R É T R O S P E C T I V E 2 0 0 5 Cancer de la prostate Prostate cancer ● P. Beuzeboc* REVUE GÉNÉRALE Actualités dans le cancer de la prostate S. Oudard et al. ont publié, dans le Bulletin du Cancer (1), un article général sur les principales questions d’actualité concernant la biologie (HER2, Akt, ERK), le dépistage, les traitements locaux, l’importance de la définition des patients à haut risque en utilisant la vélocité du PSA prédiagnostic pour mieux appréhender les tumeurs pouvant justifier un traitement adjuvant, le moment le plus approprié de la radiothérapie et de l’hormonothérapie complémentaire (précoce ou différée) et la meilleure connaissance de l’histoire naturelle du cancer hormono-indépendant. Celle-ci est basée sur le modèle pronostique de Schulman, qui prend en compte le nadir du PSA posthormonothérapie (inférieur ou égal ou supérieur à 0,5 ng/ml), le temps de doublement du PSA (inférieur ou supérieur ou égal à 6 mois), le temps jusqu’à la rechute biologique (inférieur ou égal ou supérieur à 7 mois). L’article fait surtout le point sur la prise en charge thérapeutique des formes hormonorésistantes, et en particulier sur la nouvelle place du docétaxel et des nouvelles associations en perspective avec les traitements ciblés, mais aussi d’approches d’immunothérapie (vaccins, anticorps), et sur la possibilité d’instaurer ces traitements à des phases plus précoces de la maladie. Cette synthèse peut servir de bon état des lieux avant d’aborder les nouvelles données rapportées en 2005. BIOLOGIE Signatures d’anticorps pour la détection précoce du cancer de la prostate À partir d’une bibliothèque de phages exprimant à leur surface des peptides dérivés de tissus de cancers prostatiques, X. Wang et al. (2) ont développé des signatures anticorps utilisant une technique de micro-arrays dirigés contre un panel de 22 peptides pour essayer d’améliorer la détection précoce des cancers de la prostate. L’évaluation, réalisée sur 119 sérums de patients et ceux de 138 contrôles, a montré une spécificité de 88,2 % (IC95 : 0,780,95) et une sensibilité de 81,6 % (IC95 : 0,70-0,95) pour distinguer * Département d’oncologie médicale, Institut Curie, Paris. 312 le groupe cancer du groupe témoin. Le pouvoir de distinction s’est avéré significativement meilleur que celui du taux de PSA. IGF-1-IGFBP-3 On constate que le taux d’IGF-1 n’est pas corrélé à un risque de cancer de la prostate, alors qu’une augmentation des taux circulants d’IGFBP-3 est associée à une réduction modeste du risque dans l’étude rapportée par C. Chen (3). Celle-ci comparait 174 prélèvements réalisés 1 à 9 ans avant le diagnostic de cancer (3,4 ans en moyenne) à 174 contrôles sans cancer de la prostate. Association perte allélique 16q23.2 et meilleur pronostic dans les cancers de haut grade La perte d’hétérozygotie (LOH) en 16q23.2 est un événement précoce et fréquent dans les cancers de la prostate, qui semble lié au développement et à la progression tumorale. L’étude de l’équipe de O. Cussenot (4), réalisée sur 61 tumeurs ayant fait l’objet d’une prostatectomie, a montré que 16q23.2 LOH était un facteur pronostique indépendant dans les tumeurs de haut grade, suggérant que cette région chromosomique pourrait contenir un gène impliqué dans la progression tumorale. Les ostéoblastes dans les métastases osseuses des cancers prostatiques Se référer à la revue générale de Nature Review Cancer (5) pour mieux connaître les interactions entre les ostéoblastes et les cellules cancéreuses métastatiques afin d’anticiper le développement des traitements ciblés de demain. PRÉVENTION Prévention par le finastéride. Estimation de l’impact sur la mortalité L’impact potentiel de l’essai de prévention par le finastéride Prostate Cancer Prevention Trial (PCPT) est controversé car, si les résultats montrent une réduction de 24,8 % de la prévalence de cancer de prostate sur la durée de l’étude, il a été retrouvé une augmentation du taux de tumeurs de haut grade (Gleason 8-10) parmi les cancers diagnostiqués (11,9 % versus 5 %). En construisant des estimations prenant en compte ces données, J.M. Unger et al. (6) ont cependant pu calculer que l’utilisation du finastéride en clinique pourrait se traduire par un impact majeur sur la mortalité. La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005 T U M E U R S U R AINS et aspirine Une prise régulière et prolongée de plus de 5 ans d’AINS ou d’aspirine pourrait entraîner une réduction modérée du risque de cancer de la prostate (RR respectivement de 0,82, IC95 : 0,71-0,94, et de 0,85, IC95 : 0,73-0,99). C’est la conclusion d’une vaste étude sur 70 144 patients, publiée par E.J. Jacobs (7). DÉPISTAGE Survie des cancers de la prostate. Données des registres suédois Pour décider de l’intérêt du dépistage, il est nécessaire de déterminer la mortalité spécifique et la survie d’une population qui n’est pas dépistée. G. Aus et al. (8) ont utilisé les données prospectives et complètes des registres de trois régions constitués de 8 887 patients présentant un cancer de la prostate diagnostiqué entre 1987 et 1999. Avec un suivi médian de 80 mois, 5 873 patients (66,1 %) étaient décédés, dont 2 595 de leur cancer (44,2 %). L’âge médian au moment du décès était de 80 ans. Si le taux de mortalité spécifique apparaît important, les auteurs insistent a contrario sur la durée de 15 ans pour qu’il atteigne un taux de 56 %. Valeurs du PSA aux États-Unis : implications du choix du seuil de normalité Certains ont proposé de baisser le seuil de normalité de 4 ng/ml à 2,5 ng/ml pour augmenter le nombre de cancers dépistés. D’après les données de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), approximativement 1,5 million d’Américains âgés de 40 à 69 ans auraient un PSA > 4 ng/ml. Si l’on baissait le seuil à 2,5 ng/ml, 1,8 million de plus présenteraient une valeur anormale (entre 60 et 70 ans, 17 % des hommes ont un PSA > 2,5 ng/ml et 5,7 % au-dessus de 4 ng/ml). Pour les hommes de plus de 70 ans, les chiffres correspondants seraient de 1,5 et 1,2 million. H.G. Welch et al. (9) ont conclu que fixer le seuil à 2,5 serait un non-sens ; cela doublerait le nombre d’hommes qui justifieraient une biopsie. Résultats à 10 ans des quatre études pilotes randomisées de dépistage de Rotterdam qui ont précédé l’étude européenne ERSPC Sur 2 367 patients randomisés, à 10 ans, F.H. Schroder (10) a rapporté 12 décès spécifiques dans le bras contrôle (n = 1 204) versus 3 dans le bras dépisté (n = 1 163). Le faible effectif ne permet pas d’analyse statistique. Individualiser les intervalles entre les contrôles de PSA dans le dépistage À partir des 5 855 patients de l’étude randomisée suédoise de dépistage, dont 539 (9,2 %) ont présenté un cancer de la prostate avec un recul médian de 7,6 