs branchiaux'b. HOX 7 est connu comme un régulateur de la mort cellulaire programmée ou apoptose46. L'apoptose est un mécanisme important dans la fusion des processus palatins. Une trop importante mort cellulaire des cellules de la crête neuraleL6 peut aussi signifier des processus palatins de taille réduite. Sachant cela, il est tentant de spéculer que l'expression anormale de ce gène pourrait amener des anomalies au niveau de la fusion des processus palatins. Un autre auteur suggère que c'est l'absence d'expression des gènes Hox qui est un prérequis a la spécification morphogenetique pour les cellules de crête neurale du 1arc branchial48. L'AR pourrait-il amener une expression ectopique de ces gènes, résultant en des malformations craniofaciales? Tout ceci n'est cependant que spéculation et d'autres études seront nécessaires pour clarSer les mécanismes d'expression complexes des gènes Hox. 1.2.3 Les facteurs de croissance Les facteurs de croissance ont aussi été grandement examinés quant à leur rôle de molécules modulatrice de l'épigenèse. Une revue de littérature assez récente cite les différentes conclusions d'études intéressantes sur le sujePg. Les effets de 1'EGF (epidennal growth factor) ont été étudiés in vitro et in vivo. L'addition d'EGF exogène aux processus palatins en culture a eu pour effet d'inhiber i'apoptose cellulaire a l'endroit du scellement épithélial médian. Le TGFa (tissue growth factor alpha), la forme embryonnaire de l'EGF, semble produire les mêmes effets. Un phénomène intéressant à remarquer réside dans le fait que les recepteurs celIulaires de ces différentes molécules verront leur expression modulée par l'ajout d'AR43. En effet, ce dernier semble augmenter la synthèse des recepteurs EGF (TGFa utilisant ce même récepteur) au niveau des cellules du scellement épithélial médian43. Donc l'AR de par son influence sur la synthèse des récepteurs EGF pourrait inhiber L'apoptose cellulaire et induire des fentes palatines. D'autres facteurs de croissance étudiés, les TGFB et ses isoformes BI, p2, P3, se retrouvent au niveau des processus palatine9. Ces facteurs semblent jouer un rôle régulateur important dans la synthèse du collagène et des composantes de la matrice extracellulaire par les celiules mésenchyrnateuses44.Ces facteurs ont aussi démontré qu'ils acceIeraient le phénomène de fusion des processus palatins lors d'études in u&o+fJ.lis auraient aussi un rôle modulateur sur la liaison de L'EFG avec son récepteur. Les TGFP jouent donc un file important, pas encore totalement élucidé, dans la formation du palais secondaire. ïis sont cependant d'intérêt secondaire pour la présente etude, ces facteurs ainsi que leurs récepteurs n'étant pas ou peu influencés par les changements de distribution de l'AR. CHAPITRE II NOTIONS CLIMQUEû ET PATHOLOGIOUEû EN REGARD DES FENTES PALATINES Nous avons vu au chapitre précédent les différents mécanismes responsables de la formation nomale du palais. Il sera maintenant plus facile de comprendre l'aspect pathologique des fentes palatines. Les modaiites de traitement et les complications y étant associées seront exposées. Je tenterai de mettre dairement en évidence les implications de ces traitements sur la croissance osseuse et la pertinence de développer de nouvelles modalités de traitement plus performantes. Bien entendu, le but même de notre modèle est d'envisager le développement de nouvelles techniques utilisant des biomatériaux. Les défauts de fusion dans Ies régions martillo-faciales se produisent dans approximativement 1 cas sur 680 naissances5'. En général, selon les études, 10% à 30% sont des fentes labiales isolées, 35% a 55% affectent et le palais et la lèvre alors que 30% a 45% n'affectent que le palais secondaire51. Plusieurs facteurs inauencent l'incidence des fentes labiales et palatines. Leur étiologie est muItifactorieile. Le sexe du patient est important alors que les fentes labiales et celies affectant et le palais et la lèvre sont retrouves chez 2 fois plus dliommes que de femmes. Lorsqu'on parle de fentes palatines isolées, c'est l'inverse, les femmes sont les plus touchées avec un ratio 2 :151. La race semble aussi jouer un d e significatif dans l'incidence des fentes labiales et palatines51. Des études antérieures ont démontré une plus grande incidence chez les Amérindiens, suivi des Orientaux et les Caucasiens, l'incidence la plus faible se retrouvant chez les Noir@. Initialement, on croyait que l'hérédité jouait un rôle significatif dans l'incidence des fentes palatines. Cependant, les études ont permis d'impliquer la génétique dans seulement 20% à 30% des patients atteints de fissures palatines5? Même pour les patients chez qui le bagage génétique peut démontrer une tendance familiale, le mode de transmission n'est pas complètement bien compris5*. Cependant, une personne atteinte de fente palatine aura plus de chance de voir un ou plusieurs de ses descendants atteints de fissures palatines. Les facteurs environnementaux pour leur part, semblent jouer un rôle majeur lors de la période critique où les processus palatins se forment et se fusionnent52. Différents facteurs environnementaux peuvent venir perturber les processus embryologiques normaux tels : les