ANIMAL DE FENTE8 PALAT-

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CRÉATION D'UN M O D ~ ANIMAL
E
DE FENTE8 PALAT-
Mémoire
présente
a la Faculté des études supérieures
de 1Universitê Lavai
pour l'obtention
du grade de maître ès sciences (MSc.)
Faculté de Médecine Dentaire
Université Laval
Septembre 2000
Q Gaétan Noreau. 2000
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AVANT-PROPOS
J'airnerais remercier le Dr. Raymond Marchand sans qui ce projet
aurait été impossible. Ses compétences ainsi que sa grande expérience
en recherche me furent d'une aide très précieuse. il a su me transmettre
son intérêt ainsi qu'une grande fascination pour l'embryologie. Il a su
rendre accessible une discipline d'une très grande complexité. Bref, par
cette maîtrise, il va contribuer de façon importante à mon avancement
professionnel, ce pourquoi je lui suis très reconnaissant.
Les traitements chirurgicaux offerts pour le traitement de fentes palatines sont
nombreux et influenceront la croissance faciale jusqu' à l'âge adulte. Dans le but de
pouvoir comparer plus rapidement les résultats de ces chirurgies sur la croissance fùture,
nous avons 6mis l'hypothèse qu'il était possible de créer un modèle animal viable, porteur
de fente palatine isolée. Pour se faire, nous nous sommes s e de~rates gestantes que nous
avons divisées en plusieurs groupes. Nous avons ensuite administré des quantités précises
de substance tératogène (acide rétinoique) et ce, à différentes période de leur gestation.
Nous avons donc pu créer des modèles expérimentaux possédant des fentes palatines
isolées en suivant un protocole très précis. Notre hypothèse fùt donc vérifiée en partie. Au
niveau de la viabilité de ces modèles, bien qu'aucune autre anomalie organique
macroscopique n'a été mise en évidence, leur suMe était compromise du fait qu'ils
n'arrivaient pas à s'alimenter normalement.
AVANT-PROPOS ................................................................................ i
INTRODUCTION ............................................................................... 1
PARTIE I ......................................................................................... 2
Chapitre I .......................................................................................- 3
Notions d'embryologie de ia tête et du cou ..................................3
1.1 Organisation tissulaire et segmentation préliminaire de la
région craniofaciale ............................................................... 3
1.1.1 Le développement facial ............................................9
1.1.2 Le développement du palais .................................... 11
1.1.3 Comment se forme le scellement épithéliai 3 .............16
1.2Les principaux acteurs des mécanismes régulatoires ............20
1.2.1 Les rétinoides ........................................................... 20
1.2.2 Les gènes Hox ..........................................................24
1.2.3 Les facteurs de croissance .......................................-28
.......................Chapitre
............II...
30
2.1 Épidémiologie et étiologie .................................................... -30
2.2 Traitements proposés aux patients porteurs de fentes .............
palatines ............................................................................ -33
2.3 Procédures chirurgicales (quelques exemples)...................... 35
Chapitre III .................................................................................... 39
L'éïaboration d'un modèïe nnimaî ................................................39
3.1 Le choix animal ...................................................................39
3.2 Le choix du tératogène ......................................................... 42
PARTIE II ............................................................................................ 44
Chapitre IV .....................................................................................-45
Matériel et aiéthode .......................................................................
45
4.1 Les animaux..........................................................................45
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
Dosage du tératogène ............................................................45
Expérimentation 1 .................................................................46
Expérimentation 2 .................................................................48
Expérimentation 3 .................................................................
49
Expérimentation 4 .................................................................49
Chapitre V .......................................................................................
52
Résultats .........................................................................................52
5.1
5.2
5.3
5.4
Expérimentation 1 .................................................................52
Expérimentation 2 .................................................................56
Expérimentation 3 .................................................................
58
.................................................................
Expérimentation 4
59
Chapitre VI ......................................................................................
62
Chapitre VI1
Conclusion ......................................................................................66
............................................................................................67
....................................................................73
NOTES ET R&F&RENCE~
ANNEXES
La réparation des fistules oro-nasales dans les fentes palatines est
importante pour assurer des fonctions normales chez l'enfant,
notamment le langage et la nutrition. Cependant, ces réparations avec
les méthodes actuelles entraînent la formation de tissu cicatriciel qui
empêche le développement normal du massif facial, plus spécifiquement,
le maxillaire supérieur. Ces patients opérés nécessiteront souvent des
chirurgies correctrices additionnelles a l'adolescence. L'élaboration de
nouvelles méthodes telle la réparation par biomatériaux ne créant pas de
cicatrices, semble très intéressante et potentiellement réalisable. Pour
développer de nouvelles méthodes, on doit posséder de bons modèles
expérimentaux qui recréeront le plus fidèlement possible les processus
pathologiques retrouvés lorsqu'en présence de fentes palatines.
Présentement on ne peut trouver ces modèles embryologiques chez des
animaux de taiUe satisfaisante. Comme nous le verrons, les modèles
présentés dans la littérature sont créés chirurgicalement et ne présentent
pas la réalité anatomique et embqmiogique retrouvée chez les porteurs
de fentes palatines. Ce travail vise précisement l'élaboration d'un modèle
embryologique a partir de tératogènes qui pourra se* ultérieurement à
l'élaboration et a l'évaluation de matériaux correcteurs.
CHAPITRE 1
Le développement de la tête et du cou débute tôt dans la vie
embryonnaire et continue jusqu'à la fin de la croissance, tard à
l'adolescencei. Ce chapitre se veut une revue globale de la croissance
embryonnaire de la tête et de la région faciale. Le développement du
palais sera abordé et les connaissances actuelles en ce domaine seront
exposées avec plus de détails.
1.1 Organisation thplpire et se~me~tationrél liminaire de la
A l'origine, la région craniofaciale consiste en un tube neural
massif sous lequel on retrouve la notochorde, un tube digestif entouré
d'une série d'arches branchiaux aortiques au revêtement ectodermique,
de larges masses de crête neurales et de mésenchyme (dérivé du
mésoderme) remplissant les espaces restants. La plupart de ces
CO mposantes
tissulaires possèdent une organisation segmentaire. La
figure 1 montre l'organisation de ces éléments. Comme nous le verrons
plus loin, les gènes homeotiques (HOX)jouent un rôle important dans les
mécanismes de segmentation.
Un nombre important de migrations massives, des déplacements
cellulaires et tissulaires caractérisent le début du développement
craniofacial. La crête neurale est le premier tissu à démontrer un
comportement migratoire massif de celiules qui émigrent du tube neural
crânien. initialement, des groupes segmentés de celiules de la crête
Yailüe cardiaque
Sac
vite
Fig. 1 : La membrane amniotique a ici été
sectionnée pour illustrer les structures
dorsales ou supérieures d'un embryon de 22
jours. On remarque bien l'architecture
segmentée démontrée par les somites.
neurale sont regroupés, particulièrement dans la région pharyngienne
(fig.2).Cependant, ces populations cellulaires deviennent confluentes au
moment de leur migration vers les arcs branchiaux. Ces cellules de la
crête neurale semblent posséder des informations morphogénétiques
avant même que leur migration soit amorcée. Les cellules
rnésenchymateuses issues des crêtes neurales porteront le nom
d'ectomésenchyme et procureront le matériau de formation de plusieurs
os et cartilages de la tête.
sa part, consiste
principalement de rnésodenne paraaxial. Les cellules rnésenchymateuses
prenant origine de ce dernier, forment le tissu conjonctif et les éléments
squelettiques de la plupart de la base du crâne et de la partie dorsale du
cou. Les somites (issus du mésoderme paraaxial) fournissent aussi des
cellules mésenchymateuses qui, comme nous Le verrons, participent à la
genèse des systèmes squelettiques, musculaires striés et tégumentaires
Le
mésoderme
crzlnien
initial,
pour
(fig. 3).
Comme plusieurs composantes de la face sont dérivées des regions
p h ~ g i e n n e s une
,
compréhension de l'organisation de base de cette
région est importante. Chez l'embryon d'un mois, la partie pharyngienne
de l'intestin antérieur contient 4 paires latérales de poches proéminentes
d'endoderme, appelées poches branchiales. Si par contre, on observe le
contour ectodermique de la région pharyngienne, on observera les fentes
branchiales (bilatérales) qui font presque contact avec les poches
branchiales. Chaque fente branchiale est séparée de la suivante par une
masse mesenchymateuse appelée arc branchial (fig.4).
Vue supérieure
B
Mimation des cellules
Fig. 2 : Coupe frontale d'un embryon de 22 jours. A) Vue
supérieure d'un embryon de 22 jours. B) et C) Coupes
frontales de l'embryon A illustrant deux stades de
développementdes crêtes neurales teiie qu'iilustréeen A. Les
cellules de la crête neurale se détachent du tube neural
crânien pour migrer dans l'embryon et participer a la
formation de plusieurs différents tissus.
Fig. 3 : Morphogenèse et transformation des
somites à partir du mésoderme paraaxial nonsegmenté a ce stade à l'extrémité caudale de
l'embryon. La flèche verticale à gauche indique
l'ordre d'apparition des somites. Sur un même
embryon, les somites sont àdes stades différents de
développement, ce qui permet d'observer
différentes étapes de différenciation somitique de
l'extrémité caudale a l'extrémite rostrale de
l'embryon (cequ'indique la flèche de droite).
Au point de départ, les cellules montrent une
organisation de type mésenchyme (sansorientation
et peu de contacts intercellulaires). Elles
s'organisent en deux feuillets compacts sépares par
d e s cellules m é s e n c h y m e n t e u s e s puis,
progressivement, en une sphère de cellules
épithéliales. Presqu'immédiatement, la lame basale
du côté ventromédian du somite disparaît,
événement qui est suivi par la rupture de
l'épithélium somitique et la génèse du sclérotome.
