ECONOMIE Série ES
Nº : 25005
Fiche Cours
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
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Les déterminants de l’investissement
On distingue :
• la demande anticipée, appelée demande effective par Keynes. Lorsque l’entreprise anticipe une augmentation durable de la
consommation de ses produits et que ses propres capacités de production sont saturées, elle sera conduite à investir ;
• la rentabilité. L’entreprise, avant d’investir, va calculer les prots futurs que va lui procurer le capital investi. Pour cela, si elle
nance son investissement par l’emprunt, elle va comparer le taux d’intérêt de l’emprunt et le taux de rendement de l’investissement.
D’où l’importance du niveau du taux d’intérêt. Lorsque celui-ci est faible, cela entraîne ce que l’on appelle un effet de levier.
L’entreprise a en effet avantage à emprunter lorsque les taux sont faibles, plutôt que d’utiliser ses propres capitaux, car la rentabilité
de l’investissement sera supérieure au remboursement de l’emprunt et de ses intérêts ;
• la situation nancière de l’entreprise. Si l’entreprise est déjà fortement endettée, elle ne recherchera pas à augmenter son
passif pour nancer de nouveaux investissements. Au contraire, elle utilisera l’augmentation de ses prots pour alléger ses dettes. A
l’inverse, une entreprise disposant de fonds propres ou cash ow importants, sera incitée à réaliser de nouveaux investissements ;
• le coût des facteurs de production. Si le coût du travail augmente, l’entreprise sera incitée à recourir à l’investissement pour
augmenter sa production. Inversement, si le coût du capital emprunté est élevé, l’entreprise préférera embaucher du personnel
pour faire face à l’augmentation de la demande ;
• le taux d’utilisation des capacités productives. Une sous-utilisation des machines ne favorisera pas l’investissement de
l’entreprise. En revanche, si les machines fonctionnent à plein régime, l’entreprise sera incitée à investir pour répondre à toute
augmentation de la demande.
Le nancement de l’investissement
L’épargne est le seul fondement du nancement de l’investissement. Mais cette épargne présente des formes diverses sur le marché
économique.
Elle peut avoir été constituée par l’entreprise elle-même, à partir des prots dégagés au cours de son activité productive. On l’appelle
alors autonancement ou nancement interne de l’entreprise. Elle présente l’avantage de nancer les investissements sans
les coûts d’intérêt attachés à l’emprunt et de garder l’autonomie de gestion de l’entreprise.
L’épargne peut aussi être constituée par les dépôts des ménages auprès des banques. Dans ce cas, l’entreprise pourra emprunter
auprès des banques, les intermédiaires nanciers, le montant nécessaire pour nancer ses investisse ments, mais en acquittant un
coût nancier plus ou moins important suivant les taux d’intérêt.
L’épargne enn peut provenir du marché nancier, investisseurs institutionnels et ménages, sous la forme d’une augmentation du
capital de l’entreprise par l’émission d’actions en bourse. Cette formule présente l’avantage pour l’entreprise de ne pas s’endetter,
mais l’inconvénient de modier son autonomie de direction par l’entrée de nouveaux actionnaires.
Banques et marché nancier constituent le nancement externe de l’entreprise.
III - Théories et auteurs
Les économistes classiques estiment, selon la théorie du marché, que le taux d’intérêt équilibre épargne et investissement.
Mais l’épargne est d’abord préexistante et, en fonction de son importance, favorisera plus ou moins les besoins de nancement de
l’entreprise. Il faut donc encourager son développement an d’assurer le nancement des investissements. A cette n, toute hausse
du taux d’intérêt incitera les ménages à accroître leur épargne.
J.M. Keynes s’oppose à cette analyse. Pour lui, ce n’est pas le taux d’intérêt qui conditionne l’épargne mais le revenu. L’augmentation
du revenu entraîne une augmentation de la propension à épargner. Par ailleurs, il pense que l’épargne ne stimule pas l’investissement,
mais au contraire le réduit. Plus l’épargne est importante, moins la consommation sera forte et moins le chef d’entreprise sera
incité à investir et créer des emplois.
« La meilleure estimation que je puisse hasarder est que toutes les fois que vous économisez cinq shillings, vous privez un homme de travail
pendant une journée. […] Par contre, toutes les fois que vous achetez des marchandises, vous contribuez à multiplier les emplois offerts aux
travailleurs. […] ». Il ajoute que « l’expansion se caractérise par un excès de l’investissement sur l’épargne et que la récession se caractérise
par un excès de l’épargne sur l’investissement. »