ans, G. Aus et al. (11) ont pu recommander de faire seulement un dosage tous les 3 ans pour des taux initiaux de PSA inférieurs à 1 ng/ml. C’est ce que confirment aussi les données de Rotterdam sur 42 376 patients randomisés (12) dans l’étude européenne de dépistage. Le risque de progression du PSA au-delà de 3 ng/ml La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005 O L O G I Q U E S lors du deuxième screening à 4 ans dépend du seuil de PSA lors du premier contrôle. Il était respectivement de 0,9 %, 9,3 % et 48,6 % pour des PSA initiaux inférieurs à 1, de 1 à 1,9 et de 2 à 2,9 ng/ ml. DIAGNOSTIC Apport de l’IRM endorectale et de l’imagerie par spectroscopie en résonance magnétique Elles permettent de diriger de nouveaux prélèvements en cas de biopsies négatives chez des patients à haut risque. L’imagerie continue à faire d’importants progrès, et ces nouvelles techniques contribueront sans doute dans le futur à l’identification de zones tumorales pour améliorer le rendement des biopsies, comme le laissent supposer les premières données (13). PROSTATECTOMIE Prostatectomie radicale versus watchful waiting La mise à jour dans le New England Journal of Medicine de l’étude randomisée suédoise (14) a montré avec un recul de 8,2 ans que la prostatectomie radicale réduisait le risque de métastases (p = 0,004), de progression locale (p < 0,001), de décès spécifique (p = 0,01) et de mortalité globale [p = 0,04], avec 83 décès dans le groupe opéré (n = 347) versus 106 dans le groupe watchful waiting (n = 348). Prostatectomies radicales extrapéritonéales par cœlioscopie : expérience de l’Institut Montsouris sur 600 cas Le temps opératoire moyen a été de 173 minutes, les pertes sanguines moyennes de 380 cc, le taux de transfusion de 1,2 %, les taux de complications majeures et mineures de 2,3 % et 9,2 %, le taux de reprise chirurgicale de 1,7 %, la durée d’hospitalisation de 6,3 jours (15). Les stades pT2 et pT3 représentaient respectivement 72 % et 28 %. Le taux de marges positives était de 17,7 %. Avec un suivi moyen de 12 mois, 84 % des patients étaient continents ; les taux d’érections et de rapports sexuels postopératoires étaient de 64 % et 43 % chez les patients sexuellement actifs en préopératoire ayant bénéficié d’une préservation nerveuse bilatérale. Mortalité et complications majeures dans le mois suivant la prostatectomie S.M.H. Alibhai et al. (16) ont examiné ces données dans une population de 11 010 hommes prostatectomisés dans l’Ontario entre 1990 et 1999 et ont rapporté 53 patients décédés (0,5 %) et 2 246 patients (20,4 %) ayant présenté une ou plusieurs complications à 30 jours. Les comorbidités étaient un facteur prédictif plus fort que l’âge. Le toucher rectal n’est plus nécessaire dans la surveillance des patients prostatectomisés Avec un PSA indétectable, comme le montre l’enquête de B.J. Chaplin (17) sur une série de 1 118 patients. 313 R É T R O S P E Identification des patients à risque d’échec biologique “cliniquement signifiant” après prostatectomie À partir d’une cohorte de 1 011 patients prostatectomisés au Barnes-Jewish Hospital de Saint Louis inclus dans une étude prospective entre 1989 et 2002 (18), une vélocité du PSA supérieure à 2 ng/ml/an (p = 0,001) et un score de Gleason à 7 (p = 0,006) ou 8-10 (p = 0,003) à la biopsie ont été significativement associés à un temps de doublement postopératoire de moins de 3 mois. Un PSA inférieur à 10 ng/ml (p = 0,005), une tumeur non palpable (p = 0,001) et une vélocité préopératoire n’excédant pas 0,5 ng/ml/an (p = 0,03) ont été associés à un temps de doublement supérieur à 12 mois ou à l’absence de récidive biologique (la plupart de ces patients ont un PSA qui ne dépasse pas 0,25 ng/ml après un suivi médian de 3,6 mois). Facteurs prédictifs de mortalité spécifique après prostatectomie radicale ou radiothérapie À partir d’une base de données de 8 669 patients, P. Zhou et al. (19) ont évalué, dans une série de 1 159 patients traités par prostatectomie (n = 498) ou par radiothérapie (n = 661) pour un cancer de la prostate localisé et en échec biologique, la valeur prédictive pour la mortalité spécifique de facteurs précédemment identifiés pour le temps jusqu’à métastases, tels que le temps de doublement du PSA (PSA-DT) post-thérapeutique, le score de Gleason, l’intervalle jusqu’à échec biologique. Un PSA-DT de moins de 3 mois après prostatectomie (HR : 54,9, IC95 : 16,7-180) ou après radiothérapie (HR : 12,8 %, IC95 : 723,1) ainsi qu’un score de Gleason de 8-10 après radiothérapie (HR : 6,1, IC95 : 3,4-10,7) sont significativement associés à la mortalité spécifique. Pour les patients avec un PSA-DT inférieur à 3 mois versus supérieur ou égal à 3 mois, les taux de mortalité spécifique à 5 ans après prostatectomie sont de 31 % (IC95 : 17 %-45 %) versus 1 % (IC95 : 0-2 %), ceux après radiothérapie de 75 % (IC95 : 59 %-92 %) et 35 % (IC95 : 24 %-47 %) respectivement en cas de Gleason supérieur ou égal à 8 et inférieur ou égal à 7, versus 15 % (IC95 : 0,8 %-28 %) et 4 % (IC95 : 1 %-6 %). Ces paramètres devraient être pris en compte pour sélectionner les patients à inclure dans des protocoles randomisés évaluant l’intérêt d’une hormonothérapie associée ou non à une chimiothérapie. Valeur prédictive pour la survie sans récidive à 10 ans après prostatectomie totale du nomogramme de Kattan La validation à 10 ans du nomogramme postopératoire de Kattan à partir des données de deux cohortes indépendantes de 1 782 patients (MSKCC) et de 1 357 patients (Cleveland Clinic Foundation) pour prédire la survie sans récidive (définie par une élévation du PSA, une progression clinique, une radiothérapie postopératoire plus de 12 mois après la prostatectomie ou l’initiation d’un traitement sytémique) a montré la robustesse du modèle prédictif (20), avec un bon index de concordance. Rappelons qu’il tient compte de la date de la prostatectomie, des marges chirurgicales, de l’extension extracapsulaire, de l’envahissement des vésicules séminales, de l’atteinte ganglionnaire, du score de Gleason initial, du score de Gleason 314 C T I V E 2 0 0 5 secondaire et du PSA préopératoire. Dans cette étude, les prédictions ont été ajustées à l’utilisation de la radiothérapie adjuvante. Il est possible de calculer ce risque de récidive sur www. nomograms.org. Notons qu’aucun marqueur biologique, et en particulier l’expression de la signature moléculaire, ne s’est montré supérieur ou n’a permis d’améliorer la valeur prédictive de ce nomogramme (21). Obésité, prise de poids et risque de rechute biologique après prostatectomie Des facteurs environnementaux pourraient modifier l’évolution. Une étude prospective réalisée au MD Anderson Cancer Center (22), concernant 526 patients traités entre 1992 et 2001, a montré que