l’algèbre C(X;C)des applications continues de Xdans Cest dense pour la topologie de la
convergence uniforme.
Soient Eet Fdeux espaces vectoriels normés sur K. Si f:E→Fest une application
linéaire, rappelons que la norme d’opérateur de fest (avec la convention que les première
et troisième bornes supérieures sont nulles si E={0})
kfk= sup
x∈E−{0}
kf(x)k
kxk= sup
x∈E, kxk≤1kf(x)k= sup
x∈E, kxk=1 kf(x)k.
Rappelons que fest continue si et seulement si sa norme d’opérateur kfkest finie, et que
l’espace vectoriel sur Kdes applications linéaires continues de Edans F, muni de la norme
d’opérateur, est un espace vectoriel normé, noté L(E, F ). Rappelons de plus que si Fest
un espace de Banach, alors L(E, F )est aussi un espace de Banach. Un opérateur (linéaire)
continu de Edans Fest un élément de L(E, F ), et un opérateur (linéaire) continu de E
est un élément de L(E) = L(E, E).
Si Eest un espace vectoriel normé sur K, alors l’espace vectoriel normé L(E)muni de
la composition des applications est une algèbre normée sur K, qui est une algèbre de Banach
si Eest un espace de Banach. La propriété (1) de la norme d’opérateur est cruciale, même
en dimension finie, où il existe de très nombreuses normes intéressantes sur les opérateurs
linéaires (ou leurs matrices dans une base donnée), mais qui ne vérifient pas toutes cette
propriété (1) (voir par exemple [Cia]).
Proposition 1.2 (1) Soient Eun espace de Banach sur Ket (xn)n∈Nune suite dans
E. Si la série Pn∈Nxnest normalement convergente (c’est-à-dire si la suite réelle
Pn∈Nkxnkconverge), alors la série Pn∈Nxnconverge dans E, et
X
n∈N
xn
≤X
n∈Nkxnk.
(2) Soient Aune algèbre de Banach et x∈A. Si kxk<1, alors l’élément 1−xde A
est inversible, d’inverse Pn∈Nxn.
(3) Soit Aune algèbre de Banach, notons A×l’ensemble des éléments inversibles de A.
Alors A×est un ouvert de A, et l’application x7→ x−1de A×dans A×est continue.
(4) Soient Aune algèbre de Banach et (xn)n∈Nune suite dans A×qui converge vers
x /∈A×. Alors kxn−1kconverge vers +∞quand n→+∞.
En particulier, soient Eet Fdeux espaces de Banach sur K. Si u∈L(E)vérifie
kuk<1, alors par l’assertion (2) appliquée à l’algèbre de Banach L(E), l’application
linéaire id −uest bijective, d’inverse Pn∈Nuncontinu. Soit G L (E, F )l’ensemble des iso-
morphismes linéaires, continus et d’inverses continus, de Edans F(mais pas nécessairement
isométriques). Alors G L (E, F )est un ouvert de L(E, F ), et l’application u7→ u−1de
G L (E, F )dans G L (F, E)est continue. En effet, ceci découle de l’assertion (3) appliquée
àA=L(F)car pour tout u0∈G L (F, E)l’application de G L (F, E)dans G L (F, F )
définie par u7→ u◦u−1
0est un homéomorphisme et u−1=u−1
0◦u◦u−1
0−1.
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