déficiences nutritionnelles, les radiations, les médicaments, l'hypoxie, les virus, les excès ou carences en vitamines, pour n'en nommer que quelques-uns52. L'excès en retinoides, en ce qui nous concerne est un puissant tératogène et peut induire des fentes palatines selon les mécanismes specules au chapitre précédent. Brièvement, les facteurs environnementaux peuvent produire des fentes palatines s'Us ont une action néfaste sur la migration et la prolifération des cellules mésenchynateuses et/ou s'ils empêchent les mécanismes de fusion normaux des processus palatins. Pour que des anomalies en résultent, leur présence doit cependant être observée lors de la période critique de la formation et de fusion des processus palatins, soit, entre la BC et la 10e semaine de vie embryonnaire chez l'humain. Comme nous l'avons mentionné, ces défauts de fusion peuvent se retrouver a différents endroits du Faciès chez le nouveau-né atteint. La figure 13 donne brièvement quelques exemples communément rencontrés. Fig. 13 : Variété de fentes labiales et/ou palatine communément rencontrées. A) Fente labiale et palatine unilatérale affectant la lèvre, le prémaxillaire et le palais secondaire. B) Fente labiale et palatine bilatérale. C) Fente palatine médiane. D) Fente labiale et palatine bilatérale en continuité avec une fente palatine médiane du palais. Le présent travail vise la création d'un modèle expérimental possédant une fissure palatine mediane isolée. 2.2 Traitements pro~orés aux ~ a t i e n t s ~ o r t e u r s de fentes palatines Le but de ce traitement est de corriger la fissure et les problèmes associés, camouflant alors l'anomalie et permettant aux patients de vivre une vie normaW2. Cette correction vise donc à produire un visage qui n'attire pas l'attention, un appareil vocal qui permet un langage normal et comprëhensible et une dentition permettant une fonction et une esthétique optimales. Les opérations débutent t6t après la naissance et peuvent continuer pour plusieurs années. Le moment approprié pour chacune des étapes opératoires est encore très débattu auprès des chirurgiens, orthophonistes, audiologistes et orthodontistes52. S'ii y a besoin de chirurgie pour comger une fissure labiale, celle-ci est réalisée le plus tôt possible52. La plupart des chirurgiens adhèrent à la règle des 10 U: 10 semaines d'âge, 10 livres de poids corporel et un minimum de log d'hémoglobine/dl sang52. La fermeture d'une fente palatine, pour sa part, est importante pour que l'enfant développe de bonnes habiîetës phonétiques et en arrive a un langage normal. En effet, dans plusieurs cas, la musculature vélaire est discontinuée et les mécanismes velophapgés sollicités lors de la phonation ne peuvent se produire normalement52. Un retard de phonation pour les sons a consonants * est communément retrouvés2. Comme ces sons sont nécessaires pour le développement du vocabulaire en jeune âge, ie langage sera retardé. il en résulte une pauvre discrimination des sons au moment ou la réparation chirurgicale est effectuée au palais52. L'hypernasalité est de règle chez les patients porteurs de fentes au palais mou et peut persister même après l'intezvention chirurgicales2. On voit donc I'importance d'une correction en très bas âge. Il y a cependant un désavantage important a opérer les fentes palatines en très bas âge. Comme nous le verrons, ces interventions génèrent des cicatrices importantes a u niveau de la muqueuse recouvrant les processus palatins. Les adhérences conséquentes de ces cicatrices empêchent le développement nomai du maxillaire supérieur et résultent en une croissance restreinte de ce dernier. La rnalocclusion de classe u III est alors observée. On peut aussi l'appeler pseudoprognatisme u, la malocclusion étant créée en majeure partie par la rétrusion du maxillaire supérieur plutôt que par le prognatisme relatif de la mandibule5*. Les traitements orthodontiques deviennent alors nécessaires et sont fréquemment jumelés avec une chirurgie orthognatique plus tard (fin de l'enfance, début de l'adolescence), pour corriger ces retards de croissances. L'avènement de nouvelles méthodes n'ayant pas d'effets négatifs sur la croissance du maxillaire, démontre un avantage certain. Pour l'instant, il s'agit de faVe un compromis :opérer le palais assez tôt pour assurer un langage normal mais aussi assez tard pour assurer une croissance normale des bases osseuses. Des études épidérniologiques ont démontré une croissance tout à fait normale des maxiiiaires chez les patients atteints de fentes labiales et palatines, non traitées (Ross). Il a de plus été démontré que la réparation du palais mou et de la lèvre supérieure avait une influence beaucoup moins néfaste lorsque comparée aux effets de la chirurgie au niveau de palais dur (Ross). D'où l'importance de bien planifier le protocole des soins, ce dernier étant adapté cas par cas. Plusieurs protocoles existent et en général le palais est réparé entre le 12e et le 30cmois de viesi postnatale. 