les patients obèses ayant un index de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m2 au diagnostic ont un taux de récidive plus élevé que les non-obèses (p = 0,07). Par ailleurs, ceux qui étaient obèses à 40 ans avaient un risque beaucoup plus élevé (p = 0,001). En étude multivariée, un IMC plus élevé et un score de Gleason supérieur ou égal à 7 restaient des paramètres pronostiques indépendants. Les hommes ayant une prise de poids supérieure à 1,5 kg/an entre 25 ans et le diagnostic rechutaient plus rapidement (17 mois versus 39 mois, p = 0,005). L’introduction de l’obésité dans des nomogrammes augmentait leur valeur prédictive dans cette étude. Ces données renforcent celles déjà rapportées montrant une association entre obésité, formes plus avancées et formes plus agressives. AUTRES TRAITEMENTS DES FORMES LOCALISÉES Qualité de vie à long terme après prostatectomie, radiothérapie externe et curiethérapie Dans l’enquête initiale du Ann Harbor, les patients qui avaient fait l’objet d’une évaluation de la qualité de vie après un temps médian de 2,6 ans après traitement à visée curative ont été recontactés 4 ans plus tard avec une médiane de 6,2 ans (23). Sur les 964 patients éligibles, 709 (73,5 %) ont complété leur questionnaire. Dans quatre domaines (symptômes urinaires obstructifs ou irritatifs, incontinence urinaire, troubles digestifs, impuissance), des différences significatives par rapport au groupe témoin étaient notées pour au moins un domaine. Durant cet intervalle de quatre ans, les troubles post-prostatectomie sont restés relativement stables. En revanche, les troubles spécifiques retentissant sur la qualité de vie ont continué à évoluer pour les patients traités par curiethérapie et radiothérapie externe. Étude randomisée canadienne (24) comparant implant d’iridium + radiothérapie externe à une radiothérapie externe Cent quatre patients avec une tumeur T2 ou T3 M0 ont été traités : 51 par curiethérapie (35 Gy) + radiothérapie (40 Gy), 53 par radiothérapie (66 Gy). Avec un suivi médian de 8,2 ans, 29 % ont présenté une rechute biologique ou clinique avec l’association, versus 61 % avec la radiothérapie seule. On peut seulement conclure que la dose de 66 Gy est insuffisante. La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005 T U M E U R S U R HIFU (High-Intensity Focused Ultrasound) dans le traitement des cancers localisés Les résultats récents de l’étude multicentrique européenne et de A. Gelet et al. basée sur 242 patients avec un suivi de plus d’un an montre que l’HIFU (ou Ablatherm®) représente une alternative pour traiter des cancers localisés bien différenciés ou moyennement différenciés avec un PSA inférieur ou égal à 15 ng/ml chez des patients non candidats à une prostatectomie radicale, obèses ou présentant des comorbidités qui rendent l’intervention plus difficile (25). Un des avantages de la technique est de pouvoir être répétée en cas de récidive et d’éviter des complications urinaires. L’HIFU a aussi pu être utilisée en cas de récidive locale après radiothérapie. Elle a fait l’objet de recommandations de l’AFU. Impact d’un délai dans la mise en route de la radiothérapie sur la rechute biologique Les données sont contradictoires. Dans l’expérience du Dana Farber Cancer Institute de Boston (26), à partir d’une série de 460 patients (240 à haut risque), le délai affecte négativement la survie pour les tumeurs à haut risque quand il est supérieur à 2,5 mois, mais pas les tumeurs à bas risque. En revanche, dans celle du Fox Chase Cancer Center de Philadelphie (27), qui repose sur 1 322 patients analysés selon 4 intervalles (< 3 mois, 3-6 mois, 6-9 mois, > 9 mois), il n’a pas été retrouvé d’influence pronostique du délai, et ce même avec le choix d’un délai médian de 3,1 mois en considérant le groupe à mauvais pronostic. Hormonothérapie adaptée au risque et escalade de dose en radiothérapie 3D Le groupe italien GICOR (28) a, entre décembre 1999 et octobre 2001, traité 416 patients par escalade de dose en radiothérapie 3D en adaptant l’hormonothérapie en fonction du risque : radiothérapie seule pour 181 patients à bon pronostic, hormonothérapie néoadjuvante pendant 4 à 6 mois, poursuivie durant la radiothérapie pour 75 patients à risque intermédiaire, et hormonothérapie néoadjuvante et adjuvante 2 ans après la radiothérapie pour les patients à haut risque. Après un suivi de 36 mois, le taux de survie sans récidive est de 74 % pour tous les patients (respectivement de 80 %, 73 %, 79 % pour les trois groupes). En fonction de la stratification en groupe de traitement, le bénéfice d’une dose plus élevée de radiothérapie était significatif pour les patients à faible risque (p = 0,009), mais aussi pour ceux à risque élevé (survie sans récidive biologique à 5 ans de 63 % pour des doses inférieures à 72 Gy, versus 84 % pour celles supérieures ou égales à 72 Gy, p = 0,003). Intérêt de la radiothérapie postopératoire pour les tumeurs avec des marges positives ou pT3 Les résultats de la première étude contrôlée EORTC 22911 ont été publiés par M. Bolla dans le Lancet (29). Cinq cent trois patients ont été randomisés dans le bras wait and see, et 502 ont été traités par radiothérapie immédiate (60 Gy en La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005 O L O G I Q U E S 6 semaines) après prostatectomie. Avec un suivi médian de 5 ans, en analyse en intention de traiter, la survie sans progression biologique était significativement améliorée dans le bras radiothérapie (74 %, IC98 : 68,7-79,3 %, versus 52,6 %, IC98 : 46,6-58,5 %), ainsi que la survie sans progression clinique (p = 0,0009) et le taux de rechute locale (p < 0,0001). Il faudra attendre les données en survie globale. Suppression androgénique adjuvante et radiothérapie versus radiothérapie seule. Mise à jour des résultats de l’étude RTOG 85-31 (30) Les patients présentant une tumeur T3 N+ étaient éligibles. Dans le premier groupe, la goséréline était débutée la dernière semaine de la radiothérapie et poursuivie indéfiniment ; elle n’était débutée qu’à la rechute dans le deuxième groupe. Entre 1987 et 1992, 997 patients ont été randomisés. À 10 ans, le taux de survie est significativement en faveur du bras hormonothérapie adjuvante (49 % versus 39 %, p = 0,002), ainsi que le taux de rechute locale (23 % versus 38 %, p < 0,001) et l’incidence des métastases (24 % versus 39 %, p < 0,001) [30]. Plus spécifiquement, les 173 patients de cette étude qui présentaient un envahissement ganglionnaire histologique ont fait l’objet d’une publication particulière (31). Soixante-quinze ont été traités par radiothérapie seule et 98 par radiothérapie et déprivation androgénique immédiate. Les données initiales avec un suivi médian de 4,9 mois avaient montré une différence