Le reste du somite, appelé dermomyotome, reste
temporairement intacte.
Baiirgaon caudal
Bourgmn
inférieur
Fig. 4 : Schéma général irrustrant le système branchial d'un embryon humain de
5 semaines. A) Vue latérale; B) Coupe horizontaiede I'extrémiti céphalique.
Le mésenchyme de la région pharyngienne est d'origine multiple. Le
mésenchyme participant a la formation de la musculature intrinsèque
prend son origine du mésoderme, spécifiquement les somitomères. La
majorité du reste du mésenchyme formant les arcs branchiaux,
spécifiquement celui de la partie ventrale, est dérivé des crêtes neurales
(ectomésenchyme).
Les structures de la face et des maxiilaires prennent naissance de
5 bourgeons : un impair, le processus fronto-nasal, les deux maxillaires
et les deux mandibulaires, issus des premiers arcs branchiaux (fig. 5).
Ces bourgeons font leur apparition entre la 4" et la Se semaines chez
l'embryon humain. Au cours de la cinquième semaine, la paire de
bourgeons maxiilaires grossit et grandit en direction ventrale et médiale.
Simultanément, une paire d'épaississement ectodermique, les placodes
nasales, apparaissent et se développent sur le processus fronto-nasal. Au
cours de la sixième semaine, l'ectoblaste au centre de la placode,
s'invagine pour former une dépression nasale, ovalaire, qui a pour effet
de diviser le bord surélevé de la placode en processus nasaux latéral et
médian. Entre le processus nasal latérai et le bourgeon maxillaire
adjacent, on retrouve la gouttière nasolacrimale.
Au cours de la 6= semaine, les processus nasaux médians migrent
l'un vers l'autre pour s2inir et constituer l'ébauche du dos du nez. À la 7"
semaine, les extrémités inférieures de ces processus nasaux médians
s'étendent latéralement et vers le bas où ils fusionnent pour donner
naissance au processus intermaxiilaire. Ce dernier représente le
précurseur du philtrum de la lèvre de la composante prémadiain du
Vue de face
Vue de pmtil
Racode
Fosse
'
Rseetre
audicive
Y
Saillie
Processus
nustil
Latéral
B
Pavillon da ï o r e l e
on déwloppemeat
Procesrus
Emnto-nual
Boutpan m a d a u n
Bourgson manllaue
supérieur
inférieur
Fig. 5 : Dessins de tetes de foetus et d'embyons en
développement illustrant le développement de face. A) 2 8 jours;
B) 33jours; C)40 jours; D)10 semaines;
maxillaire supérieur et le palais primaire1 (fig. 6).
Chez le jeune embryon, le palais se forme entre la 6= et la 10"
semaine pour séparer les cavités buccales et nasalesi. Ce palais est
dérivé de trois ébauches : un processus palatin médian et une paire de
processus palatin latérawrl. Le processus palatin médian est le résultat
de la croissance interne des processus nasomédians nouvellement unis'.
Alors qu'il croit, le processus palatin médian forme une structure
osseuse triangulaire appelée le palais primaire. Ce dernier est nommé
prémaxillaire lors de la vie postnatale et les 4 incisives supérieures s"y
développent1 (fig.7).
Les processus palatins latéraux, qui sont les précurseurs du palais
secondaire, apparaissent lors de la 6 e semaine. Au début, ils se
développent verticalement vers le bas, de chaque côté de la langue'.
Ensuite, autour de la 7 c semaine, les processus palatins latéraux
deviennent dramatiquement délogés de leur position le long de la langue
et
s'orientent
horizontalement,
perpendiculaires
aux processus
maxillairesi (fig. 8).
Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer l'élévation des
processus palatins. En principe, une force intrinsèque est progressivement générée a l'intérieur de ces derniers; lorsque que cette force
atteint un certain niveau excédant la force des facteurs résistants (i.e.
résistance fnctiomelle de la Iangue), l'ëlevation des processus palatins se
Cavite buccak
I
Bourgeon
supérieur
-
Bourgeon
.,, .
supèricur
h c e s s u s nasaux
midiaux et unu
Fig. 6 : Diagramme illustrant le développement d u maxillaire supérieur et de la
lèvre. A) Vue faciaie d'un embryon de cinq semaines. B) Coupe au niveau indiquèl
en A. Les flèches en B indiquent la croissance subséquente des bourgeons
maxillaires suplrieurs et des processus nasaux médiaux vers la ligne médiane.
C) a E) Coupes similaires d'embryons plus matures iliustrant l'union des
processus nasaux médiaux et leur continuité avec les bourgeons maxiilaires
supérieurspour former le prémaxiilaire,le palais primaire et lalèvre supérieure.
Pmcesiur
mëdiaa
Procesaur palatin
latiral
Bourgeon
maxillaire
aupcricur
\ Septum
nasal
Pru<~cssua
lutCral ikppi
du pruccrsua
Sik
du foramui incisif
Fig. 7 : Vue inférieure de la bouche d'embryons humains de la 5'" à la 12"' semaine
illustrant le développement du palais. Noter que le palais se forme à partir de deux
ébauches : le palais primaire et le palais secondaire. Noter que le processus
intermaxiliaire (montréen A) donne naissance :(1) au philtnun de la lèvre supérieure,(2)
à la partie prémaxillaire du m;urillaire supérieur qui loge les mcisives et (3)au palais
primaire (montréen D).
cavité
nasale
Palais primaire
'Pnlccssus'
palatins
Foramen incisif
Ca*
nasale
Cornets
msaux
1
Fig. 8 : Formation du palais secondaire et du
septum nasal. Les processus palatins
croissent en directionventrale, de chaque côté
de la langue pour ensuite effectuer
rapidement une rotation supérieure et
fùsionner sur la ligne médiane. Sur la face
dorsale, ils fusionnent aussi avec la limite
inférieuredu septum nasal.
produir. Cette élévation est un événement rapide, se produisant en
L'espace de minutes ou d'heures in ~ i u d ~ ~ .
La force élévatrice intrinsèque est multifactorielie, mais la
composante principaie semble dépendre d'une accumulation régionale
spécifique de glycosaminogIycannes, à prédominance d'acide
hyaluronique à mesure que le développement progresse5-Io. L'acide
hyaluronique est une molécule hélicoïdale ouverte, hautement chargée
électrc+statiquement et capable de lier jusqu'a 10 fois son propre poids
en eau.
Des petites variations dans les concentrations d'acide
hyaluronique rësultent en des changements majeurs pour les
concentrations osmotiques. L'accumulation d'acide hyaluronique résulte
en un gonflement de la matrice extracellulaire et une diminution
correspondante dans la densité de cellules rnesenchymateuses~~.
Cette
séparation cellulaire semble importante pour prévenu les contacts
celIule-cellule et cellule-matrice, à ce stade du développement. La
synthèse d'acide hyduronique par les cellules mësenchymateuses est
stimulée pa.r 1' epidermai growth factor l(EGF}l2 et le
u
transforming
growth factor u(TGF)13. Les processus palatins verticaux doivent leur
développement en grandeur autant au phénomène de gonflement de la
matrice extraceflulaire qu'à la division des ceflules mésenchymateusesll.
La division cellulaire est à son maximum à l'extrémité du processus
palatin '4.15.
La force élévatrice des processus palatins est partieliement dirigée
par des faisceaux de collagène (type 1) qui parcourent centralement le
processus palatin, de sa base jusqu'a son entremité. De plus, la
couverture épithéliale et la membrane basale des processus palatins
montrent une traction différentielle qui sert a contraindre et diriger les
forces du gonflement osmotique de la même façon que nos mains
peuvent contraindre et diriger le gonfiement d'un ballon16~17.L'alignement
des cellules mésenchymateuses au niveau du centre vers la ligne
médiane du processus palatin peut encore aussi servir à diriger les forces
élévatrice^^^.
Les
cellules
rnésenchymateuses
sont
elles-mêmes
et sécrètent différents neurotransmetteurs tels:
l'acétylcholine et la sérotoninel8. Ces neurotransmetteurs affectent la
contractilité celluIaire et la dégradation des glycosaminoglicannes, jouant
possiblement un rôle modulatoire dans le morphogenèse du palaisl8.
contractiles
se produit dans un
environnement orofacial dynamique. Durant cette période, il n l a à peu
L'élévation
des
processus
palatins
près pas de croissance en largeur de la tête mais plutôt une croissance
en hauteuris. Ceci signifie que la position de moindre résistance pour des
processus palatins en pleine expansion se situent au-dessus de la
surface dorsale de la langue. Il a été démontré que l'embryon humain
possëdc des réflexes de hoquet n et que les muscles linguaux deviennent
fonctionnels au moment de l'élévation des processus palatins. C'est alors
tentant de spéculer que les changements importants de pression
produits dans la cavité oronasale par le hoquet r pourraient contribuer
à l'élévation rapide des processus palatins.
1.1.3 Comment se forme le scdement ipithUirl?
Après l'élévation, les processus palatins se rapprochent et se
contactent. Le premier contact se produit au tiers moyen et, à partir de
ce point, la fusion se poursuit en direction antérieure et postérieure4. Le
rebord épithdial médian de chacun des processus palatins qui
s'opposent adhère l'un à l'autre au moyen d'un revêtement de surface
cellulaire glycoprotéinique22J3 et de d e s m o s ~ m e spour
~ ~ former u n
scellement épithéliai. Cette adhérence s'est démontrée spécifique :
l'épithélium du rebord médian ne fusionnera normalement pas avec les
autres épithéliums (i.e. langue, plancher buccal,
Il a été montré
chez la souris que ces cellules épithéliales forment rapidement des
desrnosornes et accumulent de la desmoplakhe (une des protéines de la
plaque desrnosomale) a la surface de la membrane cellulaire juste avant
le contact des processus palatins4
.
