d’extension extracapsulaire (Gleason > 6 et/ou stade T2b)
par une radiothérapie externe (45 Gy) suivie d’une curiethéra-
pie (120 Gy). L’échec était défini par une biopsie positive, un
diagnostic radiographique de métastases ou trois augmenta-
tions consécutives du PSA, comme prévu par le consensus de
l’ASTRO. Avec un suivi moyen de 122 mois, la survie sans
récidive à 10 ans était de 70 % (66 % pour le groupe 1, 79 %
pour le groupe 2). La survie globale spécifique était de 98 %
(il faut noter que l’âge médian en début de traitement était
71 ans, le Gleason médian 5, le PSA médian 8,8 ng/ml pour le
groupe 1 et 14,7 ng/ml pour le groupe 2). De plus, utiliser les
critères de l’ASTRO par rapport à l’ancien critère de
PSA > 0,5 ng/ml ne modifiait pas significativement les résul-
tats. En conclusion, par rapport aux précédentes données à
10 ans, les résultats sont strictement identiques, montrant le
maintien de la curabilité à long terme de la curiethérapie.
Actuellement, la dose utilisée a été réduite selon les recom-
mandations de l’American Association of Physicists in Medi-
cine Task Group 43 (4 bis) et les critères de sélection pour la
curiethérapie sont plus stricts (PSA < 10, stade < T2a,
Gleason < 7).
Comparaison des résultats à long terme de la curiethérapie
et de la radiothérapie externe dans les cancers de prostate
localisés (T1-T2)
À partir d’une revue de la base de données des services
d’oncologie de l’Arizona, Brachman et al. (5) ont évalué la
survie sans récidive de 2 222 patients traités entre décembre
1988 et décembre 1995 par curiethérapie (I125 ou Pd103, n = 695)
ou par radiothérapie externe seule (n = 1 527) pour une tumeur
de prostate classée T1-2 Nx-0 M0. Aucun traitement hormonal
associé n’était toléré. L’âge moyen était de 74 ans dans les
deux groupes. Le temps médian de suivi était de 41,3 mois
pour la radiothérapie externe et de 51,3 mois pour la curiethé-
rapie, le choix du traitement ayant été pris individuellement en
fonction des préférences des médecins et des patients. Les cri-
tères d’échec était ceux définis par le consensus de l’ASTRO.
Les taux de survie sans rechute à 5 ans ont été respectivement
de 69 % et 71 % pour les patients traités par radiothérapie
externe et par curiethérapie (p = 0,91). Les résultats, stricte-
ment comparables pour les T1 et les T2, étaient en revanche
significativement en faveur de la radiothérapie externe pour les
tumeurs Gleason 8-10 (52 % versus 28 %, p = 0,05). Il en était
de même pour les patients présentant un taux de PSA entre 10
et 20 ng/ml, mais il s’agit là d’un problème de mauvaise éva-
luation du stade (ces tumeurs ayant toutes les chances d’avoir
une extension extraprostatique). Les auteurs ont conclu que les
résultats des deux techniques étaient a priori équivalents pour
les tumeurs T1-T2, Gleason < 6, PSA < 10 ng/ml. Même s’il
ne s’agit pas d’une étude randomisée, l’importance des effec-
tifs et les données exhaustives à partir d’une banque de don-
nées unique permettent de valider a priori ces conclusions.
Combinaison d’une radiothérapie externe et d’une curiethé-
rapie par implants d’iridium 192
L’équipe du département de radiothérapie du William Beau-
mont Hospital (6) a comparé les résultats d’une série de
161 patients présentant un cancer de prostate localement
avancé, traités par une association de radiothérapie externe
(dose médiane : 68 Gy) et de curiethérapie par iridium 192
(implanté sous contrôle échographique les trois premières
semaines lors de la période 1991-1995 et les première et troi-
sième semaines depuis 1995), à des patients appariés en fonc-
tion du stade, du Gleason, du taux de PSA initial et traités dans
la même institution par radiothérapie externe exclusive (dose
médiane : 66,6 Gy). Aucun patient n’a reçu d’hormonothérapie
avant rechute. Les critères d’éligibilité étaient : un PSA >
10 ng/ml, un score de Gleason > 7, un stade clinique entre T2b
et T3c. Les patients traités par la combinaison ont montré un
nadir du PSA (médiane 0,4 ng/ml) significativement inférieur
à celui des patients traités par radiothérapie seule (médiane :
1,1 ng/ml). Le taux de contrôle biochimique à 5 ans était éga-
lement significativement en faveur de l’association (67 % ver-
sus 44 %, p < 0,001). Attendons les résultats à plus long terme.
Combinaison de radiothérapie externe et d’hyperthermie
dans les cancers de prostate avancés
Une équipe d’Arizona (7) a rapporté les résultats à long terme
d’une étude de phases I-II associant radiothérapie externe et
hyperthermie chez 26 patients de stade C2-D1, traités entre
1990 et 1993. La médiane du PSA avant traitement était de
29 ng/ml. La radiothérapie externe utilisait une technique à
4champs, délivrée à la dose médiane de 68 Gy ; l’hyperther-
mie était réalisée par un applicateur à ultrasons transrectal de
façon concomitante à la température de 42,5 °C durant
30 minutes. Cette étude n’a pu montrer que la faisabilité de la
technique et sa bonne tolérance, avec des résultats compa-
rables à ceux de la radiothérapie seule ou associée à une hor-
monothérapie. Néanmoins, le peu de patients traités ne permet
pas de tirer la moindre information sur son efficacité.
Valeur prédictive du dosage de kallicréine 2 protéase sérique
pour la présence d’un cancer de prostate en cas d’élévation
du PSA
Si le PSA représente un test très sensible dans le diagnostic du
cancer de la prostate, sa spécificité est faible. Parmi les
patients ayant un PSA entre 4 et 10 ng/ml, seuls 25 % ont un
cancer de prostate. Les facteurs pouvant motiver une biopsie
prostatique dans cette fourchette de résultats sont l’âge, la pré-
sence d’un nodule, un antécédent familial. En leur absence, la
vélocité du PSA, le pourcentage de PSA libre/PSA total sont
des éléments classiques aidant à la décision. Le dosage de la
kallicréine de type 2 (hK2), protéase de la même famille et
présentant 80 % d’homologie avec le PSA, stimulée également
par les androgènes mais dont l’expression semble moins pro-
noncée dans les pathologies bénignes que dans les cancers de
prostate de haut grade, pourrait avoir de l’intérêt pour prédire
la présence d’un cancer de prostate parmi des patients “pré-
screenés” avec le PSA. Nam et al. (8) ont étudié, dans une
population de 324 patients avec un PSA > 3 ng/ml ayant eu
une biopsie prostatique (149 patients, soit 49 %, présentant un
cancer de prostate), l’utilité du dosage de la hK2 et du rapport
hK2/PSA libre. Tous deux sont augmentés en cas de cancers
prostatiques par rapport aux contrôles avec une moyenne res-
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La Lettre du Cancérologue - volume IX - n° 6 - décembre 2000