significative en termes de contrôle biologique, de contrôle local et de métastases à distance, mais pas de survie globale. Avec un recul médian de 6,5 ans pour tous les patients (9,5 ans pour les patients en vie), l’association d’une hormonothérapie immédiate en analyse multivariée a montré un impact significatif sur la survie globale (p = 0,03), l’échec spécifique (p = 0,014), la progression métastatique (p = 0,0005), et les contrôles biologiques aux limites de 1 ng/ml et de 4 ng/ml (p < 0,0001 pour les deux). FORMES RÉCIDIVANTES Faudra-t-il modifier les critères de l’ASTRO de l’échappement biologique après radiothérapie ? À partir des données poolées de neuf institutions (32) sur 4 839 patients avec une tumeur T1-2 traitée par radiothérapie externe entre 1986 et 1995 (> 60 Gy), 3 définitions pour prédire un échec à distance ont montré une sensibilité et une spécificité supérieures à celles des critères de l’ASTRO (respectivement 55 % et 68 %) : un PSA supérieur à nadir + 3 ng/ml (76 % et 72 %), un PSA supérieur à nadir + 2 ng/ml (72 % et 70 %), deux augmentations successives d’au moins 0,5 ng/ml (69 % et 73 %). L’augmentation des doses de radiothérapie était associée à un nadir plus bas du PSA, à un temps plus long jusqu’au nadir, ainsi qu’à une amélioration des survies sans récidive biologique ou clinique (33). Histoire naturelle du rising PSA chez les patients non métastatiques hormonorésistants M.R. Smith et al. (34), à partir du groupe placebo de 210 patients inclus dans un essai avorté pour essayer d’évaluer 315 R É T R O S P E les effets du zolédronate sur le délai d’apparition des métastases osseuses, ont rapporté que 33 % des patients avaient développé des métastases osseuses dans les 2 ans. La médiane de survie sans métastases osseuses était de 30 mois. Un taux de PSA supérieur à 10 ng/ml (RR = 3,18, IC 95 : 1,74-5,8, p < 0,001) et la vélocité du PSA étaient deux facteurs prédictifs indépendants d’un délai plus court jusqu’à l’apparition de la première métastase osseuse, mais aussi d’une diminution de la survie globale. Nadir de PSA et mortalité spécifique des patients traités par hormonothérapie lors de la progression biologique après prostatectomie ou radiothérapie Un nadir de PSA supérieur à 0,2 ng/ml après 8 mois de déprivation androgénique est significativement associé à la mortalité spécifique, comme l’a montré A.J. Stewart (35) dans l’étude multiparamétrique d’une cohorte de 747 patients en échec biologique avec scintigraphie osseuse normale après chirurgie (n = 486) ou radiothérapie (n = 261) [p < 0,0001]. Un temps de doublement du PSA (PSA-DT) pré-hormonothérapie inférieur à 3 mois et un score de Gleason élevé (8-10) représentent également deux facteurs pronostiques majeurs (p = 0,002 et p = 0,0001). Ces données pourraient servir de rationnel à l’initiation d’une étude de phase III d’hormonothérapie plus ou moins docétaxel. Récidives locales symptomatiques après radiothérapie Elles sont peu fréquentes : elles représentent 3,4 % (33 patients sur 964) de la série du MD Anderson publiée par D. Leibovici (36), mais 8,3 % si l’on ne considère que les patients en progression biologique. Il s’agit en règle générale de sous-types histologiques agressifs. Le stade clinique initial, le score de Gleason, le taux initial de PSA sont également des facteurs prédictifs. Chirurgie de rattrapage des récidives locales volumineuses après prostatectomie L’équipe du MD Anderson a rapporté l’expérience de 5 cas, dont 4 traités par exentérations pelviennes, deux d’entre eux survivant sans symptômes à 26 et 56 mois (37). Expérience à long terme du traitement hormonal intermittent lors de la rechute biologique après prostatectomie Il faut attendre les données des études randomisées pour valider scientifiquement la place du traitement hormonal intermittent. L’équipe de Cochin (38) a publié les résultats, avec un suivi médian de 92 mois après le début de l’hormonothérapie (36176 mois), d’une série de 57 patients. Le traitement initial faisait appel à un anti-androgène seul, maintenu trois mois après l’obtention d’un taux indétectable. Le traitement hormonal était repris à un seuil de PSA de 4 ng/ml et suspendu lors de l’obtention d’un chiffre en dessous de 1 ng/ml. Durant le suivi, 38,6 % des patients ont nécessité le recours à un agoniste de la LH-RH pour non-réponse à l’anti-androgène seul et 15,8 % ont présenté une progression métastatique. Le taux de mortalité spécifique a été de 12,3 %, le temps médian entre l’initiation de l’hormonothérapie et le décès par cancer de 86 mois. 316 C T I V E 2 0 0 5 Hormonothérapie immédiate ou différée à l’apparition des symptômes : résultats de l’étude randomisée SAKK 08/88 (39) Entre février 1988 et février 1992, 197 patients nouvellement diagnostiqués, asymptomatiques, non candidats à un traitement curatif et d’un âge médian de 76 ans (56-86 ans) ont été randomisés entre pulpectomie immédiate et pulpectomie différée. Les deux groupes étaient bien équilibrés aux plans biologique et clinique (67 % de T3-T4, 20 % de N+). Une castration différée a été nécessaire chez seulement 58 % des patients du groupe 2. Pour les autres patients, le traitement a été débuté avec un intervalle médian de 3,2 ans. Il n’a été retrouvé aucune différence en termes de survie globale (p = 0,96). Il faut noter qu’en plus des effets de déprivation hormonale, le taux d’hémoglobine était significativement plus bas dans le groupe hormonothérapie immédiate. Les auteurs ont conclu que, dans une population très âgée, il n’y avait pas de preuve de l’intérêt d’un traitement immédiat, mais qu’il aurait fallu analyser la qualité de vie. P.C. Walsh a commenté ces résultats dans le Journal of Urology (40). L’avantage d’une hormonothérapie immédiate en termes de survie spécifique ou globale n’est pas prouvé pour des sujets à bas risque, comme l’a rappelé une table ronde d’experts européens (41). De même, chez ces patients, il faut prendre en compte les effets secondaires d’une castration ou d’une monothérapie par anti-androgènes (accidents cardiovasculaires, gynécomastie). Néanmoins, l’utilisation des agonistes de la LH-RH à un stade localisé précoce a progressé de façon majeure ces dernières années. Les bases de données SEER sur 100 274 cancers de prostate diagnostiqués montrent une augmentation, avec un taux passant de 3,7 % en 1991 à 30,9 % en 1999 (42). Le PSA peut-il servir de marqueur prédictif de la survie pour la survie des cancers de prostate métastatiques traités par hormonothérapie? L. Collette et al. (43) ont tenté de répondre à cette question à partir des données individuelles concernant 2 161 patients traités dans des études randomisées comparant bicalutamide et castration et utilisant une approche méta-analytique de la réponse, de