2.3 Procédures chinusricaiu Iiiueliuu exen~plesl ,Bases OSJeUSES dénudées Fig. 14 : Palatoplastie de Von Langenbeck. Les incisions sont indiquées par les pointillés. La musculature vélaire est reconstruite en disséquant et repositionnant les fibres musculaires de chaque côté de la fente palatine. L a fermeture du défaut est ensuite obtenue à l'aide de lambeaux palatins mucopériostés bipédiculés. Fig. 15 : Paiatoplastie w V-Y pushback n telle qu'elle apparaît après la complétion de la procédure. Les incisions quelque peu différentes permettent l'allongement du palais mou pour les cas ou ce dernier diminué, est incompatible avec un langage normal. Notez l'étendue des bases dénudées. Comme on peut le remarquer, l'étendue des bases osseuses dénudées va dépendre de l'importance du défaut anatomique rencontré. Plus ce dernier sera grand, plus grandes seront la cicatrice et la contraction de la plaie résultante interférant avec la croissance normale des os maxillaires4. C'est dans cette optique que certains chirurgiens tentent aujourd'hui d'expérimenter des méthodes correctrices utilisant des biomatériaux. Un article intéressant et très récent (Fujioka, 1997) démontre l'emploi d'une matrice d'atélocollagène pour recouvrir Les surfaces osseuses dénudées de palais de lapinss4. Les surfaces ainsi traitées voient l'os maxillaire se développer de façon beaucoup plus normale comparées aux surfaces non recouvertes. L'étude histologique montre un épithélium tout a fait identique à la normale. Cependant, les animaux utilisés n'avaient aucun défaut anatomique palatin, seulement, on se servait plutôt d'un a punch w à tissus mous pour prélever la muqueuse palatine et laisser des surfaces osseuses dénudées, 11 serait d'autant plus intéressant, à mon avis, de tester ces différents matériaux et techniques sur des modèles présentant le défaut anatomique en question, soit des fentes palatines, et observer les différents indicateurs de croissance par rapport a des animaux contrôles. Pour notre part, nous visons, dans un avenir plus ou moins rapproché, l'emploi de nos modèles pour tester un nouveau biomatériau fourni par Organogel Canada. Cet hydrogel de formule chimique secrète, car pas encore commercialisée, semble posséder des caractéristiques très intëressantes pour la correction des défauts du palais secondaire, associés aux fentes palatines. ii fut élaboré a l'origine pour la réparation de défauts au niveau de la moelle épinier@. Il s'avère très adhérent, d'où la facilité de le maintenir en place sans sutures. Il est aussi un puissant agent hémostatique, réduisant ainsi les risques hémorragiques postchirurgicaux. Finalement, il semble favoriser la guérison des plaies sans entraîner la formation de tissus cicatriciels (avec adhérences et contractures associées) aidant Ie développement normal du maxillaire supérieur. CHAPITRE III Ce chapitre veut expliquer en quelque sorte les facteursnous ayant poussés a sélectionner un animal et un tératogène précis pour l'élaboration d'un protocole expérimental. Comme nous le venons, plusieurs alternatives s'offraient à nous et il devenait alors important de définir certains critères de sélection. 3.1 Le choix d e l'animai Le choix de l'animal s'avère très important. Il est difficilede trouver l'animal qui démontrera tous les critères jugés importants pour la bonne marche du projet. Il s'agit de faire des compromis et de s'assurer que l'animai en cause répond bien à nos priorités. Nous avons retenu les critères suivants : Développement palatin semblable a celui de l'humain, Abondance d'études toxicologiques et tératologiques. Temps de gestation court. Portees importantes. Taille suffisante des nouveau-nés. Coüt économique dans le cadre d'une première expérimentation. Animal se prêtant bien aux manipulations de laboratoire. En regard du coQt économique de l'abondance d'études toxicologiques et tératologiques, la souris se classe bonne première. Certaines lignées de souris présentent même des fentes palatines spontanées selon un fort pourcentage. Cependant, leur faible taille rend quasi impossible l'expérimentation de techniques chirurgicales en bas âge. Le singe Rhésus, l'agneau, le chien Beagle et le lapin représentent des modèles de bonne taille mais trop peu d'études existent concernant la toxicologie et la tératologie chez ces espèces. De plus, ils sont très dispendieux et fournissent de petites portées en plus de présenter une longue période de gestation. Notre choix s'est donc arrête sur le rat. Il répond très bien a la majorité des critères. Il présente un développement du palais secondaire semblable a ce que l'on retrouve chez l'homme. ii est économique, présente des périodes de gestation très courtes (env. 22 jours) et des portées abondantes. La quantité abondante d'études tératologiques réalisées chez cet animai représente un avantage certain. La possibilité d'obtenir des rates gestantes avec gestation précisée représente un élément indispensable lorsqu 'on travaille avec des substances tératogènes. Plusieurs des études consultées pour la rédaction de ce chapitre visent la compréhension des mécanismes essentiels à la formation du palais ou les processus impliqués dans la pathogénie des fentes palatines. Le but de ces études n'est pas de produire un modèle expérimental viable pour tester des méthodes correctrices mais plutdt de créer la pathologie pour tenter d'en expliquer les mécanismes. L a majorité de ces études ne laissent pas venir à terme