280 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 6 - novembre-décembre 2013
Quelle prothèse œsophagienne pour quelle lésion ?
DOSSIER
L’œsophage : endoscopie
et troubles moteurs
gier un diamètre de prothèse d’au moins 28 mm
(11) ou utiliser un système antimigration de type
double maillage. Par ailleurs, l’extrémité inférieure
de la prothèse peut éroder la paroi postérieure de
l’estomac et entraîner une ulcération ou une hémor-
ragie voire, plus rarement, une impaction dans la
paroi de l’estomac. Pour pallier cette éventualité,
il faut, lors de la pose, ne pas laisser la prothèse
dépasser de plus de 2 cm sous le cardia. Enfi n, les
patients avec une prothèse traversant la jonction
œsogastrique sont plus exposés aux symptômes de
refl ux gastro-œsophagien (RGO). Plusieurs prothèses
antirefl ux ont été développées mais présentent un
risque supérieur de migration, d’autant qu’une étude
randomisée entre prothèse antirefl ux (FerX-Ella®)
et prothèse conventionnelle (Ultrafl ex®) associée
à un traitement IPP ne montrait pas de différence
signifi cative en termes de symptômes de RGO avec
respectivement 3/22 (13,6 %) et 2/26 (7,7 %) [12].
On recommandera ainsi de mettre systématique-
ment des IPP aux patients dont la prothèse traverse
le cardia et de n’envisager son remplacement par une
prothèse antirefl ux qu’en cas de RGO invalidant et
non soulagé par les IPP.
Conclusion
Les PME offrent un soulagement rapide de la
dysphagie dans le cancer de l’œsophage, mais le
nombre de procédures endoscopiques supplé-
mentaires nécessaires pour la gestion de la
dés obstruction de la prothèse reste plus élevé que
prévu initialement. L’introduction de nouvelles
générations de prothèses pourra peut-être réduire
à l’avenir leur migration et la prolifération tissulaire
non tumorale réactionnelle. L’utilisation de PME
pour le traitement des fi stules anastomotiques et
des perforations iatrogènes a obtenu des résul-
tats prometteurs. Cependant, les données sur les
sténoses œsophagiennes bénignes sont mitigées,
et des études prospectives sont nécessaires pour
évaluer le taux de complications tardives et l’effi -
cacité à long terme dans cette pathologie diffi cile à
traiter que sont les sténoses œsophagiennes réfrac-
taires et récidivantes. Les développements futurs
dans la conception de prothèses comprennent les
prothèses biodégradables, celles dont le revêtement
est radioactif, voire celles à élution médicamen-
teuse. ■
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Références bibliographiques
L’auteur déclare ne pas
avoir de liens d’intérêts.