la normalisation, du temps jusqu’à progression et des mesures longitudinales du PSA. Le faible degré d’association entre PSA et survie globale dans cette étude indique que les effets des traitements hormonaux sur la survie ne peuvent être prédits avec une précision suffisante pour avoir une validation statistique. En pratique, des effets non nuls des traitements ne pourraient être prédits qu’en présence d’un important effet sur le temps jusqu’à progression du PSA pour servir de base à une accélération de l’enregistrement d’une drogue dans cette situation. D’autres critères plus puissants doivent être recherchés, se focalisant, par exemple, sur la cinétique du PSA, sur des marqueurs plus spécifiques ou sur une combinaison de marqueurs. EFFETS SECONDAIRES DE L’HORMONOTHÉRAPIE Risque fracturaire lié à la déprivation androgénique À partir des données SEER sur 50 613 patients diagnostiqués entre 1992 et 1997 (44), le taux de fractures chez les patients .../... La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005 T U M E U R S U R O L O G I Q U E S .../... survivant plus de 5 ans était de 19,4 % en cas de déprivation androgénique, versus 12,6 % en son absence (p < 0,001), avec, en analyse multivariée, une relation significative avec les doses d’agoniste de la LH-RH reçues. M.R. Smith et al. (45) ont mené une étude comparative de deux groupes de patients présentant un cancer de la prostate non métastatique, l’un de 3 887 patients ayant initié un traitement par agoniste de la LH-RH de 1992 à 1994, l’autre de 7 774 patients non traités par agoniste de la LH-RH pendant la même période, appariés pour l’âge, la race, le lieu géographique, et les comorbidités. Ils ont répertorié, durant un suivi de 7 ans, les fractures cliniques. Le taux a été de 7,88/100 personnes-années avec l’agoniste, versus 6,51 pour les contrôles (RR 1,21, IC95 : 1,14-1,29, p < 0,001). Les taux de fractures vertébrales (p < 0,001) et de fractures de hanche (p = 0,002) étaient significativement augmentés. La durée du traitement majore le risque. Évaluation du tamoxifène et de l’anastrozole dans la prévention des gynécomasties et des douleurs mammaires induites par une monothérapie par bicalutamide à 150 mg F. Boccardo et al. (46) ont randomisé 114 patients traités par bicalutamide seul + placebo ou combiné avec le tamoxifène (20 mg/j) ou l’anastrozole (1 mg/j) pour 48 semaines. Une gynécomastie est apparue chez 73 % des patients sous bicalutamide, chez 10 % de ceux sous tamoxifène et chez 51 % de ceux sous anastrozole (p < 0,001), avec des douleurs mammaires dans respectivement 39 %, 6 % et 27 % des cas (p = 0,006). La diminution du PSA était identique avec ou sans tamoxifène (groupes 1 et 2), ainsi que les effets secondaires. Il n’a pas été retrouvé (jusqu’à 6 mois) de différences majeures au niveau du retentissement sexuel ; les taux de testostéronémie étaient augmentés dans les deux groupes. Androgénosuppression et troubles cognitifs Les résultats rapportés par E.K. Salminen (47) suggèrent une association entre une baisse de l’estradiol et certains troubles cognitifs dans le domaine du flux verbal, de la reconnaissance et de la mémoire visuelle. LA CHIMIOTHÉRAPIE Concernant le docétaxel L’utilisation du docétaxel seul (70 mg/m 2/21 j) chez 23 patients hormonosensibles en progression biologique après traitement local a entraîné dix diminutions de PSA supérieures à 50 % (43 % de réponse) sans qu’une baisse de la testostéronémie soit constatée (48). Un essai utilisant le docétaxel (70 mg/m2/21 j x 6 cycles) suivi d’un blocage complet pendant 12 à 20 mois chez 39 patients en progression biologique (PSA ≥ 4 ng/ml) après un traitement local a montré une baisse du PSA supérieure ou égale à 50 % dans 48,5 % des cas évaluables (17/35) avec le docétaxel. Le PSA est ensuite descendu à une valeur médiane de 0,1 ng/ml (49). L’étude de phase II randomisée, coordonnée par S. Oudard et comparant deux schémas d’association de docétaxel La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005 (70 mg/m2/21 j ou en fractionnement de 35 mg/m2 à J1 et J8) + phosphate d’estramustine (280 mg x 3/j pendant 5 jours encadrant le docétaxel) + prednisone (10 mg/j) à la combinaison de référence mitoxantrone + prednisone, a été publiée dans le Journal of Clinical Oncology (50). Cent trente patients ont été randomisés. Les taux de réponse biologique étaient significativement en faveur du docétaxel (67 % et 63 % versus 18 %, p = 0,0001), ainsi que le temps médian jusqu’à progression (8,8 mois et 9,3 mois versus 1,7 mois, p = 0,000001). L’association tous les 21 jours de docétaxel (60 mg/m2 J1) et de vinorelbine (15 mg/m2 J1 et J8) dans une étude de phase II (51) a donné un taux de réponse biologique de 37 % (7/19) en cas d’absence de chimiothérapie antérieure et de 29 % (6/21) en deuxième ligne. Après les trois premiers patients, du filgrastim a été utilisé systématiquement. Les résultats d’une étude de phase III évaluant l’association docétaxel + calcitriol fortes doses ont été rapportés à l’ASCO 2005 (52). Le rationnel reposait sur des données in vitro et les résultats encourageants d’une étude de phase II publiée par T.M. Beer dans le Journal of Clinical Oncology. Cette étude randomisée ASCENT comparant, chez 250 patients en échappement hormonal en première ligne, une chimiothérapie par docétaxel hebdomadaire (36 mg/m2, 3 semaines sur 4) plus DN-101 (calcitriol 45 µg) à la même chimiothérapie avec placebo a retrouvé, avec un suivi médian de 18,3 mois, un avantage en termes de survie globale (médiane non atteinte et estimée à 23,5 mois dans le bras calcitriol, versus 16,4 mois dans le bras contrôle, p = 0,035), sans amélioration significative de la réponse biologique qui constituait le critère de jugement principal (taux de réponse biologique à 6 mois de 58 % versus 49 % pour le placebo, p = 0,16 ; taux de réponse global de 63 % versus 52 %, p = 0,073). La tolérance a été identique à celle du bras témoin. Étude de phase II d’ixabepilone (épothilone B) avec ou sans phosphate d’estramustine Quatre-vingt-douze patients chimio-naïfs ont été randomisés pour être traités par ixabepilone (35 mg/m 2) toutes les 3 semaines sans ou avec phosphate d’estramustine (280 mg x 3/j pendant 5 jours). Les taux de réponse biologique (baisse de 50 % du PSA) ont été respectivement de 48 % (IC95 : 33-64 %) et de 69 % (IC95 : 55-82 %) avec des temps de progression biologique de 4,4 mois (IC95 : 3,1-6,9 mois) et de 5,2 mois (IC95 : 4,5-6,8 mois). Les toxicités de grade 3-4 ont été les neutropénies (22 % et 29 %), la fatigue (9 %), les neuropathies périphériques (13 % et 7 %). Il faut noter 6 % de thromboses dans le bras estramustine (53). Le satraplatine (54) Des données préliminaires encourageantes en phase précoce de ce