l'animal et il est sacrifié avant la naissance. Néanmoins, ces informations se sont révélées très utiles pour nous, nous indiquant différentes avenues possibles pour arriver à créer le défaut anatomique recherche. L'étude de Abbott et al. en est un bon exemple43. Dans cette étude, l'auteur a utilisé l'acide rétinoique dans un but tératogène chez le rat. L'emploi de l'acide rétinoïque (100 ml/kg) a été testé à différents jours de gestation chez la rate gestante. Il est donc possible de déterminer, par les résultats, la période de susceptibilité des processus palatins à l'acide rétinoïque. L'auteur avance même certaines thëories pouvant expliquer les mécanismes pathologiques possibles de l'acide rétinoïque sur les processus palatins en formation (discuté précédemment). Nous nous sommes donc fortement inspirés de cette étude pour élaborer notre protocole expérimental. La période critique pour la morphogenèse des différents organes chez le rat nous est présentée clairement dans un article de Mackenzie et al. Le seul désavantage rencontré chez le rat est sa petite taille. Plus grand que la souris cependant, nous croyons qu'il sera tout de même possible de réaliser les tests chirurgicaux tel que planifié. Un obstacle anticipe concerne la viabilité de nos modèles créés. Les rats atteints de fentes palatines seront-ils capables de se nourrir normalement 3 On sait que chez l'humain un appareil obturateur est utilisé pour fermer temporairement le défaut anatomique et permettre une nutrition normale. Il apparaît bien difficile de réaliser un tel appareil pour un animal de cette taille. Une étude sur des souris naissant avec une fente au palais secondaire indique qu'elles mouraient peu de temps après la naissancez. Les nouveau-nés étaient capables de respirer mais semblaient incapables de se nourrir. L'ouverture de la cavité abdominale a pu révéler une grande quantité d'air emmagasiné dans l'estomac et l'intestin. Une très faible quantité de lait a pu être retrouvée dans l'estomac, les nouveau-nés étant probablement morts par malnutrition. Le choix du teratogène s'est fait selon certains critères assez similaires. Notamment, le tératogène en question devait faire i'objet de plusieurs études ou articles de littérature décrivant bien ses capacités d'induire le défaut en question chez l'embryon et seulement ce défaut. Il devait aussi être peu nocif pour la mêre pour qu'elle puisse mener à terme sa grossesse. Lhtilisation d'un produit chimique d'une toxicité acceptable pour l'humain etait aussi un atout, facilitant les manipulations et rendant notre protocole expérimental facilement acceptable par le comité d'éthique pour la protection animale. Un tres grand nombre de tératogènes sont reconnus pour créer des fentes palatines dont : l'acide retinoïque, les AINS, les corticostéroides, la phknitoïne, la dioxine, pour n'en nommer que quelques uns. Notre choix s'est arrëte sur les rétinoides plus précisément l'acide retinoïque de type all-tram. Comme on peut le remarquer dans Ia section sur les rétinoïdes, les connaissances et la littérature sur ce tératogène abondent. On a une bonne idée des mécanismes pathologiques résultant d'un excès de ce produit mais surtout, des fentes palatines ont été rapportées avec son emploi chez diverses lignées animales dont le rat. La difficulté apparaissant à l'emploi de l'acide rétinoïque est son manque de spécificité. En effet, de nombreuses études prisentent des anomalies des membres chez les sujets animaux soumis a un excès de r~tinoides.Des anomalies généralisées peuvent amener des syndromes tels que l'animai ne sera plus viable. Mëme viable, souvent Ia mere ne les acceptera pas et les dévorera. On voit bien l'importance de la spécificite. Seulement, comme la période de formation des processus pdatins est bien connue et que leur montée et fusion se font très rapidement, il nous apparaît possible d'utiliser une dose relativement forte d'acide rétinoique pendant un temps très court chez le rat, minimisant ainsi les effets sur les autres organes. PARTIE II CHAPITRE IV 4.1 Les animaux Plusieurs expérimentations ont été réalisées, jusqu'a l'obtention du modèle désiré. Pour ce faire, nous avons utilisé des rates gestantes de lignée Sprague Dawley obtenues de la compagnie Charles River Canada (Saint-Constant, Québec). Pour chacune des rates fournies la journée de gestation, ainsi que l'heure (a deux heures près), étaient précisées. Les animaux étaient gardés dans des conditions de laboratoire standards d'humidité, d'éclairage et de température et l'eau distillée était accessible en tout temps. 