Cet assemblement rapide peut
représenter un des mécanismes conférant le spécificité a l'adhérence des
celIules du
rebord épithélial médian4. De plus, des anticorps
monoclonaux ont été créés pour reconnaître les molécules de surface
celiulaire de cet épithélium4. On a trouvé que ces molécules varient en
distribution avec la région palatine et le niveau épithélial et varie en
fonction du stade de développement. Une molécule particulière distribuée
entre les couches de cellules épithéliales serait absente des surfaces des
processus palatins en position verticale. On la retrouve cependant en
surface de l'épithélium du rebord médian juste avant le contact des
processus palatins, alors en position horizontale4. il est alors tentant de
spéculer que ces molécules sont responsables de la reconnaissance
mutuelle de l'adhérence épithéliale cellulaire et pourraient conférer la
spécificité à ce phénomène.
Du moment que le scellement épithéid est établi, il commence à
s'amincir jusqu'à ne constituer qu'une épaisseur de 2 à 3 celiules4. Cet
amincissement est accompli par une expansion de la hauteur paiatale
(oronasaiement) et par une migration des cellules épithéliales sur les
aspects oraux et nasaux du palais. Les cellules du scellement épithélial
accumulent rapidement des enzymes lysosornales et subissent une mort
cellulaire apoptotique26. Le mésenchyme palatin devient continu aux
endroits où le scellement est disparu. Un accroissement transitoire
dlAMP cyclique juste avant la fusion des processus a été observé27.28.
Chez les mammifères, il a été montré qu'une source dJAMP cyclique
exogène cause la mort cellulaire des cellules du scellement épithélialzg.
LJ « epidermal growth factor m (EGF)inhibe cette même mort cellulaire en
présence de mésenchyme palatin30. Cependant, 1'AMP cyclique inhibe
1'EGF et permet la mort cellulaire apoptotique3t. Agissant à titre de
second messager intracellulaire, 1'AMP cyclique atteint sa concentration
maximale juste avant la fusion des processus palatins. Il joue donc un
rôle médiateur d'expression génétique, modulé par des événements a la
surface cellulaire (par exemple la Liaison de différentes molêcules)4.
Cette mort celiulaire épithéliale n'est pas le seul mécanisme
expliquant la disparition du scellement épithélial. En effet, un grand
nombre de ces cellules Ijusqu'à 50% probablement) migrent dans le
mésenchyme palatin, transportant avec eux des fragments de leur
membrane basale. Ensuite, on assiste a des différentrations regionales
de l'épithélium nasal en ceHules p s e u d o ~ t a ~ é ecylindriques
s
ciliées et
de l'épithélium buccal en cellules pavimenteuses stratifiées (fig.9). Pour
terminer, il est intéressant de se rapporter à des travaux antérieurs de
Ferguson sur les processus palatins de souris in M*.
Ces derniers ont
été placés en milieu de culture isolé et on a tout de même observé la
mort cellulaire des ceilules du revêtement épithélial médian des
processus palatins. On a aussi observe les différenciations régionales des
épithéliums nasaux et buccaux. Chacun des processus palatins
représente donc un lieu de développement avec trois régions bien
distinctes (nasale, médiale et buccale). Ces cellules ne requièrent aucun
contact entre les 2 processus pour se différencier et semblent être,
jusquJa un certain point, préprogrammees.
Différenciation
DiffQenciation
Mort des ceilules
épithdiaies au point
de fusion
Migration des cellules
hors des points de fusion
Fig. 9 : Les processus développementaux associés avec la fusion des
processus palatins et le septum nasal.
1.2
Les principaux acteurs des mécpnrlmes rbriilitoires
Comme on a pu le constater plus tôt, les cellules de la crête neurde
semblent contenir une information positionnelle programmée avant leur
départ des crêtes neurales vers les organes cibles. Des travaux
intéressants réalisés par N ~ d e nen~ ~1983, sont encore fréquemment
cités dans la littérature. Noden a remplacé des cellules de crëtes neurales
destinées à la formation de l'os hyoide (2' arc branchial) par d'autres plus
rostrales destinées à former l'arche mandibulaire (1- arc branchial]. Ces
cellules ont migré dans le 2 c arc branchial o u ils ont forme un duplicata
de l'appareil squelettique du 1" arc. Plusieurs facteurs agissent comme
régulateur du développement en assurant le profil d'expression normale
et en bonne position des différents éléments génétiques.
1.2.1 Les rétinoïder
Les rétinoides représentent un groupe de composés naturels et
synthétiques apparentés structurellement au rétinol (vitamine A), une
substance requise dans Ia diète des animaux vertébrés, et a l'acide
rétinolde (AR), un des dérivés les plus biologiquement actif du rétinol
(fig.lO). Les évidences s'accumulent indiquant que les rétinoides
fonctionnent comme d'importantes molécules signalant une egulation
pour la croissance ceIlulaire et la différenciation lors de i'embryogenese
et la vie adulte34. On croit pour l'instant que les différents effets de l'acide
rétinoique sont rendus possibles par l'entremise de récepteurs nucléaires
speafiques à I'ARS (fg.11).On compte deux groupes de as nkepteurs, les RAR et
les MF6.Ces récepteurs font parti de la superfamille des récepteurs
hormonaux stéroide/thyroide/rétinoide. lis fonctionnent comme facteurs
Fig. 10 : Structures chimiques en A) de
l'acide rétinoïque <c al1 trans B et en B) de
l'acide rétinoïque 13-cis.
Fig. 11 : Cellule schématisée
illustrant le site d'interaction des
molécules de la superfaxdie des
s t é r o ï d e s / thyroxine/ acide
rétinoique (AR). Ces substances
sont insolubles et transportées
dans le sang et les fluides
tissulaires, par u n transporteur
protéique. Elles traversent
aisément la barrière cellulaire et
s'unissent aux récepteurs
nucléaires (RAR a,p,y). Ces
compleses altiirent le
fonctionnement de gënes. Le rôle
des CRABPs (cellular retinoic acid
binding proteins) est encore
incertain. On croyait, à l'origine,
qu'ils transportaient l'AR jusqu'au
noyau cellulaire, mais la
découverte que des cellules
r é a c t i v e s a l'AR é t a i e n t
Depourvues de CRABPs a compliqué l'interprétation. Une hypothèse attrayante
serait que les CRABPs (CRABPI)inactivent l'AR dans les cellules où son action n'est
pas désirée. Certaines évidences suggèrent que d'autres CRABPs (CRABPII)
auraient des fonctions de transporteurs dans certainescellules.
-
gènes cibles en se fmant à un RARE (Retinoic Acid Response Elements)
sur la molécule d'ADN34. L'AR all-trans, un rétinoide présent de façon
endogène chez l'embryon37 et nous intéressant plus particulièrement
dans le cadre de ce travail, agit comme ligand pour les récepteurs RAR.
Par l'entremise des RAR et RARE, l'acide rétinoique influence
l'expression de gènes qui codent pour des glycoprotéines impliquées dans
la production de matrices extracellulaires, de protéases, de protéines
telles les kératines, et les gènes de nombreux facteurs de croissance ainsi
Il est très vraisemblable que les changements
que leurs récepte~rs3~.
rapides induits par l'AR dans l'expression de certains gènes de facteurs
de transcription sont critiques pour la différenciation normaIe34. Une telle
famille de facteurs de transcription dont l'expression est modifrée et
modulée par l'AR est représentée par les gènes de la famille Hox dont
nous discuterons plus loin.
Bien que nécessaire au développement normal, l'AR, si présente en
excès, produira des effets tératogènes, bien documentés dans Ia
littérature. Les mécanismes pathogéniques des fentes palatines reliés a
l'administration d'AR peuvent ëtre multiples et ne sont pas tellement
bien compris jusqu'à ce jour. Des travaux intéressants ont contribués a
l'avancement des connaissances dans ce domaine. Pratt et coll. (1987)
ont démontre que l'AR induit certaines malformations cranio-faciales,
dont les fentes palatines, en interférant directement avec la migration
des cellules de la crête neurale42. Habituellement, les cellules de la crête
neurale quittent le neuroépithélium, migrent vers diverses régions de la
tëte et se différencient en cellules mésenchymateuses. Cependant, chez
les embryons traités à l'AR, cette migration a été presque complètement
bloquée. Au microscope électronique a transmission, une détérioration
distincte a la surface des cellules a pu ëtre observée, prenant la forme
d'une augmentation du nombre de vésicules ceilulaires appelées
cellular blebs * par les auteurs qui les ont observées. Ceci nous indique
qu'une lésion directe a résulté en une inhibition de la migration des
cellules de la crête neurale. Ces cellules qui n'ont pu migrer et proliférer,
semblent être responsables de processus palatins de taille réduite,
u
incapables de s'unir, résultant en une fente palatine43.Une récente revue
de la littérature rapporte que de nombreuses études ont observé une
induction de la différenciation au profit de la prolifération cellulaire
lorsque les embryons sont traités a
Encore une fois, cette
inhibition de la prolifération empêche la formation de processus palatins
de taille normale, résultant en une fente palatine.
1.2.2 L e s Gènes Hox
Les embryons humains, comme ceux d'organismes plus primitifs,
développent leurs caractères définitifs au travers l'altération graduelle de
précurseurs2 plus simples. Il est maintenant accepté que le
développement du corps humain soit régulé par des cascades
d'expression génétique. Les premiers gènes régulatoires, dont le produit
régule la transcription d'autres gènes, initient le processus
développemental et transforment les éléments précurseurs. Ces premiers
gènes régulatoires sont eux-mêmes actives par des facteurs
épigénétiques dont la transcription dépasse l'objectif du présent travail.