nouveau dérivé oral du platine (54) avaient conduit à en poursuivre le développement. Une étude de phase III comparant satraplatine (100 mg/m2 pendant 5 jours) + prednisone (10 mg/j) versus prednisone seule en première ligne devait randomiser 380 patients (55). Elle a été interrompue après 319 R É T R O S P E 50 patients. La toxicité a été minime. Le taux de réponse biologique a été de 33,3 % (9/27), avec une médiane de survie de 14,9 mois dans le bras satraplatine, versus 11,9 mois dans le bras prednisone seule. Que peut-on faire dans les formes hormonorésistantes après une première ligne par docétaxel ? Un article général du Journal of Clinical Oncology (56) fait un état des lieux des traitements (mitoxantrone, vinorelbine, cyclophosphamide, radiothérapie métabolique, diphosphonates, estrogènes, etc.) et des perspectives (nouveaux cytotoxiques, traitements ciblés). La reprise du docétaxel après un intervalle libre a pu permettre des réponses (57). AUTRES TRAITEMENTS Radiothérapie métabolique et chimiothérapie Une association concomitante est limitée en raison du risque myélotoxique. Une radiothérapie par strontium 89 réalisée la première semaine d’une chimiothérapie hebdomadaire de consolidation par adriamycine (6 injections) après 3 cycles de KAVE (kétoconazole + adriamycine + vinblastine + estramustine) ne pose pas de problème de toxicité médullaire tardive dans une série de 34 patients traités au MD Anderson (58) et permet, avec une tolérance correcte, de poursuivre d’autres traitements au long court (médiane de 25 mois après l’injection de strontium : 7-76 mois). Une étude associant docétaxel hebdomadaire + samarium pour prolonger l’efficacité symptomatique d’un traitement d’induction par docétaxel selon le schéma classique toutes les 3 semaines est en cours en France sous l’impulsion de K. Fizazi à l’IGR. Les bisphosphonates M.D. Michaelson et M.R. Smith (59) ont fait une mise au point sur la place des bisphosphonates, et notamment du zolédronate, dans le traitement et la prévention des métastases osseuses. La réduction du risque de complications osseuses doit être contrebalancée par le risque potentiel d’effets secondaires, en particulier celui de nécrose mandibulaire et d’insuffisance rénale. Cibler les interactions cellules tumorales/microenvironnement Dès 1889, Paget avait décrit sa théorie du seed and soil suggérant que des facteurs au site métastatique favorisaient la croissance tumorale. Les cellules tumorales dans l’os interagissent avec la matrice extracellulaire, les cellules stromales, les ostéoblastes et les ostéoclastes, ainsi que les cellules endothéliales pour promouvoir leur survie et leur prolifération, conduisant à un “phénotype létal” qui augmente la morbidité et la mortalité des patients métastatiques. Mieux comprendre ces interactions est un véritable paradigme (60) qui devrait permettre d’envisager des traitements ciblant les ostéoblastes (anticorps antiRANKL), des récepteurs de facteurs de croissance (étude de phase II randomisée évaluant l’association gefitinib + docétaxel au MD Anderson, imatinib seul + docétaxel), le récepteur A de l’endothéline I (études de phase III avec l’atrasentan et d’autres 320 C T I V E 2 0 0 5 inhibiteurs en cours de développement), thérapeutiques antiangiogéniques par l’anticorps anti-VEGF (résultats décevants avec le bevacizumab seul, étude de phase III du CALGB en combinaison avec le docétaxel) ou avec des inhibiteurs de VEGFR, analogues de la rapamycine (CCI-779, RAD001) qui bloquent la signalisation de la voie des intégrines. L’énumération exhaustive des agents en cours d’étude utilisés seuls ou en association est impossible tant elle évolue rapidement (61). Imatinib : étude de phase II en progression biologique après traitement local Pour tester l’hypothèse d’un intérêt du blocage du PDGF-R, 21 patients ont été traités par imatinib (400 mg x 2/j) pendant 24 semaines (62). L’efficacité a été très limitée, avec 9 patients sur 16 évaluables présentant une stabilisation, les autres étant en progression. Marimastat lors de l’échappement biologique Dans une étude de phase I/II randomisée en double aveugle, E. Rosenbaum et al. (63) ont évalué l’efficacité et la tolérance de trois doses différentes de marimastat (5, 20 et 40 mg/j), un inhibiteur de métalloprotéinase administré pendant 3 mois chez 39 patients en échappement biologique dans les 2 ans suivant un traitement à visée curative. La toxicité musculo-squelettique de grade 3-4 a été la seule toxicité limitante. Une baisse significative de la pente du PSA a été retrouvée dans le groupe 20 mg, comparé au groupe 5 mg (p = 0,03). Une même tendance était observée dans le groupe 40 mg (p = 0,07) au prix d’une toxicité supérieure. Le marimastat pourrait ainsi retarder la progression tumorale avec, cependant, une toxicité doselimitante aux doses efficaces. IMMUNOTHÉRAPIES Les approches immunologiques ont fait l’objet d’une excellente revue générale (64) concernant le rationnel biologique (protéines cibles, cytokines, molécules de costimulation, cellules dendritiques), les mécanismes immuns, les approches thérapeutiques et leurs défis. Cette revue fait notamment le point sur les études cliniques utilisant des cellules dendritiques pulsées avec certains antigènes (APC 8015 ou Provenge), les vaccins avec des cellules allogéniques inactivées de lignées (PC-3 et LNCaP) génétiquement modifiées pour sécréter du GM-CSF (GVAX), les vaccins utilisant des vecteurs viraux de type fowlpox virus ou virus de la vaccine (Prostvac-VF), des cytokines comme le GM-CSF, des anticorps humanisés (MDX-010) ciblant le récepteur CTLA-4 des cellules T (rôle de corégulateur négatif), des anticorps dirigés contre le domaine extracellulaire du PMSA et couplés à des radio-isotopes (Yttrium-90 ou Lutetium 177) ou des toxines. FORMES PARTICULIÈRES Neuro-endocrines Une meilleure connaissance du rôle de la différenciation neuro-endocrine et de ses liens avec la progression tumorale La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005 T U M E U R S U R O L O G I Q U E S 17. Chaplin BJ, Wildhagen MF, Schroder FH et al. Digital rectal examination androgéno-indépendante ainsi qu’une meilleure individualisation clinique des formes à “composante neuro-endocrine” devraient permettre d’affiner leur prise en charge thérapeutique (65). VIH Les patients VIH doivent-ils être considérés comme un groupe à haut risque, comme le sous-entend l’article très récent de N. Quatan (66) ? ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Oudard S, Medioni J, Scotte F, Banu E. Actualité dans le cancer de la prostate. Bull Cancer 2005;92(10):865-73. 2. Wang X, Yu J, Sreekumar A et al. Autoantibody signatures in prostate cancer. N Engl J Med 2005;353(12):1224-35. 