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RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Évolution récente : Le Maroc a donné ses preuves en matière de mise en œuvre de politiques
saines et de solidité des résultats sur le plan économique. Toutefois, il a récemment subi les
effets de la montée des cours internationaux du pétrole, de tensions sociales nationales et
régionales et de l’affaiblissement de la conjoncture internationale. En réponse aux mouvements
sociaux, un processus de réformes politiques a été engagé en 2011, lequel a abouti à la
nomination du chef du parti de la Justice et du développement à la tête du nouveau gouvernement
de coalition, le 29 novembre 2011. En dépit d’une conjoncture peu favorable, la croissance du
PIB réel s’est accélérée à environ 5 % en 2011, le taux le plus élevé de toute la région Moyen-
Orient et Afrique du Nord (MOAN), tandis que l’inflation moyenne est descendue en dessous de
1 %, le taux le plus faible de la région. Cependant, le renchérissement du pétrole a creusé le
déficit du compte courant de la balance des paiements et le déficit budgétaire, ce dernier étant
principalement imputable à une augmentation du coût des subventions. Ces tensions se sont
prolongées jusqu’en 2012, ce qui a amené les autorités à prendre des mesures correctives, dont
l’augmentation des prix de produits énergétiques administrés au début juin, et à tracer les grandes
lignes d’une stratégie de rééquilibrage à moyen terme pour assurer la viabilité des finances
publiques, tout en soutenant une croissance inclusive.
Perspectives : La demande intérieure devrait alimenter une solide croissance du PIB non
agricole en 2012, et la croissance potentielle devrait gagner un point de pourcentage (pp) à
moyen terme, grâce aux mesures adoptées pour améliorer le climat des affaires, la gouvernance
et la compétitivité. Le déficit du compte courant devrait diminuer de 0,6 pp pour s’établir à 7,4 %
du PIB en 2012, et se réduire davantage à moyen terme. Le déficit budgétaire devrait également
baisser d’environ 0,8 pp en 2012 à 6,1 % du PIB, puis à 5,3 % en 2013 et à moins de 3 % d’ici
2017, dans une grande mesure grâce à une forte réduction des subventions.
Risques : Malgré les saines politiques mises en œuvre par le Maroc et la solidité de ses
fondamentaux, des risques pèsent sur sa balance des paiements, principalement liés à un éventuel
choc pétrolier et à un sévère repli de la croissance en Europe. Pour se prémunir contre ces
risques, les autorités ont fait part de leur intérêt à conclure un accord LPL, qu’elles entendent
traiter à titre de précaution. Il existe aussi des risques de tensions sociales, notamment si les
incertitudes politiques s’accentuent dans la région.
Entretiens relatifs à la LPL : Les services du FMI, au terme de leur évaluation, estiment que le
Maroc remplit les critères d’admissibilité à la LPL relatifs à la solidité des fondamentaux
économiques et du cadre institutionnel , qu’il enregistre de solides résultats sur trois des cinq
domaines d’admissibilité, sans accuser une sous-performance notable dans aucun des domaines,
et qu’il ne se trouve dans aucune des situations où le FMI pourrait ne pas approuver un accord
LPL. Compte tenu de l’ampleur et de la persistance des incertitudes liées aux cours du pétrole et
à la zone euro, les services du FMI estiment qu’un accord de précaution de deux ans serait
approprié, avec un niveau d’accès équivalant à 400 % de la quote-part (2,35 milliards de DTS) la
première année, et une tranche additionnelle de 300 % (1,77 milliard de DTS) la deuxième année.
Un accord au titre de la LPL permettrait d’appuyer la politique à moyen terme des autorités, et
faciliterait le maintien de l’accès aux marchés financiers internationaux, tout en répondant aux
besoins éventuels de la balance des paiements et aux facteurs de vulnérabilité y afférents.