Mentionnons seulement, par exemple, qu'une position bien précise d'une
structure morphologique dans le temps peut influencer l'expression
génétique des structures environnante^^^. L'activité de ces gènes induit
alors l'expression d'autres gènes additionnels et ceci se poursuit jusqu'a
ce que les gènes qui codent pour les caractéristiques structurelies et
fonctionnelles régionales de cellules et tissus spécifiques de l'embryon
soient activés ou désactivés. L'être humain, à un certain moment de son
développement est segmenté, tout comme on peut le remarquer chez les
insectes et certains autres organismes. On a pu mettre en évidence des
gènes de segmentation chez la mouche a Drosophila B. Ils sont appelés
ainsi car leur expression amène la division de l'embryon en plusieurs
segments passablement identiques. Suite à leur expression et aux
changements développementaux associés, la cascade se poursuit par
l'expression de genes appartenant à une classe particulière, les gènes
homéotiques. Ces gènes contiennent une région hautement conservée
d'ADN codant pour 61 acides aminés, appelée a homeobox B. Ce dernier
reconnaît et se lie à des séquences d'ADN spécifiques d'autres genes. Les
genes homéotiques fonctionnent comme facteurs de transcription qui
régulent l'activité de plusieurs gènes en aval et sont reconnus comme
gènes régulateurs2.
Chez les mammifères et la souris, ces genes homeotiques sont
organisés en quatre complexes différents communément appelés gènes
HOX. Bien que ces gènes aient subi des transformations au cours de
l'évolution, ils ont retenu une importante similitude séquentielle a ce qui
a eté découvert chez la mouche Drosophila (fig. 12). Chez les mammifères
comme chez la mouche, la séquence de ces gènes Hox reflète bien les
profils d'expression le long de l'axe longitudinal de l'embryon. Les gènes
retrouvés a l'extrémité 3' du complexe sont les premiers à s'exprimer et le
seront dans les structures les plus rostraies. Pour leur part, les gènes
retrouvés à l'extrémité 5' sont exprimés plus tard et pour les segments
les plus codaux. L'expression de ces genes Hox est importante dans la
région tête et cou, activant différents genes en aval de la cascade génique
-
p
1
2
3
4
p
HOU
Sdu-Omuprpnboiri
HOXA
6
7
15
Il
HOXC
1
1
HOXD
HOXB
BXF'RESSKIN DU TUBE RIVRAI.
I
Pan
Rg. 12 :Lecornple#des&eshoMotiques de kmuche Dmsophila(H0M)a&
répliqué de façon plus ou miins intacte en 4 complexes diiik-ents sur
différents chromosomes de la 4 s et de l'humain. La même séquence
rostro-caudale des chir~mosornesa été présenrie et correspond giobalanait
a l'expression génétique rostro-caudale du tube et de la crête neurale. La
nouvelle terminologie est utilisée pour les g h e s individuels, l'ancienne
terminologie étant indiquée entre parenth6sea. Dipendant de leur position
sur Ie chromosome, cesgènes sont asrang& cn
paralogues-l à 5 (et
plus) et, en gàiQa, 2s sont exprhis selon une combinaison séauatielle se
ch&uch&t. On & ~ trern&uer au niveau des cdlules de la &te neuraie
du premier arc branchial, l'expression importante des m e s MSX-1et MSX2 (HOX-7 et HOX-8) ainsi que i'absmce d'expression d'autres gènes HOX.
Toute cette spicificité moI~culairerostro-caudale est importante pour une
morphogenèse rigionale n o d . Par exemple, si on bloque l'expression de
HOX-A2chezlasouris, ïi y auraconversion des Qéments squelettiques du 2
arc branchialen ccux du 1" arc. Ceci suggérantque Pucpression de HOX-A2
en mésenchyme du 2' arc branchial ajusta la rêponse mésuichymateuse
aux élément8 tissulaires environnant pour une düfërenciation n d e (en
elérnents squelettiques du r arc branchial plutôt que du premier).
L'expression des gênes R m est aiduse a cause de leurs relations possiiles
avec i'activation des gènes HOX
codant pour des messagers ou des facteurs de transcription qui
participent a la morphogenèse des organes définitifs.
Chez les vertébrés, l'expression des gènes Hox est sensible à l'AR34.
Les gènes de l'extrémité 3' codant pour la tete sont beaucoup plus
sensibles, cette sensibilité étant décroissante vers l'extrémité 5'34. On
retrouve en effet sur ces gènes, des RARE capables de lier les RAR, ayant
pour effet de moduler l'expression de ces mêmes gènes34. Serait-il
possible que l'effet modulateur de l'AR sur les gènes Hox puisse modifier
la destinée génétique des cellules de la crête neurale et provoquer des
anomalies de type fente palatine ?
Aucune évidence ne peut confirmer ou infirmer de telles
suppositions. Cependant, Takahoshi et cou. (1990)ont découvert le gène
MSX-1 (HOX7)dans les cellules migratoires de la crête neurale ainsi que
dans le mésenchyme des processus faciaux et des arcs branchiaux'b.
HOX 7 est connu comme un régulateur de la mort cellulaire programmée
ou apoptose46. L'apoptose est un mécanisme important dans la fusion
des processus palatins. Une trop importante mort cellulaire des cellules
de la crête neuraleL6 peut aussi signifier des processus palatins de taille
réduite. Sachant cela, il est tentant de spéculer que l'expression
anormale de ce gène pourrait amener des anomalies au niveau de la
fusion des processus palatins. Un autre auteur suggère que c'est
l'absence d'expression des gènes Hox qui est un prérequis a la
spécification morphogenetique pour les cellules de crête neurale du 1arc branchial48. L'AR pourrait-il amener une expression ectopique de ces
gènes, résultant en des malformations craniofaciales? Tout ceci n'est
cependant que spéculation et d'autres études seront nécessaires pour
clarSer les mécanismes d'expression complexes des gènes Hox.
1.2.3 Les facteurs de croissance
Les facteurs de croissance ont aussi été grandement examinés
quant à leur rôle de molécules modulatrice de l'épigenèse. Une revue de
littérature assez récente cite les différentes conclusions d'études
intéressantes sur le sujePg. Les effets de 1'EGF (epidennal growth factor)
ont été étudiés in vitro et in vivo. L'addition d'EGF exogène aux processus
palatins en culture a eu pour effet d'inhiber i'apoptose cellulaire a
l'endroit du scellement épithélial médian. Le TGFa (tissue growth factor
alpha), la forme embryonnaire de l'EGF, semble produire les mêmes
effets. Un phénomène intéressant à remarquer réside dans le fait que les
recepteurs celIulaires de ces différentes molécules verront leur
expression modulée par l'ajout d'AR43. En effet, ce dernier semble
augmenter la synthèse des recepteurs EGF (TGFa utilisant ce même
récepteur) au niveau des cellules du scellement épithélial médian43. Donc
l'AR de par son influence sur la synthèse des récepteurs EGF pourrait
inhiber L'apoptose cellulaire et induire des fentes palatines.
D'autres facteurs de croissance étudiés, les TGFB et ses isoformes
BI, p2, P3,
se retrouvent au niveau des processus palatine9. Ces facteurs
semblent jouer un rôle régulateur important dans la synthèse du
collagène et des composantes de la matrice extracellulaire par les celiules
mésenchyrnateuses44.Ces facteurs ont aussi démontré qu'ils acceIeraient
le phénomène de fusion des processus palatins lors d'études in u&o+fJ.lis
auraient aussi un rôle modulateur sur la liaison de L'EFG avec son
récepteur. Les TGFP jouent donc un file important, pas encore
totalement élucidé, dans la formation du palais secondaire. ïis sont
cependant d'intérêt secondaire pour la présente etude, ces facteurs ainsi
que leurs récepteurs n'étant pas ou peu influencés par les changements
de distribution de l'AR.
CHAPITRE II
NOTIONS CLIMQUEû ET PATHOLOGIOUEû
EN REGARD DES
FENTES PALATINES
Nous avons vu au chapitre précédent les différents mécanismes
responsables de la formation nomale du palais. Il sera maintenant plus
facile de comprendre l'aspect pathologique des fentes palatines. Les
modaiites de traitement et les complications y étant associées seront
exposées. Je tenterai de mettre dairement en évidence les implications
de ces traitements sur la croissance osseuse et la pertinence de
développer de nouvelles modalités de traitement plus performantes. Bien
entendu, le but même de notre modèle est d'envisager le développement
de nouvelles techniques utilisant des biomatériaux.
Les défauts de fusion dans Ies régions martillo-faciales se
produisent dans approximativement 1 cas sur 680 naissances5'. En
général, selon les études, 10% à 30% sont des fentes labiales isolées,
35% a 55% affectent et le palais et la lèvre alors que 30% a 45%
n'affectent que le palais secondaire51. Plusieurs facteurs inauencent
l'incidence des fentes labiales et palatines.
Leur étiologie est
muItifactorieile. Le sexe du patient est important alors que les fentes
labiales et celies affectant et le palais et la lèvre sont retrouves chez 2 fois
plus dliommes que de femmes. Lorsqu'on parle de fentes palatines
isolées, c'est l'inverse, les femmes sont les plus touchées avec un ratio
2 :151. La race semble aussi jouer un d e significatif dans l'incidence des
fentes labiales et palatines51. Des études antérieures ont démontré une
plus grande incidence chez les Amérindiens, suivi des Orientaux et les
Caucasiens, l'incidence la plus faible se retrouvant chez les Noir@.