3. Chen C, Lewis SK, Voigt L et al. Prostate carcinoma incidence in relation to prediagnostic circulating levels of insulin-like growth factor I, insulin-like growth factor binding protein 3, and insulin. Cancer 2005;103(1):76-84. 4. Cussenot O, Fromont G, Valeri A et al. Allelic loss at 16q23.2 is associated with good prognosis in high grade prostate cancer. Prostate 2005;65(4):341-6. 5. Logothetis CJ, Lin SH. Osteoblasts in prostate cancer metastasis to bone. Nat Rev Cancer 2005;5(1):21-8. 6. Unger JM, Thompson IM Jr, LeBlanc M et al. Estimated impact of the Prostate Cancer Prevention Trial on population mortality. Cancer 2005; 103(7):1375-80. 7. Jacobs EJ, Rodriguez C, Mondul AM et al. A large cohort study of aspirin and other nonsteroidal anti-inflammatory drugs and prostate cancer incidence. J Natl Cancer Inst 2005;97(13):975-80. 8. Aus G, Robinson D, Rosell J et al. South-East Region Prostate Cancer Group. Survival in prostate carcinoma – Outcomes from a prospective, population-based cohort of 8,887 men with up to 15 years of follow-up: results from three countries in the population-based National Prostate Cancer Registry of Sweden. Cancer 2005;103(5):943-51. 9. Welch HG, Schwartz LM, Woloshin S. Prostate-specific antigen levels in the United States: implications of various definitions for abnormal. J Natl Cancer Inst 2005;97:1132-7. 10. Schroder FH, Roobol MJ, Damhuis RA et al. Rotterdam randomized pilot studies of screening for prostate cancer – An overview after 10 years. J Natl Cancer Inst 2005;97(9):696. 11. Aus G, Damber JE, Khatami A et al. Individualized screening interval for prostate cancer based on prostate-specific antigen level: results of a prospective, randomized, population-based study. Arch Intern Med 2005;165(16):1857-61. 12. Schroder FH, Raaijmakers R, Postma R et al. Four-year prostate-specific antigen progression and diagnosis of prostate cancer in the European Randomized Study of Screening for Prostate Cancer, section Rotterdam. J Urol 2005;174(2):489-94. 13. Amsellem-Ouazana D, Younes P et al. Negative prostatic biopsies in patients with a high risk of prostate cancer. Is the combination of endorectal MRI and magnetic resonance spectroscopy imaging (MRSI) a useful tool? A preliminary study. Eur Urol 2005;47(5):582-6. 14. Bill-Axelson A, Holmberg L, Ruutu M et al. Scandinavian Prostate Cancer Group Study No. 4 Radical prostatectomy versus watchful waiting in early prostate cancer. N Engl J Med 2005;352(19):1977-84. 15. Rozet F, Galiano M, Cathelineau X et al. Extraperitoneal laparoscopic radical prostatectomy: a prospective evaluation of 600 cases. J Urol 2005; 174(3):908-11. 16. Alibhai SMH, Leach M, Tomlinson G et al. Thirty-day mortality and major complications after radical prostatectomy: influence of age and comorbidity. J Natl Cancer Inst 2005;97:1525-32. La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005 is no longer necessary in the routine follow-up of men with undetectable prostate specific antigen after radical prostatectomy: the implications for followup. Eur Urol 2005;48(6):906-10. 18. D’Amico AV, Chen MH, Roehl KA, Catalona WJ. Identifying patients at risk for significant versus clinically insignificant postoperative prostate-specific antigen failure. J Clin Oncol 2005;23(22):4975-9. 19. Zhou P, Chen MH, McLeod D et al. Predictors of prostate cancer-specific mortality after radical prostatectomy or radiation therapy. J Clin Oncol 2005; 23(28):6992-8. 20. Stephenson AJ, Scardino PT, Eastham JA et al. Postoperative nomogram predicting the 10-year probability of prostate cancer recurrence after radical prostatectomy. J Clin Oncol 2005;23(28):7005-12. 21. Stephenson AJ, Smith A, Kattan MW et al. Integration of gene expression profiling and clinical variables to predict prostate carcinoma recurrence after radical prostatectomy. Cancer 2005;104(2):290-8. 22. Strom SS, Wang X, Pettaway CA et al. Obesity, weight gain, and risk of biochemical failure among prostate cancer patients following prostatectomy. Clin Cancer Res 2005;11:6889-94. 23. Miller DC, Sanda MG, Dunn RL et al. Long-term outcomes among localized prostate cancer survivors: health-related quality-of-life changes after radical prostatectomy, external radiation, and brachytherapy. J Clin Oncol 2005; 23(12):2772-80. 24. Sathya JR, Davis IR, Julian JA et al. Randomized trial comparing iridium implant plus external-beam radiation therapy with external-beam radiation therapy alone in node-negative locally advanced cancer of the prostate. J Clin Oncol 2005;23(6):1192-9. 25. Gelet A, Rebillard X, Davin JL et al. Transrectal high-intensity focused ultrasound in the treatment of localized prostate cancer. J Endourol 2005; 19(6):693-701. 26. Nguyen PL, Whittington R, Koo S et al. The impact of a delay in initiating radiation therapy on prostate-specific antigen outcome for patients with clinically localized prostate carcinoma. Cancer 2005;103(10):2053-9. 27. Andrews SF, Horwitz EM, Feigenberg SJ et al. Does a delay in external beam radiation therapy after tissue diagnosis affect outcome for men with prostate carcinoma? Cancer 2005;104(2):299-304. 28. Zapatero A, Valcarcel F, Calvo FA et al. Risk-adapted androgen deprivation and escalated three-dimensional conformal radiotherapy for prostate cancer: does radiation dose influence outcome of patients treated with adjuvant androgen deprivation? A GICOR study. J Clin Oncol 2005;23(27):6561-8. 29. Bolla M, van Poppel H, Collette L et al.; European Organization for Research and Treatment of Cancer. Postoperative radiotherapy after radical prostatectomy: a randomised controlled trial (EORTC trial 22911). Lancet 2005;366(9485):572-8. 30. Pilepich MV, Winter K, Lawton CA et al. Androgen suppression adjuvant to definitive radiotherapy in prostate carcinoma-long-term results of phase III RTOG 85-31. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2005;61(5):1285-90. 31. Lawton CA, Winter K, Grignon D, Pilepich MV. Androgen suppression plus radiation versus radiation alone for patients with stage D1/pathologic node-positive adenocarcinoma of the prostate: updated results based on national prospective randomized trial Radiation Therapy Oncology Group 85-31. J Clin Oncol 2005;23(4):800-7. 32. Ray ME, Thames HD, Levy LB et al. PSA nadir predicts biochemical and distant failures after external beam radiotherapy for prostate cancer: a multiinstitutional analysis. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2005. 33. Horwitz EM, Thames HD, Kuban DA et al. Definitions of biochemical failure that best predict clinical failure in patients with prostate cancer treated with external beam radiation alone: a multi-institutional pooled analysis. J Urol 2005;173(3):797-802. 