4.2 Dosage du téxato&ne Nous avons utilisé l'acide rétinoique ali-tram (Sigma Chernical Co., St Louis, Missouri) entreposé à 4 ° C dans le noir. Les solutions ont été préparées juste avant leur utilisation et une attention particuiiere a été portée pour l'exposer Ie moins possible à la lumière, L'acide retinoique était placé en suspension dans l'huile végétale et les solutions étaient mélangées au Vortex pour assurer un mélange uniforme. Les concentrations des différentes solutions varient d'une expérimentation a l'autre, ainsi que le jour du gavage. Les tableaux qui suivent résument bien les protocoles utilisés pour les differentes expérimentations. L'élaboration de ces protocoles est inspirée d'études tératologiques e~istantes~~. Tableau 1 Les dosages d'acide rétinoique ont été préparés pour des rates pesant en moyenne 250 g. Ceci est représentatif de l'échantillon utilisé, les poids variant de 240 g a 250 g. Seule la rate Ri présentait un poids inférieur soit 220 g. Cependant, la dose reçue pour cette rate, bien qu'approximative, approche probablement 120 mg d'acide rétinoique /kg poids corporel étant donné des pertes survenues au gavage, Toutes les rates étaient par la suite sacrifiées au gaz carbonique au jour 18 de leur gestation. Une césarienne était ensuite effectuée et les embryons récupérés en prenant soin de ne pas altérer leurs tissus particulièrement fragiles a ce stade de développement. Tous les spécimens ont été examinés macroscopiquernent et compares aux groupes contrôles pour déceler des anomalies anatomiques corporelies. Nous avons ensuite séparé le maxillaire supérieur et la partie rostrale de la tête des embryons du reste du corps. Le palais a pu ensuite être examiné facilement au microscope à dissection, et le site de fusion des processus palatins fut évaliié pour la présence de fentes palatines. Nous avons utilisé une légère quantité d'encre noire au niveau du palais, ceci améliorant le contraste et permettant une meilleure évaluation. Toutes les évaluations ont été faites par le même examinateur et le diagnostic de fente palatine n'était retenu que lorsqu'il y avait évidence de non fusion des processus palatins a un endroit quelconque du palais dur. Si le défaut était mineur et retrouvé au palais mou ou si ie diagnostic était ambigu, le diagnostic de fente palatine n'était pas retenu. Nous nous sommes servi des résultats obtenus pour en quelque sorte réajuster notre tir et préparer le protocole de l'expérimentation 2. Expérimentation 2 4.4 Tableau 2 Animal Ri Dosage AR. Volume ( mg/kg Poids corporel ) ( C.C.) 100 1.5 R2 E 14 E 14 100 1.7 R3 E 14 100 1.7 R4 150 1.7 150 1.7 150 1.7 150 1.7 R8 E 14 E 14 E 14 E 14 E 14 0 1.7 R9 E 15 100 1.7 RIO E 15 100 1.7 R II E 15 100 1.6 R12 E 1s 100 1.2 R13 E 15 150 1.7 R14 E 15 150 1.7 Ris E 1s 150 1.7 Rl6 E 1s 150 1.7 Ri7 E 1s 0 1.7 RS Rtï - Stade de gestation R7 RI Rq RS R9 RIORI3 RI* RI? : sacTifiés à E 18 R2 Eb Ro Rr Ra Ri1 Ri2 R15 RM : survie postnatale Pour les spécimens sacrifiés a E 18, la méthode d'examination teiie que décrite pour l'expérimentation 1 a été employée. Les rates R2 % R6 R7 RS R H RIZ RIS R16 ont pour leur part été séparées et placées dans des cages individuelles pour pouvoir donner naissance à leurs petits respectifs. Dès les premières heures de vie postnatale, les nouveau-nés étaient récupérés et sacrifiés selon le protocole de l'expérimentation 1. Les méthodes d'examination ont aussi été similaires. Suite aux résultats obtenus, nous avons élaboré le protocole de l'expérimentation 3. À ce stade, la période cntique était bien ciblée et nous voulions vérifier l'effet des 125 mg/kg d'A.R. Nous voulions utiliser la plus petite dose susceptible de nous donner les résultats escomptés. Nous voulions aussi tester la viabilité de nos modèles à plus long terme. Tableau 3 Animal Stade de gestation Dosage A.R. ( mg/kg ) Volume ( C.C. ) Ri Eis 150 1.7 R2 Eis 150 1.7 R3 Eis 125 1.7 R.i Eis 125 1.7 Rvi Eis O 1.7 Rv2 Eis O 1.7 Tous les nouveau-nés ont été laissés à la mère et on a évalué la viabilité de ceux-ci a long terme. Finalement, pour affiner le modèle et vérifier les possibilités de garder les nouveau-nés en l'absence de présence maternelle, le pr* tocole 4 a été élaboré. 4.6 Expérimentation 4 À ce stade-ci, notre période cntique était bien ciblée ainsi que nos dosages d'AR, préférant une concentration de 125 mg/@ d'AR à un dosage supérieur. Ce dosage, si on se rapporte aux résultats, produit u n moins haut pourcentage de fentes palatines mais risque moins d'amener des mortalités périnatales. Tableau 4 Animal Stade de gestation Dosage AR. ( mg/kg ) Volume ( C.C. ) Ri Eis 125 1.7 R2 Eis 125 1.7 Le protocole a été élaboré en collaboration avec un vétérinaire, le D r Jim Gourdon. Lors de cette expérience, nous avons sépare les nouveau-nés de leur mère pour s'assurer de leur viabilité lorsque gavés. Les nouveau-nés ont donc été séparés et les 3 groupes (RI,R2,RC) ont été gardés en incubateur à 36'C avec humidité constante. Ils ont tous été gavés de lait artificiel (Similac) à l'aide d'une seringue munie d'un embout plastique flexible et Iubrifié. Les gavages étaient effectués à toutes les 4 heures sauf la nuit de 12h a.m. à 8h a.m. où on retrouvait un intervalle de 8 heures sans gavage. Un volume de O, 1 à 0,2 C.C. de lait artificiel était administré ainsi a chacun des ratons. L'épaule servait comme point de repère pour déterminer la longueur d'insertion maximale du tube. Le gavage devait se faire tri% lentement. Suite aux résultats peu concluants de cette technique après 24 heures (voir section résultats), les groupes Rz et RC ont été divisés en 2 et les nouveaux groupes formés ne recevaient plus de lait par gavage, mais plutôt 0,25 C.C. de Lactate Ringer additionne de 0,25 C.C. de dextrose (5 %) par voie sous-cutanée. Le tableau 5 résume bien les grandes lignes de cette étape de l'expérimentation 