Initialement, on croyait que l'hérédité jouait un rôle significatif
dans l'incidence des fentes palatines. Cependant, les études ont permis
d'impliquer la génétique dans seulement 20% à 30% des patients
atteints de fissures palatines5? Même pour les patients chez qui le
bagage génétique peut démontrer une tendance familiale, le mode de
transmission n'est pas complètement bien compris5*. Cependant, une
personne atteinte de fente palatine aura plus de chance de voir un ou
plusieurs de ses descendants atteints de fissures palatines.
Les facteurs environnementaux pour leur part, semblent jouer un
rôle majeur lors de la période critique où les processus palatins se
forment et se fusionnent52. Différents facteurs environnementaux
peuvent venir perturber les processus embryologiques normaux tels : les
déficiences nutritionnelles, les radiations, les médicaments, l'hypoxie, les
virus, les excès ou carences en vitamines, pour n'en nommer que
quelques-uns52. L'excès en retinoides, en ce qui nous concerne est un
puissant tératogène et peut induire des fentes palatines selon les
mécanismes specules au chapitre précédent. Brièvement, les facteurs
environnementaux peuvent produire des fentes palatines s'Us ont une
action néfaste sur la migration et la prolifération des cellules
mésenchynateuses et/ou s'ils empêchent les mécanismes de fusion
normaux des processus palatins. Pour que des anomalies en résultent,
leur présence doit cependant être observée lors de la période critique de
la formation et de fusion des processus palatins, soit, entre la BC et la 10e
semaine de vie embryonnaire chez l'humain.
Comme nous l'avons mentionné, ces défauts de fusion peuvent se
retrouver a différents endroits du Faciès chez le nouveau-né atteint. La
figure
13 donne
brièvement quelques exemples communément
rencontrés.
Fig. 13 : Variété de fentes labiales et/ou palatine
communément rencontrées. A) Fente labiale et palatine
unilatérale affectant la lèvre, le prémaxillaire et le palais
secondaire. B) Fente labiale et palatine bilatérale. C)
Fente palatine médiane. D) Fente labiale et palatine
bilatérale en continuité avec une fente palatine médiane
du palais.
Le présent travail vise la création d'un modèle expérimental possédant
une fissure palatine mediane isolée.
2.2
Traitements pro~orés aux ~ a t i e n t s ~ o r t e u r s de fentes
palatines
Le but de ce traitement est de corriger la fissure et les problèmes
associés, camouflant alors l'anomalie et permettant aux patients de vivre
une vie normaW2. Cette correction vise donc à produire un visage qui
n'attire pas l'attention, un appareil vocal qui permet un langage normal
et comprëhensible et une dentition permettant une fonction et une
esthétique optimales. Les opérations débutent t6t après la naissance et
peuvent continuer pour plusieurs années. Le moment approprié pour
chacune des étapes opératoires est encore très débattu auprès des
chirurgiens, orthophonistes, audiologistes et orthodontistes52. S'ii y a
besoin de chirurgie pour comger une fissure labiale, celle-ci est réalisée
le plus tôt possible52. La plupart des chirurgiens adhèrent à la règle des
10 U: 10 semaines d'âge, 10 livres de poids corporel et un minimum de
log d'hémoglobine/dl sang52.
La fermeture d'une fente palatine, pour sa part, est importante
pour que l'enfant développe de bonnes habiîetës phonétiques et en arrive
a un langage normal. En effet, dans plusieurs cas, la musculature vélaire
est discontinuée et les mécanismes velophapgés sollicités lors de la
phonation ne peuvent se produire normalement52. Un retard de
phonation pour les sons
a
consonants * est communément retrouvés2.
Comme ces sons sont nécessaires pour le développement du vocabulaire
en jeune âge, ie langage sera retardé. il en résulte une pauvre
discrimination des sons au moment ou la réparation chirurgicale est
effectuée au palais52. L'hypernasalité est de règle chez les patients
porteurs de fentes au palais mou et peut persister même après
l'intezvention chirurgicales2. On voit donc I'importance d'une correction
en très bas âge.
Il y a cependant un désavantage important a opérer les fentes
palatines en très bas âge. Comme nous le verrons, ces interventions
génèrent des cicatrices importantes a u niveau de la muqueuse
recouvrant les processus palatins. Les adhérences conséquentes de ces
cicatrices empêchent le développement nomai du maxillaire supérieur et
résultent en une croissance restreinte de ce dernier. La rnalocclusion de
classe
u
III
est
alors
observée.
On
peut
aussi
l'appeler
pseudoprognatisme u, la malocclusion étant créée en majeure partie par
la rétrusion du maxillaire supérieur plutôt que par le prognatisme relatif
de la mandibule5*. Les traitements orthodontiques deviennent alors
nécessaires
et
sont fréquemment jumelés
avec une
chirurgie
orthognatique plus tard (fin de l'enfance, début de l'adolescence), pour
corriger ces retards de croissances. L'avènement de nouvelles méthodes
n'ayant pas d'effets négatifs sur la croissance du maxillaire, démontre un
avantage certain. Pour l'instant, il s'agit de faVe un compromis :opérer le
palais assez tôt pour assurer un langage normal mais aussi assez tard
pour assurer une croissance normale des bases osseuses. Des études
épidérniologiques ont démontré une croissance tout à fait normale des
maxiiiaires chez les patients atteints de fentes labiales et palatines, non
traitées (Ross). Il a de plus été démontré que la réparation du palais mou
et de la lèvre supérieure avait une influence beaucoup moins néfaste
lorsque comparée aux effets de la chirurgie au niveau de palais dur
(Ross). D'où l'importance de bien planifier le protocole des soins, ce
dernier étant adapté cas par cas. Plusieurs protocoles existent et en
général le palais est réparé entre le 12e et le 30cmois de viesi postnatale.
2.3 Procédures chinusricaiu Iiiueliuu exen~plesl
,Bases
OSJeUSES
dénudées
Fig. 14 : Palatoplastie de Von Langenbeck. Les incisions sont indiquées par
les pointillés. La musculature vélaire est reconstruite en disséquant et
repositionnant les fibres musculaires de chaque côté de la fente palatine. L a
fermeture du défaut est ensuite obtenue à l'aide de lambeaux palatins mucopériostés bipédiculés.
Fig. 15 : Paiatoplastie w V-Y pushback n
telle qu'elle apparaît après la
complétion de la procédure. Les
incisions quelque peu différentes
permettent l'allongement du palais mou
pour les cas ou ce dernier diminué, est
incompatible avec un langage normal.
Notez l'étendue des bases dénudées.
Comme on peut le remarquer, l'étendue des bases osseuses
dénudées va dépendre de l'importance du défaut anatomique rencontré.
Plus ce dernier sera grand, plus grandes seront la cicatrice et la
contraction de la plaie résultante interférant avec la croissance normale
des os maxillaires4.
C'est dans cette optique que certains chirurgiens tentent
aujourd'hui d'expérimenter des méthodes correctrices utilisant des
biomatériaux. Un article intéressant et très récent (Fujioka, 1997)
démontre l'emploi d'une matrice d'atélocollagène pour recouvrir Les
surfaces osseuses dénudées de palais de lapinss4. Les surfaces ainsi
traitées voient l'os maxillaire se développer de façon beaucoup plus
normale comparées aux surfaces non recouvertes. L'étude histologique
montre un épithélium tout a fait identique à la normale. Cependant, les
animaux utilisés n'avaient aucun défaut anatomique palatin, seulement,
on se servait plutôt d'un
a
punch w à tissus mous pour prélever la
muqueuse palatine et laisser des surfaces osseuses dénudées, 11 serait
d'autant plus intéressant, à mon avis, de tester ces différents matériaux
et techniques sur des modèles présentant le défaut anatomique en
question, soit des fentes palatines, et observer les différents indicateurs
de croissance par rapport a des animaux contrôles.
Pour notre part, nous visons, dans un avenir plus ou moins
rapproché, l'emploi de nos modèles pour tester un nouveau biomatériau
fourni par Organogel Canada. Cet hydrogel de formule chimique secrète,
car pas encore commercialisée, semble posséder des caractéristiques très
intëressantes pour la correction des défauts du palais secondaire,
associés aux fentes palatines. ii fut élaboré a l'origine pour la réparation
de défauts au niveau de la moelle épinier@. Il s'avère très adhérent, d'où
la facilité de le maintenir en place sans sutures. Il est aussi un puissant
agent hémostatique, réduisant ainsi les risques hémorragiques
postchirurgicaux. Finalement, il semble favoriser la guérison des plaies
sans entraîner la formation de tissus cicatriciels (avec adhérences et
contractures associées) aidant Ie développement normal du maxillaire
supérieur.
CHAPITRE III
Ce chapitre veut expliquer en quelque sorte les facteursnous ayant
poussés a sélectionner un animal et un tératogène précis pour
l'élaboration d'un protocole expérimental. Comme nous le venons,
plusieurs alternatives s'offraient à nous et il devenait alors important de
définir certains critères de sélection.
3.1
Le choix d e l'animai
Le choix de l'animal s'avère très important. Il est difficilede trouver
l'animal qui démontrera tous les critères jugés importants pour la bonne
marche du projet. Il s'agit de faire des compromis et de s'assurer que
l'animai en cause répond bien à nos priorités.
Nous avons retenu les critères suivants :
Développement palatin semblable a celui de l'humain,
Abondance d'études toxicologiques et tératologiques.
Temps de gestation court.
Portees importantes.
Taille suffisante des nouveau-nés.
Coüt économique dans le cadre d'une première expérimentation.
Animal se prêtant bien aux manipulations de laboratoire.
En regard du coQt économique de l'abondance d'études
toxicologiques et tératologiques, la souris se classe bonne première.
Certaines lignées de souris présentent même des fentes palatines
spontanées selon un fort pourcentage. Cependant, leur faible taille rend
quasi impossible l'expérimentation de techniques chirurgicales en bas
âge.