34. Smith MR, Kabbinavar F, Saad F et al. Natural history of rising serum prostate-specific antigen in men with castrate nonmetastatic prostate cancer. J Clin Oncol 2005;23(13):2918-25. 35. Stewart AJ, Scher HI, Chen MH et al. Prostate-specific antigen nadir and cancer-specific mortality following hormonal therapy for prostate-specific antigen failure. J Clin Oncol 2005;23(27):6556-60. 36. Leibovici D, Lee AK, Cheung RM et al. Symptomatic local recurrence of prostate carcinoma after radiation therapy. Cancer 2005;103(10):2060-6. 321 R É T R O S P E C T I V E 2 0 0 5 37. Leibovici D, Pagliaro L, Rosser CJ, Pisters LL. Salvage surgery for bulky 51. Goodin S, Rao KV, Kane M et al. A phase II trial of docetaxel and vinorel- local recurrence of prostate cancer following radical prostatectomy. J Urol 2005;173(3):781-3. 38. Peyromaure M, Delongchamps NB, Debre B, Zerbib M. Intermittent androgen deprivation for biologic recurrence after radical prostatectomy: long-term experience. Urology 2005;65(4):724-9. 39. Studer UE, Hauri D, Hanselmann S et al. Immediate versus deferred hormonal treatment for patients with prostate cancer who are not suitable for curative local treatment: results of the randomized trial SAKK 08/88. J Clin Oncol 2004;22(20):4109-18. 40. Walsh PC. Immediate versus deferred hormonal treatment for patients with prostate cancer who are not suitable for curative local treatment: results of the randomized trial SAKK 08/88. J Urol 2005;174(3):929. 41. Abrahamsson PA, Anderson J, Boccon-Gibod L et al. Risks and benefits of hormonal manipulation as monotherapy or adjuvant treatment in localised prostate cancer. Eur Urol 2005;48(6):900-5. 42. Shahinian VB, Kuo YF, Freeman JL et al. Increasing use of gonadotropinreleasing hormone agonists for the treatment of localized prostate carcinoma. Cancer 2005;103(8):1615-24. 43. Collette L, Burzykowski T, Carroll KJ et al.; European Organisation for Research and Treatment of Cancer; Limburgs Universitair Centrum; Astra Zeneca Pharmaceuticals. Is prostate-specific antigen a valid surrogate endpoint for survival in hormonally treated patients with metastatic prostate cancer? Joint research of the European Organisation for Research and Treatment of Cancer, the Limburgs Universitair Centrum, and AstraZeneca Pharmaceuticals. J Clin Oncol 2005;23(25):6139-48. 44. Shahinian VB, Kuo YF, Freeman JL, Goodwin JS. Risk of fracture after androgen deprivation for prostate cancer. N Engl J Med 2005;352(2):154-64. 45. Smith MR, Lee WC, Brandman J et al. Gonadotropin-releasing hormone agonists and fracture risk: a claims-based cohort study of men with nonmetastatic prostate cancer. J Clin Oncol 2005;23(31):7897-903. 46. Boccardo F, Rubagotti A, Conti G et al. Exploratory study of drug plasma levels during bicalutamide 150mg therapy co-administered with tamoxifen or anastrozole for prophylaxis of gynecomastia and breast pain in men with prostate cancer. Cancer Chemother Pharmacol 2005;56(4):415-20. 47. Salminen EK, Portin RI, Koskinen AI et al. Estradiol and cognition during androgen deprivation in men with prostate carcinoma. Cancer 2005;103(7): 1381-7. 48. Goodin S, Medina P, Capanna T et al. Effect of docetaxel in patients with hormone-dependent prostate-specific antigen progression after local therapy for prostate cancer. J Clin Oncol 2005;23(15):3352-7. 49. Hussain A, Dawson N, Amin P et al. Docetaxel followed by hormone therapy in men experiencing increasing prostate-specific antigen after primary local treatments for prostate cancer. J Clin Oncol 2005;23(12):2789-96. 50. Oudard S, Banu E, Beuzeboc P et al. Multicenter randomized phase II study of two schedules of docetaxel, estramustine, and prednisone versus mitoxantrone plus prednisone in patients with metastatic hormone-refractory prostate cancer. J Clin Oncol 2005;23(15):3343-51. bine in patients with hormone-refractory prostate cancer. Cancer Chemother Pharmacol 2005;56(2):199-204. 52. Beer TM, Ryan CW, Venner PM et al. Interim analysis results from ASCENT: a double-blinded randomized study of DN-101 (high-dose calcitriol) plus docetaxel in androgen-independent prostate cancer. Proc ASCO 2005; Abstr 4516. 53. Galsky MD, Small EJ, Oh WK et al. Multi-institutional randomized phase II trial of the epothilone B analog ixabepilone (BMS-247550) with or without estramustine phosphate in patients with progressive castrate metastatic prostate cancer. J Clin Oncol 2005;23(7):1439-46. 54. Sternberg CN. Satraplatin in the treatment of hormone-refractory prostate cancer. Br J Urol Int 2005;96(7):990-4. 55. Sternberg CN, Whelan P, Hetherington J et al.; Genitourinary Tract Group of the EORTC. Phase III trial of satraplatin, an oral platinum plus prednisone vs. prednisone alone in patients with hormone-refractory prostate cancer. Oncology 2005;68(1):2-9. 56. Berthold DR, Sternberg CN, Tannock IF. Management of advanced prostate cancer after first-line chemotherapy. J Clin Oncol 2005;23(32):8247-52. 57. Beer TM, Garzatto M, Henner WD et al. Multiple cycles of intermittent chemotherapy in metastatic androgen-independent prostate cancer. Br J Cancer 2004;91:1425-7. 58. Tu SM, Kim J, Pagliaro LC et al. Therapy tolerance in selected patients with androgen-independent prostate cancer following strontium-89 combined with chemotherapy. J Clin Oncol 2005;23(31):7904-10. 59. Michaelson MD, Smith MR. Bisphosphonates for treatment and prevention of bone metastases. J Clin Oncol 2005;23(32):8219-24. 60. Loberg RD, Gayed BA, Olson KB, Pienta KJ. A paradigm for the treatment of prostate cancer bone metastases based on an understanding of tumor cell-microenvironment interactions. J Cell Biochem 2005;96(3):439-46. 61. Loberg RD, Logothetis CJ, Keller ET, Pienta KJ. Pathogenesis and treatment of prostate cancer bone metastases: targeting the lethal phenotype. J Clin Oncol 2005;23(32):8232-41. 62. Rao K, Goodin S, Levitt MJ et al. A phase II trial of imatinib mesylate in patients with prostate specific antigen progression after local therapy for prostate cancer. Prostate 2005;62(2):115-22. 63. Rosenbaum E, Zahurak M, Sinibaldi V et al. Marimastat in the treatment of patients with biochemically relapsed prostate cancer: a prospective randomized, double-blind, phase I/II trial. Clin Cancer Res 2005;11(12):4437-43. 64. Webster WS, Small EJ, Rini BI, Kwon ED. Prostate cancer immunology: biology, therapeutics, and challenges. J Clin Oncol 2005;23:8262-9. 65. Vashchenko N, Abrahamsson PA. Neuroendocrine differentiation in prostate cancer: implications for new treatment modalities. Eur Urol 2005;47(2): 147-55. 66. Quatan N, Nair S, Harrowes F, Hay P. Should HIV patients be considered a high risk group for the development of prostate cancer? Ann R Coll Surg Engl 2005;87(6):437-8. 322 La Lettre du Cancérologue - Volume XIV - n° 6 - novembre-décembre 2005