4. Tableau 5 - Protocole Q 24 heures de vie portnataie. Nouveau-nés Gavage (Si&) Injection S.C. 5.1 Expérimentation 1 Dans cette première phase, les embryons expérimentaux récupérés a Ela ont été comparés aux groupes contrôles pour vérifier s'il y avait malformations engendrées par l'acide rétinoique. On a pu remarquer au départ, que le gavage des rates gestantes s'est bien déroulé et semblait sans conséquences, ces dernières ne démontrant aucun effet secondaire. Ayant toutes survécu, les rates se sont avérées gestantes et seulement la rate 7 a démontré des signes de resorption (taux de résorption de 8'3 % de ses embryons). Des résultats concluants ont pu déjà être observés et ce, a différents stades de gavage. Les embryons de rates gavées a Eii ont présenté un bon indice de fentes palatines (exemples en annexe) qui, comme on peut le remarquer au tableau 6, sont souvent associées à d'autres anomalies morphologiques (exemples en annexe). Les gavages a et Eu pour leur part semblent avoir beaucoup moins d'effet sur l'apparition de fentes palatines. &, gavée a E13, présente tout de même 1 El2 cas de fente palatine. Cette courbe ascendante se continue à El+ OU on peut remarquer une bonne incidence de fentes palatines et ce, sans aucun autre défaut associé. Tableau 6 -Caractéristiques entourant Ir portée de chacune des rates. ' Rate et Anomalies Fentes palatines stade du d'implantation des membres gavage 6 (43 %) 14 3 RI (El11 4 (29 %) O 14 R2 (El11 R3 (E12) R4 (E12) & R6 (E13) R7 (E14) (E13) - RVi (EII) , RV2 (E12) RV3 (E13) R V ~ (Ei4) RC I N. sites 8 12 12 10 12 15 10 11 10 12 Autre 1 sans mandibule 1 scoliose importante 1 taille inférieure O O 1 0 0 O O O O O O 0 0 0 O O 1 (10%) 4 (36 %) O O O O O O O 1 taille inférieure 1 taille inférieure O Tableau 7 - % de fentes palatines en fonction du temps de gavage. % de fentes palatines E,, Tableau 8 E,, E,, 6, Et, El, Temps de gavage - % d'anomalfes corporelles (autres que fentes païatinesf en fonction du temps de gavage. % d'anomalies L'étude des tableaux précédents nous a révélé de précieuses informations lesquelles étaient nécessaires pour l'élaboration du protocole de la 2= expérimentation. On peut ainsi remarquer qu'aux temps El1 et E14, les embryons sont nettement plus sensibles à l'acide retinoique pour la genèse de fentes palatines (tableau 7). Si, en parallèle, on se réfère au tableau 8, on peut remarquer qu'un gavage près de Et, aura plus de chance de nous donner des anomalies corporelles additionnelles. 11 est a noter que la majorité de ces anomalies retrouvees, l'étaient chez les embryons porteurs de fentes palatines. Dans ces conditions, le modèle risquait de ne pas être viable et on devait préférer des gavages autour de E14. Notre période critique étant de mieux en mieux précisée, l'expérimentation 2 voulait conf"irmer les résultats obtenus à El+ et voir les effets d'un gavage à &S. Les dosages d'AR ont été changes tel que décrit à la section Matériel et Méthode. Tableau 9 - Caractéristiques entourant la portée de chacune des rates. 1 1 Nombre d'embryons 1 Anomaiies des 1 Fentes gavage ou nouveau-nés membres palatines 10 0 0 12 O O 11 0 0 R4 E 14 E 14 E 14 E 14 11 10 10 Rs E 8 2 2 R6 E 14 E 14 11 O O 12 0 0 Rate Ri R2 R3 Rt Jour du 14 1 E 1s RII 1 E 1s Ris 1 Rio I 1 1 I E 1s 1 11 on gestante I I 1 O - 1 6 1 1 1 I 8 - 1 2 mort-nés 1 6 Ria E is 12 O 11 R 17 E 15 12 0 0 1 1 l 1 meilleurs lors d'un gavage tardif (E~s).L a concentration d'AR semble aussi avoir une influence importante sur les pourcentages de fentes palatines retrouvées. En se référant aux tableaux 10 et 11, on peut remarquer un certain manque de spécificité du modèle lorsque gavés à El4 et ce, pour les deux concentrations testées (100 et 150 mg/kg). Cette observation est d'autant plus intéressante du fait que les rats présentant d'autres anomalies étaient en général des porteurs de fentes palatines. Ce ne fut pas le cas cependant pour les gavages réalisés a E15. A ce stade, une concentration de 100 mg/kg d'AR nous a donné de bons résultats soit près de 40 % de fentes palatines sans aucune autre anomalie (exemple en annexe). Les résultats les plus concluants ont cependant été retrouvés avec un dosage de 150 mg/kg d'AR. A noter que ce modèle nous est apparu comme étant presque parfait, le modèle parfait étant un pourcentage de fentes palatines de 100 %, associé à O % d'autres anomalies. Tableau 10 : % de fentes paiathes et d'autres anomalies en fonction du temps de gavage. % d'anomalies ' j 10 O El3 El, j E,5 E,, Temps d e gavage Tableau 11 : % de fentes paiatkres et d'autres anomaiies en fonction du temps de gavage. % d'anomalies - A- // ....m8.mm.8m :fentes palaiines :autres anomalies - I €13 5.3 El, I €15 b El, Temps d e gavage Expérimentation 3 Le tableau 12 résume bien les résultats obtenus lors de cette expérimentation. Tableau 12 Animal 1 Nouveau-nés (n)1 Fentes palatines (%) 1 Survie à 24h (n) 1 Comme on peut le remarquer, le taux de survie chez les groupes expérimentaux est très faible. Les nouveau-nés de RI R2 et R3 sont soit morts à la naissance, ou dévorés par la mere. N'ont survécu que 6 ratons de Rq, ne présentant aucune fente palatine et les groupes contrôles. Il nous a donc ici été impossible de calculer le