Le singe Rhésus, l'agneau, le chien Beagle et le lapin représentent
des modèles de bonne taille mais trop peu d'études existent concernant
la toxicologie et la tératologie chez ces espèces. De plus, ils sont très
dispendieux et fournissent de petites portées en plus de présenter une
longue période de gestation. Notre choix s'est donc arrête sur le rat. Il
répond très bien a la majorité des critères.
Il présente un développement du palais secondaire semblable a ce
que l'on retrouve chez l'homme. ii est économique, présente des périodes
de gestation très courtes (env. 22 jours) et des portées abondantes. La
quantité abondante d'études tératologiques réalisées chez cet animai
représente un avantage certain. La possibilité d'obtenir des rates
gestantes avec gestation précisée représente un élément indispensable
lorsqu 'on travaille avec des substances tératogènes.
Plusieurs des études consultées pour la rédaction de ce chapitre
visent la compréhension des mécanismes essentiels à la formation du
palais ou les processus impliqués dans la pathogénie des fentes
palatines. Le but de ces études n'est pas de produire un modèle
expérimental viable pour tester des méthodes correctrices mais plutdt de
créer la pathologie pour tenter d'en expliquer les mécanismes. L
a
majorité de ces études ne laissent pas venir à terme l'animal et il est
sacrifié avant la naissance. Néanmoins, ces informations se sont révélées
très utiles pour nous, nous indiquant différentes avenues possibles pour
arriver à créer le défaut anatomique recherche. L'étude de Abbott et al.
en est un bon exemple43. Dans cette étude, l'auteur a utilisé l'acide
rétinoique dans un but tératogène chez le rat. L'emploi de l'acide
rétinoïque (100 ml/kg) a été testé à différents jours de gestation chez la
rate gestante. Il est donc possible de déterminer, par les résultats, la
période de susceptibilité des processus palatins à l'acide rétinoïque.
L'auteur avance même certaines thëories pouvant expliquer les
mécanismes pathologiques possibles de l'acide rétinoïque sur les
processus palatins en formation (discuté précédemment). Nous nous
sommes donc fortement inspirés de cette étude pour élaborer notre
protocole expérimental.
La période critique pour la morphogenèse des différents organes
chez le rat nous est présentée clairement dans un article de Mackenzie et
al.
Le seul désavantage rencontré chez le rat est sa petite taille. Plus
grand que la souris cependant, nous croyons qu'il sera tout de même
possible de réaliser les tests chirurgicaux tel que planifié. Un obstacle
anticipe concerne la viabilité de nos modèles créés. Les rats atteints de
fentes palatines seront-ils capables de se nourrir normalement 3 On sait
que chez l'humain un appareil obturateur est utilisé pour fermer
temporairement le défaut anatomique et permettre une nutrition
normale. Il apparaît bien difficile de réaliser un tel appareil pour un
animal de cette taille. Une étude sur des souris naissant avec une fente
au palais secondaire indique qu'elles mouraient peu de temps après la
naissancez. Les nouveau-nés étaient capables de respirer mais
semblaient incapables de se nourrir. L'ouverture de la cavité abdominale
a pu révéler une grande quantité d'air emmagasiné dans l'estomac et
l'intestin. Une très faible quantité de lait a pu être retrouvée dans
l'estomac, les nouveau-nés étant probablement morts par malnutrition.
Le choix du teratogène s'est fait selon certains critères assez
similaires. Notamment, le tératogène en question devait faire i'objet de
plusieurs études ou articles de littérature décrivant bien ses capacités
d'induire le défaut en question chez l'embryon et seulement ce défaut. Il
devait aussi être peu nocif pour la mêre pour qu'elle puisse mener à
terme sa grossesse. Lhtilisation d'un produit chimique d'une toxicité
acceptable pour l'humain etait aussi un atout, facilitant les
manipulations et rendant notre protocole expérimental facilement
acceptable par le comité d'éthique pour la protection animale.
Un tres grand nombre de tératogènes sont reconnus pour créer des
fentes palatines dont : l'acide retinoïque, les AINS, les corticostéroides, la
phknitoïne, la dioxine, pour n'en nommer que quelques uns. Notre choix
s'est arrëte sur les rétinoides plus précisément l'acide retinoïque de type
all-tram. Comme on peut le remarquer dans Ia section sur les rétinoïdes,
les connaissances et la littérature sur ce tératogène abondent. On a une
bonne idée des mécanismes pathologiques résultant d'un excès de ce
produit mais surtout, des fentes palatines ont été rapportées avec son
emploi chez diverses lignées animales dont le rat.
La difficulté apparaissant à l'emploi de l'acide rétinoïque est son
manque de spécificité. En effet, de nombreuses études prisentent des
anomalies des membres chez les sujets animaux soumis a un excès de
r~tinoides.Des anomalies généralisées peuvent amener des syndromes
tels que l'animai ne sera plus viable. Mëme viable, souvent Ia mere ne les
acceptera pas et les dévorera. On voit bien l'importance de la spécificite.
Seulement, comme la période de formation des processus pdatins est
bien connue et que leur montée et fusion se font très rapidement, il nous
apparaît possible d'utiliser une dose relativement forte d'acide rétinoique
pendant un temps très court chez le rat, minimisant ainsi les effets sur
les autres organes.
PARTIE II
CHAPITRE IV
4.1
Les animaux
Plusieurs expérimentations ont été réalisées, jusqu'a l'obtention du
modèle désiré. Pour ce faire, nous avons utilisé des rates gestantes de
lignée
Sprague Dawley
obtenues de la compagnie Charles River
Canada (Saint-Constant, Québec). Pour chacune des rates fournies la
journée de gestation, ainsi que l'heure (a deux heures près), étaient
précisées. Les animaux étaient gardés dans des conditions de laboratoire
standards d'humidité, d'éclairage et de température et l'eau distillée était
accessible en tout temps.
4.2
Dosage du téxato&ne
Nous avons utilisé l'acide rétinoique ali-tram (Sigma Chernical Co.,
St Louis, Missouri) entreposé à 4 ° C dans le noir. Les solutions ont été
préparées juste avant leur utilisation et une attention particuiiere a été
portée pour l'exposer Ie moins possible à la lumière, L'acide retinoique
était placé en suspension dans l'huile végétale et les solutions étaient
mélangées au Vortex pour assurer un mélange uniforme. Les
concentrations des différentes solutions varient d'une expérimentation a
l'autre, ainsi que le jour du gavage. Les tableaux qui suivent résument
bien les protocoles utilisés pour les differentes expérimentations.
L'élaboration de ces protocoles est inspirée d'études tératologiques
e~istantes~~.
Tableau 1
Les dosages d'acide rétinoique ont été préparés pour des rates
pesant en moyenne 250 g. Ceci est représentatif de l'échantillon utilisé,
les poids variant de 240 g a 250 g. Seule la rate Ri présentait un poids
inférieur soit 220 g. Cependant, la dose reçue pour cette rate, bien
qu'approximative, approche probablement 120 mg d'acide rétinoique /kg
poids corporel étant donné des pertes survenues au gavage,
Toutes les rates étaient par la suite sacrifiées au gaz carbonique au
jour 18 de leur gestation. Une césarienne était ensuite effectuée et les
embryons récupérés en prenant soin de ne pas altérer leurs tissus
particulièrement fragiles a ce stade de développement.
Tous les spécimens ont été examinés macroscopiquernent et
compares aux groupes contrôles pour déceler des anomalies
anatomiques corporelies. Nous avons ensuite séparé le maxillaire
supérieur et la partie rostrale de la tête des embryons du reste du corps.
Le palais a pu ensuite être examiné facilement au microscope à
dissection, et le site de fusion des processus palatins fut évaliié pour la
présence de fentes palatines. Nous avons utilisé une légère quantité
d'encre noire au niveau du palais, ceci améliorant le contraste et
permettant une meilleure évaluation. Toutes les évaluations ont été faites
par le même examinateur et le diagnostic de fente palatine n'était retenu
que lorsqu'il y avait évidence de non fusion des processus palatins a un
endroit quelconque du palais dur.
Si le défaut était mineur et retrouvé au palais mou ou si ie
diagnostic était ambigu, le diagnostic de fente palatine n'était pas retenu.
Nous nous sommes servi des résultats obtenus pour en quelque sorte
réajuster notre tir et préparer le protocole de l'expérimentation 2.
Expérimentation 2
4.4
Tableau 2
Animal
Ri
Dosage AR.
Volume
( mg/kg Poids corporel )
( C.C.)
100
1.5
R2
E 14
E 14
100
1.7
R3
E 14
100
1.7
R4
150
1.7
150
1.7
150
1.7
150
1.7
R8
E 14
E 14
E 14
E 14
E 14
0
1.7
R9
E 15
100
1.7
RIO
E 15
100
1.7
R II
E
15
100
1.6
R12
E
1s
100
1.2
R13
E 15
150
1.7
R14
E 15
150
1.7
Ris
E 1s
150
1.7
Rl6
E 1s
150
1.7
Ri7
E 1s
0
1.7
RS
Rtï
-
Stade de gestation
R7
RI Rq RS R9 RIORI3 RI* RI? : sacTifiés à E 18
R2
Eb Ro Rr Ra Ri1 Ri2 R15 RM : survie postnatale
Pour les spécimens sacrifiés a E 18, la méthode d'examination teiie
que décrite pour l'expérimentation 1 a été employée. Les rates R2 % R6 R7
RS R H RIZ RIS R16 ont pour leur part été séparées et placées dans des
cages individuelles pour pouvoir donner naissance à leurs petits
respectifs. Dès les premières heures de vie postnatale, les nouveau-nés
étaient récupérés et sacrifiés selon le protocole de l'expérimentation 1.
