Le Courrier de la Transplantation - Volume VI - n
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1 - janvier-février-mars 2006
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Congrès
réunion
tation augmente avec l’élevation du
score de MELD. À titre d’exemple, pour
les patients qui ont un score de MELD
de 26-30, la survie à un an de la trans-
plantation (86,1 %) était comparable à
celle des patients transplantés avec un
score de MELD de 15-25 (86,8 %), mais
leur bénéfice de survie en “année de vie”
était trois fois supérieur.
En conclusion, le MELD prédit la mor-
talité sur liste d’attente, mais n’est pas
un bon critère pour identifier les patients
ayant un risque élevé de décès après TH.
Transplantation pour cirrhose virale C :
risque plus élevé d’insuffisance rénale
après transplantation
(d’après S. Asfandiyar et al., Detroit,
États-Unis, abstract 725 actualisé ; B.M.
McGuire et al., Birmingham, Grande-
Bretagne, abstract 724 actualisé)
L’insuffisance rénale (IR) favorisée par
les inhibiteurs de la calcineurine (ciclo-
sporine ou tacrolimus) est une compli-
cation fréquente après transplantation.
Elle évolue souvent vers une insuffisan-
ce rénale chronique, augmentant ainsi la
morbidité et la mortalité à long terme.
L’IR post-greffe semble être plus pré-
sente chez les patients diabétiques et
chez ceux qui ont été transplantés pour
une cirrhose liée au VHC. L’équipe de
Detroit a revu rétrospectivement sa série
de 309 patients transplantés, série
constituée de 130 patients inclus pour
cirrhose liée au VHC et de 179 autres
inclus pour des atteintes hépatiques non
liées au VHC. La récidive virale du
VHC était classée en deux groupes :
ceux qui ont développé soit une hépatite
modérée (97 patients), soit une hépatite
sévère (fibrose en pont) et une cirrhose
(33 patients). L’IR était définie par
le développement d’une créatinine
supérieure à 1,8 mg/dl sur trois bilans
successifs ; l’IR terminale l’était par le
besoin d’une hémodialyse ou d’une
greffe rénale. Les résultats de l’étude
montrent que la fréquence de l’IR ter-
minale était significativement plus éle-
vée (p = 0,001) chez les patients VHC+
(13,1 %) que chez les non-VHC
(3,9 %). L’influence du VHC demeurait
significative dans l’analyse multivariée.
L’incidence de l’IR globale était de
25,2 % chez les patients VHC
et de 16,8 % chez les non-VHC
(p = 0,096). L’incidence de l’IR était de
32,3 % chez les patients atteints d’une
récidive d’hépatite C sévère et de
22,5 % chez ceux atteints d’hépatite C
modérée. Le test de log-rank était signi-
ficatif (p = 0,004) entre les trois groupes
(figure 2). L’incidence de l’IR terminale
était respectivement de 18,2 % et de
11,3 % chez les receveurs atteints d’hé-
patite sévère ou modérée. Le groupe
non VHC est significativement différent
des groupes VHC avec hépatite sévère
(p = 0,002) et VHC avec hépatite modé-
rée (p = 0,009). En revanche, il n’y avait
pas de différence significative entre
deux groupes VHC+ (p = 0,84).
Les auteurs concluent que les patients
transplantés pour cirrhose liée au VHC
ont un risque plus élevé d’IR. La diffé-
rence de la créatininémie entre les
groupes VHC et non VHC se manifes-
tait à partir du 42
e
mois. L’IR semble
être corrélée à la sévérité de la récidive
virale C, mais cela nécessite encore
d’être validé.
L’équipe de Birmingham a étudié, de
façon prospective, la prévalence de la
glomérulonéphrite (GN) chez les
patients atteints de cirrhose avancée liée
au VHC qui vont subir une transplanta-
tion hépatique. Des biopsies rénales ont
été effectuées durant l’intervention de
transplantation après avoir recueilli au
préalable le consentement des patients.
Trente-six patients ont signé le consen-
tement, six patients ont été exclus car la
biopsie rénale était jugée trop risquée.
Les 30 patients inclus avaient une
moyenne d’âge de 53 ans (41-73 ans),
69 % étaient des hommes, 83 % avaient
un VHC de génotype 1. Cinquante pour
cent des cirrhoses étaient mixtes VHC
et alcooliques et 20 % étaient diabé-
tiques. Seuls deux patients avaient un
syndrome hépatorénal du type 1. Le
score moyen de MELD était de 21. En
préopératoire, 15 patients avaient des
anomalies biologiques présentes (créati-
ninémie élevée [12], hématurie [6], pro-
téinurie [3]) et les 14 autres avaient des
tests sanguins et urinaires normaux. En
revanche, les résultats histologiques ont
Figure 2. Incidence d’IR
(créatininémie > 1,8 mg/dl)
après TH en fonction de la
sévérité de l’hépatite C.
Étude rétrospective :
309 patients transplantés
(1995-2002). (D’après
S. Asfandiyar et al.).