pourcentage de fentes palatines pour cette étape, n'ayant pu examiner les nouveau-nés en question. En se référant aux nouveau-nés de h,un gavage d'AR a une concentration de 125 mg/kg semble donner un taux de fentes palatines quelque peu inférieur à ce qui a été retrouvé p~écédemmentpour une concentration de 150 mg/ kg d'AR. Bien que décevants, ces résultats n'en sont pas moins dépourvus d'information. On sait que les seuls s u ~ v a n t sont s les ratons dépourvus de fentes palatines. Reste maintenant a savoir si seule la présence de fente palatine est a l'origine du taux important de mortalité. Pourrait-il y avoir d'autres anomalies corporelles induites par l'AR? Ça ne semble pas être le cas chez les survivants. Pour le savoir, on a donc dû élaborer le protocole de l'expérimentation 4, c'est-à-dire séparer les petits et vérifier leur viabilité sans leur mere. Le tableau 13 résume bien les caractéristiques entourant chacune des portées participant à l'expérimentation. Tableau 13 - C~tsictésisti~tlesentoororit la portée de chacune der rates. I Rate (Jour de Nombre de Anoinalies des gavage) nouveau-nés membres (Ers)) 8 O 5 (63 %) Rz ( E l 4 11 O 7 (64 %) Ri Fentes palatines I Suivant le protocole de gavage mentionné précédemment, les résultats furent peu concluants. A 24 heures de vie postnatale, les pertes étaient considérables et on observait des taux de survie comme suit : Ri : 4 nouveau-nés en vie, r1.1 à r1.4 (50 % de survie) Rz : 7 nouveau-nés en vie, r2.1 a r2.7 (64 % de sumie) RC : 2 nouveau-nés en vie, rc1et rd (66 % de survie) Après de teiies observation, une autopsie sommaire a été réalisée par le Dr Jim Gourdon (véterinaire) sur trois ratons décédés pris au hasard. Les organes internes observés macroscopiquement semblaient libres de lésion apparente. Par contre, les observations faites a u niveau de l'œsophage et de l'estomac nous indiquent des effets traumatiques du gavage ayant probablement causé la mort des nouveau-nés. En effet, dans Ies trois cas, une rupture de la muqueuse gastrique ou œsophagienne a été retrouvée ainsi qu'un épanchement liquidien (lait et sang) dans la cavité thoracique ou abdominale. Vu la difficulté, voire la presque impossibilité d'obtenir des résultats satisfaisants et prédictifs par le gavage, le protocole a été modifié, tel que mentionné a la section précédente. Fait intéressant, tous les ratons qui recevaient l'injection de dextrose 5%-lactate Ringer ont survécu jusqu'à 72 heures de vie postnatale. II a ensuite été impossible de les garder en vie plus longtemps, la solution injectée ne répondant pas aux besoins vitaux du jeune raton, selon le Dr Jim Gourdon. Les ratons gavés sont morts très rapidement avec O % de survie a 36-48 heures de vie postnatale. CHAPITRE VI DISCUSSION L'objectif principal de ce travail était de produire un modèle animai de fentes palatines isolées et ce, & l'aide de tératogènes. En se rapportant aux résultats obtenus, nous pouvons aff'i'ier que cet objectif a été atteint avec succès. En effet, les resultats des diverses expérimentations montrent bien la possibilité d'obtenir de tels modèles chez le rat avec un minimum d'autres anomalies corporelles visibles. Déjà, les résultats de la première expérimentation ont pu diriger nos efforts subséquents vers une période critique bien définie aux alentours de El4 et ES Cette période semblait nous donner un bon pourcentage de fentes palatines, en plus d'être spécifique, ne semblant pas affecter l'organogenèse des autres systèmes. Fait intéressant à remarquer, l'incidence de fentes palatines semble être à son maximum aux deux extrémités de la periode critique d'organogenese palatine, alors qu'au milieu, soit En E I ~cette , incidence chute dramatiquement. En se référant aux mécanismes pathologiques de l'AR cités dans la littérature, on peut attribuer les fentes paiatines observées a EII a une inhibition de migration des celiules de la crête neurale43. Pour les fentes palatines - créées par gavage plus tardif d'AR [Et4 et E15)p on semble affî'ier que ces pathologies seraient plutôt le résultat d'une inhibition de prolifération des celiules mésenchymateuses des processus palatins43. Dans les deux cas, les processus palatins ainsi formés seraient de taille réduite et ne pourraient fusionner, résultant en des fentes palatines. Les doses d'AR expérimentées à Ei4 et El5 nous indiquent de meilleurs résultats a des concentrations variant de 125 à 150 mg/kg de poids corporel. Nous avons choisi fmalement de travailler avec 125 mg/kg pour minimiser les effets tératogènes sur les autres systèmes. Nous voulions travailler avec une dose minimale de tératogène pouvant nous donner des résultats acceptables. Avec 66 % d'incidence de fentes palatines et aucune autre anomalie corporelle grossièrement visible à l'autopsie, cette dose nous semble assez performante. Fait intéressant à noter, dans aucun cas ces doses d'AR n'ont mis en jeu la vie de la mère suite au gavage. Les dernières expérimentations ont pu faire ressortir un problème de viabilité, non négligeable si on veut utiliser le modèle animai. En effet, Ies nouveau-nés sont incapables de se nourrir et meurent par mainutrition, déshydratation, ou dévorés par une mère ayant remarqué Ieur comportement