Les méthodes d'examination ont aussi été similaires.
Suite aux résultats obtenus, nous avons élaboré le protocole de
l'expérimentation 3. À ce stade, la période cntique était bien ciblée et
nous voulions vérifier l'effet des 125 mg/kg d'A.R. Nous voulions utiliser
la plus petite dose susceptible de nous donner les résultats escomptés.
Nous voulions aussi tester la viabilité de nos modèles à plus long terme.
Tableau 3
Animal
Stade de gestation Dosage A.R. ( mg/kg )
Volume ( C.C. )
Ri
Eis
150
1.7
R2
Eis
150
1.7
R3
Eis
125
1.7
R.i
Eis
125
1.7
Rvi
Eis
O
1.7
Rv2
Eis
O
1.7
Tous les nouveau-nés ont été laissés à la mère et on a évalué la
viabilité de ceux-ci a long terme.
Finalement, pour affiner le modèle et vérifier les possibilités de
garder les nouveau-nés en l'absence de présence maternelle, le pr*
tocole 4 a été élaboré.
4.6
Expérimentation 4
À ce stade-ci, notre période cntique était bien ciblée ainsi que nos
dosages d'AR, préférant une concentration de 125 mg/@ d'AR à un
dosage supérieur. Ce dosage, si on se rapporte aux résultats, produit u n
moins haut pourcentage de fentes palatines mais risque moins d'amener
des mortalités périnatales.
Tableau 4
Animal
Stade de gestation Dosage AR. ( mg/kg )
Volume ( C.C. )
Ri
Eis
125
1.7
R2
Eis
125
1.7
Le protocole a été élaboré en collaboration avec un vétérinaire, le
D r Jim Gourdon. Lors de cette expérience, nous avons sépare les
nouveau-nés de leur mère pour s'assurer de leur viabilité lorsque gavés.
Les nouveau-nés ont donc été séparés et les 3 groupes (RI,R2,RC) ont été
gardés en incubateur à 36'C
avec humidité constante. Ils ont tous été
gavés de lait artificiel (Similac) à l'aide d'une seringue munie d'un
embout plastique flexible et Iubrifié. Les gavages étaient effectués à
toutes les 4 heures sauf la nuit de 12h a.m. à 8h a.m. où on retrouvait
un intervalle de 8 heures sans gavage. Un volume de O, 1 à 0,2 C.C. de lait
artificiel était administré ainsi a chacun des ratons. L'épaule servait
comme point de repère pour déterminer la longueur d'insertion maximale
du tube. Le gavage devait se faire tri% lentement.
Suite aux résultats peu concluants de cette technique après
24 heures (voir section résultats), les groupes Rz et RC ont été divisés en
2 et les nouveaux groupes formés ne recevaient plus de lait par gavage,
mais plutôt 0,25
C.C.
de Lactate Ringer additionne de 0,25
C.C.
de
dextrose (5 %) par voie sous-cutanée. Le tableau 5 résume bien les
grandes lignes de cette étape de l'expérimentation 4.
Tableau 5
- Protocole Q 24 heures de vie portnataie.
Nouveau-nés
Gavage (Si&)
Injection S.C.
5.1
Expérimentation 1
Dans cette première phase, les embryons expérimentaux récupérés
a Ela ont été comparés aux groupes contrôles pour vérifier s'il y avait
malformations engendrées par l'acide rétinoique. On a pu remarquer au
départ, que le gavage des rates gestantes s'est bien déroulé et semblait
sans conséquences, ces dernières ne démontrant aucun effet secondaire.
Ayant toutes survécu, les rates se sont avérées gestantes et seulement la
rate 7 a démontré des signes de resorption (taux de résorption de 8'3 %
de ses embryons).
Des résultats concluants ont pu déjà être observés et ce, a
différents stades de gavage. Les embryons de rates gavées a Eii ont
présenté un bon indice de fentes palatines (exemples en annexe) qui,
comme on peut le remarquer au tableau 6, sont souvent associées à
d'autres anomalies morphologiques (exemples en annexe). Les gavages a
et Eu pour leur part semblent avoir beaucoup moins d'effet sur
l'apparition de fentes palatines. &, gavée a E13, présente tout de même 1
El2
cas de fente palatine. Cette courbe ascendante se continue à El+ OU on
peut remarquer une bonne incidence de fentes palatines et ce, sans
aucun autre défaut associé.
Tableau 6
-Caractéristiques entourant Ir portée de chacune des
rates.
' Rate et
Anomalies Fentes
palatines
stade du
d'implantation des
membres
gavage
6 (43 %)
14
3
RI (El11
4 (29 %)
O
14
R2
(El11
R3
(E12)
R4
(E12)
&
R6
(E13)
R7
(E14)
(E13)
- RVi (EII)
,
RV2 (E12)
RV3 (E13)
R V ~ (Ei4)
RC I
N. sites
8
12
12
10
12
15
10
11
10
12
Autre
1 sans mandibule
1 scoliose importante
1 taille inférieure
O
O
1
0
0
O
O
O
O
O
O
0
0
0
O
O
1 (10%)
4 (36 %)
O
O
O
O
O
O
O
1 taille inférieure
1 taille inférieure
O
Tableau 7
- % de fentes palatines en fonction du temps de gavage.
% de fentes palatines
E,,
Tableau 8
E,, E,,
6, Et, El,
Temps de gavage
- % d'anomalfes corporelles (autres que fentes païatinesf
en fonction du temps de gavage.
% d'anomalies
L'étude des tableaux précédents nous a révélé de précieuses
informations lesquelles étaient nécessaires pour l'élaboration du
protocole de la 2= expérimentation. On peut ainsi remarquer qu'aux
temps El1 et E14, les embryons sont nettement plus sensibles à l'acide
retinoique pour la genèse de fentes palatines (tableau 7). Si, en parallèle,
on se réfère au tableau 8, on peut remarquer qu'un gavage près de Et,
aura plus de chance de nous donner des anomalies corporelles
additionnelles. 11 est a noter que la majorité de ces anomalies retrouvees,
l'étaient chez les embryons porteurs de fentes palatines. Dans ces
conditions, le modèle risquait de ne pas être viable et on devait préférer
des gavages autour de E14.
Notre période critique étant de mieux en mieux précisée,
l'expérimentation 2 voulait conf"irmer les résultats obtenus à El+ et voir
les effets d'un gavage à
&S.
Les dosages d'AR ont été changes tel que
décrit à la section Matériel et Méthode.
Tableau 9
- Caractéristiques entourant la portée de chacune des
rates.
1
1
Nombre d'embryons
1 Anomaiies des 1
Fentes
gavage
ou nouveau-nés
membres
palatines
10
0
0
12
O
O
11
0
0
R4
E 14
E 14
E 14
E 14
11
10
10
Rs
E
8
2
2
R6
E 14
E 14
11
O
O
12
0
0
Rate
Ri
R2
R3
Rt
Jour du
14
1
E 1s
RII
1
E 1s
Ris
1
Rio
I
1
1
I
E 1s
1
11
on gestante
I
I
1
O
-
1
6
1
1
1
I
8
-
1
2 mort-nés
1
6
Ria
E
is
12
O
11
R 17
E 15
12
0
0
1
1
l
1
meilleurs lors d'un gavage tardif (E~s).L a concentration d'AR semble
aussi avoir une influence importante sur les pourcentages de fentes
palatines retrouvées. En se référant aux tableaux 10 et 11, on peut
remarquer un certain manque de spécificité du modèle lorsque gavés à
El4
et ce, pour les deux concentrations testées (100 et 150 mg/kg). Cette
observation est d'autant plus intéressante du fait que les rats présentant
d'autres anomalies étaient en général des porteurs de fentes palatines.
Ce ne fut pas le cas cependant pour les gavages réalisés a E15. A ce
stade, une concentration de 100 mg/kg d'AR nous a donné de bons
résultats soit près de 40 % de fentes palatines sans aucune autre
anomalie (exemple en annexe). Les résultats les plus concluants ont
cependant été retrouvés avec un dosage de 150 mg/kg d'AR. A noter que
ce modèle nous est apparu comme étant presque parfait, le modèle
parfait étant un pourcentage de fentes palatines de 100 %, associé à O %
d'autres anomalies.
Tableau 10 : % de fentes paiathes et d'autres anomalies en fonction
du temps de gavage.
% d'anomalies
'
j
10
O
El3
El,
j
E,5
E,, Temps d e gavage
Tableau 11 : % de fentes paiatkres et d'autres anomaiies en fonction
du temps de gavage.
% d'anomalies
-
A-
//
....m8.mm.8m
:fentes palaiines
:autres anomalies
-
I
€13
5.3
El,
I
€15
b
El, Temps d e gavage
Expérimentation 3
Le tableau 12 résume bien les résultats obtenus lors de cette
expérimentation.
Tableau 12
Animal
1
Nouveau-nés (n)1 Fentes palatines (%)
1
Survie à 24h
(n)
1
Comme on peut le remarquer, le taux de survie chez les groupes
expérimentaux est très faible. Les nouveau-nés de RI R2 et R3 sont soit
morts à la naissance, ou dévorés par la mere. N'ont survécu que 6 ratons
de Rq, ne présentant aucune fente palatine et les groupes contrôles. Il
nous a donc ici été impossible de calculer le pourcentage de fentes
palatines pour cette étape, n'ayant pu examiner les nouveau-nés en
question. En se référant aux nouveau-nés de h,un gavage d'AR a une
concentration de 125 mg/kg semble donner un taux de fentes palatines
quelque peu inférieur à ce qui a été retrouvé p~écédemmentpour une
concentration de 150 mg/ kg d'AR.
