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67
Approche thérapeutique actuelle
de la cocaïnomanie
Current therapeutic approach of cocaine addiction
J. Lacoste* et **, A. Charles-Nicolas**
Mots-clés : Fumeurs de crack, Craving, Molécules anti-craving, érapies com-
portementales, Acupuncture.
Key-words: Crack-smokers, Craving, Anti-craving drugs, Psychotherapies, Beha-
vior therapy, Acupuncture.
* Unité de soins
our toxicomanes, centre hos
pitalier Louis-Daniel-Beauperthuy, 97116 Pointe-
Noire (Guadeloupe), SHU de psychiatrie, Fort-
de-France (Service du Pr A. Charles-Nicolas).
** SHU de
s
chiatrie, hô
ital Pierre-Zobda
Quitman, BP 632, 97261 Fort-de-France Cedex
(Martinique).
Les fumeurs de crack aux Antilles
lobalement, les consommateurs réguliers
de crack sont jeunes (entre 25 et 40 ans, soi
plus de 30 % de la population aux Antilles-
uyane), majoritairement touchés par le
chômage (entre 22 et 26 % de la population
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insi, le crack est fumable partout et par
tous, du fait d’une très grande disponibilité
il est possible d’en trouver dans de très
ombreux quartiers, au bas des immeubles …).
l n’est plus besoin d’aller s’approvisionner
dans les quartiers
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hettos
la Mangrove, en Martinique, ou Boissard,
en Guadeloupe.
l peut se fumer soit sous forme de joints,
associés à du tabac ou du cannabis (
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laka jango des Guyanais), soit, le
lus souvent, sous forme de
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associée au besoin récurren
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énère une
grande violence des usagers entre eux, mais
aussi à l’encontre du reste de la population,
otamment des familles et des proches.
Des molécules pour aider
au sevrage
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et surtou
les proches, sollicitent souvent les structu-
res de soin spécialisées pour des
sevra
es
hospitaliers. À l’arrêt de l’intoxication, le
consommateur peut présenter de nombreux
symptômes tels que dysphorie, hypersomnie
avec épuisement physique, perte d’énergie,
alentissement psychomoteur, des troubles
de la concentration, mais aussi une hyper-
phagie, qui surviennent après plusieurs
jours de consommation ininterrompue, sans
dormir ni manger. Une symptomatologie
paranoïaque peut également être présente
lors de cette période de sevrage, poussant le
atient à demander de l’aide
our devenir
abstinent.
es troubles semblent être liés à
n défi cit dopaminergique intra-cérébral in-
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rès
Les approches thérapeutiques actuelles se sont focalisées sur de nouvelles mo-
ti-craving, tels le baclofène et de nouveaux anti-é
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r. Trois autres molécules semblent très
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endants à la cocaïne et au crack : le to
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opamine). Deux autres en
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