anormal. On peut tout de même remarquer la similarite du modèle animal à ce qu'on peut observer chez l'humain. Ce dernier est aussi incapable de se nourrir et nécessite une plaque obturatrice permettant une déglutition plus normale. $tant donné IJimpossibilité de fabriquer un tel appareil chez le raton et la menace constante du comportement maternel, nous nous sommes tournés vers le gavage et la garde des nouveau-nés en incubateur. L'idée semblait bonne d'après l'avis du vétérinaire. Seulement, la technique s'avérait très difiide pour des animaux de cette taille. Comme nous l'avons démontré à l'expérimentation 4, le gavage lui-même semble être la cause de décès des nouveau-nés autopsiés. Les groupes injectés {dextrose 5 O h et lactate Ringer) ont eu un taux de survie grandement supérieur aux groupes gaves et le groupe contfile s'est comporté de façon très similaire. L'autopsie a aussi démontré des organes internes d'apparence macroscopique normale. Une observation, faite à l'expérimentation 3 et non mentionnée dans les résultats, semble aussi conclure en ce sens. Lors de l'expérimentation 3, des ratons (ayant été exposés à 125 mg/kg d'AR) ont survécu et n'ont démontré aucune fente palatine. Nous avons donc laissé 3 de ces ratons avec la mère qui en a pris soin convenablement. Ces ratons ont montré une croissance et une maturation normales pour finalement donner naissance à leur tour à des nouveau-nés tout a fait normaux, quelques semaines plus tard. Toutes ces observations nous démontrent que notre modèle semble spécifique et qu'on peut le garder en vie jusqu'à 72 heures post natal en évitant le gavage. Passé ce stade, un problème de viabilité survient, Comment surmonter ce problème 3 Deux solutions nous sont venues a l'esprit. Premièrement, la chirurgie palatine correctrice pourrait ëtre réalisée à environ 36 à 48 heures de vie postnatale pour assurer une nutrition subséquente plus normale. Nous croyons cependant que la procédure chirurgicale exécutée a ce stade serait extrêmement difficile. L'animal est de taille très petite et son etat de santé probablement insuffisant à la survie d'une telle opération. La deuxième solution serait de réaliser les mêmes expériences chez le lapin. Le lapin, très facile à accoupler, rend possible la gestation précisée. De là, il suffirait de repérer la période critique telle qu'on l'a fait avec le rat et d'ajuster nos doses de tératogène en fonction du nouvel animal.Cette dernière solution nous semble la plus intéressante, car un animal de taille supérieure rendrait le gavage postnatal plus facile. La taille du nouveau-né s'approche de celle du rat adulte que nous n'avions aucune difficulté à gaver (O % de mortalité due au gavage). De plus, la taiile supérieure du lapin rendrait les manipulations chirurgicales subséquentes plus faciles. Seuls désavantages, ses portées réduites et les coûts plus élevés. Mais quoiqu'il en soit, avec des incidences de fentes palatines de l'ordre de 50 Oh et plus, nous pourrions bénéficier dune quantité satisfaisante de modèles expérimentaux de qualité. CHAPITRE vn CONCLUSION Finalement, on peut conclure ce travail préliminaire en notant son succès et le travail nécessaire a réaliser pour qu'il soit complètement a u point. Un tel modèle embryonnaire nous permettra de visualiser les effets chez l'adulte de chirurgies réalisées t6t après la naissance. Vu la croissance et la maturation rapides de ces animaux, les progres pourraient sans doute être réalises beaucoup plus rapidement que par l'observation clinique chez l'humain où les résultats de nos actes ne sont o b s e ~ é qu'après s 15 ans postchirurgie. Annexe 1 Exemple d'une anomalie de formation au membre inférieur droit. Comparez avec le membre inférieur gauche qui lui, est normal. Annexe 2 Exemple de fente palatine complète chez un embryon de 18 jours. Remarquez le défaut qui s'étend du palais primaire jusqu'en postérieur pour inclure le palais mou. le fente paiatine identique au cas précédent, mais c:ette fois-ci, mveau-né. Annexe 4 Exemple d'un embxyon normal de 18jours. Notez la fusion complète des processus palatins. Annexe 5 Exemple d'un nouveau-né normal. Notez la fusion complète des processus palatins. Note : Les photographies des sujets normaux ont été pris avec une Ientille de grossissement différent. Ceci est malheureusement attribuable à une difficulté d'accès au matériel photographique suite à un réaménagement des locaux. NOTES ET R&F$RENcES Carlson B.M., Development of the Head and Neck. Tué de Human Embryology and Developmental Biology. Ed. Robert Farrell, Mosby Year Book inc. : St-Louis, Missouri, 276-306, 1994. Larsen W.J., Development of the Head, Neck and the Eyes and Ears. Tiré de Human Embryology. Ed. Marc Strauss, 2 e idition, Churchill Livingstone inc. : New York, 345-409, 1997. Moore LX, Persaud T.V.N., The Branchial or Phruyngeal Apparatus. Tire de The Developping International, Si* Human-ClinicaUy Onented Embryology. Edition édition, WB Saunders Company : Philadelphie, 186- 225, 1993. Ferguson M.W.J., Palate Development. Tiré de Cranofacial Development. Ed. Peter Thorogood et CheryU Tickie, The Company of Biologists Limited : Cambridge. 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