Bien que décevants, ces résultats n'en sont pas moins dépourvus
d'information. On sait que les seuls s u ~ v a n t sont
s les ratons dépourvus
de fentes palatines. Reste maintenant a savoir si seule la présence de
fente palatine est a l'origine du taux important de mortalité. Pourrait-il y
avoir d'autres anomalies corporelles induites par l'AR? Ça ne semble pas
être le cas chez les survivants. Pour le savoir, on a donc dû élaborer le
protocole de l'expérimentation 4, c'est-à-dire séparer les petits et vérifier
leur viabilité sans leur mere.
Le tableau 13 résume bien les caractéristiques entourant chacune
des portées participant à l'expérimentation.
Tableau 13
- C~tsictésisti~tlesentoororit la portée de chacune der
rates.
I
Rate (Jour de
Nombre de
Anoinalies des
gavage)
nouveau-nés
membres
(Ers))
8
O
5 (63 %)
Rz ( E l 4
11
O
7 (64 %)
Ri
Fentes palatines
I
Suivant le protocole de gavage mentionné précédemment, les
résultats furent peu concluants. A 24 heures de vie postnatale, les pertes
étaient considérables et on observait des taux de survie comme suit :
Ri : 4 nouveau-nés en vie, r1.1 à r1.4 (50 % de survie)
Rz : 7 nouveau-nés en vie, r2.1 a r2.7 (64 % de sumie)
RC : 2 nouveau-nés en vie, rc1et rd (66 % de survie)
Après de teiies observation, une autopsie sommaire a été réalisée
par le Dr Jim Gourdon (véterinaire) sur trois ratons décédés pris au
hasard. Les organes internes observés macroscopiquement semblaient
libres de lésion apparente. Par contre, les observations faites a u niveau
de l'œsophage et de l'estomac nous indiquent des effets traumatiques du
gavage ayant probablement causé la mort des nouveau-nés. En effet,
dans Ies trois cas, une rupture de la muqueuse gastrique ou
œsophagienne a été retrouvée ainsi qu'un épanchement liquidien (lait et
sang) dans la cavité thoracique ou abdominale.
Vu la difficulté, voire la presque impossibilité d'obtenir des
résultats satisfaisants et prédictifs par le gavage, le protocole a été
modifié, tel que mentionné a la section précédente. Fait intéressant, tous
les ratons qui recevaient l'injection de dextrose 5%-lactate Ringer ont
survécu jusqu'à 72 heures de vie postnatale. II a ensuite été impossible
de les garder en vie plus longtemps, la solution injectée ne répondant pas
aux besoins vitaux du jeune raton, selon le Dr Jim Gourdon. Les ratons
gavés sont morts très rapidement avec O % de survie a 36-48 heures de
vie postnatale.
CHAPITRE VI
DISCUSSION
L'objectif principal de ce travail était de produire un modèle animai
de fentes palatines isolées et ce, & l'aide de tératogènes. En se rapportant
aux résultats obtenus, nous pouvons aff'i'ier que cet objectif a été
atteint avec succès. En effet, les resultats des diverses expérimentations
montrent bien la possibilité d'obtenir de tels modèles chez le rat avec un
minimum d'autres anomalies corporelles visibles.
Déjà, les résultats de la première expérimentation ont pu diriger
nos efforts subséquents vers une période critique bien définie aux
alentours de
El4
et ES Cette période semblait nous donner un bon
pourcentage de fentes palatines, en plus d'être spécifique, ne semblant
pas affecter l'organogenèse des autres systèmes. Fait intéressant à
remarquer, l'incidence de fentes palatines semble être à son maximum
aux deux extrémités de la periode critique d'organogenese palatine, alors
qu'au milieu, soit En E I ~cette
,
incidence chute dramatiquement. En se
référant aux mécanismes pathologiques de l'AR cités dans la littérature,
on peut attribuer les fentes paiatines observées a EII a une inhibition de
migration des celiules de la crête neurale43. Pour les fentes palatines
-
créées par gavage plus tardif d'AR [Et4 et E15)p on semble affî'ier
que ces
pathologies seraient plutôt le résultat d'une inhibition de prolifération
des celiules mésenchymateuses des processus palatins43. Dans les deux
cas, les processus palatins ainsi formés seraient de taille réduite et ne
pourraient fusionner, résultant en des fentes palatines.
Les doses d'AR expérimentées à Ei4 et El5 nous indiquent de
meilleurs résultats a des concentrations variant de 125 à 150 mg/kg de
poids corporel. Nous avons choisi fmalement de travailler avec
125 mg/kg pour minimiser les effets tératogènes sur les autres systèmes.
Nous voulions travailler avec une dose minimale de tératogène pouvant
nous donner des résultats acceptables. Avec 66 % d'incidence de fentes
palatines et aucune autre anomalie corporelle grossièrement visible à
l'autopsie, cette dose nous semble assez performante. Fait intéressant à
noter, dans aucun cas ces doses d'AR n'ont mis en jeu la vie de la mère
suite au gavage.
Les dernières expérimentations ont pu faire ressortir un problème
de viabilité, non négligeable si on veut utiliser le modèle animai. En effet,
Ies nouveau-nés sont incapables de se nourrir et meurent par
mainutrition, déshydratation, ou dévorés par une mère ayant remarqué
Ieur comportement anormal. On peut tout de même remarquer la
similarite du modèle animal à ce qu'on peut observer chez l'humain. Ce
dernier est aussi incapable de se nourrir et nécessite une plaque
obturatrice permettant une déglutition plus normale. $tant donné
IJimpossibilité de fabriquer un tel appareil chez le raton et la menace
constante du comportement maternel, nous nous sommes tournés vers
le gavage et la garde des nouveau-nés en incubateur.
L'idée semblait bonne d'après l'avis du vétérinaire. Seulement, la
technique s'avérait très difiide pour des animaux de cette taille. Comme
nous l'avons démontré à l'expérimentation 4, le gavage lui-même semble
être la cause de décès des nouveau-nés autopsiés. Les groupes injectés
{dextrose 5 O h et lactate Ringer) ont eu un taux de survie grandement
supérieur aux groupes gaves et le groupe contfile s'est comporté de
façon très similaire. L'autopsie a aussi démontré des organes internes
d'apparence macroscopique normale.
Une observation, faite à l'expérimentation 3 et non mentionnée
dans les résultats, semble aussi conclure en ce sens. Lors de
l'expérimentation 3, des ratons (ayant été exposés à 125 mg/kg d'AR) ont
survécu et n'ont démontré aucune fente palatine. Nous avons donc
laissé 3 de ces ratons avec la mère qui en a pris soin convenablement.
Ces ratons ont montré une croissance et une maturation normales pour
finalement donner naissance à leur tour à des nouveau-nés tout a fait
normaux, quelques semaines plus tard.
Toutes ces observations nous démontrent que notre modèle semble
spécifique et qu'on peut le garder en vie jusqu'à 72 heures post natal en
évitant le gavage. Passé ce stade, un problème de viabilité survient,
Comment surmonter ce problème 3 Deux solutions nous sont venues a
l'esprit. Premièrement, la chirurgie palatine correctrice pourrait ëtre
réalisée à environ 36 à 48 heures de vie postnatale pour assurer une
nutrition subséquente plus normale. Nous croyons cependant que la
procédure chirurgicale exécutée a ce stade serait extrêmement difficile.
L'animal est de taille très petite et son etat de santé probablement
insuffisant à la survie d'une telle opération.
La deuxième solution serait de réaliser les mêmes expériences chez
le lapin. Le lapin, très facile à accoupler, rend possible la gestation
précisée. De là, il suffirait de repérer la période critique telle qu'on l'a fait
avec le rat et d'ajuster nos doses de tératogène en fonction du nouvel
animal.Cette dernière solution nous semble la plus intéressante, car un
animal de taille supérieure rendrait le gavage postnatal plus facile. La
taille du nouveau-né s'approche de celle du rat adulte que nous n'avions
aucune difficulté à gaver (O % de mortalité due au gavage). De plus, la
taiile supérieure du lapin rendrait les manipulations chirurgicales
subséquentes plus faciles. Seuls désavantages, ses portées réduites et les
coûts plus élevés. Mais quoiqu'il en soit, avec des incidences de fentes
palatines de l'ordre de 50 Oh et plus, nous pourrions bénéficier dune
quantité satisfaisante de modèles expérimentaux de qualité.
CHAPITRE vn
CONCLUSION
Finalement, on peut conclure ce travail préliminaire en notant son
succès et le travail nécessaire a réaliser pour qu'il soit complètement a u
point. Un tel modèle embryonnaire nous permettra de visualiser les effets
chez l'adulte de chirurgies réalisées t6t après la naissance. Vu la
croissance et la maturation rapides de ces animaux, les progres
pourraient sans doute être réalises beaucoup plus rapidement que par
l'observation clinique chez l'humain où les résultats de nos actes ne sont
o b s e ~ é qu'après
s
15 ans postchirurgie.
Annexe 1
Exemple d'une anomalie de formation au membre inférieur droit.
Comparez avec le membre inférieur gauche qui lui, est normal.
Annexe 2
Exemple de fente palatine complète chez un embryon de 18 jours.
Remarquez le défaut qui s'étend du palais primaire jusqu'en postérieur
pour inclure le palais mou.
le fente paiatine identique au cas précédent, mais c:ette fois-ci,
mveau-né.
Annexe 4
Exemple d'un embxyon normal de 18jours. Notez la fusion complète des
processus palatins.
Annexe 5
Exemple d'un nouveau-né normal. Notez la fusion complète des
processus palatins.
Note : Les photographies des sujets normaux ont été pris avec une
Ientille de grossissement différent. Ceci est malheureusement attribuable
à une difficulté d'accès au matériel photographique suite à un
réaménagement des locaux.
NOTES ET R&F$RENcES
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